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[Livre] Extinction

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Résumé : Alors qu'une gigantesque tempête de neige s'abat sur Manhattan, Internet s'effondre, entraînant dans sa chute les infrastructures municipales : l'électricité, l'eau courante... Le black-out est total, les vivres viennent à manquer. Dehors, c'est la loi de la jungle, entre pillages et épidémies. On accuse les Chinois, les cyberpirates. La faim, le froid, la soif guettent à chaque coin de rue – mais l'ennemi le plus redoutable partage sans doute votre palier...

Dans la résidence de Chelsea ou, hier encore, les voisins se pressaient joyeusement autour d'un barbecue, confiance et solidarité s'érodent peu à peu. Mike Mitchell, jeune père et ingénieur aisé, sait que la menace peut surgir de partout. Aucune barricade ne peut garantir contre la trahison, l'égoïsme, la paranoïa... Sa vie, celle de sa femme et de son fils ne dépendent que de son jugement. À mesure que la communauté se disloque, l'extinction opère son effroyable sélection naturelle...

 

Auteur : Matthew Mather

 

Edition : Fleuve Noir

 

Genre : SF/Thriller

 

Date de parution : 12 Novembre 2015

 

Prix moyen : 21€

 

Mon avis : Ce livre est un roman apocalyptique mais pas dans le sens où on l’entend habituellement.
Déjà, je dis apocalyptique, parce qu’on est vraiment au cœur de l’action, on n’arrive pas après la bataille, quand les survivants d’une catastrophe naturelle/guerre nucléaire/épidémie/attaque de zombie (rayer la mention inutile) ont déjà commencé à s’organiser pour survivre. Ici le livre commence sous les meilleurs auspices. Il fait beau, bien qu’on soit proche de noël, le temps est suffisamment doux pour faire un barbecue sur le toit, les voisins s’entendent plus ou moins bien. Bref tout va bien.
Le personnage principal a bien quelques petits ennuis de couple, mais bon, qui n’en a pas…
Les discussions vont bon train, et notre « héros », appelons-le comme ça pour faire simple, s’amuse à provoquer son meilleur ami, un survivaliste adepte de la théorie du complot.
Et puis il y a des petites choses qui commencent à se dérègler. Rien de bien méchant, vraiment : un réseau téléphonique saturé, internet qui rame (que celui qui n’a jamais pesté devant une page internet qui met des plombes à s’ouvrir jette la première pierre à ces personnages qui n’ont rien vu venir).
Une tempête de neige s’annonce. Mais à New York, ce n’est pas la première.
Et c’est là que les choses vont commencer à déraper.
Ce que j’ai aimé dans ce roman, c’est qu’on est pas confronté à une épidémie concoctée par un savant fou, à une attaque extraterrestre ou à tout autre catastrophe qui ne peux arriver que dans les bouquins ou les films.
Ici la cause de la débandade est plus que plausible. Notre monde est tellement dépendant de la technologie qu’on peut effectivement se demander ce qu’il se passerait si on n’était plus capable de faire fonctionner les centrales électriques, les distributions d’eau, les réseaux de communications…Comment obtenir du secours si on ne peut joindre personne ? Comment soigner les gens si les hôpitaux sont paralysés ?
Mais ce qui fait la force de ce roman, c’est l’analyse de la réaction des gens. Combien de temps avant que certains ne décident d’employer la force pour avoir plus de nourriture que les autres ? Combien de temps avant de décider de tuer pour une bouteille d’eau ?
J’avais classé ce livre en SF mais c’est également un thriller, un thriller psychologique qui prend aux tripes.
Le « héros » comme je l’ai appelé tout à l’heure, Mike, n’a justement rien d’un héros. C’est un homme sans histoire, qui a des doutes quant à son couple au moment où tout commence, qui ne sait pas comment réagir, qui n’est pas sûr de réussir à protéger sa femme enceinte et son fils de 2 ans.

Ce qui fait le plus peur dans ce livre, c’est que ce n’est pas un roman de fiction, mais que ce pourrait bien être un roman d’anticipation.

Un extrait : — Nous vivons une époque incroyable !

Dépité, j’ai examiné la saucisse carbonisée piquée sur ma fourche, avant de la reposer à l’écart, sur le bord du gril.

— Incroyablement dangereuse, oui ! s’est esclaffé Chuck, mon voisin de palier et meilleur ami. Beau travail ! Je te parie qu’elle est encore congelée, à l’intérieur.

Les températures étant depuis plusieurs jours inhabituellement douces pour une fin novembre, le mercredi, veille de Thanksgiving, j’avais décidé au débotté d’organiser un barbecue sur le toit-terrasse de notre immeuble, un ancien entrepôt de Chelsea converti en résidence. La plupart de nos voisins n’avaient pas encore quitté la ville pour le long week-end férié et, en compagnie de Luke, mon fils de deux ans, j’avais consacré la matinée à frapper de porte en porte, pour les convier à notre barbecue.

— Ne dénigre pas mes talents de cuisinier, et ne te lance pas sur ce sujet – s’il te plaît.

C’était une superbe fin de journée, avec un coucher de soleil spectaculaire. Notre perchoir, au septième étage, nous offrait une vue imprenable : le ruban de feuillages rouges et dorés qui ourlait les rives de l’Hudson d’un côté, le skyline de Manhattan de l’autre. J’avais beau vivre depuis deux ans à New York, je m’émerveillais toujours autant de la vitalité qui faisait battre le cœur de cette ville. J’ai contemplé avec satisfaction la trentaine de voisins rassemblés sur le toit, pas peu fier qu’ils aient répondu aussi nombreux à mon invitation.

— Selon toi, il y a donc peu de chances qu’une éruption solaire anéantisse la planète ? a repris Chuck, un pétillement malicieux dans ses yeux noisette.

Avec son timbre nasillard de gars du Sud, même l’évocation d’un cataclysme ressemblait aux paroles d’une ballade. Ce soir-là, d’ailleurs, dans son jean déchiré et son T-shirt des Ramones, à voir ses cheveux blonds coiffés au pétard à mèche et sa barbe de deux jours, on aurait dit une rock star en train de décompresser sur une chaise longue, une canette de bière à la main.

— C’est exactement ce sur quoi je veux éviter de te lancer…

— Je pointe juste du doigt que…

— Ce que tu pointes du doigt, c’est une catastrophe, l’ai-je coupé en levant les yeux au ciel. Comme d’habitude. Alors que l’humanité vit, justement en ce moment, une des transitions les plus incroyables de toute son histoire !

 

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