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  • [Livre] Bride stories T04

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    Résumé : Obligé de renoncer à la belle Talas, Smith, qui a enfin trouvé un guide, repart pour Ankara en passant par la Perse. Mais sa route est semée d’embûches... Voilà notre chercheur contraint de faire une nouvelle halte non loin de la mer d’Aral ! De son côté, la famille de Pariya s’apprête à recevoir le père du jeune homme rencontré à Kalaza. Un futur époux en perspective ?


    Auteur : Kaoru Mori

     

    Edition : Ki-oon

     

    Genre : Manga

     

    Date de parution : 2012

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Avant de rejoindre Smith pour découvrir de nouveaux peuples, on va faire un petit tour du côté d’Amir et Karluk.

    La famille d’Amir se retrouve dans une situation délicate après avoir échoués à récupérer la jeune femme, ce qui plonge cette dernière dans l’inquiétude.
    Son amie Pariya, quant à elle, va recevoir dans sa famille la visite du jeune homme rencontré en ville dans le tome précédent. Celui-ci se présentant avec son père, une demande en mariage pourrait être envisagée, aussi, les parents de la jeune fille lui enjoignent-ils de se tenir tranquille, silencieuse et souriante. Mais Les visiteurs semblent pourtant avoir été avant tout attirés par le caractère explosif de la jeune fille.

    De son côté, Mr Smith a un petit accident qui le précipite dans la rivière. C’est là qu’il va faire la connaissance de Layla et Leyli, deux sacrés numéros, obsédées par l’idée d’épouser deux frères (afin de ne pas être séparées), riches (sans doute pour vivre dans le luxe et l’oisiveté) et bien entendu, qui cèdent à tous leurs caprices.

    Les deux gamines s’arrangent toujours pour n’en faire qu’à leur tête et éviter les corvées, malgré les cris de leur père et de leur mère et les ruses de leur grand-mère pour les mettre à l’ouvrage.
    Dans ce village, les filles et femmes semblent avoir plus de liberté que dans les villages précédents. Leur tenue vestimentaire est moins stricte et les femmes ont souvent les cheveux détachés.

    Les combines des filles pour tenter de mettre le grappin sur de riches maris sont à mourir de rire. Elles tirent des plans sur la comète qui sont toujours supposés finir par un riche marchant leur offrant ses fils en mariage avec reconnaissance.

    Bien évidemment, rien ne se déroule jamais comme prévu.
    Smith reste très en marge de l’histoire. Comme il a remis l’épaule démise du grand-père, le village entier le harcèle, le considérant comme un grand docteur.
    On est donc entièrement focalisé sur les deux petites pestes.
    Bien sûr, les partis que leur père va finir par leur trouver ne correspondent pas tout à fait à ce qu’elles avaient imaginé mais il se pourrait bien qu’il soit plus sage et plus fine mouche que ses filles sur ce coup-là.
    Smith est pressé par son guide de lever le camp (pour une raison parfaitement ridicule). Pourra-t-il assister au mariage qui ne devrait pas tarder à avoir lieu ?
    J’ai trouvé que les personnages, hormis les jumelles, pour des raisons évidentes, étaient plus facilement distinguables les uns des autres.
    A moins que ce ne soit moi qui commence à m’habituer au dessin.

    En tout cas, j’ai d’ores et déjà commandé le tome 5.

     

    Un extrait :

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  • C'est lundi que lisez-vous? #248

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Lt Eve Dallas - T29,5 - Mémoire du crime.jpg Lt Eve Dallas - T30 - Fantaisie du crime.jpg Lt Eve Dallas - T31 - Addiction au crime.jpg

    Lt Eve Dallas - T31,5 - L'ombre du crime.jpg histoires comme ça.jpg Lt Eve Dallas - T32 - Perfidie du Crime.jpg

     

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    la legende des quatre T03 le clan des serpents.jpg

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #89

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente le tome 1 de Le Dernier Magicien de Lisa Maxwell

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    Mars 1902 — Pont de Brooklyn


    Debout sur le rebord du monde, le Magicien regarda une dernière fois la ville. Les clochers des églises jaillissant comme des dents acérées, les fenêtres des immeubles délabrés qui reflétaient le soleil levant... Il l’aimait, autrefois, cette ville. Dans le chaos de ses rues, on pouvait devenir ce que l’on voulait — il en était la preuve vivante. Mais en fin de compte, sa ville s’était révélée une prison: elle l’avait vu naître, elle l’avait vu grandir et, à présent, elle allait le voir mourir.
    De si bon matin, le pont était désert, longue travée solitaire entre deux rives. Ses câbles vertigineux étaient éclairés par les douces lueurs de l’aube et le Magicien n’entendait que les vagues qui s’écrasaient contre les piliers et le craquement des planches sous ses pieds. Un instant, il se laissa aller à rêver qu’une foule était assemblée devant lui. Il pouvait presque voir les visages nerveux, les postures gênées des spectateurs attendant d’assister à sa toute dernière démonstration suicidaire. Il leva un bras pour saluer ce public invisible et, dans son esprit, celui-ci l’acclama avec ferveur. Il tâcha d’arborer son sourire de scène, celui qui n’était guère plus qu’un mensonge.
    Mais les meilleurs magiciens sont avant tout de bons menteurs, et ce magicien-là n’était rien moins qu’exceptionnel.
    Il baissa le bras ; le silence et le vide du pont l’enveloppèrent et la dure réalité le heurta de plein fouet. Si sa vie était une suite d’illusions, sa mort serait la plus grande d’entre elles. Car pour une fois, il n’y aurait pas d’imposture. Pour une fois, il n’y aurait que la vérité. Son ultime évasion.
    Cette pensée le fit frissonner — à moins que ce ne fût le vent glacial qui transperçait le fin tissu de sa veste. D’ici quelques semaines, le froid aurait complètement disparu.
    Il faisait le bon choix. Le printemps était une saison agréable mais l’été, entre la puanteur humide des rues, la chaleur oppressante qui régnait dans les appartements et la sueur qui perlait en permanence dans le dos... Cette façon qu’avait la ville de perdre un peu la tête dès que montaient les températures, voilà qui ne lui manquerait pas.
    Mais bien sûr, c’était un autre mensonge. Un de plus, un de moins... Il laisserait le soin à d’autres de faire le tri.
    Il pouvait encore partir, pensa-t-il alors dans un élan de désespoir. Il pouvait traverser le reste du pont, braver la Barrière. Peut-être atteindrait-il l’autre côté. Certains y parvenaient, après tout. Peut-être finirait-il comme sa mère — il ne méritait certainement pas mieux.
    Il restait une petite chance qu’il survive, auquel cas il pourrait repartir de zéro. Il connaissait assez de tours: il avait déjà changé de vie et de nom par le passé, il pouvait recommencer. Ou essayer, tout du moins.
    Non, il savait que cela ne fonctionnerait pas. Fuir n’était qu’une autre façon de mourir. Et l’Ordre, lui, n’était pas limité par la Barrière, il continuerait de le pourchasser. Un certain temps, en tout cas. Détruire le Livre ne suffirait pas. Quand l’Ordre le retrouverait — et ce n’était qu’une question de temps —, il ne le lâcherait plus jamais. L’Ordre se servirait de lui. Il serait exploité jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien du jeune homme qu’il était.
    Il préférait s’en remettre à l’océan.
    Il grimpa sur la rambarde et dut s’agripper à un câble pour garder l’équilibre contre les bourrasques violentes de ce mois de mars. Au loin, côté ville, il perçut le grondement des calèches mêlé de bribes de voix animées. L’heure n’était plus à l’hésitation.
    Un seul pas, c’est tout. Combien de pas faisait-il chaque jour ? Pourtant, celui-ci...
    Le bruit à l’entrée du pont se fit plus fort, plus proche, et il sut que le moment était venu. Si on le capturait, sa magie, ses illusions et ses mensonges ne lui seraient d’aucune aide. Alors, avant qu’on ne le repère, il lâcha le câble et fit le pas fatal pour emporter le Livre avec lui, là où l’Ordre ne pourrait pas les suivre.
    La dernière chose qu’il entendit fut le hurlement de protestation du Livre. Ou peut-être était-ce le cri déchirant qui s’échappa de sa gorge lorsqu’il s’abandonna au vent.

     

    Alors, tentés?

  • [Livre] Piège conjugal

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    Résumé : Le jour de leur mariage, Alice et Jake reçoivent un cadeau hors normes : une adhésion au Pacte. Le rôle de ce club étant de veiller au bon fonctionnement de l'union à travers le respect de règles précises, le couple accepte avec plaisir. Mais lorsque l'un des deux contrevient au règlement, le rêve vire au cauchemar.


    Auteur : Michelle Richmond

     

    Edition : Presse de la cité

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 03 Mai 2018

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : J’ai rarement lu un livre qui m’ait autant mis en colère.
    Alice et Jake se voient offrir un cadeau étrange par un client d’Alice lors de leur mariage : Le Pacte.

    Le Pacte est un contrat censé garantir un mariage heureux.
    Il énonce certaines règles telles que se faire des cadeaux chaque mois, organiser un week-end chaque trimestre.
    Au début, tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes : suivre les indications du Pacte leur permet de se montrer plus attentionnés.
    Puis Alice est « signalée » parce qu’elle passe trop de temps au travail. Et une première sanction tombe.
    A partir de là, c’est une véritable descente aux enfers qui attend Jack et Alice.
    Car le Pacte est omniscient, intrusif, les centaines de règles qu’il édicte contrôle jusqu’à la moindre parcelle de la vie de ses membres.
    Et les enfreindre a des conséquences de plus en plus cruelles.
    Le Pacte n’est rien de moins qu’une secte. Une secte dont le but n’est pas de l’argent mais le pouvoir.
    Jack et Alice découvrent très vite qu’il est impossible de quitter le pacte.
    Ils sont surveillés constamment, espionnés, certains, certains membres ne sont rien d’autre que des mercenaires qui ne reculent devant rien pour mener leur mission à leur terme.
    Au fur et à mesure de l’avancée du roman, la tension monte, le danger se fait plus présent, et la colère que j’ai ressentie envers les membres du pacte augmente proportionnellement à cette tension.
    La dernière partie m’a un peu plus déçue. Par dans  tous ses aspects, mais essentiellement sur 2 points.
    D’abord, quelqu’un, dans le but de montrer à Jake l’étendue de la puissance du pacte, révèle le nombre de membres qu’il compte dans le monde entier. Et le chiffre est ridicule !

    Avec un tel nombre, il est totalement impossible que le Pacte soit aussi puissant que l’auteur la présente, puissant au point qu’il est inutile d’espérer un quelconque secours des autorités. Je ne sais pas si ça a été mal traduit, ou si l’auteur n’a pas conscience du nombre de personnes qu’il faudrait pour que ça tienne la route, mais la crédibilité de son histoire en prend un coup.
    J’ai aussi trouvé dommage que la fin soit aussi…simple.

    C’était comme si, à la fin de Taken, on avait eu une poignée de main avec un « Bon ok, on fait la paix, sans rancune mec ? »

    On est un peu comme une flamme de bougie qu’on éteint. On s’attend à de l’explosif et on a un peu un pétard mouillé.

    Je ne dis pas que la fin est mauvaise, ou que je m’y attendais, mais il y a une telle tension au fil des pages que je ne peux pas être pleinement satisfaite d’une fin qui est si peu développée et tellement pas dans la lignée de ce que nous a offert l’auteur.
    Avec une fin plus intense, ce livre aurait sans nul doute été un coup de cœur, tel quel, il reste néanmoins une très bonne lecture.

     

    Un extrait : J’ai placé le cadeau sur la table. Une boîte à la fois massive et élégante.

    L’inscription gravée, cependant, ne cadrait pas avec ma théorie.

    LE PACTE.

    Pas vraiment un nom de whisky irlandais.

    Je l’ai ouverte. À l’intérieur se trouvait un second coffret posé sur une doublure de velours bleu, encadré de deux stylos coûteux nichés dans les replis du tissu : de l’argent, de l’or blanc, voire du platine. J’en ai soupesé un, admiratif. Un présent comme on en offre à ceux qui ont déjà tout, ce qui était un peu bizarre. Nous travaillions dur, Alice et moi, et nous nous débrouillions pas mal, mais nous étions loin d’avoir tout ! Lorsqu’elle avait obtenu son diplôme, en fait, je lui avais offert un stylo. Un bel objet que j’avais acheté à un artisan en Suisse, après des mois de recherches dans le secteur étonnamment florissant du stylo de luxe. C’était comme si j’avais poussé une porte, m’attendant à trouver un petit placard, et que je découvrais tout un univers. J’avais dû déployer des ruses de Sioux pour le payer sans qu’elle se doute de son prix exorbitant. Si elle devait le perdre un jour, je ne voulais pas que la valeur de l’objet ajoute à ses regrets.

    J’ai tracé quelques cercles sur le papier cadeau avant d’écrire : Merci, Liam Finnegan ! Le débit d’encre était régulier et la pointe glissait toute seule sur le papier.

    C’est alors que j’ai remarqué l’inscription gravée sur le stylo.

    Les caractères étaient si petits qu’ils étaient illisibles, mais je me suis souvenu d’une loupe qui faisait partie d’un jeu de société qu’Alice m’avait offert à Noël. J’ai fouillé dans le placard du couloir. Derrière le Risk, le Monopoly et le Boggle, j’ai trouvé la boîte que je cherchais, la loupe toujours dans sa Cellophane. J’ai levé le stylo à la lumière pour l’examiner.

    ALICE & JACK, suivi de la date du mariage, et simplement DUNCAN MILLS, CALIFORNIE. Je l’avoue, j’étais un peu déçu. J’attendais mieux de l’un des plus grands chanteurs de folk vivants. Si l’inscription avait recelé le sens de la vie, je n’aurais pas été autrement surpris.

    J’ai pris le second stylo et je l’ai posé sur la table. Puis j’ai soulevé le coffret. Même bois recyclé, même style, même nom que la grande boîte : LE PACTE. Il était étonnamment lourd.

    Lorsque j’ai tenté de l’ouvrir, j’ai constaté qu’il était verrouillé. J’ai cherché une clé dans la boîte, mais je n’ai trouvé qu’un billet manuscrit.

    Alice et Jack, sachez-le : Le Pacte ne vous abandonnera jamais.

     

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  • [Livre] Frozen - T01

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    Résumé : La couverture de Nat est grillée. Bientôt, tout le monde saura qu’elle fait partie des « marqués ». Le casino, où elle officie comme croupière, va découvrir qu’elle a volé des jetons… Sans aucun scrupule, elle fait accuser quelqu’un d’autre à sa place : un dénommé Wes qui a beau être joli garçon, n’en demeure pas moins arrogant. Nat, elle, a déjà détourné le regard : elle a assez d’argent pour quitter cet infâme New Vegas plongé dans l’ère glaciaire, et rejoindre le Bleu, là où l’air est pur et la mer azure. Là où des renégats comme elle peuvent vivre en paix. Il suffit juste de payer grassement un mercenaire. Mais le passeur, ô surprise, n’est autre que Wes… Après tout, se dit Wes, un voyage dangereux en compagnie d’une jolie fille ne se refuse pas.


    Auteur : Melissa de la Cruz et Michael Johnston

     

    Edition : Albin Michel

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 02 Janvier 2015

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Frozen est un roman d’anticipation qui postule que la Terre est entrée dans une sorte de nouvelle ère glaciaire après avoir été dévastée par l’Homme.
    L’auteur nous dépeint un monde dévasté, couvert de neige et de glace, des villes entières ont disparues sous la montée des eaux provoquées par la fonte des glaces.
    Les océans sont si pollués que rien n’y vit, on croise d’immense trashberg (iceberg composés d’ordures) et les libertés individuelles sont réduites à zéro (il faut un permis pour avoir des relations sexuelle et une licence pour avoir un enfant).
    Le début du roman est assez abrupt : Nat s’échappe d’une sorte de prison où on la détient parce qu’elle est « marquée ». Ce que sont les marqués, d’où ils viennent, qu’elles sont leurs capacités, on ne l’apprend qu’au compte-goutte car on découvre les choses au même rythme que la jeune fille. Tout au plus sait-on que ces personnes sont traquées, accusées d’être maléfique, voire de transmettre une affreuse maladie.
    Nat rêve de s’échapper de New Vegas, où elle réside, pour rejoindre « le bleu » : un endroit qui serait épargné par le froid et la pollution. Une simple légende selon certains, un nouveau territoire à soumettre (et probablement à détruire) selon l’armée.
    Trouver le bleu n’a rien d’une promenade de santé : Il faut d’abord réussir à fuir la ville, puis, une fois sur l’océan, échapper à des dangers aussi divers que la faim, les trashbergs, les milices, les trafiquants d’esclaves ou encore les choses sinistres qui rôdent sous la surface.
    C’est un monde où la compassion peut-être fatale.
    Nat cherche ce qu’elle est, à qui appartient la voix qu’elle entend parfois au fond d’elle.
    Plus pragmatique, Wes, le jeune passeur que Nat a engagé, cherche avant tout de quoi payer le prochain repas.
    Pourtant, chacun des deux jeunes gens, aussi différents qu’ils puissent apparaître au premier abord, cache un secret qui lui pèse. Si pour Nat, on sait d’emblée que c’est la marque, pour Wes, il faut bien plus de temps pour qu’il nous livre sa face cachée. Et encore le fait-il au compte-goutte.
    Les deux personnages principaux sont attachants et on oublie facilement qu’ils n’ont que 16 ans. Mais l’espérance de vie est si réduite dans ce monde, que tout arrive plus tôt et notamment l’âge adulte. Ainsi, à 16 ans, Wes a déjà été militaire, mercenaire et passeur.
    Plus on avance dans l’histoire et plus la fantasy s’ajoute à la dystopie. Les deux se complètent parfaitement, sans doute parce que la fantasy est intégrée petit à petit.
    J’ai aussi apprécié que la romance n’arrive pas trop vite et qu’elle ne facilite pas les choses.
    Le chemin est très dangereux et ce n’est pas parce que nos personnages tombent amoureux qu’il en devient plus facile.
    Il y a beaucoup d’action, entrecoupé de pages plus calmes, comme pour nous laisser souffler.
    La fin est un vrai ascenseur émotionnel. On apprend enfin quelles sont les capacités de Nat (ainsi que pleins d’autres choses sur elle), ce qu’on a attendu pendant tout le livre. Et juste après, on a cette fin qui nous arrache un « non ! ».
    Mais bon, étant donné qu’il s’agit d’une trilogie, un happy end dès le 1er tome aurait été plus que bizarre.
    Vu la fin du 1er tome, les tomes 2 et 3 promettent d’être explosifs !
    Et je suis impatiente de les découvrir.

     

    Un extrait : C’était le coup d’envoi du week-end, le soir des amateurs ; autour de sa table se pressaient des hommes d’affaires venus pour des congrès, des gosses de riches brandissant des jetons en platine, un couple de soldats en permission – garçon et fille, jeunes mariés, qui se bécotaient entre deux verres –, des débutants nerveux posant leur mise avec des doigts tremblants. Nat battit les cartes et distribua. Le nom qu’elle se donnait lui était venu dans un rêve confus, oublié depuis, mais apparemment il lui allait bien. Désormais, elle était Nat. Habituée aux chiffres et aux cartes, elle avait facilement décroché un emploi de croupière au Loss. Il y avait des jours où elle pouvait presque se persuader n’être que cela, une rêveuse de Vegas parmi d’autres, tâchant de joindre les deux bouts, espérant toucher un jour le jackpot.

    Elle pouvait presque se convaincre qu’elle n’avait jamais fui, qu’elle n’avait jamais sauté de cette fenêtre. Elle n’était pas tombée, non : elle avait plané, filé dans les airs comme si elle avait eu des ailes. Puis atterri brutalement dans une congère, après quoi elle avait désarmé les gardes du périmètre qui l’avaient aussitôt cernée, et volé un gilet thermique pour se tenir chaud. Elle avait suivi les lumières du Strip et, une fois arrivée en ville, n’avait eu aucun mal à échanger le gilet contre des lentilles pour dissimuler ses iris – condition sine qua non pour trouver un emploi dans le casino le plus proche.

    New Vegas ne décevait pas ses espoirs. Alors que le reste du pays ployait sous le joug de la loi martiale, la cité du Grand Ouest était demeurée fidèle à elle-même : c’était bien l’endroit où les règles étaient faites pour être enfreintes, et où le monde venait se divertir. Rien ne pouvait décourager les foules : ni la menace de violence constante, ni la crainte des Marqués, ni même les rumeurs de sorcellerie noire supposément à l’œuvre dans les recoins obscurs.

    Depuis qu’elle s’était enfuie, la voix dans sa tête exultait, et ses rêves se faisaient de plus en plus sombres. Presque chaque jour elle s’éveillait dans une odeur de fumée et dans un vacarme hurlant. Parfois, ses visions étaient si prégnantes qu’elle ignorait si elle dormait ou non. Des rêves de feu et de ruines, de décombres fumants, de fumée épaisse, de sang sur les murs…

    Le bruit de ces cris…

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  • [Livre] Au bonheur des filles

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    Résumé : Du haut de ses 19 ans, Vivian sait déjà qu’elle ne veut pas du destin tout tracé par ses parents. Mais de sa bulle protégée, elle est loin de s’imaginer le tourbillon incroyable qu’est New York au début des années 1940. Alors, quand après un énième échec scolaire elle est envoyée chez sa tante Peg qui possède un théâtre en plein Times Square, Vivian n’en croit pas ses yeux. Entre la ville qui vibre sans cesse et la troupe d’artistes et de danseuses qui cohabitent joyeusement dans le théâtre, Vivian découvre l’exubérance, la fête et la liberté. Surtout auprès de sa nouvelle amie Celia, une sublime showgirl très émancipée pour l’époque… Mais un faux pas lors d’une virée nocturne fera hélas chavirer le nouveau monde de Vivian et la renverra à la case départ.

    Quand on a goûté au bonheur d’être une fille libre, peut-on y renoncer ?


    Auteur : Elizabeth Gilbert

     

    Edition : Calmann-Lévy

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 05 Février 2020

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Vivian fait le désespoir de ses parents.
    Ceux-ci sont des petits bourgeois conservateurs, un peu snob et contre l’entrée en guerre des USA, ne supportant pas de voir Vivian, leur fille de 19 ans ne pas suivre à la lettre le chemin qu’ils ont tracé pour elle.
    Excédés, et malgré l’antipathie que son père ressent pour sa sœur, ils prennent la décision de l’expédier chez sa tante Peg, à New York.
    Peg, en bonne artiste un peu bohème, un peu alcoolique, beaucoup fauchée, qui tient un petit théâtre minable des bas quartiers de la ville, ne songe pas une seconde à imposer des limites à cette nièce qui lui tombe sur les bras, laquelle nièce ne tarde pas à s’accoquiner avec une showgirl d’à peu près son âge qui a bien l’intention de la dégourdir un peu.
    Et là, on plonge dans le tourbillon du New York des années 40 et de toutes les bêtises que peuvent faire deux filles de 20 ans immatures dans une ville où l’alcool coule à flot et où les hommes se jettent aux pieds des jeunes femmes pourvus qu’elles soient un minimum jolies.

    Toute cette histoire, Vivian, vieille dame, la raconte à Angela, une jeune dont on ne sait pas qui elle est sinon que Vivian a fait sa robe de mariée dans les années 70 et que, maintenant que ses deux parents sont morts, elle a une question à poser à Vivian.
    C’est pour y répondre que la vieille dame remonte à ses 19 ans et raconte toute son histoire.
    Et son histoire, c’est avant tout l’histoire d’une jeune fille de bonne famille qui s’émancipe en s’appropriant son corps.
    Alors, certes, elle ne prend pas que des décisions très heureuses, ni très intelligentes, mais ce sont ses décisions et elle ne veut laisser ni son père, ni son frère, ni un hypothétique mari s’arroger le droit de contrôler son corps à sa place et décider pour elle de son destin.
    Quant à l’évènement qui la réexpédie chez ses parents, comme dit dans le résumé, s’il est vrai que Vivian  a un peu « déconné », j’ai trouvé que cela prenait des proportions incroyables.
    A l’époque des faits, la jeune fille s’est effondrée et a accepté sans broncher, et même en les trouvant justifiés (un effet de son éducation) tous les reproches qui lui sont faits. Des décennies plus tard, elle s’insurge que seules les femmes aient eu à assumer les conséquences de cet évènement.
    Pour ma part, j’ai trouvé qu’on avait affaire-là à une belle bande d’hypocrites. Que ce soit la tante Peg qui se plie aux quatre volontés de son amie (impliquée indirectement) ou l’amie en question qui réécrit l’histoire et massacre littéralement Vivian psychologiquement plutôt que de s’interroger sur son propre entourage et ses propres actions, je les ai trouvées profondément injustes et à la limite du ridicule dans leur propos tant ils ne reflètent pas la vérité des faits.
    Quant au frère de Vivian, pour qui se prend exactement ce petit con moralisateur ?
    Et au milieu de toute cette bande d’hurluberlus tous plus indigne de confiance les uns que les autres, il y a Olive. Sérieuse et inébranlable Olive. Elle parait être une affreuse rabat-joie, mais sans elle la bande ne survivrait pas une semaine.
    On peut dire qu’elle est la seule adulte dans cette histoire et, si elle désapprouve l’attitude de Vivian, elle ne lui tourne pas le dos pour autant.
    A travers son récit, Vivian passe sans transition de l’insouciance aux restrictions et aux horreurs de la guerre.
    Vivian va murir dans cette seconde partie de sa vie à New York et prendre son destin en main.
    Je ne m’attendais pas à ce que la réponse à la question d’Angela nous entraîne dans cette direction mais j’ai beaucoup apprécié le tournant qu’a pris la vie de Vivian (ou plutôt le tournant qu’elle lui a fait prendre).
    Je n’ai pas lu Mange, prie, aime, le titre le plus connu de l’auteur mais j’ai vraiment aimé sa plume dans ce roman –ci et l’ambiance qu’on y trouve.
    J’ai mis un peu de temps pour le lire mais je ne regrette absolument pas de m’être lancée dans ce roman, bien au contraire, car j’ai passé un super moment et je le recommande sans réserve.

     

    Un extrait : Franchement, je ne comprenais pas ce que je faisais à la fac, hormis sacrifier à une destinée dont personne ne s’était donné la peine de m’expliquer le but. On me serinait depuis ma plus tendre enfance qu’un jour j’étudierais à Vassar, mais pour quoi faire ? Quel bénéfice était-je censée en retirer, exactement ? Pourquoi devais-je cohabiter dans cette petite chambre malodorante avec une sincère future réformatrice sociale ?

    A ce moment-là, de toute façon, je n’en avais déjà que trop soupé des études. L’enseignement que m’avait dispensé pendant toutes ces années l’Emma Willard School for Girls et ses brillantes diplômées de l’une ou l’autre des Sept Sœurs ne suffisait donc pas ? J’étais pensionnaire depuis l’âge de douze ans ; peut-être avais-je le sentiment d’avoir purgé ma peine. Combien de livres faut-il lire pour prouver qu’on est capable d’en lire un ? Je sais déjà qui est charlemagne, alors fichez moi la paix, telle était ma vision des choses.

    De surcroît, peu après la rentrée de ma funeste première année universitaire, j’avais découvert un bar, à Poughkeepsie, qui servait jusque tard dans la nuit de la bière bon marché au son d’un orchestre de jazz. Comme j’avais mis au point un plan astucieux pour m’évader discrètement du campus, qui impliquait de laisser une fenêtre ouverte, et de cacher une bicyclette à proximité (j’étais le cauchemar de la surveillante du dortoir), je fréquentais assidûment ce lieu. J’avais par conséquent un peu de mal à assimiler les conjugaisons latines au sait du lit puisque le matin, en général, j’avais la gueule de bois.

    Ce n’était cependant pas le seul obstacle.

    Il me fallait bien trouver le temps de fumer toutes ces cigarettes, par exemple.

    En deux mots, j’étais très occupée.

     

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  • [Livre] Pour le pire

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    Résumé : Le couple que forment Paul et Rebecca ne reposerait-il que sur des illusions ? Lorsque deux policiers sonnent à leur porte un matin, à la recherche d'une femme disparue, Rebecca est loin de se douter que ce sera l'événement le moins dramatique de sa journée. Car son mari cache quelque chose. Et plus elle creuse, pire semble être l'objectif de celui qui partage sa vie depuis vingt ans. Alors que les mensonges de Paul se multiplient, confiance et fidélité semblent ne plus être que de lointains souvenirs et sa femme sombre dans la paranoïa.

    Progressivement, le couple se retrouve piégé dans une spirale infernale... au risque de tout détruire.


    Auteur : E. G. Scott

     

    Edition : Pygmalion

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 01 Février 2020

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Paul et Rebecca, on ne peut pas dire que je les ai vraiment appréciés.
    D’un côté, il y a Paul, qui semble avoir constamment besoin de se prouver qu’il peut séduire. Dès qu’il a une femme dans sa vie, il semble chercher avec qui la tromper.
    Et Rebecca, accro aux médicaments qu’elle détourne allégrement de son travail de représentante en produit pharmaceutique, qui ne cache pas son mépris pour son mari pour la seule raison que sa société a fait faillite et qu’il se retrouve donc au chômage.
    Quel genre d’amour unit ces deux-là ?
    Ils ne semblent motivés que par la compétition de savoir qui de lui ou de elle mettra le plus d’argent sur leur compte commun.
    Le roman présente plusieurs narrateurs.
    Rebecca et Paul se partagent l’essentiel des chapitres mais on peut voir aussi les points de vue d’autres personnages tels que les deux policiers qui enquêtent sur la disparition de deux femmes de l’entourage du couple : Sheila, la maitresse de Paul et Sasha, l’épouse du patron de Rebecca.
    Depuis que la police est passée pour son enquête, Rebecca semble perdre les pédales en même temps qu’elle augmente sensiblement ses prises de médicaments.
    Le rythme ne faibli jamais et, même si je n’ai pas pu m’attacher à Rebecca, j’avais envie qu’elle retrouve un semblant de normalité.
    Mais les deux auteurs sont diaboliquement efficaces et rien ne filtre avant plus de la moitié du livre où là, on commence à en savoir plus que les personnages car, contrairement à eux, on a une vraie vue d’ensemble.
    Jusqu’à ce que les auteurs nous en dévoilent assez pour que l’on comprenne ce qu’il se passe, j’étais complètement perdue et totalement prise au piège de la toile d’araignée tissée par les deux auteurs.
    Je ne savais ni qui, ni quoi croire.
    J’ai également beaucoup aimé l’écriture, le rythme, l’alternance des personnages et leurs tourments intérieurs respectifs.
    J’ai plongé, tête baissée dans cette histoire, je me suis laissée embarquée dans ses nombreuses ramifications jusqu’à la fin, aussi sombre qu’inattendue.
    Car si je me suis laissée aller à échafauder divers scénarios pour cette fin, celle que nous offrent les auteurs, je ne l’avais même pas envisagée.
    Bluffant ! C’est le moins qu’on puisse dire !

     

    Un extrait : Duff nous prévient de leur présence avant que la sonnette retentisse.
    Paul quitte brusquement l’embrouillamini de nous deux corps nus pour enfiler un short de gym et un t-shirt ; je reste sous les draps frais, dos à lui. Malgré notre déception et notre insatisfaction communes, il me pique un baiser rapide avant de descendre accueillir les intrus qui interrompent nos ébats malheureux.
    Le cœur qui cogne, j’enfile une robe de chambre puis j’attends que les visiteurs se dirigent vers la cuisine, suivis pas Duff, notre terre-neuve tout excité, les griffes cliquetant sur le parquet puis sur le carrelage, pour me rendre sur le palier en haut de l’escalier. Invisible du rez-de-chaussée, j’entends les questions des nouveaux venus et les réponses calmes de Paul.
    J’attends le signal pour le rejoindre, puis me répète un mantra à chaque marche : On ne nous surprendra pas. On ne nous surprendra pas. On ne nous surprendra pas. Nous nous en tirerons.
    Mais j’ignore que l’arrivée de deux inspecteurs de police sera l’épisode le moins dramatique de la journée.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #247

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #88

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Grace and fury de Tracy Banghart

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    Serina Tessaro se trouvait sur les marches de la fontaine au centre de la grand-place de Lanos, parmi neuf autres jeunes filles de son âge toutes vêtues de leur plus belle robe. Son sourire éclatant semblait inaltérable, alors même que le crépuscule étouffant, accompagné d’une brume charbonneuse, pesait sur elle.
    Signor Pietro jaugea chacune des candidates, les yeux mi-clos. Il les connaissait toutes depuis leur naissance, les observait, les évaluait, jugeait leur potentiel. Sa moustache poivre et sel frémit lorsqu’il pinça les lèvres.
    La silhouette sombre et imposante des montagnes dominait la ville couverte de suie, ne laissant passer que les ultimes lueurs du jour. La famille de Serina se tenait un peu en retrait de la foule, dans l’ombre. Seules les joues rougies de Nomi étaient visibles. Même à cette distance, Serina percevait la fureur dans le regard de sa sœur. Leur frère, Renzo, laissait une main sur le bras de celle-ci, comme pour la retenir. Serina ne pouvait pas déchiffrer son expression, cependant elle était convaincue qu’il ne partageait pas l’excitation qu’affichaient leurs parents.
    Signor Pietro se détourna des jeunes filles sur les marches de la fontaine pour s’adresser à l’assemblée réunie pour l’occasion. Il allait rendre son verdict. Serina sentait son cœur battre dans sa gorge, mais elle dissimulait son impatience derrière une apparente sérénité. Sa mère lui avait appris l’importance des masques.
    — Cette année, pour la première fois, l’Héritier reprendra la tradition et se choisira trois Grâces. Chaque province est autorisée à envoyer une concurrente dans l’espoir d’accéder à cet honneur. En tant que gouverneur de Lanos, il m’incombe de choisir celle de nos filles qui entreprendra le voyage jusqu’à Bellaqua.
    Peut-être marqua-t-il un silence. Peut-être chercha-t-il à faire durer le suspense. Et pourtant, contrairement à ce que Serina s’était imaginé, le temps ne ralentit pas. Le gouverneur continuait à égrener les mots de sa voix égale et dépassionnée, et ces mots étaient :
    — J’ai choisi Serina Tessaro.
    La foule applaudit. Une lueur d’espoir éclaira le regard de Mamma Tessaro. Nomi se décomposa.
    Hébétée, Serina fit un pas en avant puis exécuta une révérence. Elle n’en revenait pas. Elle irait à Bellaqua. Elle quitterait la ville sale et étouffante de Lanos.
    Elle en avait si souvent rêvé. Elle prendrait le train pour la première fois et traverserait les paysages luxuriants de Viridia. Elle découvrirait la ville du Supérieur, avec ses canaux et son immense palais de marbre. Elle rencontrerait l’Héritier. Il serait aussi beau qu’un prince de conte de fées.
    Et, s’il la choisissait, elle vivrait dans son beau palazzo jusqu’à la fin de ses jours. Elle n’aurait jamais à travailler dans une usine de textile comme sa mère ou à devenir servante comme sa cousine. Pas plus qu’elle ne serait forcée d’épouser l’homme prêt à débourser le plus pour obtenir sa main. Elle assisterait à des bals somptueux et ne manquerait de rien. Sa famille ne connaîtrait pas non plus le besoin. Et même Nomi, en dépit de ses réticences, vivrait une vie meilleure : elle quitterait Lanos, elle aussi, puisqu’elle serait au service de sa sœur.

     

    Alors, tentés?

  • [Livre] Les gardiens des anges – T01 – Les ailes perdues

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    Résumé : « Je m’appelle Lily, j’ai 17 ans et je fais partie de ces humains dotés de pouvoirs qu’on nomme les potentiels.

    Dit comme ça, c’est plutôt cool, non ?

    Ça le serait si les potentiels n’étaient pas au cœur d’une guerre sanglante entre les anges et les démons. Heureusement, je peux compter sur Matthew, un ange mystérieux, pour veiller sur moi et me guider dans ce nouveau monde. Sauf que lui aussi a ses problèmes à surmonter, une histoire de mémoire et d’ailes perdues.

    S’il n’y avait que ça, on pourrait s’en sortir. Mais c’était sans compter sur l’apparition d’une force sombre et puissante qui ne reculera devant rien pour m’atteindre, y compris s’en prendre aux gens que j’aime.

    Je m’appelle Lily, et je suis une potentielle. »


    Auteur : Michèle Beck

     

    Edition : Autoédité

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 29 Novembre 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : L’univers dans lequel nous plonge Michelle Beck est extrêmement intéressant.
    Dès le prologue, j’ai été captivée (même si j’attends toujours des explications) et, sans surprise, je n’ai pas pu blairer les anges (J’ai toujours eu du mal avec ces emplumés qui se croient au-dessus de tout le monde. A mon sens, ils ne valent pas mieux que les démons… mais c’est un sentiment personnel !)
    Lily est une adolescente qui a déjà sa part de problèmes : sa mère vient de mourir, elle n’a jamais connu de son père qu’une photo, et la voilà forcée de vivre avec une tante qu’elle connait à peine.
    Elle n’avait donc pas besoin de se retrouver catapultée dans une guerre ancestrale entre anges et démons.
    Et pourtant… c’est bien ce qui lui tombe sur le coin du museau.
    Bon ok, la mauvaise nouvelle s’accompagne d’un ange tourmenté mais super sexy (oui j’ai dit que j’aimais pas les anges, mais lui ça passe…).
    J’ai vraiment beaucoup aimé Lily.
    Elle fait face à tout ce qu’il lui arrive avec beaucoup de courage (ou alors elle est en état de choc, faut voir) mais ne devient pas une super héroïne pour autant.
    Et surtout, et cela je l’ai d’autant plus apprécié que c’est une chose qui m’exaspère dans beaucoup de roman, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds.
    Dans beaucoup de romans, quand l’héroïne apprend l’existence de ses dons, son mentor, père, tuteur ou autre, veut toujours lui imposer certaines choses, sans la moindre explication, au motif que « lui il sait ». Et après quelques maigres protestations, l’héroïne capitule et c’est tout juste si elle ne s’excuse pas d’avoir osé avoir une personnalité.
    Mais pas Lily ! Quand Lily n’est pas contente, non seulement elle le fait savoir, mais elle ne lâche pas le morceau, à moins qu’on lui donne des explications convaincantes.
    Enfin une fille qui a du caractère et qui ne s’écrase pas en laissant tomber ses convictions juste parce qu’on lui a dit de le faire !
    Côté anges, même si j’ai trouvé Matthew très touchant, et ça serait compliqué de ne pas l’apprécier avec tout ce qu’il se prend dans la tronche, j’ai quand même trouvé qu’il devrait prendre un peu plus exemple sur son pote Léo et se détendre un peu.
    Léo sait s’amuser sans pour autant être irresponsable.
    L’histoire ne manque pas d’action et Lily a tout juste le temps d’assimiler les infos qu’on lui donne (et nous avec du coup) qu’une autre tuile lui tombe dessus.
    Du coup, ça donne une histoire qui se lit très vite grâce à son rythme soutenu.
    L’écriture est fluide, il n’y a pas de répétitions, de lourdeurs ou de longueurs.
    Les dialogues sont réalistes en ce sens qu’ils sont naturels et ne donnent pas l’impression de tomber comme un cheveu sur la soupe. Ça n’a l’air de rien, mais un dialogue mal construit peut plomber une histoire.
    Bon, j’avoue que j’ai eu une furieuse envie d’insulter l’auteur pour la fin qu’elle a osé nous infliger, mais je me suis héroïquement abstenue.
    Mais je vous le dis, elle a intérêt à se faire pardonner dans le tome 2 ! Que je lirai avec joie !

     

    Un extrait : Une sonnerie me tire du sommeil. Sur le moment, tout me paraît normal, jusqu’à ce que je me souvienne où je suis, et pour quelle raison. Et j’ai de nouveau l’impression de tomber.

    Pour ne pas y penser, je me concentre sur ce qui m’entoure. La nature a repris ses droits sur le mausolée abandonné. Les branches de grands arbres dissimulent les colonnes abîmées et du lierre habille les restes d’une voûte.

    Je récupère mon portable dans mon sac. J’ai manqué plusieurs appels de ma meilleure amie et un de ma tante. Il est temps que je rentre.

    Après plusieurs minutes de marche, un frisson me parcourt le dos. Le genre de frisson qui vous donne la sensation désagréable d’être observé. Mais j’ai beau sonder la forêt, je ne vois rien. D’ailleurs, j’ai du mal à reconnaître les lieux. Je ne me souviens même pas d’avoir couru si loin !

    La nuit s’installe, et avec elle tombe un épais brouillard, rendant tout plus inquiétant. Les arbres projettent vers moi leurs bras tortueux, des monstres sanguinaires se dissimulent derrière chaque buisson, prêts à se jeter sur moi. Bien sûr, ce n’est que mon imagination, même si mon cœur, lui, ne semble pas le comprendre et s’emballe pour un rien.

    Tout à coup, un grognement retentit, et deux points rouges émergent de l’obscurité. Pétrifiée, je reste plantée au milieu du chemin, incapable de me détourner de l’apparition, jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

    Je me frotte les yeux du revers de la main, imputant cette vision sur le compte de la fatigue. Après tout, que peut-il bien y avoir comme animal sauvage à Lyon ? À part des lapins ?

    Je me mets à rire nerveusement puis reprends la route en me moquant de ma réaction, lorsqu’un hurlement éclate dans la forêt, une plainte qui se répercute en moi, me coupe la respiration et me fait trébucher. Une douleur me plaque au sol. On m’arrache les os du dos un à un, on m’écorche ! Je crie, en écho au hurlement qui résonne en moi. Submergée par la souffrance, je sombre dans les ténèbres.

     

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