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Historiques

  • [Livre] Les veuves de Malabar Hill

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    Lecture terminée le : 17 juin 2021

     

    Résumé : Perveen Mistry travaille dans le cabinet d’avocats de son père, devenant la toute première femme avocate en Inde. Un statut qui ne manque pas de faire débat, alors que seuls les hommes sont autorisés à plaider au tribunal… Mais quand un meurtre est commis dans une riche maison musulmane pratiquant la purdah (séparation stricte des femmes et des hommes), elle est la seule à pouvoir mener l’enquête.


    Auteur : Sujata Massey  

     

    Edition : Charleston (Poche)

     

    Genre : historique

     

    Date de parution : 14 Avril 2021

     

    Prix moyen : 9,5€

     

    Mon avis : J'ai lu ce livre en LC avec le groupe de lecture #wingardiumlibriosa.

    Quand j'ai commencé ce livre, j'étais en pleine panne de lecture comme j'en ai beaucoup ces derniers mois et j'avais peur de ne pas réussir à entrer dans l'histoire. Mais j'ai immédiat adhéré au personnage de Perveen.

    La jeune femme est la première avocate en Inde, grâce grâce un père aux idées résolument modernes, mais elle na pas Le droit de plaider dans un tribunal, qui reste l'apanage des hommes. Cela reste quand même une sacré évolution pour la société indienne.

    Sa position d'avocate va vite être utile quand le cabinet de son père doit régler la succession d'un riche client musulman dont les épouses pratiquent la purdah. Du fait de cette stricte séparation des hommes et des femmes, seule Perveen peut aller s'entretenir avec les épouses. Et quand un meurtre est commis dans la maison, elle est la seule à pouvoir faire le lien entre les veuves et les autorités.

    Au travers de l'enquête sur le meurtre et de la vie privée de Perveen, on découvre la condition des femmes dans l'Inde des années 20 (encore sous domination britannique).

    Le personnage de Perveen s'inspire de la vraie première avocate d'Inde, Cornélia Sorabji, et montre un début d'émancipation des femmes dans la société tout en montrant les règles archaïques que certaines étaient encore tenue de suivre (comme l'isolement pendant les règles).

    J'ai vraiment beaucoup apprécié Perveen ainsi que son père, qui, même s'il reste un homme dans une société strictement patriarcale, semble vouloir un véritable avenir pour sa fille. Une vie bien remplie et indépendante er pas seulement un rôle d'épouse effacée et soumise.

    Il y a beaucoup de personnages plus ou moins secondaires et j'en ai apprécié la plupart.

    Il y a beaucoup de termes dans des dialectes locaux ce qui peut être un peu perturbant au début mais j'ai trouvé qu'on s'y faisait vite. Les mots sont expliqués en notes de fin de chapitres et un glossaire est présent à la fin du livre, mais j'ai trouvé qu'on s'y retrouve assez bien grâce au contexte au cours de la lecture (on comprend qu'on parle de nourriture, de vêtement, ou d'expressions) même sans avoir la traduction exacte des mots.

    Je n'ai pas vraiment cherché à résoudre l'enquête et je me suis laissée porter, mais j'ai quand même été assez surprise par sa résolution.

    Il y a un tome 2 qui vient de sortir, qui va à priori encore confronter Perveen à un cas de meurtre avec la pratique de la purdah. Je suis aussi très curieuse de savoir comment évolue la vie privée de Perveen.

    Je ne vais sans doute pas lire ce tome 2 trop vite, le résumé me semble un peu trop semblable à celui du tome 1 et je veux donc laisser passer un peu de temps, mais il est certain que je finirai par le lire.

     

    Un extrait : Après déjeuner, Jamshedji alla faire un tour au Ripon Club. Perveen savait qu’il allait retrouver un de ces fauteuils inclinables en teck aux longs accoudoirs du club parsi dans lesquels certains avocats étaient notoirement connus pour s’allonger et ronfler. Il aspirait sans doute à quelques félicitations amicales, un verre de porto, puis une longue sieste.

    Perveen remonta à l’étage et se dirigea vers le classeur où les dossiers des clients étaient rangés. Elle l’ouvrit, inspira l’odeur écœurante du camphre et parcourut du regard les piles de chemises en tissu, cuir et carton.

    Au bout de quelques minutes, elle localisa un fin dossier d’articles de presse. Bien qu’Omar Farid soit mort à l’âge de quarante-cinq ans, la couverture médiatique le concernant ne couvrait que les cinq dernières années de sa vie. Un article de 1915 sur les Tissus Farid et la création d’une nouvelle section de fabriques pour tisser du coutil de coton utilisé dans la confection des uniformes de l’armée indienne. Un autre, daté de 1917, qui listait les dons de Mr Farid aux œuvres caritatives à destination des blessés militaires. Enfin, Perveen relut la nécrologie de décembre 1920 qui incluait la mention des fabriques et de ses contributions caritatives. La dernière ligne disait : Mr Farid laisse une famille dont un fils.

    Aucune mention des épouses ni des filles. N’appa­raissaient-elles pas dans la nécrologie parce qu’elles étaient considérées sans importance… ou parce que le rédacteur du Times pensait que les détails de sa polygynie jetteraient une ombre sur le philanthrope indien ?

     

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  • [Livre] Il était une fois Wanda

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    Lecture terminée le : 31 mai 2021

     

    Résumé : Wanda regarde sa bague de fiançailles. Elle observe les éclats de diamant se réfléchir sur la fenêtre du train. Elle est magnifique. Après Boris, c’est ce qu’elle détient de plus précieux. Elle a tout fait pour la sauver des révoltes bolchéviques. Le jour où ils avaient pillé leur appartement de Saint-Pétersbourg, elle avait glissé la bague d’Igor dans son corsage. Au moins, elle était certaine que les émeutiers ne l’emporteraient pas sans elle. Elle réfléchit. Ce train est son destin. Elle a l’impression d’avoir déjà vécu ce moment, comme un rêve qu’elle réalise. Ce paysage qui défile, elle l’a déjà vu. Cette langue française des voyageurs, elle l’a déjà entendue, et elle la parle et la comprend depuis ses années à Lausanne. Ce réconfort qu’elle espère trouver en France, elle l’a déjà ressenti. Comme si tout avait été écrit. Serait-ce le début d’une vie nouvelle ?


    Auteur : Alan Alfredo Geday

     

    Edition : Autoédition

     

    Genre : Historique, Romance

     

    Date de parution : 06 Avril 2021

     

    Prix moyen : 9,50€

     

    Mon avis : L'auteur m'a gentiment envoyé son dernier roman. J'avais peur de ne pas pouvoir le lire avant plusieurs moi car j'ai beaucoup d'engagements lectures mais en fait, il ne fait que 142p, et j'ai du coup facilement pu le caser entre deux plus grosse lecture.

    Wanda est une jeune femme de la bonne société russe qui fuit la révolution de 1917. Avec son fils, Boris, et en attendant et espérant que son époux, Igor, arrêté par les bolchevique, puisse la rejoindre, elle se réfugie à Paris. Là-bas, dans le Paris des années folles, qui reprend goût à la vie après la première guerre mondiale, c'est tout un nouveau monde qui s'ouvre à elle.

    J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire à cause des souvenirs qui se mêlent à l'histoire présente sans aucun marquage clair (changement de chapitre, paragraphe distinct, voire passages du passé en italique). Mais cela ne dure pas et, une fois Wanda et son petit garçon arrivés à Paris, j'ai été complètement embarquée dans l'histoire.

    Je n'ai pas éprouvé de sympathie particulière pour Wanda, mais comme j'ai particulièrement détesté Igor, son mari, en réaction, j'en ai plus apprécié la jeune femme.

    Ce n'est pas que je ne l'aimais pas d'ailleurs. J'ai vraiment été happée dans sa quête de liberté et d'indépendance. Mais j'ai trouvé qu'elle arrivait à la fois à être faible et bornée, en refusant de se débarrasser de son poivrot de mari, et extrêmement égoïste, quelle mère abandonne littéralement son fils de 4 ans pour aller à la mer sur un coup de tête?

    Ne peut-on pas être libre, indépendante et responsable? Est-ce vraiment incompatible ?

    En revanche, j'ai vraiment détesté Igor. Ce type est imbuvable. Il refuse de travailler, se plaint toujours, crache sur les français (pourtant il est bien content qu'on l’ait accueilli dans ce pays, puisque son propre pays veut sa mort), il profite de l'argent que ramène sa femme tout en l'insultant pour son travail...

    Bref il n'a pas grand-chose pour lui ce garçon... pour ne pas dire rien du tout...

    En suivant Wanda dans sa quête d'indépendance, on rencontre tout un tas de personnages fascinants des années folles: Colette, Joséphine Baker... avec un accent particulier mis sur Jean Cocteau et Suzy Solidor que l'on voit un peu plus que les autres.

    L'histoire de Wanda semble s'inspirer de la peintre Tamara Lempicka.

    Même si j'ai préféré le premier roman que j'ai lu de l'auteur, "le blues du pêcheur", je ne peux que souligner le fait qu'en à peine 142p, ce dernier nous offre un roman très complet, avec plusieurs rebondissements et sans que rien ne semble précipité ou bâclé.

    Il me reste à présent à lire le dernier roman que je n'ai pas encore découvert de l'auteur : "La légende de Larry Hoover", ce que j'espère faire d'ici la fin de l'année.

     

    Un extrait : — Combien vaut cette parure ? demande Wanda avec inquiétude.

    — J’ai besoin de l’examiner, répond avec courtoisie le maître joaillier qui ajuste son microscope.

         Il caresse la parure de son gant noir et murmure : « Trois diamants, deux rubis, et trois rangées d’émeraudes serties avec de l’or dix-huit carats. Il place la parure sous son microscope.

    — Les pierres ne sont pas très claires, à part peut-être les émeraudes, chuchote-t-il.

    — Cette parure représente beaucoup pour moi, lui dit Wanda.

    — Je comprends…

    — Les deux rubis ont été achetés par ma Babushka, ma grand-mère, lors d’une vente aux enchères organisée par la famille tsarine de Russie. Les trois diamants sont de l’Afrique allemande. Cette parure a de la valeur ! s’enthousiasme Wanda. Ne pensez-vous pas ?

    — Pas autant que vous le pensez, Madame, réagit le vendeur en inspectant la parure dans tous ses recoins.

    — C’est ma Babushka qui a dessiné le modèle. Elle a même gardé les dessins. Je les avais conservés précieusement jusqu’à ce que ces foutus Bolchéviques saccagent notre beau pays qu’est la Russie. Comme je vous le disais, les rubis ont été achetés lors d’une vente aux enchères organisée par la famille tsarine, les émeraudes proviennent de la Sibérie. Et ma Babushka voulait faire de cette parure…

    — Madame, s’il vous plaît… Ce qui m’importe, c’est la valeur des pierres, et non l’histoire du bijou. Je comprends que cette Babushka, qui doit être votre grand-mère…

    — Oui, c’est ça Babushka est ma grand-mère…, soupire Wanda.

    — Je comprends que votre grand-mère a confectionné ce bijou. Mais il me semble que vous n’êtes pas vous-même un membre de la famille tsarine. Un bijou prend de la valeur quand il a été porté par une personne importante ou royale comme l’impératrice Joséphine. Un bijou est précieux quand ses pierres sont pures. Et malheureusement, je ne vois pas de pureté dans cette parure. La confection est bien faite, mais le modèle est démodé.

    — Mais vous ne comprenez pas, cette parure appartenait à ma grand-mère, et…

    — Je suis désolé, Madame, je peux vous donner deux cents francs pour cette parure, pas davantage.

    — Deux cents francs ! Mais c’est de la folie ! Que vais-je faire avec si peu d’argent ?

    — Votre solitaire a plus de valeur en tout cas, reprend le vendeur qui a repéré la bague de Wanda. Mais je suppose que vous attachez plus d’importance à votre bague de fiançailles qu’à la parure de votre grand-mère.

    — Ce solitaire ? C’est mon mari Igor ! Combien vaut-il ?

     

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  • [Livre] Mesdames de France

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    Lecture terminée le : 17 mai 2021

     

    Résumé : Elles étaient huit. Nées entre 1727 et 1737, Mesdames de France, filles de Louis XV et de Marie Leszczynska, furent les témoins privilégiés des dernières décennies de la royauté et de la magnificence de la Cour, du moins pour cinq d’entre elles, car l’aînée, Elisabeth, épousa à douze ans le duc de Parme, la troisième, Marie-Louise, mourut à cinq ans, et la septième, Thérèse, à huit. Les autres, à Versailles puis à Meudon, sont les enfants les plus courtisées du royaume, avant que le cardinal de Fleury n’expédie quatre d’entre elles à l’abbaye de Fontevrault, pour des raisons d’économie et de politique. Adélaïde et Louise y passèrent plus de dix ans, jusqu’en 1750, sans revoir une seule fois leurs parents. Toutes deux, comme leurs sœurs Henriette, Victoire et Sophie, demeurèrent célibataires. Arbitres du bon ton, elles ne cessent, après l’entrée de Louise au Carmel et la mort de leur frère le dauphin en 1765, d’alimenter la chronique. Devenues Mesdames Tantes sous le règne de Louis XVI, ces redoutables cancanières se transforment en vestales de Versailles jusqu’au déclanchement de la Révolution, qui conduira les deux survivantes, Adélaïde et Victoire, à contempler de leur exil italien la ruine de leur maison.


    Auteur : Bruno Cortequisse

     

    Edition : Perrin

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 01 Janvier 1970

     

    Prix moyen : Variable (livre d’occasion)

     

    Mon avis : Voilà une biographie qui s'attache aux filles de Louis XV, dont on ne sait pas grand-chose à part qu'elles sont toutes, sauf une, restées vieilles filles.

    Grâce à cet ouvrage on en apprend un peu plus sur elles mais aussi sur les événements qui ont jalonné leur longue existence.

    Acides et bourrées de principes et de préjugés, elles ont eu parfois beaucoup de lucidité sur les événements, ce qui tranche avec toutes les fois où leurs préjugés les ont aveuglées.

    Pour la plupart discrètes et effacées, l'histoire n'a finalement retenue réellement que l'existence de Mme Adélaïde, la plus vindicative, de Mme infante (la seule à s'être mariée), de Mme Louise qui a voué sa vie à Dieu et enfin de Mme Henriette, célèbre plus pour sa mort prématurée qui a fortement affecté son père le roi que pour ses actes.

    4 filles dont on a plus ou moins retenu les noms, alors que le couple royal a mis au monde 8 princesses.

    J'ai trouvé ce livre très intéressant même si j'ai deux petits reproches à lui faire. Le premier est la longueur des chapitres. Parfois 40 pages, avec peu d'aération dans le texte, pas de dialogue, c'est un peu lourd et c'est parfois difficile d'interrompre sa lecture car on a toujours l'impression d'être au milieu de quelque chose d'indivision.

    Le second reproche est une certaine partialité de l'auteur. Il laisse échapper quelques remarques comme autant de jugements de valeur sur ce que les uns ou les autres auraient réellement pensés malgré leur paroles ou leurs actes (et bien sur cela va toujours en la défaveur des accusés).

    Son opinion des uns et des autres, et surtout de Marie-Antoinette, qu'il accuse à mots à peine couverts d'avoir trahi la France au profit de l'Autriche, semble bien arrêtée, au point qu'on se demande parfois s'il a prit le moindre plaisir à se plonger dans l'histoire de ces personnages, pour qui il donne l'impression de ne ressentir que du mépris.

    J'aurais aimé qu'il garde ses opinions personnelles pour lui.

    Il y a quelques coquilles comme par exemple la mention de l'exécution de Louis XVI au 12 janvier (le roi a été assassiné le 21 janvier), mais rien de très grave pour qui connaît un minimum l'histoire de France.

    Malgré ces quelques défauts, c'est un livre très intéressant que je suis contente d'avoir enfin trouvé et lu.

     

    Un extrait : Lorsque le 14août 1727, vers trois heures du matin, des douleurs réveillèrent brusquement Marie Leczinska, la reine—toute grosse qu'elle était —songea d'abord à une indigestion. L'accouchement n'était-il pas annoncé pour le mois de septembre, et la veille n'avait-elle pas dîné trop copieusement de figues et d'un melon à la glace ? Probablement s'agissait-il encore de l'un de ces embarras hépatiques auxquels son incurable gourmandise l'avait accoutumée. Cependant, le mal allant s'intensifiant, Marie ne douta bientôt plus que le grand moment était venu de donner la vie pour la première fois.
    Comme elle avait fait appeler son accoucheur, Peyrard, qui occupait depuis plusieurs mois un appartement aménagé auprès de sa propre chambre, le bonhomme sauta hâtivement de son lit, enfila ses vêtements et se précipita au chevet de Sa Majesté. Fort heureusement, rien ne pressait. On n'en était encore qu'aux douleurs «légères»; c'était le signe que le travail venait à peine de commencer. Avertie la première, la maréchale de Boufflers, dame d'honneur, arrivait déjà. Elle était plus que mûre, la maréchale, et s'employait à tenir à la reine les propos les plus apaisants. Elle avait l'œil à tout, et distribuait ses ordres autour d'elle avec une sûreté et une précision dignes de tous les éloges afin que la naissance qui s'annonçait se déroulât dans les formes requises. Une horde de valet s’était dépêchée aux quatre coins du château, et incessamment on arrachait au sommeil tous ceux et toutes celles qui paraissaient de quelque utilité à la cour dans ce genre de circonstance.

     

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  • [Livre] Les chroniques des Bridgerton – T01 & 02

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    Lecture terminée le : 02 mai 2021

     

    Résumé : À la naissance de son fils, le duc de Hastings jubilait. Hélas, l'enfant bégaie ! Affront insupportable pour le duc, qui l'a renié sans pitié. Le jeune Simon a donc grandi, solitaire et assoiffé de revanche. Après de brillantes études, il a bourlingué de par le monde jusqu'à la mort de son père, et c'est désormais porteur d'un titre prestigieux qu'il revient en Angleterre où il est assailli par une horde de mères prêtes à tout pour marier leurs filles.
    Mais Simon ne s'intéresse pas aux débutantes. Sauf peut-être à Daphné Bridgerton, qu'il a rencontrée dans des circonstances cocasses. Comme Simon, elle voudrait qu'on la laisse en paix. Une idée machiavélique naît alors dans l'esprit du duc...
    Les Bridgerton sont stupéfaits : le vicomte Anthony veut se ranger ! Et il sait ce qu'il veut : une femme dont il ne risque pas de tomber amoureux, car l'amour est subalterne dans le couple. Edwina Sheffield est la reine de la saison, c'est donc elle qu'il épousera, et l'affaire sera réglée. Sauf que la demoiselle a une soeur dont l'influence est primordiale. Or, Kate Sheffield oppose son veto : un débauché comme Anthony n'est pas un parti convenable pour Edwina. Ce dernier est offensé. Lui, le célibataire le plus convoité de Londres, indésirable ? Pour qui donc se prend cette péronnelle, qui ne connaît rien à la vie, pour oser le critiquer ? Il va lui prouver qu'il est irrésistible !


    Auteur : Julia Quinn

     

    Edition : J'ai Lu

     

    Genre : Romance historique

     

    Date de parution : 06 Janvier 2021

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Après avoir vu la première saison de la série des Bridgerton, et ayant grincé des dents devant certaines choix scénaristiques qui ne s'accordent absolument pas avec la réalité historique, j'ai décidé de me lancer dans la lecture de la saga avec ce premier ouvrage qui comprend les tomes 1 et 2.

    Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, d'autant que j'avais vu passer plusieurs avis se plaignant de la lenteur du premier tome ou disant carrément que si on avait vu la série on pouvait directement commencer la lecture par le second.

    Et bien je peux vous dire que je suis ravie de ne pas avoir suivi ces conseils-là.

    Car si, effectivement, la série suit plutôt bien la trame du premier tome des chroniques des Bridgerton, la ressemblance s'arrête vraiment à la trame principale.

    Le livre est bourré d'humour. La personnalité de Daphné, qui se révèle plutôt fade dans la série, est ici pétillante, malicieuse, avec un sacré sens de la répartie.

    Si sur certains aspects de la vie la jeune fille se montre particulièrement naïve, et cela n'est guère étonnant puisque les demoiselles étaient volontairement tenues dans la plus stricte ignorance, elle se montre particulièrement perspicace sur beaucoup d'autres choses.

    Et une chose est certaine, elle ne se laisse marcher sur les pieds ni par ses frères, ni par le duc de Hastings.

    Mais mon coup de cœur dans ce premier tome va à Violet, la matriarche du clan Bridgerton. Elle mène son petit monde à la baguette, ce qui donne lieu à des scènes des plus cocasses quand il lui prend l'envie de manipuler ses fils.

    Pour ceux qui ont vu la série, dites-vous que oui effectivement vous connaissez déjà le gros de l'histoire, mais il serait vraiment dommage de se priver de la plume de Julia Quinn et de découvrir l'histoire de Daphné et de Simon à travers ses mots.

    Le second tome, centré sur Anthony, le frère aîné de Daphné, est à la hauteur du premier. En plus de mettre en scène Kate, une jeune femme bien résolue à protéger sa petite sœur de tous les hommes qui ne l'a mériteraient pas, il fait une grande part à la psychologie des personnages, que ce soit celle d'Anthony ou celle de Kate, tous deux habités par des peurs irrationnelles trouvant leur origine dans le passé des deux protagonistes.

    Là encore, l'humour est bien présent que ce soit dans les échanges entre Anthony et Kate, dans les interventions du clan Bridgerton ou dans les  mésaventures de Newton, le chien le plus terrifiant du monde.

    Je pense que je ne tarderais pas trop à découvrir ce qu'il va advenir de Benedict et Colin, les deux prochains enfants Bridgerton à être passés sous le crible de la plume, non de Lady Whistledown, mais de Julia Quinn.

     

    Un extrait : Les Bridgerton sont de loin la famille la plus prolifique parmi les échelons supérieurs de la société. Un tel déploiement d’énergie de la part du vicomte et de la vicomtesse forcerait l’admiration, n’était la banalité du choix des prénoms de leurs héritiers. Anthony, Benedict, Colin, Daphné, Éloïse, Francesca, Gregory et Hyacinthe. Le sens de l’ordre est certes souhaitable en toute chose, mais on pourrait attendre de géniteurs intelligents qu’ils sachent garder leurs enfants dans le droit chemin sans les classer obligatoirement dans l’ordre alphabétique.

    En outre, le spectacle de la vicomtesse et de ses huit rejetons réunis dans une seule pièce suffit à vous faire croire que vous voyez double, ou triple, ou pire. Jamais votre dévouée chroniqueuse n’a vu fratrie dotée d’une pareille ressemblance physique ! Nous ne saurions dire ce qu’il en est de leurs yeux, n’ayant pas pris le temps de les examiner de près, mais tous les huit possèdent les mêmes traits et la même épaisse chevelure châtaine aux reflets acajou. On ne peut que plaindre la vicomtesse, en quête d’unions avantageuses pour sa progéniture, de ne pas avoir mis au monde un seul enfant pourvu d’une nuance capillaire plus élégante. Au demeurant, il y a des avantages à une telle constance dans l’apparence physique des membres d’un clan : nul ne peut mettre en doute leur légitimité.

    De vous à moi, ami lecteur, votre dévouée chroniqueuse aimerait qu’il en aille de même dans toutes les grandes familles…

    LA CHRONIQUE MONDAINE DE LADY WHISTLEDOWN, 26 avril 1813

     

    — Oooh ! s’écria Violet Bridgerton.

    D’un geste rageur, elle froissa la feuille entre ses mains et la projeta à travers l’élégant salon. Sa fille Daphné, évitant prudemment tout commentaire, feignit d’être absorbée par sa broderie.

    — Avez-vous lu ce qu’elle écrit ? demanda Violet. L’avez-vous lu ?

    Daphné regarda la boule de papier, qui avait roulé sous une table basse en acajou.

    — Je n’en ai pas eu le temps avant que vous l’ayez… achevée, maman.

     

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  • [Livre] Le sel de nos larmes

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    Lecture terminée le : 06 août 2020

     

    Résumé : Hiver 1945. Quatre adolescents. Quatre destinées.
    Chacun né dans un pays différent. Chacun traqué et hanté par sa propre guerre.
    Parmi les milliers de réfugiés fuyant à pied vers la côte devant l'avancée des troupes soviétiques, quatre adolescents sont réunis par le destin pour affronter le froid, la faim, la peur, les bombes... Tous partagent un même but : embarquer sur le Wilhem Gustloff, un énorme navire promesse de liberté...


    Auteur : Ruta Sepetys

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 16 Juin 2016

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Il semblerait que Ruta Sepetys soit une spécialiste des romans se déroulant lors de la seconde guerre mondiale. J’en ai repéré plusieurs, le sel de nos larmes est le premier que je lis.
    Dans ce roman, Ruta Sepetys revient sur un événement peu connu de la seconde guerre mondiale : le naufrage du Wilhem Gustloff, un bateau allemand qui devait évacuer les militaires blessés et le plus grand nombre possible de civil allemands qui fuyaient devant l’avancée des forces russes, et qui fut torpillé par un sous-marin russe, entrainant la mort de plus de 9000 personnes.
    L’histoire étant écrite par les vainqueurs, et la découvertes des horreurs perpétrés par le 3ème Reich, fait que, pendant des années, on a occulté toute référence à ce qu’on subit les allemands (qui n’étaient pas tous fidèles aux idées d’Hitler et dont bon nombre ont été, autant que les autres peuples, les victimes de la folie destructrice de cet homme).
    Dans ce livre, on suit quatre personnages très différents les uns des autres. Les chapitres alternent entre ces quatre personnages. Ces chapitres sont très (trop) courts.
    Ce passage rapide d’un personnage à l’autre a fait que j’ai eu du mal à ressentir de l’empathie pour les protagonistes et à m’attacher à eux. En fait, je me suis surtout attachée au vieux cordonnier qui est présent dans les chapitres de trois des quatre personnages et qui a de nombreuses interactions avec eux.
    En revanche, pour l’un des personnages, les chapitres ne sont jamais assez courts tant ce gamin qui se prend pour un homme est abject. Totalement en admiration devant Hitler, il chantonne à longueur de temps la liste des « ennemis » du Reich, et il vit en permanence dans une sorte de délire mégalomaniaque, se pensant supérieur à tous.
    La plus grande partie du roman se déroule sur le chemin pour arriver au port et sur l’embarquement.
    On va peu à peu découvrir le passé des quatre personnages principaux. Chacun d’entre eux cache des secrets, plus ou moins lourd. Certains de ces secrets met leur détenteur en danger.
    Ruta Sepetys détaille avec beaucoup de précision les dangers rencontrés sur la route ainsi que le tri de la population et la montée dur les bateaux avec toute l’horreur qui en découle : trier les soldats selon la gravité de leurs blessures et laisser sur le carreau les plus durement touchés, les condamnant à une mort certaine. Le tri des civils est encore plus déchirant : les enfants embarquent parce que le régime sait qu’ils pourront être éduqués dans leur idéologie, les femmes de type aryen en âge d’enfanter aussi, pour des raisons évidentes… Tous ceux qui peuvent être utiles au régime… et même là, tous ne peuvent pas être sauvés.
    Bien que les paquebots aient une capacité d’environ 1000 à 1500 personnes, c’est plus de 10000 âmes qui seront embarqués sur le Wilhem Gustloff. On imagine donc sans peine la façon dont ces pauvres mastres vont être entassés.
    Au regard du temps passé sur le trajet et la durée de l’embarquement, le naufrage en lui-même est presque survolé. Il est raconté de manière très froide, presque clinique. Toujours du point de vue de chacun des personnages mais je n’ai pas ressenti le chaos que je m’attendais à ressentir.
    J’ai également été un peu déçue par la rapidité de la fin. En elle-même c’est une très belle conclusion, remplie d’espoir et d’amertume, mais j’aurais aimé qu’elle soit un peu plus développée.
    Le prochain livre de Ruta Sepetys que je compte lire est « Tout ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre », car, apparemment, le personnage principal est lié à l’un des personnages principaux de ce roman.

     

    Un extrait : La culpabilité n’a de cesse de vous poursuivre.

    Ma conscience, railleuse, me cherchait querelle comme un enfant de mauvaise humeur.

    C’est entièrement ta faute, chuchota la voix.

    J’accélérai le pas et rattrapai notre petit groupe. « Si jamais les Allemands nous trouvent sur cette route de campagne, pensai-je, ils nous chasseront aussitôt. » Les routes étaient réservées aux militaires. Les autorités n’avaient pas encore émis d’ordres d’évacuation, et quiconque était surpris à fuir la Prusse-Orientale se voyait catalogué comme déserteur. Mais peu importait ! C’était déjà mon cas quatre ans plus tôt, quand j’avais fui la Lituanie.

    La Lituanie.

    J’avais quitté mon pays en 1941. Que se passait-il là-bas ? Fallait-il croire aux rumeurs effroyables qui se propageaient de rue en rue à voix basse ?

    Nous approchions d’un remblai sur le côté de la route. Le petit garçon qui marchait devant moi poussa un cri aigu en désignant quelque chose du doigt. Deux jours plus tôt, il était sorti de la forêt, seul, et avait commencé tranquillement à nous suivre.

    – Hé, petit bonhomme, avais-je demandé, quel âge as-tu ?

    – Six ans.

    – Avec qui voyages-tu ?

    Il s’était arrêté pour répondre, tête baissée :

    – Ma Omi.

    J’avais alors essayé de voir si sa grand-mère avait émergé des bois.

    – Où est ta Omi maintenant ?

    Le petit garçon avait levé vers moi des yeux clairs écarquillés.

    – Elle ne s’est pas réveillée.

     

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  • [Livre] Le parfum de Katsu – T02 – Le courage de l’hirondelle

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    Lecture terminée le : 22 mars 2021

     

    Résumé : Est-ce l’amour qui a donné à Katsu la force d’affronter son bourreau ? Pour échapper à une nouvelle crise de violence, la jeune femme a poignardé à mort son mari. L’épouse de Toru, Akeko, s’est de son côté résignée à le voir épris d’une autre, et accepte que Katsu devienne sa concubine.
    Les épreuves sont-elles derrière Toru et Katsu et vont-ils pouvoir s’aimer librement ? Ou une tempête s’annonce-t-elle à l’horizon ?


    Auteur : Claire Volanges

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Romance, Historique

     

    Date de parution : 2020

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : J'ai enfin lu le tome 2 du parfum de Katsu que j'attendais avec impatience.

    Puisqu'il s'agit d'un tome 2, je n'ai pas lu le quatrième de couverture avant ma lecture et j'ai bien fait, car après avoir fini le livre, j'y ai jeté un coup d'œil, et me suis rendu compte qu'il en dévoilait vraiment beaucoup trop sur l'intrigue.

    Du coup, je ne saurais trop vous conseiller d'éviter de le lire à votre tour (Sur cette page, je l’ai modifié pour vous éviter les spoils).

    Ce tome 2 commence très exactement le tome 1 s'était terminé. Même en ayant eu le premier volet longtemps auparavant, la scène d'introduction m'a permis de rapidement raccrocher les wagons.

    Dans un premier temps, on se dit qu'enfin Toru et Katsu ont une chance de vivre leur amour puisque celle-ci est désormais libre de devenir la concubine de Toru. Et dans le Japon féodal, concubine ne veut pas dire maîtresse mais seconde épouse, ce qui lui donnerait un rang égal ou presque à celui de sa rivale Akeko.

    Cette dernière se montre étonnamment prévenante envers Katsu, du moins dans les premiers chapitres.

    Tout semble donc s'arranger à merveille, entre Akeko qui a mis de l'eau dans son vin, le frère cadet de Toru qui semble rentrer dans le rang, et le couple qui s'épanouit. Tout, sauf la santé du patriarche qui décline de plus en plus nous laissant entrevoir sa fin prochaine.

    Bien entendu, vous vous doutez bien que les choses ne vont pas être aussi simples.

    De graves événements vont avoir lieu, qui vont séparer Toru et Katsu.

    La jeune femme va devoir se défendre elle-même et survivre dans un monde qui la considère comme un objet en attendant que l'amour de sa vie ne la retrouve.

    De son côté, si tout son être le pousse à rechercher la femme qu'il aime, Toru est tenu par son code d'honneur qui va lui mettre bien des bâtons dans les roues.

    Les trahisons et les coups du sort s'enchaînent, et j'ai apprécié que tout ne se résolve pas en un claquement de doigts.

    J'ai tremblé à plusieurs reprises pour les personnages, j'ai pleuré aussi en en perdant certains.

    Le récit trouve un équilibre parfait entre les scènes de bataille avec Toru et celles, plus calmes, mais tout aussi dangereuses, de Katsu.

    Dans ce second tome, j'ai retrouvé tous les personnages que j'avais adorés dans le premier mais j'en ai aussi découvert de nouveaux et j'ai vraiment aimé Hanae, la sœur d'Akhira et promise du frère cadet de Toru que l'on va apprendre à connaître.

    Il y a également de nouveaux personnages que l'on se fait un plaisir de détester du plus profond de son âme.

    Cette fois encore je n'ai pas atteint le coup de cœur, mais j'ai vraiment adoré ma lecture et j'ai passé un excellent moment.

     

    Un extrait : Katsu s'agenouilla au pied du lit de Fujio. Frappée par la maigreur du daimyo, elle se mordit les lèvres pour retenir ses larmes. En l'espace d'une semaine, le seigneur avait vieilli de vingt ans. Ses poumons s'étaient fragilisés à mesure que sa toux s'aggravait. Cette fois, il ne survivrait pas à une nouvelle crise. Son ami vivait ses derniers jours. Avec la mort de Fujio, elle perdait un confident et un fin conseiller.

    Elle se sentait totalement perdue et était venue auprès de lui afin d'apaiser les tourments de son âme. Bien que totalement remise de ses blessures, Katsu portait les stigmates de son agression. Cachées sous une cuirasse de force et de courage, ses angoisses la hantaient à la nuit tombée. Seules quelques servantes l'avaient entendue, lorsqu'elle ne trouvait pas le sommeil et se recroquevillait en priant pour qu'on l'arrache aux griffes de Rintato. Toru n'était pas venu la réconforter. Elle lui avait défendu de l'approcher de crainte de rallumer la jalousie d'Akeko.

    Elle aurait voulu accepter sa proposition. Cependant, après avoir passé des mois au service d'Akeko, elle ne pouvait lui accorder sa confiance et craignait que sa gentillesse ne cache un sombre dessein. Protéger Toru était sa priorité, c'est pourquoi elle l'évitait alors que son cœur brûlait d'amour pour lui.

     

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  • [Livre] L'empire de Jade

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    Lecture terminée le : 17 mars 2021

     

    Résumé : France, 17e siècle,
    Jade n’est qu’une enfant lorsqu’elle apprend que sa vie a été décidée pour elle. Son père l’a fiancée au fils d’un partenaire commercial en Chine. La jeune fille grandit dans l’ombre de cette menace, déchirée entre ses envies de rébellion et la passion qu’elle se découvre peu à peu pour cette culture extraordinaire.
    Très vite, elle est forcée de constater que son nouveau foyer est un pays gouverné par des règles qui lui sont inconnues, un pays où la haine et la jalousie peuvent se cacher derrière le plus beau des sourires. Incapable de discerner l'allié de l'ennemi, incapable de surmonter la peur que lui inspire son mystérieux fiancé, Jade devra lutter afin de trouver sa place dans cette nouvelle vie


    Auteur : Ellie Ariny

     

    Edition : Autoédition

     

    Genre : Romance, historique

     

    Date de parution : 15 février 2020

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Après avoir vu ce roman sur la chaîne de @vibrationlittéraire, je n'ai pas pu résister à l'envie de me l'acheter.

    Bien évidemment, vu la taille de ma PAL, il a attendu un long moment avant que je ne me décide à le lire. Mais il faut dire que deux choses m'ont incitée à le sortir de ma PAL: la sortie du tome 2 (le 02 mars 2021) et une proposition de lecture commune par @lunivers_de_rose sur Instagram.

    Autant vous dire que je suis ravie d'avoir été ainsi poussée à cette lecture, car j'ai vraiment adoré ce bouquin.

    Première chose, j'ai beaucoup apprécié la plume de l'auteur. J'ai trouvé qu'elle était parfaitement adaptée à l'époque à laquelle se déroule le récit sans pour autant être lourde ou difficile à lire.

    Ensuite, et ça a été pour moi LE point fort de ce roman, j'ai vraiment adoré le personnage de Jade. Là où dans la plupart des romances historiques, les jeunes filles mariées contre leur gré oublient instantanément leur rancœur et leurs convictions dès lors que leur époux déboutonne le haut de sa chemise, Jade ne se laisse pas apprivoiser aussi facilement. J'ai même trouvé particulièrement crédible qu'elle refuse de céder à ses sentiments naissants, qu'elle se raccroche à l'image qu'elle s'est fait de son mari pendant toutes les années entre le moment où elle a appris qu'elle était fiancée et le moment où elle est arrivée en Chine.

    De plus, l'auteur a eu l'intelligence de ne pas faire durer indéfiniment cette résistance intérieure, sans pour autant faire du jour au lendemain de Jade et Ruoyan un couple fusionnel qui s'accorderait en tout point.

    Jade ne sait pas forcément comment réagir face à cette nouvelle culture, elle réagit parfois même mal avec ses yeux d'européenne, mais j'ai adoré la voir s'adapter, mais aussi la voir grandir, mûrir, bref avoir une réelle évolution.

    J'ai également apprécié de voir les choses prendre le temps de changer. Rien n'est précipité, comme trop souvent dans les romans d'aujourd'hui, ce qui rend l'histoire d'autant plus crédible

    Les personnages secondaires sont tout aussi bien campés que les principaux. D'ailleurs, le fait que la famille de Jade soit aussi survolée montre le peu d'importance que ses membres ont pour la jeune fille.

    En revanche, les personnes qui l'accompagnent en Chine sont très bien développées, que ce soit les trois sœurs Li, et surtout Xiaoli, la stricte madame Oh ou, plus tard, le garde qui l'accompagne partout.

    Concernant Ruoyan, j'ai été plus mitigée. Certes, il est évident dès le départ qu'il n'a pas plus eu le choix que Jade quant à son mariage, mais je l'ai trouvé, du moins au début, un peu trop arrogant à mon goût.

    D'autres personnages m'ont été antipathiques dès leur apparition, et dans certains cas du moins, j'avais bien raison de me méfier d'eux.

    Du côté de l'histoire, j'ai bien aimé le fait que si le livre est référencé comme une romance historique, la romance ne prenne pas toute la place. Ce livre est tellement plus qu'une simple romance. On y parle des pratiques ancestrales chinoises telles que le bandage des pieds, des circuits maritimes marchands (on y évoque d'ailleurs la traite des esclaves), de complots, de faux-semblants ainsi que beaucoup d'aspects de la culture chinoise.

    Le long trajet que fait Jade pour rallier la Chine depuis la France est extrêmement bien décrit. Là où beaucoup d'auteurs auraient usé et abusé d'ellipses temporelles histoire d'aller plus vite, ici pas du tout. Le voyage nous est raconté quasiment en détails, et j'avais vraiment l'impression d'y être.

    La narratrice de l'histoire est Jade elle-même, mais elle raconte l'histoire longtemps après que celle-ci se soit déroulée, ce qui permet de la voir parfois commenter ses propres actions avec du recul. Ainsi, certains de ses commentaires nous laissent entrevoir une suite pleine de mystères et d'aventures et j'ai vraiment hâte d'y être.

    Autant vous dire que le tome 2 sera non seulement vite acheté, mais également vite lu.

     

    Un extrait : Après le repas, je pris le chemin des cuisines où se trouvait la porte qui menait vers l'arrière du domaine. Une fois dehors, je me lançais sur la voie de terre battue. Des larmes me brûlaient les yeux et j'ignorais s'il s'agissait de larmes de peur, de honte ou de colère. Le vent me fouettait le visage, mes pieds touchaient à peine le sol. Il y avait une sorte de liberté dans la vitesse, une forme d'oubli. Comme si j'avais laissé cette petite fille craintive derrière moi. Peut-être que si je continuais à courir, elle ne reviendrait pas me hanter. Peut-être que si je continuais à courir, je la laisserais derrière moi pour de bon.

    La forge apparue au bout du chemin. Henri était avec son père, occupé à la réalisation d'une commande pour ma famille. Insouciante des flammes, je pris la main de mon jeune ami et le tirai à l'extérieur sans un mot. En arrivant aux abords du champ de colza, morne et gris dans l'ultime souffle de l'automne, mes poumons s'étaient embrasés par l'effort. Je tombais à genoux. Les larmes que j'avais retenues coulaient à présent librement le long de mes joues.

    Je n'étais pas, à cette époque, en mesure de saisir toutes les conséquences de cette transaction - jamais je n'aurais pu imaginer à quoi ressembleraient mes jours dans ce pays qui n'était pas le mien ni à quelles extrémités je serais poussée dans ma lutte pour la survie - en revanche, je comprenais fort bien qu'on voulait m'arracher à ma maison, on voulait m'arracher à Henri.

    Le cœur serré et la voix secouée de sanglots, je lui répétais la décision de mon père.

    Il m'écouta, le visage grave et les yeux emplis de compassion. Je comprends, me disait ce regard, avec toute la sagesse qu'il tenait des quelques années nous séparant, je comprends ta peine. À cet instant, je pense que je le détestais un petit peu. J'aurais voulu qu'il se fâche, qu'il crie son désespoir et laisse libre cours à sa colère. J'aurais voulu qu'il se batte pour moi.

     

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  • [Livre] Les sorcières de Pendle

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    Lecture terminée le : 09 novembre 2020

     

    Résumé : Lancashire, Pendle, 1612. A 17 ans, Fleetwood Shuttleworth est enceinte pour la quatrième fois. Mais après trois fausses couches, la maîtresse du domaine de Gawthorpe Hall n'a toujours pas donné d'héritier à son mari. Lorsqu'elle croise le chemin d'Alice Gray, une jeune sage-femme qui connaît parfaitement les plantes médicinales, Fleetwood voit en elle son dernier espoir. Mais quand s'ouvre un immense procès pour sorcellerie à Pendle, tous les regards se tournent vers Alice, accusée comme tant d'autres femmes érudites, solitaires ou gênantes.
    Alors que le ventre de Fleetwood continue de s'arrondir, la jeune fille n'a plus qu'une obsession pour sauver sa vie et celle de son bébé : innocenter Alice. Le temps presse et trois vies sont en jeu. Etre une femme est le plus grand risque qui soit.


    Auteur : Stacey Halls

     

    Edition : Michel Lafon

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 24 Septembre 2020

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Etre une femme n’a jamais été facile. Mais être une femme en 1612 était particulièrement dangereux ! Comme si ça ne suffisait pas de ne pas avoir son mot à dire sur grand-chose et surtout pas sur le choix de son mari, de risquer fortement de mourir en couche et d’être considérée comme seule responsable en cas d’absence d’enfants (ou pire, de naissance de filles uniquement), il fallait en plus qu’on leur colle sur le dos des accusations de sorcellerie dès lors qu’elles semblaient avoir quelques connaissances suspectes (la plupart du temps, une bête connaissance de l’utilisation des plantes médicinale, ce qu’une grande partie des paysannes, qui n’avaient guère les moyens de payer un médecin, d’empressaient d’apprendre pour tenter de garder leur famille en vie).
    La première chose à savoir sur ce roman, la chose qui m’a d’ailleurs attiré vers lui comme une lampe attire les papillons de nuit, c’est que quasiment tous les faits relatés sont historiques. Le procès des sorcières de Pendle a bel et bien eu lieu. Tous les personnages du roman ont bel et bien existés. (D’ailleurs, si vous ne voulez pas vous spoiler, je vous conseille de ne pas aller lire la page wikipédia du procès tant que vous n’avez pas lu le livre parce que la fin y est dévoilée en partie). La seule chose qui ne soit pas historique (je dis la seule chose, mais dans l’arc narratif, cela reste quelque chose d’important) c’est la relation entre Fleetwood et Alice. Rien ne laisse en effet penser que ces deux femmes ne se soient jamais rencontrées.
    Fleetwook, de haute naissance, et Alice, de basse extraction, ont une chose en commun : l’absence de choix.
    Fleetwood a été mariée à 14 ans à son époux, Richard. A 17 ans, elle tente de menée sa quatrième grossesse à terme, les trois précédentes ayant terminées en fausse couche. Cette grossesse-ci à cela de particulier que Fleetwood a des raisons de penser que sa propre vie est en jeu.
    Alice, elle, essaie de survivre, malgré la misère dans laquelle elle vit. Elle ne pense pas au mariage car pour elle, se marier ne changerait rien à sa vie, à part changer l’homme à qui elle devra obéir (c’est sûr que vu sous cet angle…)
    La rencontre entre Fleetwood et Alice est un pur hasard mais la jeune femme découvre vite qu’Alice est une sage-femme et qu’elle a l’air de savoir ce qu’elle fait, elle décide donc de l’embaucher, persuadée que sans Alice, elle n’a aucune chance de survie.
    Quand l’affaire des sorcières de Pendle éclate, Fleetwood est furieuse de voir les manigances de son voisin, Roger, qui, dans le but non dissimulé d’acquérir plus de pouvoir en se faisant mousser devant le roi, ne recule devant rien pour accuser les femmes.
    La jeune fille n’hésite pas à le mettre face à ses contradictions, à la faiblesse de ses accusations et à son hypocrisie, mais, peu soutenue par son mari, qui n’ose pas vraiment de mettre à dos quelqu’un d’aussi puissant que Roger et qui ne veut que récupérer sa douce et docile petite épouse qu’on lui a changé contre une vraie furie, elle se fait renvoyer dans les cordes, quand cet odieux personnage ne la menace pas carrément.
    Ce Roger m’est vraiment sorti par les yeux. Il se fiche bien d’envoyer des innocentes à la mort du moment que cela sert ses intérêts et il sait bien qu’entre sa paroles et la parole de miséreuses, c’est la sienne qui sera entendu.
    Et c’est bien pour ça qu’il veut faire taire Fleetwood : Il n’a pas intérêt à ce qu’elle convainque son mari de s’en mêler pour de bon.
    Richard… J’ai été partagée. Il y a des moments où il m’a fait enrager, même si finalement il n’est pas pire que n’importe quel homme de son époque. Et à d’autre, il est remonté dans mon estime. C’est un homme qui semble être pris entre son amour pour sa femme et son éducation. Mais j’ai souvent eu envie de lui foutre des baffes.
    La mère de Fleetwood aussi est à baffer la plupart du temps et en même temps, elle aussi est une femme qui s’est retrouvée seule à une époque où une femme ne peut que dépendre d’un homme, alors même si son attitude envers Fleetwood peut rendre dingue, elle sait bien ce que risque une femme qui n’a plus de protection.
    Le roman se lit très vite. Il fait bouillir à plusieurs reprises tant il met en avant le fait que les lois sont faites par les hommes, pour les hommes, rendant les femmes impuissantes devant leur toute-puissance, quel que soit leur naissance, qu’elles soient une châtelaine dormant dans des draps de soie ou une paysanne qui se roule en boule dans un taudis où le toit laisse passer la pluie.
    J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce roman, j’ai tremblé pour les personnages féminin, j’ai détesté certains personnages (beaucoup masculins mais pas que), et j’ai été incapable de le poser avant d’arriver à la dernière ligne !

     

    Un extrait : Les nausées se manifestaient matin, midi et soir, et me déchiraient les entrailles. Au pire, elles pouvaient survenir jusqu’à quarante fois par jour ; quand j’avais de la chance, deux fois seulement. Les veines de mon visage éclataient et dessinaient un fin lacis carmin autour de mes yeux, dont le blanc virait au rouge démoniaque. Une amertume atroce me lacérait la gorge des heures durant. Je n’arrivais plus à garder la nourriture. De toute façon, je n’avais plus d’appétit, au grand désespoir de la cuisinière. Même mes plaquettes de massepain, dont je raffolais tant, croupissaient intactes dans le garde-manger et les boîtes de sucre candi qu’on m’avait envoyées de Londres prenaient la poussière.

    Les trois fois précédentes, j’avais été malade, mais pas à ce point. Cette fois, j’avais l’impression que l’enfant qui grandissait en moi cherchait à sortir par ma gorge, et non plus en passant entre mes jambes comme avant lui les autres, qui s’étaient annoncés prématurément dans des flots de sang le long de mes cuisses. Sous mes yeux, on avait enveloppé dans des linges leur petite forme flasque et monstrueuse, comme des miches de pain.

    — Il en a plus pour bien longtemps, le pauvre petit, avait dit la dernière sage-femme en essuyant mon sang d’un revers de ses bras de bouchère.

    Quatre années de mariage, trois enfantements et toujours pas d’héritier à placer dans le berceau en chêne que ma mère m’avait offert pour mes noces avec Richard. À la façon dont elle me regardait, je voyais bien que je trahissais leurs espoirs.

    Malgré tout, je n’arrivais pas à m’imaginer que Richard m’avait laissée m’arrondir comme une dinde de Noël en dépit des mises en garde du médecin. J’avais trouvé la lettre au milieu d’une liasse de documents concernant mes trois précédentes couches, il était donc tout à fait possible que Richard ne l’ait pas vue.

     

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  • [Livre] La chorale des dames de Chilbury

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    Lecture terminée le : 19 avril 2020

     

    Résumé : Angleterre, début de la Seconde Guerre mondiale. Primrose Trente, récemment arrivée à Chilbury, invite les femmes du village à transgresser le décret du pasteur fermant la chorale en l'absence d'hommes. Le groupe réunit une veuve inquiète pour son fils, la plus belle fille des environs, sa petite soeur, une réfugiée juive et une sage-femme louche. Elles résistent au malheur par le chant.


    Auteur : Jennifer Ryan

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : janvier 2019

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : L’histoire commence par une décision qui indigne ces dames. Puisque les hommes, en cette année 1940, sont tous (ou presque) partis au front, le pasteur décide de dissoudre la chorale.
    Indignation (quasi) générale. Comment ? Les femmes seraient assez bonnes pour prendre la place de leurs maris au travail, assez bonnes pour participer à l’effort de guerre, mais ne pourrait pas chanter sans les hommes ?!!!!

    Et puis quoi encore ? (Ca, c’est pas elles, c’est moi, mais elles ne doivent pas en penser moins).
    Dans ce livre, on plonge d’autant plus dans le quotidien de ce petit village qu’on découvre l’histoire à travers les lettres ou les journaux intimes écrits par les membres de la chorale.
    Au moment où commence l’histoire, la guerre est bien présente (d’ailleurs le livre s’ouvre sur l’enterrement du fils d’un notable tué en mer du nord) mais elle est loin.
    Certes, il y a des restrictions, des tickets de rationnement, des règles de sécurité, mais la guerre a surtout lieu sur le continent et l’Angleterre n’a pas encore été touchée par les bombardements.
    Dans les journaux intimes, comme dans les lettres, on découvre les différentes personnalités sans filtre.
    J’ai beaucoup aimé Ms Tilling qui parait un peu moralisatrice au premier abord mais se révèle d’une force et d’une gentillesse exceptionnelle.
    Les deux sœurs Kitty et Venetia, m’ont agacée. Toutes les deux semblent ne pas prendre conscience des réalités de la guerre.
    Kitty n’a que 13 ans, elle reste quand même agaçante jusqu’au bout malgré son évolution.
    Par contre, j’ai vraiment apprécié l’évolution de Venetia.
    Il y a aussi des personnages dont je doute qu’ils soient capables d’évolution tels qu’Edwina, la sage-femme sans scrupule et au sombre passé du village ou le général Winthrop, père de Kitty et Venetia, qui s’accrochent à ses privilèges de classe.
    Chacune de ces femmes a quelque chose à raconter, un même évènement peut nous être rapporté de 3 ou 4 manières différentes, nous donnant une vue d’ensemble plus juste que ne l’aurait fait un texte à la troisième personne.
    Au fil de l’histoire, la guerre devient de plus en plus présente. On en n’est pas encore aux bombardements de Londres, mais les villes côtières, comme Douvres, commencent à être touchées.
    La tension et les drames de la guerre se répercutent jusque dans la vie privée des protagonistes.
    Dans un monde où la mort peut tomber du ciel à tout moment, elles vont devoir prendre des décisions qui impacteront leur vie entière.
    Les femmes s’affirment et alors qu’on est accaparés par la Chorale, les manigances d’Edwina, les amours de Venetia, les chimères de Kitty, se produit un évènement que je n’ai pas vu venir et qui m’a donné l’impression, comme les protagonistes, d’avoir reçu un coup sur la tête.
    J’ai vraiment beaucoup aimé cette histoire et ses personnages, son style très british et sa grande douceur malgré les évènements tragiques qu’il évoque.
    Une jolie petite pause dans les romans de fantasy et les thrillers. Un roman à lire en prenant son temps et en savourant la belle plume de l’auteur.

     

    Un extrait : Premier enterrement de la guerre, et la chorale de notre petit village n’a même pas été capable de chanter juste. Les mots « Saint, saint, saint » se sont envolés comme s’ils étaient pépiés par une volée de moineaux poussifs. La faute n’en était pas à la guerre, ni à ce jeune chenapan d’Edmund Winthrop, coulé par une torpille dans son sous-marin, ni même à la direction désastreuse du pasteur. Non : nous donnions là l’ultime prestation de la chorale de Chilbury. Notre chant du cygne.

    « Je ne vois pas pourquoi on devrait arrêter », a lancé sèchement Mrs. B. quand nous nous sommes assemblées ensuite dans le cimetière brumeux. « Ce n’est pas comme si nous étions une menace pour la sécurité nationale.

    – Tous les hommes sont partis », ai-je soufflé en retour, consciente que nos voix portaient de façon gênante dans la foule réunie pour l’enterrement. « Le pasteur dit qu’il ne peut pas y avoir de chœur sans hommes.

    – Et pourquoi, sous prétexte que les hommes sont partis à la guerre, devrions-nous dissoudre la chorale ? Au moment précis où nous en avons le plus besoin ! Non mais, qu’est-ce qu’il va supprimer ensuite ? Ses carillonneurs bien-aimés ? Le culte du dimanche ? Noël ? Il y a des limites ! » Elle a croisé les bras, exaspérée. « D’abord, on nous confisque nos hommes pour les envoyer combattre, ensuite on nous force à travailler, nous autres femmes, puis on rationne la nourriture et maintenant, on dissout notre chorale. D’ici à ce que les nazis arrivent, il ne restera plus rien, sauf une poignée de malheureuses prêtes à se rendre.

    – Mais c’est la guerre, ai-je répliqué, essayant de tempérer ses récriminations. Nous autres femmes devons assumer une charge de travail supplémentaire pour la bonne cause. Cela ne me dérange pas de faire l’infirmière à l’hôpital, même si c’est assez lourd, en plus de mes tâches au dispensaire du village qu’il faut maintenir ouvert.

    – La chorale fait partie de la vie de Chilbury depuis l’aube des temps. Il y a quelque chose de réconfortant à chanter ensemble. » Elle a bombé le torse, sa haute silhouette carrée évoquant celle d’un maréchal corpulent.

    Le cortège a pris la direction du manoir de Chilbury pour le verre de sherry et le sandwich au concombre de rigueur.

    J’ai soupiré : « Edmund Winthrop. À vingt ans seulement, sauter en mer du Nord…

     

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  • [Livre] Marie Tudor: La souffrance du pouvoir

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    Lecture terminée le : 18 avril 2020

     

    Résumé : "Marie la Sanglante". Du règne bref de la reine catholique, fille du redoutable Henri VIII, on ne retient que la légende tenace : intolérante en religion, elle fit brûler vif quelque trois cents protestants, et sans pitié, elle aurait appauvri l’Angleterre. L’auteur brosse ici un portrait plus juste et nuancé de cette reine méconnue et étrange. Un livre remarquablement documenté et captivant qui ravira les passionnés de la série télévisée, Les Tudor.


    Auteur : Isabelle Fernandes

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 2013

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : J’aime l’Histoire, plus particulièrement l’Histoire d’Angleterre et plus précisément la période des Tudors.
    Alors une biographie de Marie Ière, vu le peu de temps qu’a duré son règne, je ne pouvais que vouloir la lire.
    Malgré un style parfois austère et volontiers pompeux, la biographie est très intéressante et assez complète, couvrant toute la vie de Marie et pas seulement ses années de règne.
    La biographie se lit presque comme un roman, une fois qu’on s’est fait à l’écriture de l’auteur (ce qui est assez rapide).
    Cependant, j’ai deux reproches à faire :
    Le premier est que je n’ai absolument pas apprécié la condescendance associé parfois à des termes insultants de l’auteur envers les historiens ayant analysé la vie, les actes et la personnalité de la reine d’une manière différente de la sienne. Je trouve que cette attitude n’est ni élégante, ni professionnelle.
    Le second reproche est plus destiné à la maison d’édition qu’à l’auteur elle-même. Quand j’achète un livre de 400 pages, je m’attends à lire au moins 380 pages de texte une fois retranché la préface, les remerciements, la bibliographie et éventuelle un index.
    Ici sur 404 pages, la biographie tient sur seulement 282 pages. Quid des 122 pages manquantes ? A 90% une bibliographie et une énumération de références d’articles.
    Certes, un mine d’or pour tout étudiant écrivant un mémoire, voire une thèse, portant sur cette période, mais parfaitement indigeste pour ceux qui, comme moi, souhaitait seulement en savoir un peu plus sur cette reine que l’on ne connait que par sa triste réputation.
    La simple mention : « plus de 100 pages de références » aurait été, à mon sens, bien plus honnête (tout le monde n’a pas envie de payer un livre dont on n’a à lire que la moitié des pages).
    Pour autant, je ne regrette pas ma lecture car je trouve qu’on ne parle pas assez de cette reine à la vie bien mouvementée.

     

    Un extrait : Marie, on l’a évoqué, ne demeurait pas en temps normal à la Cour, mais lorsqu’une épidémie de peste se déclara en mai 1528, la famille royale tâcha d’éviter les foyers infectieux en allant se réfugier dans la résidence de Wolsey près de Saint Albans. Marie adressa peu après à son parrain une lettre de remerciement. Grâce à lui, elle avait eu le « bonheur suprême » de pouvoir jouir un mois durant de la présence de ses parents. Marie résidait en fait principalement à Richmond, le palais reconstruit par son grand-père paternel qui se trouvait sur la Tamise à quelques lieues de Windsor. Elle fut d’autant plus préservée que Catherine et Henri tentaient de sauver les apparences. « Le roi et la reine, affirme une lettre datée de juin 1530, sont extrêmement sereins et ils se montrent pleins d’attentions l’un pour l’autre, comme si aucune querelle ne les opposait ». Malgré ce semblant de calme, la tempête se préparait. Il fallait que quelqu’un payât les échecs, les frustrations, les outrages et Thomas Wosley apparut comme la parfaite victime expiatoire, « l’inévitable proie de la rage du roi ». Le cardinal accepta sa disgrâce, remit les sceaux du royaume avant de se retirer dans son diocèse d’York ; Il n’échappa à un procès pour trahison que par une mort naturelle qui survint opportunément en novembre 1530. La vertigineuse chute de Wolsey marqua le prélude de l’isolement familial pour Marie, qui avait entretenu avec son parrain des relations plutôt bonnes.
    Les rares lettres de la princesse datant de cette période qui nous sont parvenues montrent l’estime et l’affection qu’elle lui portait. En septembre 1526, elle le décrivait comme « un père spirituel plein de bonté » et, en 1528, elle terminait une lettre où elle lui exprimait sa gratitude en signant « votre fille spirituelle ».

     

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