Résumé : Je m'appelle Lucas Courage. Je n'ai pas choisi ce nom ni d'avoir un pouvoir extraordinaire, mais secret. Je n'ai pas choisi d'avoir un père espion, ni d'être recruté avec lui par le président de la République pour démanteler un réseau de terroristes. Je n'ai pas choisi non plus l'aventure, les poursuites, les énigmes... Partir au Shahistan, être pris en otage, assister à des assassinats... ! Je n'ai pas choisi de vivre, comme dirait Manon - Ah Manon... -, dans ce monde de dingues !
Auteur : Lucas Courage
Edition : Scrineo
Genre : Jeunesse
Date de parution : 2019
Prix moyen : 13€
Mon avis : La première chose qui me vient à l’esprit quand je pense à ce livre c’est : Trop.
L’auteur veut en faire trop faire à son jeune héros, du coup, les ficelles sont trop grosses et la crédibilité en prend du plomb dans l’aile.
Déjà, dès les premiers chapitres, une scène est complétement irréaliste avec un père qui livre un combat digne d’un ninja… avec son fils dans le porte-bébé, lequel n’a même pas une mèche de travers.
Et le reste du roman est à l’avenant. Tout se passe toujours en un éclair, des problèmes qui semblent insurmontables sont résolus en un claquement de doigts.
Je me doute que les ados de 12-13 ans vont surement plonger les deux pieds en avant dans cette histoire. Il faut dire qu’un héros adolescent qui peut se connecter mentalement à internet et ainsi avoir de supers notes sans jamais avoir à travailler ; et qui est un espion à la solde du président… Il y a de quoi être emballé.
Mais au-delà de cet âge, le tout manque d’approfondissement et de subtilité. La plupart des éléments sont survolés et je trouve un peu dommage que tant d’auteurs de littérature jeunesse ne prenne pas la peine de donner un peu de corps à leur histoire, comme si les enfants et les jeunes ados n’avaient pas besoin de romans de qualité.
De même, il y a un peu d’humour, mais j’ai trouvé que l’histoire et surtout le caractère du personnage principal aurait mérité plus de sarcasmes et d’humour noir.
Ici l’accent est mis avant tout sur l’action. Peu importe s’il y a un manque de cohérence du moment que ça déménage. C’est vraiment le sentiment que j’ai eu.
J’ai également trouvé la fin un peu facile, un peu trop rapide.
En bref, je pense que ce roman est bien écrit et qu’il conviendra sans doute aux plus jeunes.
En revanche, dès 15 ans, les ados ainsi que les adultes le trouveront sans doute un peu superficiel.
J’ai trouvé que c’était un roman mignon, mais il m’en faut plus !
Un extrait : Les années passaient. C’étaient des années d’insouciance. La maternelle, l’école primaire. L’apprentissage scolaire m’était facile, trop facile. Lors des contrôles, si j’hésitais sur une réponse, il suffisait que je me connecte à un ordinateur ou un smartphone à proximité pour avoir accès à tout Internet ! Pourquoi se fatiguer à apprendre ses leçons ? Trop cool ! Je développai alors une paresse absolue qui irritait mon père.
- Lucas, tu as appris ta leçon ?
- Mais ça sert à rien, papa… j’aurais une bonne note de toute façon, soupirais-je à chaque fois qu’il revenait à la charge.
- Tu ne travailles pas pour les notes ! Mais pour te développer… Parce que ce que tu auras assimilé te servira à réfléchir.
Allez expliquer ça à un enfant de six ans, de huit ans, de dix ans. Mon père passait des heures avec moi à me pousser à faire mes devoirs, pour de vrai, sans tricher.
Je lui dois d’avoir finalement appris quelque chose, de ne pas avoir été seulement un cancre surclassé.
Ma paresse se doublait d’un manque de confiance en moi, car je ne savais jamais si mes succès étaient dus à mon mérite ou à une facilité qui confinait à la triche.
Mon père me grondait. Mon père me rassurait. Il avait compris que notre secret était lourd à porter pour un petit bonhomme. Parce qu’à l’école, toute différence était traumatisante, et je craignais que mes camarades ne se rendent compte de quelque chose.