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[Livre] On comptera les étoiles

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Lecture terminée le : 09 octobre 2019

 

Résumé : Nous avons tous une bonne étoile, encore faut-il la trouver... Lycéenne solitaire et réservée, Amélia entretient toujours des liens très forts avec sa confidente, Maëva, malgré la distance qui les sépare. Elle ne souhaite qu'une chose : ne pas faire de vagues et s'acheminer discrètement jusqu'à la délivrance - le bac. Quand elle rencontre Samuel, elle ne s'attend pas à ce que le bassiste au cœur tendre bouleverse son existence. Prévenant, drôle et sécurisant, il l'amène peu à peu à s'ouvrir aux autres et à la vie. Toutefois, lorsque la jeune fille croise une connaissance du passé, tout bascule. Amélia découvre que certaines blessures ne sont pas refermées, au risque de lui faire perdre à la fois Sam et sa meilleure amie...


Auteur : Fleur Hana

 

Edition : J’ai lu

 

Genre : Romance

 

Date de parution : 22 mai 2019

 

Prix moyen : 14€

 

Mon avis : Amélia est une adolescente solitaire, bourrée de TOC, qui adore les mots compliqués et désuets. Elle vit avec sa mère, alcoolique, et n’a pas d’autre personne à qui se confier que sa meilleure amie, Maëva, qui a déménagé  l’autre bout de la France.
Son but est de traverser le lycée sans se faire remarquer et de ficher le camp sans se retourner une bonne fois pour toute dès son diplôme en poche.

Mais tous ses projets sont remis en question quand elle rencontre Samuel. Toute sa vie va être bouleversée.
Chaque chapitre alterne entre les points de vue de Lia et de Sam.
Côté Sam, je crois que j’ai encore plus aimé sa famille que lui (et ce n’est pas peu dire). Son père est un peu effacé, (avec trois femmes à la maison, le pauvre homme, on peut le comprendre), mais ses sœurs remplissent joyeusement tout l’espace. Agées de 16, 12 et 8 ans, c’est une bande de sauterelles qui adorent se liguer contre leur grand frère.
Mais sa mère est sans doute le personnage secondaire que j’ai le plus apprécié : entre sa manière de se trémousser quand elle gagne à Street Fighter (d’ailleurs, je joue comme elle… et oui, parfaitement, ça s’appelle jouer), son crédo (toujours raison, le dernier mot et les pleins pouvoirs) et sa mauvaise foi, elle est irrésistible. Et comme en plus elle sait être sérieuse et à l’écoute, on ne peut que l’aimer.
On peut dire que Sam a une vie équilibrée : une famille aimante, juste ce qu’il faut d’envahissante, des potes, une passion pour la musique, mais des parents qui lui ont demandé de passer quand même son bac, même si ça ne lui servira à rien dans la musique, juste au cas où. Et lui a été assez raisonnable pour accepter de redoubler sa terminale afin de décrocher le de-moins-en-moins-précieux sésame.
Avec 3 frangines toutes plus jeunes que lui, il a appris l’indulgence, la résignation et la patience.
Face à Lia, il est comme face à un animal sauvage, intrigué, intéressé, mais effrayé et prêt à détaler au moindre geste brusque.
Le passé de Lia est lourd et complexe et au fil de l’histoire, on en apprend toujours plus, comme s’il n’y avait aucune limite aux horreurs qu’elle a vécues. C’est comme un effet boule de neige qui semble impossible à arrêter, car aucun événement n’aurait pu avoir lieu sans le précédent.

Malgré les sujets abordés qui sont très durs, il y a beaucoup d’humour, notamment dans les discussions absurdes qu’ont parfois Sam et Lia.
Lia est difficile à cerner. Elle affiche une impassibilité qui cache une grande vulnérabilité et, sous cette vulnérabilité, on décèle pourtant une force immense à laquelle elle n’arrive pas toujours à accéder.

Même si je me doutais un peu des épreuves qu’avait traversé Lia, pas dans le détail mais d’une manière générale, il y a un élément en particulier que je n’ai pas vu venir.
A ce sujet, en m’appuyant sur le prologue, j’avais montée toute une théorie ; et non seulement j’avais tout faux, mais en plus, je n’imaginais vraiment pas une telle révélation.

Alors, même s’il y a pleins de passages qui m’ont fait rire, il y en a beaucoup qui m’ont mis les larmes aux yeux (hein ? Oui bon, ok, pleurer comme une madeleine).
C’est pour ça que ce roman est un tel coup de cœur : il trouve un parfait équilibre entre une myriade de sentiments, sans jamais sombrer dans le pathos.
C’était mon premier fleur Hana et c’était, apparemment, pour elle, ses premiers pas dans ce genre-là, celui du young adult (elle semble plus habituée à la romance adulte type hugo romance).
J’ai particulièrement aimé les petits clins d’œil à Peter Pan, Harry Potter ou thor ainsi que la création systématique que font Sam et Lia de tout et n’importe quoi, laissant à chaque fois l’autre cherche que le sigle veut dire.
Bref, tout ça pour dire que j’espère bien que Fleur Hana va continuer à écrire dans ce genre-là, parce que, franchement, elle est drôlement douée !

 

Un extrait : — Il faut bien que le responsable de ça, je réplique en agitant ma feuille, ait un nom. C’est beaucoup plus facile de s’énerver contre quelqu’un dont on connaît le prénom. Sinon, ça donnerait « c’est encore Monsieur X qui s’est chargé des plannings » et reconnais que ça a tout de suite moins de cachet.

— C’est sûr, mais pourquoi « Robert » ?

Pourquoi est-ce que je continue de m’exprimer, surtout ? Il me fixe sans ciller, très sérieusement. Je me retiens de grimacer et reprends en abaissant les épaules :

— Tu t’appelles Robert, c’est ça ?

— Oui.

Quelles étaient les probabilités pour que la seule personne qui m’entende soit un Robert ? Qui porte encore ce prénom de nos jours, en plus ? Celui qui est face à moi n’a pas du tout une tête à s’appeler Robert. Simon, peut-être. Ou Benjamin, à la rigueur. Mais Robert, non. Je n’imagine pas du tout un Robert avec des cheveux bouclés, bruns, et jusqu’aux épaules. Ni avec des lèvres charnues comme les siennes, ça ne colle pas. Robert n’aurait pas de grands yeux marron et ce visage d’ange.

— Peut-être qu’on devrait te rebaptiser, je lâche sans réfléchir.

— Carrément ?

— Oui, ce serait mieux pour toi. Robert est à l’origine de toutes les idées les plus pourries, c’est trop dur à porter.

— Comme celle de la répartition de nos heures de cours ?

— Oui. Ou les ouvertures faciles.

— Je vois.

Le petit sourire en coin qu’il affiche m’encourage à continuer.

— Les horaires de la poste, aussi, c’est un coup de Robert, je poursuis alors qu’une petite voix dans ma tête me conseille de la boucler.

— Les chaussettes dans les sandales, c’est lui aussi ?

— Sûrement, je ne vois pas qui d’autre.

Il croise les bras et lève un sourcil. Il me dépasse d’une quinzaine de centimètres, à peu près. Je n’ai jamais eu le compas dans l’œil, mais il est plus grand que moi.

— Du coup, on pourrait t’appeler autrement, parce que c’est dur à porter, comme héritage, Robert.

— C’est sûr…

— Rassure-moi, dis-moi que tu te fous de moi et que tu ne t’appelles pas Robert.

— Je m’appelle Samuel.

J’en étais sûre ! Non, je l’ignorais, mais je l’espérais. Parce que ç’aurait été vraiment nul comme premier contact avec un élève de mon nouveau lycée si j’avais démarré en insultant son nom.

— C’est moche ça, Samuel, très moche !

— Tu es en train de me dire que mon prénom est moche ?

— Non ! Mais me faire croire que tu t’appelles Robert, ça, c’est moche.

— Avoue que c’était assez tentant.

— Jamais. J’ai pour principe de ne jamais rien admettre.

 

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