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[Livre] Les insatiables

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Résumé : Dix-sept lignes – c’est tout ce que son rédacteur en chef demande à Marc Rappaport au sujet du meurtre d’une prostituée perpétré vingt-sept ans auparavant à Paris et considéré aujourd’hui comme résolu grâce à l’obtention de l’ADN du meurtrier présumé. Suivant son intuition, le journaliste cherche à en savoir davantage sur le destin de cette jeune femme. Son enquête fiévreuse le confronte aux manquements graves d’une usine chimique, responsable de la mort d’une quarantaine d’ouvriers. Des Insatiables, tout en haut de l’échelle sociale, œuvrent dans l’ombre ; les révéler expose à tous les dangers. Une fiction belle et haletante qui explore avec virtuosité les pistes politiques, économiques, historiques et émotionnelles menant au véritable meurtrier.

 

Auteur : Gila Lustiger

 

Edition : Actes sud

 

Genre : roman contemporain

 

Date de parution : 07 septembre 2016

 

Prix moyen : 23€

 

Mon avis : « Il y avait trop d’informations contradictoires. Trop de points de départ. Trop d’histoires. »

Chapitre 24

Cette phrase, qui commence le chapitre 24, résume parfaitement mon ressenti sur ce livre.
Ce roman est affiché comme roman contemporain mais est davantage un polar. Le problème est, qu’étant à cheval sur deux genres, il n’arrive pas à s’intégrer à l’un d’eux.
Il est trop centré sur la recherche d’un coupable pour être un simple roman contemporain et part trop dans tous les sens sur un problème de société pour être vraiment un polar.
Au final, il ne trouve réellement sa place nulle part, et si l’écriture est agréable, il est difficile de conserver son intérêt pour l’histoire.
En effet, celle-ci s’essouffle à force de trop de détails. Etait-il vraiment nécessaire d’expliquer chacune des actions des protagonistes ? Non, ce sont des paragraphes entiers qu’on finit par lire en diagonale pour enfin renouer avec le fil directeur de l’histoire.
Les errances sentimentales du journaliste apportent-elles quoi que ce soit à l’histoire ? Non, pas même un peu de légèreté, ce qui est généralement le rôle de ces « intrigues » secondaires dans un roman au sujet un peu lourd.
Le désir de Gila Lustiger de dénoncer la société actuelle où les bénéfices d’une minorité prime sur la sécurité même de la masse, à grand renfort de corruption et de magouille politique, était une bonne idée de sujet, mais il est mal amené. On ne sait pas bien comment on passe du meurtre d’une escort girl à un scandale politico-financier. Et arrivé à la fin du livre, on n’en sait guère davantage.
J’aurais préféré une fin plus claire. Ici j’ai refermé le livre avec l’impression qu’il manquait un paragraphe pour clore l’histoire.

Un extrait : La prostituée s’appelait Emilie Thevenin. Marc avait passé une bonne demi-heure à téléphoner ici et là pour dénicher une information qu’il n’était même pas certain d’utiliser. Après tout, qui voulait vraiment connaître le nom d’une pute étranglée presque trente ans auparavant ? D’autres se seraient contentés d’appeler Emilie « la victime », mais ceux-là n’avaient pas son talent.
Elle n’avait même pas fêté ses vingt ans. Il ne savait presque rien d’elle – seulement qu’elle venait d’une petite ville de province et qu’elle était partie à Paris à dix-huit ans pour étudier l’histoire à la Sorbonne -, mais il aurait pu retracer dans les moindres détails la façon dont les choses s’étaient déroulées. Il l’imaginait, en plus de ses études, tenter de gagner sa vie comme vendeuse (ou comme serveuse). Et puis, un week-end ou un autre, dans une discothèque ou une autre, rencontrer une vieille amie. Se laisser convaincre d’essayer – Allez, rien qu’une fois, pour voir. Pas de quoi en faire toute une histoire, hein, il faut envisager les choses calmement.
Subir les lubies d’un chef toute la sainte journée, c’est vraiment ce qu’elle veut ? Quelle idée de se tuer comme ça à la tâche pour un salaire de misère ! Où est le mal, pourquoi ne pas faire jouir quelques hommes d’affaires friqués et savourer en plus (bonus de l’escort) bons vins et bonne chère ? Elle ne va quand même pas rester vierge pour le seul et l’unique ? Ah ! Alors… - et, pour finir, se convaincre elle-même d’être fière de son choix. Non, elle n’est pas de ces femmes à la dérive qu’on force à la prostitution. Pas elle. Elle couche de son plein gré, contre un dédommagement qu’on peut qualifier de significatif. Car elle est jeune, cultivée (en première année d’histoire), française, jolie. Et si quelqu’un trouve quelque chose à y redire, c’est par mesquinerie, voilà tout. Avec un corps sans défauts, une fraîcheur et une naïveté toutes juvéniles, elle a accès au monde de l’argent facile, sans parler de la liberté de pouvoir choisir ses horaires : oui, elle peut s’y faire. El l’expérience aurait même pu durer encore un an ou deux, peut-être plus, si au mois de mai, en fin d’après-midi, Gilles Neuhart, employé de banque, ne l’avait pas étranglée. Frappée, attachée, violée, étranglée. 
Assassinée.

 

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