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  • [Livre] La passe-miroir – T02 – Les disparus du Clairdelune

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    Résumé : Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au cœur d’une redoutable vérité.


    Auteur : Christelle Dabos

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 29 Octobre 2015

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : J’ai laissé passe un mois entre ma lecture du 1er tome et celui-ci. Il faut dire que l’auteur ne cache pas que le tome 4 va se faire attendre. Alors autant prendre son temps. Le hic c’est qu’on risque d’oublier des choses entre deux lectures. Et bien, l’auteur y a pensé et, au début du tome 2, elle nous offre un rappel des points clefs du tome 1 et c’est vraiment appréciable.
    Dans ce tome, Ophélie se rebiffe et j’ai adoré voir ça. Elle en  marre qu’on la traite en fillette fragile et docile et elle commence à prendre de l’assurance. Elle prend les devants à plusieurs reprises, hausse le ton, exige des choses, bref, elle cesse d’être la petite animiste effacée que Thorn a rencontré.
    Ses interactions  avec Farouk, l’esprit de famille instable du Pôle la montre déterminée, à défaut d’être toujours sûre d’elle.
    Thorn, lui, est toujours froid et renfermé. J’ai été déçue qu’il ne se dévoile pas un peu plus et le peu qu’il dévoile arrive très tard dans le livre.
    Thorn m’a énervée a tout garder pour lui, à refuser de partager ses pensées avec Ophélie, à la repousser constamment sans aucun égard pour elle. J’aurais aimé qu’Ophélie ait des griffes de dragons comme Bérenilde pour qu’elle lui fasse une belle entaille ! Ca lui aurait appris à ce malotru !

    Malgré une présence moins importante que dans le premier tome, j’ai trouvé qu’on en apprenait finalement bien plus sur Archibald que sur Thorn. Surtout lors de la scène où l’on découvre la chambre de l’ambassadeur, qui est très révélatrice et ne laisse pas indifférent.
    La famille d’Ophélie a beau être aimante, elle est insupportable. Incapable d’appréhender une autre façon de vivre que la leur, ils passent leur temps à agir d’une manière qui m’aurait fait mourir de honte à la place d’Ophélie. Sa mère a aussi une façon de croire qu’elle peut continuer à diriger la vie de fille comme si Ophélie était encore une petite fille qui fait que, à sa place, je les aurais réexpédié sur Anima à peine ils auraient foutu les pieds au Pôle ! Retour à l’expéditeur les casse-couilles ! Mais il fat admettre qu’ils pensent souvent bien faire, même s’ils n’ont pas plus de jugeote qu’une bande de furet !
    A travers les « bribes », ces éclats de souvenirs de Farouk, on en apprend plus sur le comment de l’existence des arches et, à la fin du livre, Thorn se pose une question à laquelle je n’avais pas pensé et qui risque de bien compliquer toute cette histoire (en même temps, c’est tellement logique cette question que je me demande comment j’ai pu ne pas y penser avant).
    Dans ce tome, Ophélie attire bien malgré elle l’attention de Farouk et c’est un cadeau empoisonné qui peut apporter protection comme danger, honneur comme jalousies.
    Petit bémol : j’ai été un peu déçue par la sortie de scène du Chevalier. Je m’attendais à plus de panache pour un tel personnage. Cela dit, il reste deux tomes, il n’est pas impossible que ce sale môme n’ait pas dit son dernier mot.
    La fin est pleine de rebondissements entre l’identité du ou des responsables des disparitions, de la révélation des rôles de certains… Le plus gros rebondissement concernant, bien évidement Thorn et Ophélie.
    Je n’ai maintenant qu’une hâte : lire le prochain tome. Mais vu qu’on n’a pas toujours pas de date de sortie pour le tome 4, je vais tenter de patienter le plus longtemps possible.

     

    Un extrait : Ophélie s’avança jusqu’à l’estrade en sentant sur elle des regards si brûlants de curiosité qu’elle se demanda si elle n’allait pas finir par prendre feu. Elle ignora de son mieux le clin d’œil polisson que lui adressa Archibald depuis sa table de jeu et gravit les marches blanches de l’estrade en se concentrant sur une seule pensée : « Mon avenir va dépendre de ce qui se jouera ici et maintenant. »

    Peut-être fut-ce à cause de la nervosité que lui inspirait Thorn, de la voilette en dentelle qui l’empêchait de voir correctement, de l’écharpe enroulée à son pied ou de sa maladresse pathologique, le fait est qu’Ophélie heurta la dernière marche de l’escalier. Elle se serait étalée de tout son long si Thorn ne l’avait rattrapée au vol en lui empoignant le bras et en la rétablissant de force sur ses jambes. Ce raté n’échappa cependant à personne : ni à Berenilde dont le sourire s’était figé, ni à la tante Roseline qui avait enfoui son visage dans ses mains, ni à la côte fêlée d’Ophélie qui pulsait rageusement contre son flanc.

    Il y eut des rires à travers tout le jardin de l’Oie, mais ils furent vite réprimés quand on s’aperçut que Farouk, lui, n’avait pas l’air de trouver la situation amusante du tout. Il n’avait pas bougé d’un cheveu depuis la fin de la partie, le coude toujours sur la table, l’air profondément ennuyé, ses favorites en diamants collées à son corps comme si elles en étaient le prolongement naturel.

    Ophélie elle-même avait oublié Thorn dès l’instant où l’esprit de famille avait posé sur elle son regard indéchiffrable, aux iris d’un bleu pâle, presque blanc. En fait, tout était blanc chez Farouk – ses longs cheveux lisses, sa peau éternellement jeune, ses habits impériaux – mais Ophélie, pour sa part, ne remarqua que ses yeux. Les esprits de famille étaient impressionnants par nature. Chaque arche, à une exception près, possédait le sien. Puissants et immortels, ils étaient les racines du grand arbre généalogique universel, les parents communs à toutes les grandes lignées. Les rares fois où Ophélie avait rencontré sa propre ancêtre sur Anima, Artémis, elle s’était sentie minuscule. Ce n’était pourtant rien en comparaison de ce que lui inspirait Farouk à cet instant. Ophélie était séparée de lui par la distance protocolaire, et même ainsi, sa puissance psychique l’écrasait tandis qu’il l’observait avec une fixité de statue, sans un battement de paupières, sans un état d’âme.

    – Qui est-ce ? demanda Farouk.

    Ophélie ne pouvait pas lui reprocher de ne pas se souvenir d’elle. La seule fois où ils s’étaient croisés, c’était de loin, elle était travestie en valet et ils n’avaient pas échangé un seul regard. Elle fut déconcertée quand elle s’aperçut que la question incluait également Thorn et Berenilde, sur lesquels Farouk avait reporté ses yeux inexpressifs. Ophélie savait que les esprits de famille possédaient une très mauvaise mémoire, mais tout de même ! Thorn était le surintendant de la Citacielle et de toutes les provinces du Pôle ; en tant que tel, il avait la responsabilité des finances et d’une bonne partie de l’administration judiciaire. Quant à Berenilde, elle était enceinte de Farouk et, la veille encore, ils avaient passé la nuit ensemble.

     

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  • [Livre] Glitter

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    Résumé : Au 22e siècle, le château de Versailles a été racheté par une multinationale et il est désormais habité par une Cour vivant dans la frivolité et le luxe ; comme au 18e siècle. À un détail près : des robots s’assurent que tout le monde obéit aux règles imposées par le « roi ». Malgré le confort et l'extravagance de la Cour, la jeune Danica rêve de fuir cette prison dorée et cette vie. D’autant qu’à ses 18 ans, dans 6 mois, elle devra se marier avec l’effrayant souverain de Versailles, qu’elle le veuille ou non. Sa porte de sortie ? Trouver assez d’argent pour franchir les grilles de Versailles et rejoindre le monde réel. Elle commence alors à vendre clandestinement du « Glitter », cette drogue tellement puissante qu’une simple pincée provoque une totale addiction. Mais à la Cour, les secrets sont, comme autrefois, impossibles à garder bien longtemps…


    Auteur : Aprilynne Pike

     

    Edition : Dreamland (DMLD)

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 18 avril 2018

     

    Prix moyen : 17,50€

     

    Mon avis : En ce moment, je ne sais pas ce qu’il se passe avec Versailles, mais je n’arrête pas de voir passer de livres qui mettent la Cour à l’honneur à l’époque moderne. J’ai craqué pour deux d’entre eux dont Glitter.
    J’ai beaucoup aimé cet univers qui mélange les codes de la Cour (un roi tout puissant, un protocole lourd, des tenues et des comportements issus du XVIIIème siècle, un mariage arrangé, imposé même) et des aspects plus modernes (un conseil d’administration qui montre que ce royaume est avant tout une entreprise, des robots, de la surveillance électronique omniprésente).
    J’ai beaucoup aimé Danica. Certes, son choix de vendre du Glitter est discutable mais, entre son père inutile, sa mère manipulatrice, la perversité du roi et la somme astronomique que demande le passeur pour l’aider à fuir Versailles, on peut comprendre qu’à 17 ans, elle se soit sentie désespérée. Pourtant, s’il n’y avait pas ce mariage, Danica aurait adoré sa vie et elle est pleine de doutes quant à sa capacité à vivre dans le monde « normal ». En fait, la seule question qui ait de l’importance pour Danica est « quel est le prix de la liberté » et je pense qu’elle n’avait pas vraiment mesuré les conséquences découlant de la réponse qu’elle donne à cette question.
    Réginald, lui est… le premier mot qui me vient est « hypocrite ». Quand je mets en balance ses paroles au début du livre et ce que l’on apprend sur lui par la suite, je me dis que ce gars n’a vraiment rien pour lui et contrairement à Danica, lui, il n’a aucune excuse.
    Le roi, Justin, est, à seulement 19 ans, un vrai sociopathe. Ajoutez à ça qu’il a été élevé en petit tyran habitué à obtenir tout ce qu’il veut en un claquement de doigt et à ne jamais avoir à assumer la conséquence de ses actes, et vous imaginez ce que donne ce mélange.
    A plusieurs reprises, des évènements m’ont surprise (même si à d’autre moment j’en ai vu arriver d’autres gros comme des camions) mais s’il y a bien une chose que je n’ai pas vu venir, c’est le retournement de situation qui termine le livre.
    Il n’y a plus qu’à espérer que la suite, qui est sortie en février aux USA, ne se fasse pas trop attendre dans les rayons des librairies francophones !

     

    Un extrait : - Le fait que vous soyez une Louie n’est pas ce qui m’inquiète. Je ne vous aime pas, vous et vos semblables ; je déteste quand mon contact m’envoie l’un de vous. Mais si vous étiez une autre Louie, je pourrais accepter cette mission, rien que pour me moquer de votre jeune monarque. Mais pas vous, mademoiselle Grayson. Pas vous.

    Je ne peux étouffe un cri de surprise en entendant mon nom ; je ne suis toujours pas habituée à ma propre célébrité. Il revient vers moi, et je regrette qu’il ne soit pas resté dans l’obscurité quand ses yeux se posent sur moi, teintés de haine, mais aussi de désir.

    - Vous pensiez que je ne saurais pas qui vous êtes ? Vous croyiez vraiment que tout citoyen raisonnablement informé de cette planète ne reconnaîtrait pas votre visage en une seconde ? Avec plus de caméras dans ce monde que de paires d’yeux humains, il est assez difficile de faire disparaître un quidam. Mais vous ? C’est beaucoup trop risqué.

    - Je trouverais l’argent. Je suis sûre que…

    - Impossible, coupe-t-il, semblant davantage se parler à lui-même qu’à moi. Même pour un million d’euros. Ou deux millions. La seule chirurgie esthétique coûterait…

    J’ai déjà entendu des hommes d’affaires parler ainsi. Il a beau m haïr, il aime davantage l’argent. L’argent, et le goût du défi. Je me prends à espérer.

    - Cinq millions. En euros, précise-t-il.

    Et mon espoir vole en éclats. En cinq millions d’éclats.

    - Pas ces crédits que vous utilisez comme s’ils valaient quelque chose, ironise-t-il en roulant des yeux. Système monétaire absurde.

    - Si je vous apporte cinq millions d’euros, vous accepterez la mission ?

    Je n’ai aucun moyen d’avoir cette somme, même si j’ai encore plusieurs mois pour la réunir. Mais il faut que je sache, malgré tout.
    Il m’étudie, et je dois mobiliser toutes mes forces pour soutenir son regard sans trembler.

    - Je peux réussir. Même avec vous. Si vous pensez vraiment que votre misérable existence vaut cinq millions d’euros, alors, oui, j’accepterai la mission.

    Il hausse les épaules.

    - Mais cette promesse ne m’engage à rien, puisque personne à Sonoma ne laisserait un citoyen – même votre noble personne – mettre la main sur autant d’argent réel.

    - Comment puis-je vous contacter ?

    Il s’esclaffe. Puis il pointe un doigt long et fin vers le plafond au-dessus de moi. Je lève les yeux, mais le bruit d’une ampoule qui éclate frappe mes tympans, et les tunnels se retrouvent plongés dans une obscurité totale. De fins morceaux de verre tombent en pluie sur moi, et je me jette à terre, les mains sur la tête.

    - Retournez à Versailles, Votre Majesté.

    La voix de l’homme résonne dans le noir, semblant venir de toutes les directions à la fois.

    - Vous ne trouverez aucune aide à Paris ce soir.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #187

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    On est d'accord que c'est vraiment pas grand chose, hein? On va dire que la semaine a été compliquée! J'espère vraiment avoir plus d'énergie pour lire cette semaine!

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    Aux délices des anges.jpg Belle de glace.jpg Blanche neige et le chasseur.jpg

    chevaux de foudre.jpg coup de foudre sous la neige.jpg Devine qui vient pour noel.jpg

    flocons d'amour.jpg Je sais qui tu es.jpg La danse hésitante des flocons de neige.jpg

    La disparue de la cabine n°10.jpg La douce caresse d'un vent d'hiver.jpg Le magicien d'oz.jpg

    Les orphelins du grand nord.jpg L'exquise clarté d'un rayon de lune.jpg marquée à vie.jpg

    Quand la neige danse.jpg Shade of magic.jpg snowblind.jpg

    Tout ce que je veux pour noel.jpg Un palais de colère et de brume.jpg y aura-t-il trop de neige à noel.jpg

     

    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #29

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.
    Pour ma part, j’ai décidé de vous faire découvrir mes coups de cœurs !

     

    Cette semaine, je vous présente Le testament de Marie de Colm Toibin dont vous pouvez lire ma chronique ICI.

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    Ils viennent plus souvent ces temps-ci, mes deux visiteurs, et ils se montrent chaque fois plus impatients avec moi et avec le monde. Il y a en eux quelque chose d’affamé et de dur, une brutalité qui leur bout dans le sang, que je reconnais et que je flaire comme un animal aux abois. Mais je ne suis plus un animal. Maintenant c’est autre chose. On s’occupe de moi, on m’interroge avec douceur, on me surveille. Ils croient que je ne connais pas la nature complexe de leurs désirs. Mais rien ne m’échappe. Sauf le sommeil. Le sommeil m’échappe. Peut-être suis-je trop vieille pour dormir. Ou alors n’y a-t-il plus rien à gagner pour moi en dormant. Peut-être n’ai-je plus besoin de rêver ni de me reposer. Peut-être mes yeux savent-ils qu’ils vont bientôt se fermer pour de bon. Qu’il en soit ainsi alors. Je resterai éveillée. Je traverserai encore ce couloir au lever du jour, quand l’aube insinue ses rayons dans cette pièce. J’ai mes propres raisons de guetter, d’observer, d’attendre. Avant le repos définitif, il y a cette longue veille. Et il me suffit de savoir qu’elle va prendre fin.
    Ils croient que je ne comprends pas ce qui se trame dans le monde ; ils croient que le sens de leurs questions m’échappe, que je ne perçois pas l’ombre de cruauté sur leur visage et l’exaspération dans leur voix chaque fois que j’évite de leur répondre, ou que je leur réponds d’une façon évasive qui ne mène à rien. Ou quand je ne me souviens pas de ce dont ils aimeraient que je me souvienne. Ils sont trop enfermés dans leurs propres besoins, qui sont insatiables ; trop abrutis aussi par les restes de cette terreur que nous avons tous subie pour comprendre qu’en réalité je me souviens de tout. La mémoire emplit mon corps autant que le sang et que les os.
    Cela me plaît qu’ils me nourrissent, m’habillent et me protègent. En retour, je ferai pour eux ce que je peux, mais pas davantage. De même que je ne peux respirer à la place d’un autre, aider son cœur à battre, empêcher ses os de s’effriter ni sa chair de se flétrir, je ne peux dire autre chose que ce que je dis. Et je sais combien cela les dérange et les perturbe. Ils me feraient presque sourire avec leur sérieux, leur soif d’anecdotes, leur besoin avide d’une forme simple, définie, où couler le récit de ce qui nous est arrivé. C’est seulement que j’ai oublié comment on fait. Je n’ai plus l’usage des sourires. De même que je n’ai plus l’usage des larmes. Il fut un temps où je croyais avoir épuisé ma réserve de larmes, mais par chance les pensées dérisoires de ce genre ne m’encombrent pas longtemps. Elles s’en vont ; seul demeure ce qui est vrai. Il reste toujours des larmes pour qui en a suffisamment besoin. C’est le corps qui fabrique les larmes. Moi, je n’en ai plus le besoin, et cela devrait m’être un soulagement. Mais je ne recherche pas le soulagement ; seulement la solitude, et la satisfaction amère qui me vient de la certitude que je ne dirai rien qui ne soit vrai.

     

    Alors, tentés?

  • [Livre] La fille sous la glace

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    Résumé : Encore marquée par la mort en service de son mari, l’inspectrice en chef Erika Foster découvre son nouveau poste dans un commissariat de Londres. Premier jour, première affaire et non des moindres : le corps d’Andrea Douglas-Brown, fille d’un riche industriel, a été retrouvé dans le lac gelé du Horniman Museum de Forest Hill. Que faisait la jeune femme mondaine dans ce quartier mal famé ?
    Effondrée par la disparition d’Andrea, sa famille semble pourtant redouter ce que l’enquête pourrait dévoiler d’eux. Hasard ? Vengeance ? Crime passionnel ? Pour faire éclater la vérité, Erika Foster devra faire la lumière entre règne des apparences et sombres secrets.


    Auteur : Robert Bryndza

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : Aout 2017

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : Erika Foster reprend du service après avoir vécu un drame : La mort de son mari en service au cours d’une opération qu’elle-même dirigeait. J’ai d’ailleurs été très frustrée de ne pas avoir plus de détails sur cette opération.
    La reprise n’est pas de tout repos puisqu’elle se retrouve à enquêter sur la mort violente d’Andrea, fille d’un homme d’affaire aristocrate faisant partie de la chambre des Lords. Autant dire que les pressions exercées sont puissante et Erika se retrouve a devoir plus ménager les susceptibilités de la famille qu’à réellement enquêter sur le meurtre d’Andrea. D’autant plus que le détective a qui l’affaire a été retirée pour être confiée à Erika l’a assez mal pris et fait tout pour lui mettre des bâtons dans les roues.
    Au travers de l’exaspération d’Erika ont découvre une justice à deux vitesses où le rang social de la victime et du ou des suspects entrent plus en ligne de compte pour déterminer le comportement de la police que la simple équation : meurtre + meurtrier = chercher le coupable et l’arrêter.
    Aux pressions de ces gens aisés qui veulent bien qu’Erika enquête du moment qu’elle ne fouille pas trop dans leur vie privée, s’ajoute la pression des média qui ne perdent pas une occasion d’augmenter leurs tirages en attaquant tour à tour la famille, la police, les éventuels suspects et le gouvernement.
    Tout ce mic mac ne fait qu’entraver l’enquête qui n’était déjà pas facile à l’origine et quand le père de la victime s’imagine qu’il peut diriger la police à sa guise en s’appuyant sur son rang et ses amis haut placés, ça fait des étincelles. Même si Erika semble s’être lancée dans une lutte évoquant le pot de terre contre le pot de fer, elle ne baisse pas les bras et fais tout son possible pour rendre justice à la victime qui reste sa préoccupation première.
    L’auteur rend ses personnages plus réels en leur donnant une vie en dehors de l’affaire. Même si on n’insiste pas sur cet aspect des choses, les quelques scènes où l’on constate que le chef, la collègue et d’autres, ont une vie, parfois de famille, a suffit à les rendre plus consistant, sans que ces informations ne prennent jamais le pas sur l’enquête et sur l’intrigue.
    J’ai apprécié qu’aucune question ne reste en suspend à la fin du roman et j’ai également aimé que tout ne tombe pas tout cuit dans le bec d’Erika sous prétexte qu’elle prend le contrepied de sa hiérarchie. Elle rame sacrément pour étayer ses théories et, à plus d’une reprise elle se demande si elle ne fait pas fausse route. Le coupable ne lui est pas livré avec un gros nœud rouge posé sur le sommet du crâne.
    L’écriture est sacrément addictive et j’ai eu du mal à fermer le livre pour dormir. Si j’avais pu, j’aurais enchaîné les pages jusqu’à la fin sans la moindre coupure.
    Ce premier roman est une réussite et j’espère lire bientôt une nouvelle enquête d’Erika Foster !

     

    Un extrait : Erika fila se changer dans le vestiaire des femmes. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait plus porté cette tenue pourtant familière : pantalon noir, chemise blanche, pull noir et veste de cuir. Après avoir rangé ses vêtements civils, elle attrapa l’exemplaire du Daily Mail oublié sur l’un des bancs et y jeta un coup d’œil. Sous le gros titre – « Disparition de la fille d’un pair du Parti conservateur » – une grande photo d’Andrea Douglas-Brown montrait un gros plan de la jeune fille en bikini, sur un yacht. Fond de ciel parfaitement bleu et mer scintillante sous le soleil. Bronzée, les épaules rejetées en arrière pour mettre ses seins en valeur, Andrea défiait l’objectif d’un regard assuré et ardent. C’était une belle fille, raffinée, aux lèvres pleines et aux longs cheveux châtains. Ses yeux bruns pétillaient. La photo laissait entrevoir les épaules puissantes de deux garçons qui l’enlaçaient. L’un des deux était plus grand que l’autre. À ce détail près, impossible de savoir qui ils étaient et à quoi ils ressemblaient. Tout le reste était hors cadre.

    Une « mondaine » de seconde zone – voilà comment le Daily Mail décrivait Andrea. Ça ne lui aurait pas plu, Erika était prête à le parier. Mais, au moins, contrairement à ses concurrents, ce tabloïd s’abstenait de l’appeler familièrement « Andie ». Les journalistes s’étaient payé l’audace d’aller parler aux parents, Lord et Lady Douglas-Brown, ainsi qu’au fiancé d’Andrea. Dans l’article, tous trois la suppliaient d’entrer en contact avec eux.

    Erika glissa la main dans la poche de sa veste. Son carnet était toujours à sa place ; elle ne l’avait pas sorti depuis des mois. Elle nota le nom du fiancé, un certain Giles Osborne, et ajouta : « Andrea a-t-elle fait une fugue ? » Puis elle considéra ce qu’elle venait d’écrire… avant de déchirer furieusement la page et de ranger le carnet dans la poche revolver de son pantalon. Elle voulut mettre son badge dans l’autre poche. Ce badge…, sa main en reconnaissait la forme et le poids. L’étui de cuir avait fini par prendre une forme légèrement incurvée, à force de rester dans sa poche arrière, collé à son corps.

    Elle s’approcha des lavabos, se campa devant la glace et ouvrit l’étui à la hauteur de son visage. La photo lui renvoyait l’image d’une femme sûre d’elle. Par contraste, celle qu’elle voyait dans la glace, celle qui tenait le badge, était amaigrie et pâle à faire peur. Ses cheveux blonds coupés court grisonnaient aux racines. Et sa main tremblait.

    Erika s’observa. Il faudrait qu’elle pense à changer cette photo.

     

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  • [Livre] Billy Brouillard - T01 - Le don de trouble vue

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    Résumé : Je m'appelle Billy Brouillard. 
    J'aime la solitude et la nuit, la pluie et la mélancolie. 
    Mais la mort me fait peur.

    Pourquoi m'a-t-elle pris Tarzan ? 
    Pourquoi m'a-t-elle pris mon chat ? 
    Qui est-elle exactement ? 
    Où nous emmène-t-elle le moment venu ?

    Ce soir, je percerai son secret, ce soir je retrouverai Tarzan ...

    Je m'appelle Billy Brouillard ... 
    J'ai un super pouvoir, une sorte de don ...
    Le don de trouble vue ...


    Auteur : Guillaume Bianco

     

    Edition : Soleil

     

    Genre : Bande dessinée

     

    Date de parution : 26 novembre 2008

     

    Prix moyen : 23€

     

    Mon avis : Billy Brouillard est un petit garçon qui voit le monde différemment. Avec lui, les ombres prennent forme et les fantômes sont aussi réels que sa petite sœur.
    Dans ce premier tome, Billy nous entraîne dans son monde à la recherche de réponse sur la mort.
    Tarzan, son chat, vient de mourir et Billy veut comprendre qui est la mort, pourquoi a-t-elle emmené Tarzan, que devient-on quand on est mort et comment combattre la mort.
    On a ici une bande-dessinée entièrement en noir et blanc ou en sépia, qui mélange planches classiques et pages de journal, d’encyclopédie, réclame ou encore contes, poésie, bestiaire…
    Les planches classiques sont le fil conducteur de l’histoire. Tout le reste vient étoffer le monde dans lequel évolue le petit garçon.
    L’absence de couleur renforce une ambiance pesante, angoissante et glauque qui était déjà bien mise en place par le texte.
    Pour rester dans l’ambiance, le comptage des pages se bloque à la page 13. Alors il est certain que c’est thématique, mais ce n’est pas très pratique pour faire un suivi lecture.
    Le déroulé de la BD donne l’impression de suivre le fil de la pensée de Billy. Comme s’il se disait soudain : Ah tiens, au fait, je vous ai parlé de la petite fille aux couteaux ?
    On a souvent l’impression de sauter du coq à l’âne car les pensées d’un enfant de 7 ans sont rarement ordonnées d’autant plus quand il est en plein questionnement existentiel.
    Au début du livre, Billy, qui est quand même assez futé, se dit que le père noël est si vieux qu’il a sûrement trouvé moyen de défier la mort. C’est donc tout à fait naturellement qu’il écrit au vieil homme pour lui demander conseil.
    A la toute fin de ce 1er tome, il va recevoir une réponse qui ne va pas le satisfaire et qui va introduire le tome 2 : « Le petit garçon qui ne croyait plus au père noël ».
    La Bd est un peu dans le style Tim Burton et, en dehors des planches classiques qui déroulent l’histoire de Billy, a quelque des cabinets de curiosités des siècles passés.
    La BD est un peu chère, mais elle vaut son prix, entre son épaisseur (143 pages) et son contenu qui est riches et varié. Je ne vais pas me précipiter sur la suite, mais je pense que je prendrais tous les tomes de Billy, ne serait-ce que pour voir s’il va enfin avoir la réponse à ses questions !

     

    Un extrait :

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  • [Livre] La malédiction – T01 – Le hameau des fourches

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    Résumé : Depuis que Charlotte est toute petite, une malédiction semble peser sur elle et entraîner la mort des êtres qui lui sont chers. Pour fuir la peur et les rumeurs, sa grand-mère l’emmène vivre au loin, au hameau des Fourches, où elle espère qu’elles trouveront le bonheur parmi les habitants de ce village en plein développement.
    La jeune fille grandit et apprend les petites joies du quotidien auprès de sa grand-mère, d’Agnes Hamilton, qui l’initie au commerce de la laine, et des Abénaquis qui passent au gré des saisons. Mais Charlotte peut-elle réellement aspirer à une vie sans malheur ? Peut-elle envisager une histoire d’amour sans craindre pour la vie de celui dont elle rêve ? Tiraillée entre ses désirs et ses appréhensions, la jeune femme devra faire des choix qui marqueront son destin à jamais.


    Auteur : Louise Simard

     

    Edition : Goélette

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 09 février 2015

     

    Prix moyen : ??

     

    Mon avis : Le hameau des fourches est le premier tome d’une trilogie de la littérature québécoise. Pour autant, je n’ai pas été gêné par des expressions typiquement québécoises comme on en trouve souvent dans les livres outre-Atlantique et que j’ai beaucoup de mal à suivre dans ma lecture.
    Charlotte n’est pas une fillette comme les autres. Née pendant une tempête, les habitants du village où elle est née l’on rapidement taxée de sorcellerie et de porteuse de malédiction car sa mère est morte en la mettant au monde. L’apparence de Charlotte, qui, selon la description que l’auteur en fait semble être plus ou moins albinos, n’arrange pas les choses et elle et les siens sont obligés de partir toujours plus loin pour semer la rumeur.
    Charlotte elle-même est persuadée de porter malheur et culpabilise beaucoup à chaque décès dans son entourage, qu’il soit incompréhensible, naturel, accidentel ou encore provoqué par un tiers.
    Sa grand-mère, Rachel, fini par l’emmener au hameau des fourches, un petit village peu peuplé, sur des terres reculées.
    Charlotte fait son nid dans ce village. Il n’est plus vraiment question d’une quelconque malédiction, hormis dans la tête de la gamine, ce qui n’empêche pas les gens de la regarder avec une certaine suspicion. Charlotte a hérité de sa grand-mère un caractère indépendant et elle ne veut pas se plier à quelque convention que ce soit et encore moins à un homme. De plus, comme elle reste persuadée que l’aimer et vivre avec elle porte malheur, elle ne veut pas se laisser aller à l’amour et au bonheur.
    Tisserande de talent, elle n’hésite pas à tenir tête à un riche militaire qui souhaite acquérir la totalité des terres alentours. Son attitude provoque bon nombre de regard en coin, d’autant plus que Charlotte est amoureuse d’un indien Abénaquis. On se doute que les habitants du village, tout comme le pasteur, ne voient pas cette relation d’un bon œil.
    En parallèle de l’histoire personnelle de Charlotte et de la malédiction qui semble la poursuivre, on suit également l’histoire de l’expansion et de l’évolution du hameau qui prend de l’ampleur, se transforme en village, puis en petite ville, avec tout ce que cela implique de criminalité, de nouveau arrivants, de pauvres gens cherchant à se loger, à travailler, à se nourrir… La spéculation des riches propriétaires, au détriment des fermiers, est de plus en plus importante.
    En réalité, j’ai trouvé cet aspect de l’histoire bien plus passionnant que l’histoire de la malédiction elle-même, surtout que pour chaque mort, une explication rationnelle existe.
    Si je lis la suite de l’histoire, ce sera plus pour voir la résolution du triangle amoureux de Charlotte, Atoan et Henri et pour savoir si la jeune femme va réussir à continuer à tenir tête aux riches promoteurs qui convoitent son lopin de terre et à faire évoluer son commerce.

     

    Un extrait : Trois jours après l’orage et les grands vents qui avaient secoué le village de Shelburne, en Nouvelle-Écosse, les habitants de toute la région environnante s’affairaient toujours à réparer les dégâts. Des arbres déracinés, des toits arrachés, des chaloupes qui s’étaient échouées sur la rive, se fracassant en mille morceaux, un hangar et un poulailler jetés à terre. Presque tout le monde avait été touché d’une façon ou d’une autre, et chacun faisait preuve de générosité et de solidarité.

    Joshua avait été appelé à plusieurs reprises pour panser des blessures mineures ou réconforter une personne âgée souffrant d’un malaise. Au courant de son malheur, les villageois avaient pris le temps de lui offrir leurs condoléances, lui témoignant beaucoup de compassion. Le jeune homme se sentait soutenu, et ce courant de sympathie le réconfortait sans le consoler.

    Seule la petite Charlotte le distrayait de sa peine. Il avait cru en vouloir à cette enfant jusqu’à la fin de leurs jours, mais il s’était vite rendu compte qu’il en était incapable. D’ailleurs, sa propre mère, à qui il avait confié la nouveau-née, ne l’aurait pas permis.

    Rachel Martin, boulangère de Shelburne et propriétaire d’une compagnie de pêche, n’aurait pas accepté que l’on reproche à une enfant d’exister. À ses yeux, la petite Charlotte n’était nullement responsable de la mort de sa mère, et chercher des coupables n’avait jamais aidé personne à surmonter les épreuves et à se prendre en main. Maintenant cinquantenaire, Rachel Martin savait de quoi elle parlait, car elle avait eu son lot de malheurs. Lorsque l’Angleterre avait voulu mater les rebelles américains, elle était restée fidèle à la couronne britannique et avait payé cher sa loyauté. Obligée de quitter New York à la fin de la guerre, comme des centaines d’autres loyalistes, elle s’était exilée à Shelburne, une grève rocailleuse encore inhabitée. Son mari, prisonnier des rebelles, avait été libéré après une longue captivité. Il était venu mourir auprès d’elle, en apportant le choléra dans la ville naissante, déjà rongée par la misère. Les filles de Rachel avaient elles aussi été frappées par cette terrible maladie, et la pauvre femme s’était retrouvée seule avec son fils. Après quelques années, elle avait rencontré le docteur Meixner. Cet homme d’une grande bonté l’avait ramenée dans le monde des vivants, à force d’amour et de patience. Très près de Joshua, il avait transmis au garçon ses connaissances médicales, avant de mourir à son tour. Leur bonheur avait été si court.

     

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  • [Livre] Mémoires de Marie-Antoinette – T02 – La Révolution

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    Résumé : En choisissant de raconter la vie de Marie-Antoinette comme si elle écrivait ses propres mémoires, Noël Simsolo trouve le ton juste pour brosser un portrait à la fois complet et touchant de la plus célèbre reine de France, auquel le trait léger et délicat d’Isa Python vient apporter un supplément d’élégance.


    Auteur : Noël Simsolo

     

    Edition : Glénat

     

    Genre : Bande dessinée, Historique

     

    Date de parution : 16 Mai 2018

     

    Prix moyen : 19,50€

     

    Mon avis : A la fin du premier tome, la Reine, qui, emprisonnée à la prison du Temple, écris ses mémoires, en était au moment d’une rumeur qui commence à enfler : l’achat par ses soins d’un faramineux collier.
    Le second tome reprend à cet endroit des mémoires : l’affaire du collier. Cette affaire a servi les intérêts des antimonarchistes qui ont pu discréditer la Reine et pointer du doigt ses dépenses alors que le peuple mourrait de faim. Et la Reine, blessée qu’on ne lui reconnaisse pas le statut de victime, ce qu’elle a le sentiment d’être dans cette escroquerie, a accumulé les erreurs de jugement.
    Avec la tourmente de la Révolution qui débute, on voit les nombreuses erreurs politiques commises par le couple royal. Le roi est montré comme un réformateur qui a préféré étouffer dans l’œuf ses idées progressistes pour ne pas aller à l’encontre de la tradition séculaire transmise par ses aïeux. La Reine, comme une monarchiste convaincue refusant le moindre compromis, à l’instar de ce qu’aurait fait sa mère.
    Le rythme est plus rapide dans ce second tome et on s’attarde moins que dans le premier sur le détail des événements (mais il faut dire que la période a été riche événements qui se sont succédés à un rythme effréné sur un temps très court).
    Comme dans le premier tome, la famille royale apparait toute en nuances : ni anges, ni démons, juste des êtres humains ayant commis des erreurs.
    Si j’ai un bémol, c’est que si, dans l’ensemble, les révolutionnaires apparaissent comme déterminés mais maîtres d’eux-mêmes, à chaque fois qu’on nous en montre des hystériques pétris de haine, il s’agit de femmes.
    L’illustrateur étant une illustratrice, j’aurais pensé ne pas trouver ce cliché selon lequel l’hystérie et la perte de contrôle sont des défauts typiquement féminins (d’autant qu’à part la marche des femmes et quelques figures féminines isolées, la Révolution a été avant tout une affaire d’hommes).
    Mais en dehors de ce bémol, j’ai adoré !

     

    Un extrait :

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  • C'est lundi que lisez-vous? #186

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    chevaux de foudre.jpg Le magicien  d'oz.jpg

    La danse hésitante des flocons de neige.jpg L'exquise clarté d'un rayon de lune.jpg

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    La douce caresse d'un vent d'hiver.jpg

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    Aux délices des anges.jpg Belle de glace.jpg Blanche neige et le chasseur.jpg

    chevaux de foudre.jpg coup de foudre sous la neige.jpg Devine qui vient pour noel.jpg

    flocons d'amour.jpg Je sais qui tu es.jpg La danse hésitante des flocons de neige.jpg

    La disparue de la cabine n°10.jpg La douce caresse d'un vent d'hiver.jpg Le magicien d'oz.jpg

    Les orphelins du grand nord.jpg L'exquise clarté d'un rayon de lune.jpg marquée à vie.jpg

    Quand la neige danse.jpg Shade of magic.jpg snowblind.jpg

    Tout ce que je veux pour noel.jpg Un palais de colère et de brume.jpg y aura-t-il trop de neige à noel.jpg

     

    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #28

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.
    Pour ma part, j’ai décidé de vous faire découvrir mes coups de cœurs !

     

    Cette semaine, je vous présente Gravé dans le sable de Michel Bussi dont vous pouvez lire ma chronique ICI.

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    La péniche ouvrit son ventre. Les cent quatre-vingt-huit rangers plongèrent dans l’eau froide puis se dispersèrent rapidement. Vus du haut de la Pointe-Guillaume, ils n’étaient guère plus grands que des fourmis sur une nappe froissée.
    Difficiles à viser.
    Lucky Marry parvint le premier sur la plage, à peine essoufflé. Il s’allongea dans le sable humide, protégé par un petit bloc de granit et la lourde caisse d’explosifs qu’il posa devant lui. Il entendit des bruits de pas rapides dans son dos et un souffle court. Ralph Finn se jeta lui aussi derrière l’abri de fortune.
    Vivant !
    Il regarda un instant la Pointe-Guillaume, tout en haut dans la brume, puis le mur de béton, cinquante mètres devant eux. Il sourit à Lucky, un sourire de brave type pris dans la tourmente du monde, et pourtant prêt à se comporter jusqu’au bout en héros anonyme.
    Une explosion retentit à moins de dix mètres d’eux. Sans un cri. Des nuages de sable mouillé s’élevèrent. Alan Woe surgit du brouillard et s’allongea à côté de Lucky et Ralph.
    Vivant lui aussi !
    Son regard s’enfonça dans celui de Lucky. Un regard calme, empreint de sagesse. Un supplément d’humanité. A quoi cela lui servait, ici ?

    — Un ! hurla le lieutenant Dean.
    Immédiatement, comme des machines bien entraînées, Lucky, Ralph, Alan pointèrent leurs armes en direction de la Pointe-Guillaume et tirèrent. La mitraille devint soudain assourdissante. Une pluie de balles s’abattit sur le blockhaus juché au sommet du piton rocheux. Tout en visant, Lucky se forçait à penser à Alice. Il s’en sortirait, grâce à elle, comme toujours.
    Un hurlement déchira le vacarme des détonations. Le malheureux Benjamin Yes n’était pas allé loin.

    — Deux ! hurla Dean
    Déjà ?
    Tout en continuant de tirer à l’aveugle, Lucky se retourna. Dans le flux et reflux de l’eau souillée, il observa un instant les corps des compagnons tombés, les corps des compagnons blessés, les corps inertes aussi de ceux qui n’avaient pas osé aller au bout, courir à découvert, sortir plus que la tête de l’eau.
    Parmi eux, Oscar Arlington. Il parvenait enfin sur la plage. Trempé, rampant dans la boue grise, il se rapprochait lentement de la caisse d’explosifs. Il tremblait, incapable de saisir son arme, les yeux injectés de sang.
    Lucky croisa le regard effaré d’Arlington.
    — Trois ! hurla le lieutenant Dean.
    Une violente explosion répondit à la mitraille des rangers. Des débris de terre ocre mouillée les recouvrirent. Oscar Arlington, maculé de terre, d’eau et de larmes, presque méconnaissable, l’avait rejoint derrière les explosifs.
    Lucky ne lui accorda pas un regard. Il lui fallait oublier. Il lui fallait se concentrer sur le visage d’Alice, sa fiancée, sa si belle fiancée. Il allait gagner de toute façon, comme toujours, d’une manière ou d’une autre, il gagnerait, contre tous les Arlington de la terre.

    — Quatre ! hurla le lieutenant Dean.
    Un immense frisson parcourut Lucky. Il sourit. Jamais, au poker, il n’avait connu une telle excitation. Même sur ses mises les plus incroyables. La vie était un formidable jeu, un jeu à 1,44 million de dollars ! Il ferma les yeux puis les rouvrit : le doux visage d’Alice remplaçait désormais le brouillard de poudre.
    Il était immortel.
    Il sentit la main molle d’Oscar Arlington chercher à agripper un pan de son treillis.
    Trop tard.
    Ne plus hésiter maintenant.
    Il allait enfin savoir. Trouver la réponse à cette folie entreprise trois jours plus tôt. Lucky était-il le plus insensé ou le plus génial de tous les rangers de l’opération Overlord ?

    Trois jours plus tôt…

     

    Alors, tentés?