Résumé : Scarlet est divorcée et mère de deux petites filles. Les élever seule est un combat quotidien qu'elle mène avec ténacité.
Marié depuis plusieurs années à une femme de plus en plus distante, Nathan n'a qu'un vague souvenir de ce qu'est l'amour. En revanche, sa petite Zoe le comble de bonheur tous les jours.
Miranda, elle, n'a qu'une préoccupation : l'organisation d'un week-end à la campagne avec sa soeur Ashley et leurs copains respectifs.
Lorsque leur monde s'effondre, ces personnages ordinaires vont devoir affronter l'extraordinaire. Il leur faudra prendre en main leur destin pour avoir une chance de survie. Mais qu'arrive-t-il quand ceux pour qui vous êtes prêt à mourir sont aussi ceux qui peuvent vous détruire...?
Auteur : Jamie McGuire
Edition : J'ai lu
Genre : Fantastique
Date de parution : 23 Septembre 2015
Prix moyen : 10€
Mon avis : D’habitude, je ne suis pas une grande fan des zombies. J’ai du mal à leur trouver un intérêt (je ne supporte pas la série walking dead, par exemple). Mais ici, ça fonctionne. Alors certes, les zombies sont très présents, mais on ne les voit qu’au travers des yeux de quelques personnes. Après la trame de l’histoire reste très classique : des zombies, des humains les fuyant, et le moyen pour les seconds de survivre aux premiers.
Rien, dans le quatrième de couverture, ne laisse supposer qu’on va se retrouver dans une histoire de zombies. C’est un choix, mais ça peut rebuter parce que ces histoires-là sont assez particulières, et ça peut vraiment énerver de tomber sur des zombies au détour d’une page quand on ne supporte pas ça.
J’ai beaucoup aimé l’idée de suivre alternativement l’un des trois personnages, à savoir Scarlett, qui est séparée de ses deux filles, lesquelles étaient avec leur père au moment du début de l’épidémie ; Nathan qui est père célibataire (depuis peu) d’une toute petite fille et Miranda, qui avec son copain, sa sœur Ashley et le petit-ami de celle-ci était sur le chemin pour aller passer le week-end chez son père.
Comme je le disais, je n’aime pas particulièrement les histoires de zombies (sauf quand c’est humoristique) mais ici, et je pense que c’est ça qui m’a fait apprécier l’histoire, j’ai bien aimé l’idée que tout parte de l’expérience scientifique d’un homme qui n’a pas voulu se contenter de prolonger la vie humaine en cherchant à soigner des maladies, mais a voulu ramener les morts à la vie. J’ai bien aimé aussi que les gens n’y croient pas tout de suite et puis qu’une fois qu’il leur est impossible de continuer à se voiler la face, qu’ils se retrouvent démunis, n’ayant comme repère que les nombreux films sur le sujet. D’ailleurs un des personnages va pointer la grande faiblesse de ces films qui est de ne pas « prévenir » de l’impact psychologique d’une telle catastrophe.
Au niveau des personnages, Scarlett est sans doute celle qui m’a le plus énervée alors que je l’aimais bien au début du livre.
Autant je comprends son besoin désespéré de retrouver ses filles, autant j’ai trouvé anormal qu’elle mette en danger tout le groupe, sans même leur demander ni avis ni permission (après tout elle n’est pas chez elle et j’ai trouvé que Miranda et Ashley avaient eu beaucoup de patience de ne pas lui dire d’aller chercher ses filles ailleurs).
Bryce aussi était pénible, dans une moindre mesure. Son côté petit-copain jaloux, ça allait 5 minutes, mais au bout d’un moment on a juste envie de lui coller de grandes baffes et de lui rappeler que même s’il n’aime pas Joey, parce qu’il est efficace, charmant et qu’il ne laisse pas les filles de marbre, ils sont quand même en danger de mort et que Joey est un militaire qui revient à peine d’Afganistan et qui est donc probablement le plus qualifié question survie.
J’ai aussi beaucoup aimé que les histoires de chacun des protagonistes s’entremêlent sans qu’ils en aient forcément conscience et sans que ce soit forcément de manière poussée.
J’ai lu beaucoup de chroniques parlant d’un tome 2, et sur les bases comme booknode, Red Hill est noté comme étant un tome 1, cependant, rien, ni dans mes recherches, ni dans la fin du livre ne laisse supposer qu’il y aura un tome 2. En revanche, l’auteur a écrit une nouvelle qui nous raconte ce qu’on fait les filles de Scarlett pendant que leur mère se demandait si elles étaient ou non en vie (alors bien sûr, une fois lu Red Hill, on saura si elles se retrouvent ou non, mais dans tous les cas, l’idée est sympa, d’avoir ce côté-là du récit.)
Un extrait : L’avertissement était bref – presque lâché en passant. « Les dépouilles ont été rassemblées et éliminées. » Puis les animateurs radio firent quelques plaisanteries, et cela en resta là. Il me fallut un moment pour prendre la mesure de ce que la journaliste avait annoncé à travers les haut-parleurs de ma Suburban : Enfin. Un savant zurichois avait enfin réussi à créer ce qui – jusqu’alors – n’était que pure fiction. Pendant des années, au mépris de toute déontologie scientifique, Elias Klein s’était échiné vainement à ranimer un cadavre. Autrefois considéré parmi les génies de ce monde, il était désormais la risée de tous. Et ce jour-là, il serait devenu un criminel, s’il n’avait pas été mort.
À cet instant, je surveillais dans le rétroviseur mes filles qui se disputaient sur la banquette arrière, et les deux mots qui auraient dû tout changer avaient traversé mon cerveau sans trop m’interpeller. Deux mots qui, si je n’avais pas été en train de rappeler à Halle de donner l’autorisation de sortie à son professeur, m’auraient fait repartir pied au plancher.
Dépouilles. Rassemblées.
Mais j’étais trop occupée à rabâcher pour la troisième fois que le père des petites, Andrew, viendrait les chercher à l’école ce soir-là. Ils feraient ensuite une heure de route jusqu’à Anderson, la ville que nous appelions naguère notre chez-nous, où ils écouteraient le gouverneur Bellmon s’adresser aux collègues pompiers d’Andrew devant un parterre de journalistes locaux. Andrew pensait que cela plairait aux filles, et j’étais bien d’accord avec lui – peut-être pour la première fois depuis notre divorce.
Même s’il manquait la plupart du temps de sensibilité, mon ex était un homme de devoir. S’il emmenait nos filles – Jenna, tout juste treize ans, à qui sa beauté (et sa bêtise) risquait de jouer des tours, et Halle, sept ans – au bowling, au restaurant, voire au cinéma, c’était uniquement parce qu’il s’y sentait obligé. Pour lui, passer du temps avec ses enfants faisait partie d’un boulot qu’il accomplissait sans plaisir.
Quand Halle me saisit la tête et la fit brusquement pivoter pour me déposer de force des baisers mouillés sur les joues, j’en profitai pour remonter sur son nez ses lunettes à épaisse monture noire. Sans savourer l’instant, sans me douter que tant d’obstacles ce jour-là allaient se mettre entre nous pour nous séparer. Halle sautilla en chantonnant bruyamment tout au long du chemin menant à l’entrée de l’école. Elle était la seule personne de ma connaissance à être capable de se montrer à la fois aussi horripilante et attendrissante.