Lecture terminée le : 15 janvier 2020
Résumé : Et si Ariel n'avait jamais vaincu Ursula ? Ariel est une jeune sirène rêveuse qui ne souhaite que deux choses : parcourir le monde et avoir des jambes. Cette curiosité pour le monde des humains et son attirance pour le Prince Éric la poussent à transgresser les lois de son père, le Roi Triton, et à commettre l'irréparable : échanger sa voix contre sa liberté. Mais tout bascule lorsqu'elle ne parvient pas à se défaire du marché passé avec Ursula... Cinq années plus tard, orpheline et sans voix, Ariel est devenue la reine d'Atlantica tandis que la sorcière des mers, toujours déguisée, règne sur le royaume du Prince Éric. Lorsque la Petite Sirène découvre que son père pourrait être vivant, elle retourne à la surface pour confronter Ursula, auprès d'un prince qu'elle imaginait ne jamais revoir. Ceci n'est pas l'histoire de La Petite Sirène telle que vous la connaissez. C'est une histoire de pouvoir. De courage. D'amour. Une histoire où un seul détail peut tout changer.
Auteur : Liz Braswell
Edition : Hachette
Genre : Jeunesse
Date de parution : 11 Septembre 2019
Prix moyen : 17€
Mon avis : Décidément, j’aime vraiment beaucoup les twisted tales.
Profondeurs de l’océan est le troisième titre que je lis de cette collection et je ne trouve toujours aucun défaut à ces romans. Il faut dire que pour l’instant, je n’ai lu que des œuvres du même auteur, alors il faudra que j’attende de lire un twisted tale écrit par quelqu’un d’autre pour voir si c’est la plume de Liz Braswell qui est addictive ou si c’est le genre en général qui me plait autant.
Ici, l’histoire ne bascule pas en cours de route comme dans les deux autres romans, « histoire éternelle » et « ce rêve bleu ». Tout a déjà basculé cinq ans avant le début de ce récit.
Ariel a échoué à embrasser Eric, le médaillon ne se casse pas, Ariel ne retrouve pas sa voix, Ursula réussi à maintenir son sort sur Eric, et à réduire Triton à l’état de Polype quand celui-ci échange le nom d’Ariel par le sien sur le contrat de la sorcière.
Aujourd’hui, 5 ans plus tard, Ariel est reine d’Atlantica. Ses sœurs ont refusé toute responsabilité et c’est donc à la plus jeune fille de Triton, coupable aux yeux de tous de la disparition de ce dernier, de se coltiner la gestion des océans.
Et Ursula ? Et bien toujours sous l’apparence d’une petite brunette à la voix chantante, la sorcière met le pays d’Eric à feu et à sang dans sa conquête effrénée de pouvoir.
Invasions, conquêtes, alliances, tout est bon pour devenir la parfaite dictatrice.
Quand Eureka, vieillissant mais efficacement secondé par Jona, son arrière-petite-fille, découvre que Triton serait peut être vivant, il s’empresse de faire prévenir Ariel.
si Sébastien est égal à lui-même : ronchon et moralisateur, Ariel et Polochon ont muris. Polochon a appris à s’affirmer, il n’est plus le menu fretin tremblant de peur qu’il était autrefois, d’autant qu’il doit être l’une des voix d’Ariel devant le peuple.
La petite sirène, elle, est moins impulsive qu’avant. Peut-être à cause de ses nouvelles responsabilités ou peut-être parce qu’elle doit réfléchir aux bons signes à utiliser pour exprimer ses pensées, elle a appris à réfléchir avant d’agir.
L’auteur a utilisé tous les personnages du dessin-animé et leur a donné de la profondeur. Par exemple on apprend qu’Eric a une sœur, qu’il gouverne cette portion du territoire car ses parents ont souhaité que leurs enfants prennent des responsabilités.
Eric est surnommé le prince fou car, sous l’emprise du sortilège, il ne fait guère que composer de la musique ou se promener sur la plage. Mais quand le sortilège faibli, on peut voir qu’il est loin d’être bête et est même fin stratège.
Le combat n’est pas gagné d’avance et Ursula semble toujours avoir un coup d’avance. Il faut avouer que son absence de scrupule lui donne certains avantages.
Les héros ne vont pas régler leurs problèmes en deux coups de cuillère à pot, comme c’est trop souvent le cas.
Non, pas du tout ! Ici, ils galèrent, cherchent, se trompent…
Il y a plein de rebondissements, ça ne s’arrête pas une seconde. La fin est réaliste (enfin, pour une histoire de sirènes et de sorcières des mers), sans être un happy end à la Disney (justement, quitte à réadapter…), elle est plutôt positive et apporte de l’espoir.
Un extrait : La foule habituelle était réunie autour du trône : des sirènes et des tritons de toutes les couleurs, des dauphins qui remontaient occasionnellement à la surface pour une bouffée d’air frais, un poisson-ruban solitaire, un petit groupe de chabots. Néanmoins, il y avait surtout des sirènes, car la reine devait présider le Rituel de la Marée de juin, l’un des événements les plus importants et les plus solennels des Rites sévarains.
Mais la reine aurait préféré être n’importe où sauf ici.
Les souverains devaient s’adresser au peuple, cela faisait partie de leurs attributions. La plupart des fonctions cérémoniales pouvaient être réglées avec quelques coups de nageoire, un air royal, des hochements de tête sérieux et des sourires pour les nouveau-nés.
Mais quand l’occasion exigeait un discours… et que vous ne pouviez pas parler.
- Annie a été choisi pour être le prêtre suppléant du Rituel, ce sera donc lui, et non Laiae, qui puisera dans le gouffre d’Hadès.
Elle expliqua tout cela avec ses mains, en épelant soigneusement les noms des prêtres à l’aide des runes antiques.
Sébastien, Polochon et Hermes, le petit messager hippocampe, étaient disposés autour de la foule et interprétaient ce que la reine disait. Avec les sœurs d’Ariel, ils étaient les seuls à avoir pris la peine d’apprendre la langue des signes ancestrale des sirènes – mais seuls le crabe, le poisson et l’hippocampe avaient accepté de se faire la voix d’Ariel.
Toutefois, aucun des trois ne parlait aussi fort que le vieux roi Triton. Si un seul s’occupait de traduire les propos de la reine, une partie du public ne pourrait rien entendre.
(La seule fois où ils avaient essayé d’utiliser une conque pour amplifier la voix de Polochon avait été un vrai désastre. Le pauvre poisson s’était ridiculisé).
Dans un monde parfait, ce rôle aurait été assuré par les sœurs d’Ariel. Celles qui avaient grandi avec elle, qui avaient une voix similaire et qui pouvaient aisément parler en son nom. D’autant qu’elles étaient aussi des princesses et aurait donc été écoutées plus attentivement.
Mais cela ressemblait trop à du travail.
Or, la seule chose que les sœurs cherchaient à éviter à tout prix – plus encore que les avances de prétendants indésirables -, c’était le travail.
Et donc, Ariel signait, et les interprètes interprétaient, répartis dans le public.