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  • C'est lundi que lisez-vous? #270

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Le pensionnat de Mlle Geraldine T04.jpg si-tu-t-en-vas.jpg je suis ton soleil.jpg

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #111

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Les gardiens des anges - T01 - Les ailes perdues de Michelle Beck

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    Octobre 1187

    près de Galway, côte ouest de l’Irlande

    La neige enveloppait la ville et étouffait les sons habituels du port, dont les activités commerciales tournaient au ralenti en cette saison. Un voile d’hibernation s’était posé sur le bourg, si bien que les rues semblaient abandonnées.

    Malgré le froid piquant, Maithias sortit tôt pour retrouver un informateur. Il se devait de maintenir le contact, peu importe le temps.

    Il marchait depuis une heure quand la nervosité le gagna. Il perçut la présence d’une créature inconnue, et qui l’attirait irrésistiblement, comme s’ils étaient liés par un fil imaginaire. Il quitta le chemin, enjamba la congère et s’enfonça dans la forêt. Il avança dans une neige épaisse et dure, le souffle coupé par ce sentiment d’urgence qu’il ressentait, jusqu’à atterrir dans un champ, avec en son milieu, une grange abandonnée.

    Et il vit la créature.

    Étendue contre la porte de la vieille bâtisse, une femme aux cheveux de feu baignait dans une flaque écarlate.

    Captivé par la vision de ce rouge outrageusement planté au cœur de l’hiver, Maithias ne se méfia pas de la jeune femme.

    Ce fut sa première erreur.

    Vêtue comme une paysanne, elle n’avait rien d’une chasseuse, aussi Maithias s’agenouilla sans crainte afin de vérifier si elle respirait encore. Il allait poser deux doigts dans son cou quand elle tourna brusquement la tête et le transperça de ses yeux verts.

    Maithias eut un moment d’hésitation, sa seconde erreur. Son cœur manqua un battement, et l’inconnue en profita. D’un croche-pied, elle le propulsa à terre et glissa une fine lame sous sa gorge. Hypnotisé par son regard émeraude, Maithias reprit ses esprits avec difficulté. Il lui saisit le poignet pour se libérer, et lui arracha le couteau. Ils roulèrent ensemble sur plusieurs mètres, dans un mélange de sang et de neige fondue. Il s’agenouilla et lui bloqua les bras au-dessus de la tête. Une main sur son menton, il la secoua.

    — Qui es-tu ? Qui t’a fait ça ?

    Elle marmonna une réponse incompréhensible. Maithias lui dégagea les cheveux du visage, ses doigts s’attardant sur sa peau bouillante. Il lui fit boire quelques gorgées d’eau de sa gourde. Elle toussa et reprit son souffle en fermant les yeux. Quand elle les rouvrit, elle l’observait en fronçant les sourcils.

    — Toi… C’est toi… Je t’ai enfin trouvé, murmura-t-elle avant de s’évanouir.

    Maithias glissa ses bras sous ses genoux et la souleva. Elle ne pesait rien, à peine une plume. Il la ramena chez lui pour la soigner, mais aussi pour en savoir plus. C’est en tout cas ce qu’il se disait sur le moment, car elle n’en repartit plus jamais. C’était il y a trois ans.

     

    Alors, tentés?

  • [Film] Malefique : Le pouvoir du mal

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    Titre original : Maleficent: Mistress of Evil

     

    Réalisé par : Joachim Rønning

     

    Date de sortie : 16 octobre 2019

     

    Genre : Fantastique

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h59

     

    Casting : Angelina Jolie, Elle Fanning, Harris Dickinson, Michelle Pfeiffer, Sam Riley…

     

    Résumé : Plusieurs années après avoir découvert pourquoi la plus célèbre méchante Disney avait un cœur si dur et ce qui l’avait conduit à jeter un terrible sort à la princesse Aurore, « Maléfique : Le Pouvoir du Mal » continue d’explorer les relations complexes entre la sorcière et la future reine, alors qu’elles nouent d’autres alliances et affrontent de nouveaux adversaires dans leur combat pour protéger leurs terres et les créatures magiques qui les peuplent.

     

    Mon avis : Malgré les années qui ont passées, et le fait qu’Aurore soit reine de la Lande depuis 5 ans, Maléfique est toujours extrêmement protectrice envers sa filleule.
    On ne peut pas dire qu’elle porte les humains dans son cœur et elle n’est pas ravie de voir le prince Philip demander Aurore en mariage. Même si Diaval essaie de l’apaiser, la pilule a du mal à passer et la rencontre avec la « belle-famille » n’est pas gagné.

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    Les personnages ont pas mal évolués.
    Aurore est d’un côté plus indépendante et moins encline à obéir aveuglément à sa marraine, mais paradoxalement, elle est assez manipulable par les humains à cause de son désir de se faire accepter par les parents de Philip.

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    Le roi est ouvert, agréable, et on voit bien qu’il espère sincèrement conclure une alliance durable avec la Lande.
    En revanche la reine… A peine je l’ai vu que j’ai eu envie de la baffer… et je ne parle même pas de la sale morveuse qui lui sert de seconde.
    Michelle Pfeiffer est vraiment parfaite dans le rôle de cette reine hautaine et un peu psychopathe sur les bords.

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    Malefique aussi évolue. D’un côté elle fait des efforts pour être plus courtoise avec les humains, mais de l’autre elle a du mal à se contenir.
    Dans cet opus, on va en apprendre plus sur Maléfique et sur son espèce (parce qu’il faut avouer qu’elle faisait un peu tâche parmi les autres habitants de la Lande).

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    On a toujours de superbe scène de vol et de supers costumes.
    J’ai adoré le film, je le trouve aussi bon que le premier et j’aurais du mal à en choisir un.
    Je ne sais pas s’il y aura un troisième volet, mais si ce n’est pas le cas, ce film offre une conclusion plus que satisfaisante.



  • [Livre] Soline et le monde des rêves abandonnés

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    Lecture terminée le : 13 octobre 2019

     

    Résumé : Soline est une petite fille de 10 ans qui mène, auprès de ses parents Manon et Julien, une vie paisible dans un pavillon cossu d'une petite ville de la banlieue de Lille.
    C'est une enfant douce et rêveuse. Un peu têtue aussi. En somme, une fillette ordinaire... à un détail près.
    Elle n'existe pas.
    Elle est le fruit de l'imagination de ses parents qui, peinant depuis des années à avoir un enfant, se sont façonné en rêve une fille idéale.
    La vie de Soline bascule quand, un jour, Manon tombe enceinte.
    Instantanément, la fillette disparaît de son esprit et de celui de Julien, et se retrouve projetée dans un univers parallèle, étrange et biscornu : Le Monde des Rêves Abandonnés. Réceptacle de toutes les histoires inachevées, des amis imaginaires oubliés, des personnages et décors de romans jamais terminés ou de films jamais réalisés...


    Auteur : José Carli

     

    Edition : Inceptio

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 15 avril 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Le sujet de l’histoire m’a immédiatement beaucoup plu : que deviennent les amis imaginaires oubliés par les enfants qui ont grandis ? Les personnages des histoires oubliés ? Ceux qui n’ont jamais vu le jour sous la plume d’un écrivain ou d’un scénariste ? Cela m’a un peu fait penser aux fées qui meurent lorsqu’on cesse de croire en elles dans Peter Pan.
    Soline est une petite fille de 10 ans, imaginée par un couple en mal d’enfants. Bien que Soline ait l’apparence d’une fillette, elle a été créée par les esprits de deux adultes et cela se ressent dans certaines de ses paroles et réflexions.
    Quand sa « maman » tombe enceinte pour de vrai, le couple oublie instantanément leur fille imaginaire et Soline voit son monde littéralement disparaitre.
    Quand elle arrive dans le monde des rêves abandonnés (arrivée pour le moins chaotique entrainé par une femme très antipathique), elle découvre un monde très sombre, sale, désenchanté. L’espoir et la joie sont absent, les personnages désagréables et l’endroit où les enfants imaginaires sont censés vivres ressemble à un orphelinat tout droit sorti des pires histoires de Dickens.
    Avec quelques camarades, tous en ayant assez d’être traités en véritables esclaves, et pressentant un danger à rester dans ces lieux, Soline décide de fuir et de se mettre à la recherche de parents imaginaires, se disant que si des parents sans enfants se créent des enfants imaginaires, il est fort possible que des enfants sans parents se soient créés des parents imaginaires.
    Le chemin est long et semé d’embûches. La plupart des personnages rencontrés sont loin d’être bienveillants (heureusement pas tous). Sans compter que ceux qu’ils fuient sont à leurs trousses.

    On a affaire ici à une histoire qui a la forme d’un conte : les héros doivent passer un certain nombre d’épreuves pour atteindre le lieu où ils trouveront enfin le bonheur.
    Une distinction est faite entre les personnages imaginaires désirés, créés pour combler un manque et les personnages d’histoires tombées dans l’oubli ou jamais achevés.
    Pour en parler de manière manichéenne, on pourrait dire que les 1ers sont les gentils et les seconds les méchants de l’histoire.
    Pourtant on trouve certaines nuances, comme par exemple Andy ou Mlle Valentine qui ne vivent pas dans la catégorie où leur type de création aurait dû les envoyer.
    En clair, si la plupart des personnages sont tels qu’ils semblent être, pour d’autres, il faut se méfier des apparences.
    Autre chose que j’ai beaucoup apprécié, c’est l’évolution du récit. On part d’une histoire assez jeunesse, enfantine même, puis le lexique et le ton deviennent plus riches, plus complexes, au fur et à mesure que l’histoire avance et s’assombrit.
    Si le vocabulaire est riche, il reste abordable et cette histoire plaira sans doute à tout âge.

    Les évènements s’enchaînent et, très souvent, je ne les ai pas vus venir.
    J’ai vraiment passé un bon moment avec Soline et ses camarades.

     

    Un extrait : Pour Soline, la vie était parfaite. Pas un instant, elle ne présageait les terribles bouleversements qui se préparaient. Elle avait tout juste dix ans. Ses cheveux, d’un noir intense, étaient si fins qu’ils ne parvenaient pas à couvrir entièrement ses oreilles, dont la pointe s’échappait. De son papa, elle tenait son menton carré, et un air un peu perdu. Comme sa maman, elle avait une petite boule bien ronde au bout du nez, et des lèvres très colorées, délicatement dessinées. Elle portait, la plupart du temps, une longue robe myrtille en laine, qui tombait sur ses genoux, ainsi qu’une paire de lunettes rondes, à monture rouge, qu’elle ne quittait que pour dormir. Elle avait toujours l’écharpe cerise tricotée par sa maman autour du cou.
    Elle aimait les choses simples de la vie. Faire, avec ses parents, de longues promenades les soirs d’été, le long de la Deûle. Flotter dans les airs sur la grande balançoire. Contempler le vol gracieux des papillons pendant que sa maman prenait le soleil sur le transat abricot du jardin. Ou simplement passer des après-midis entières à jouer dans sa chambre. Soline était, en somme, une enfant douce et rêveuse, une fillette on ne peut plus ordinaire.
    Un seul détail la distinguait des autres enfants. Un détail important néanmoins.
    Elle n’existait pas.
    Du moins, pas dans le monde tel que peut le percevoir le commun des mortels.
    Elle n’était rien d’autre que le fruit de l’imagination de ses parents.

     

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  • [Livre] On comptera les étoiles

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    Lecture terminée le : 09 octobre 2019

     

    Résumé : Nous avons tous une bonne étoile, encore faut-il la trouver... Lycéenne solitaire et réservée, Amélia entretient toujours des liens très forts avec sa confidente, Maëva, malgré la distance qui les sépare. Elle ne souhaite qu'une chose : ne pas faire de vagues et s'acheminer discrètement jusqu'à la délivrance - le bac. Quand elle rencontre Samuel, elle ne s'attend pas à ce que le bassiste au cœur tendre bouleverse son existence. Prévenant, drôle et sécurisant, il l'amène peu à peu à s'ouvrir aux autres et à la vie. Toutefois, lorsque la jeune fille croise une connaissance du passé, tout bascule. Amélia découvre que certaines blessures ne sont pas refermées, au risque de lui faire perdre à la fois Sam et sa meilleure amie...


    Auteur : Fleur Hana

     

    Edition : J’ai lu

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 22 mai 2019

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : Amélia est une adolescente solitaire, bourrée de TOC, qui adore les mots compliqués et désuets. Elle vit avec sa mère, alcoolique, et n’a pas d’autre personne à qui se confier que sa meilleure amie, Maëva, qui a déménagé  l’autre bout de la France.
    Son but est de traverser le lycée sans se faire remarquer et de ficher le camp sans se retourner une bonne fois pour toute dès son diplôme en poche.

    Mais tous ses projets sont remis en question quand elle rencontre Samuel. Toute sa vie va être bouleversée.
    Chaque chapitre alterne entre les points de vue de Lia et de Sam.
    Côté Sam, je crois que j’ai encore plus aimé sa famille que lui (et ce n’est pas peu dire). Son père est un peu effacé, (avec trois femmes à la maison, le pauvre homme, on peut le comprendre), mais ses sœurs remplissent joyeusement tout l’espace. Agées de 16, 12 et 8 ans, c’est une bande de sauterelles qui adorent se liguer contre leur grand frère.
    Mais sa mère est sans doute le personnage secondaire que j’ai le plus apprécié : entre sa manière de se trémousser quand elle gagne à Street Fighter (d’ailleurs, je joue comme elle… et oui, parfaitement, ça s’appelle jouer), son crédo (toujours raison, le dernier mot et les pleins pouvoirs) et sa mauvaise foi, elle est irrésistible. Et comme en plus elle sait être sérieuse et à l’écoute, on ne peut que l’aimer.
    On peut dire que Sam a une vie équilibrée : une famille aimante, juste ce qu’il faut d’envahissante, des potes, une passion pour la musique, mais des parents qui lui ont demandé de passer quand même son bac, même si ça ne lui servira à rien dans la musique, juste au cas où. Et lui a été assez raisonnable pour accepter de redoubler sa terminale afin de décrocher le de-moins-en-moins-précieux sésame.
    Avec 3 frangines toutes plus jeunes que lui, il a appris l’indulgence, la résignation et la patience.
    Face à Lia, il est comme face à un animal sauvage, intrigué, intéressé, mais effrayé et prêt à détaler au moindre geste brusque.
    Le passé de Lia est lourd et complexe et au fil de l’histoire, on en apprend toujours plus, comme s’il n’y avait aucune limite aux horreurs qu’elle a vécues. C’est comme un effet boule de neige qui semble impossible à arrêter, car aucun événement n’aurait pu avoir lieu sans le précédent.

    Malgré les sujets abordés qui sont très durs, il y a beaucoup d’humour, notamment dans les discussions absurdes qu’ont parfois Sam et Lia.
    Lia est difficile à cerner. Elle affiche une impassibilité qui cache une grande vulnérabilité et, sous cette vulnérabilité, on décèle pourtant une force immense à laquelle elle n’arrive pas toujours à accéder.

    Même si je me doutais un peu des épreuves qu’avait traversé Lia, pas dans le détail mais d’une manière générale, il y a un élément en particulier que je n’ai pas vu venir.
    A ce sujet, en m’appuyant sur le prologue, j’avais montée toute une théorie ; et non seulement j’avais tout faux, mais en plus, je n’imaginais vraiment pas une telle révélation.

    Alors, même s’il y a pleins de passages qui m’ont fait rire, il y en a beaucoup qui m’ont mis les larmes aux yeux (hein ? Oui bon, ok, pleurer comme une madeleine).
    C’est pour ça que ce roman est un tel coup de cœur : il trouve un parfait équilibre entre une myriade de sentiments, sans jamais sombrer dans le pathos.
    C’était mon premier fleur Hana et c’était, apparemment, pour elle, ses premiers pas dans ce genre-là, celui du young adult (elle semble plus habituée à la romance adulte type hugo romance).
    J’ai particulièrement aimé les petits clins d’œil à Peter Pan, Harry Potter ou thor ainsi que la création systématique que font Sam et Lia de tout et n’importe quoi, laissant à chaque fois l’autre cherche que le sigle veut dire.
    Bref, tout ça pour dire que j’espère bien que Fleur Hana va continuer à écrire dans ce genre-là, parce que, franchement, elle est drôlement douée !

     

    Un extrait : — Il faut bien que le responsable de ça, je réplique en agitant ma feuille, ait un nom. C’est beaucoup plus facile de s’énerver contre quelqu’un dont on connaît le prénom. Sinon, ça donnerait « c’est encore Monsieur X qui s’est chargé des plannings » et reconnais que ça a tout de suite moins de cachet.

    — C’est sûr, mais pourquoi « Robert » ?

    Pourquoi est-ce que je continue de m’exprimer, surtout ? Il me fixe sans ciller, très sérieusement. Je me retiens de grimacer et reprends en abaissant les épaules :

    — Tu t’appelles Robert, c’est ça ?

    — Oui.

    Quelles étaient les probabilités pour que la seule personne qui m’entende soit un Robert ? Qui porte encore ce prénom de nos jours, en plus ? Celui qui est face à moi n’a pas du tout une tête à s’appeler Robert. Simon, peut-être. Ou Benjamin, à la rigueur. Mais Robert, non. Je n’imagine pas du tout un Robert avec des cheveux bouclés, bruns, et jusqu’aux épaules. Ni avec des lèvres charnues comme les siennes, ça ne colle pas. Robert n’aurait pas de grands yeux marron et ce visage d’ange.

    — Peut-être qu’on devrait te rebaptiser, je lâche sans réfléchir.

    — Carrément ?

    — Oui, ce serait mieux pour toi. Robert est à l’origine de toutes les idées les plus pourries, c’est trop dur à porter.

    — Comme celle de la répartition de nos heures de cours ?

    — Oui. Ou les ouvertures faciles.

    — Je vois.

    Le petit sourire en coin qu’il affiche m’encourage à continuer.

    — Les horaires de la poste, aussi, c’est un coup de Robert, je poursuis alors qu’une petite voix dans ma tête me conseille de la boucler.

    — Les chaussettes dans les sandales, c’est lui aussi ?

    — Sûrement, je ne vois pas qui d’autre.

    Il croise les bras et lève un sourcil. Il me dépasse d’une quinzaine de centimètres, à peu près. Je n’ai jamais eu le compas dans l’œil, mais il est plus grand que moi.

    — Du coup, on pourrait t’appeler autrement, parce que c’est dur à porter, comme héritage, Robert.

    — C’est sûr…

    — Rassure-moi, dis-moi que tu te fous de moi et que tu ne t’appelles pas Robert.

    — Je m’appelle Samuel.

    J’en étais sûre ! Non, je l’ignorais, mais je l’espérais. Parce que ç’aurait été vraiment nul comme premier contact avec un élève de mon nouveau lycée si j’avais démarré en insultant son nom.

    — C’est moche ça, Samuel, très moche !

    — Tu es en train de me dire que mon prénom est moche ?

    — Non ! Mais me faire croire que tu t’appelles Robert, ça, c’est moche.

    — Avoue que c’était assez tentant.

    — Jamais. J’ai pour principe de ne jamais rien admettre.

     

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  • [Livre] Le dernier magicien – T01 – L’Ars Arcana

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    Lecture terminée le : 04 octobre 2019

     

    Résumé : Arrêter le magicien.
    Voler le Livre.
    Sauver le futur.
    De nos jours à New York, les magiciens vivent terrés dans Manhattan, piégés par le Brink, une barrière d'énergie sombre inventée par l’Ordre. S’ils la traversent, ils perdent leur pouvoir, et souvent leur vie.
    C’est compter sans Esta, une magicienne ultra-douée qui récupère des artéfacts de l’Ordre en voyageant dans le temps. En effet, la jeune fille a le don de circuler à travers les époques. Et l’heure de sa grande mission est venue : elle doit se rendre en 1902 et empêcher un Magicien de se jeter du haut du pont de Brooklyn avec le Livre ancien contenant les secrets de l’Ordre. Esta saura-t-elle trahir le passé et ceux qu’elle aime pour sauver l’avenir ?


    Auteur : Lisa Mawell

     

    Edition : Casterman

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 19 septembre 2018

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Dans un New York où la magie existe, deux groupes s’affrontent : Les mages, qui ont de la magie en eux naturellement, et l’Ordre, qui se sert d’artéfacts pour avoir accès à la magie.
    L’Ordre veut éradiquer les mages, ils ont même créés une barrière pour les emprisonner sur l’île de Manhattan. Tout mage qui tente qui quitter l’île et de traverser la barrière est aussitôt dépossédé de sa magie. Or un magie ne survie pas à cet arrachement.
    Esta est une jeune mage du XXIème siècle. Orpheline, elle a été recueillie par un vieux mage qui l’a formée à être une voleuse exceptionnelle sans avoir à utiliser sa magie et donc, sans risquer d’être repérée par l’Ordre. A son époque, la magie est devenue une légende dans l’esprit des gens et le peu mages qui restent, ainsi que l’Ordre, continuent leur combat dans l’ombre.
    Les mages ne peuvent faire tout ce qu’ils veulent  avec leur magie. Chacun a une « affinité » qui définit son type de pouvoir.
    L’affinité d’Esta est de pouvoir naviguer sur le fil du temps.
    Elle reçoit la mission de retourner en 1902 pour y voler un livre : L’ars Arcana, qui aurait permis à l’Ordre de créer la barrière et qui est indispensable pour défaire l’Ordre.
    Mais en 1900, les choses sont bien différentes. L’Ordre règne sur la ville et mages sont réunis en clans rivaux qui se font une guerre acharnée (un peu ambiance Gang of New York).
    Je me suis énormément attachée à Esta. Elle est vraiment super cette gamine !

    Dolph n’est pas vraiment un type bien. C’est un chef de clan, plutôt amer (on peut le comprendre, il a ses raisons), qui n’hésite pas à torturer ses hommes s’il doute de leur fidélité et qui ne doit pas plus hésiter à tuer.
    Et en même temps, est ce qu’il pourrait survivre et protéger ceux qui dépendent de lui sans cette dureté ?
    Du coup, on ne peut pas dire qu’il m’ait vraiment déplu, en tout cas, il est intéressant.
    Viola aussi est difficile à cerner. Aussi affutée et tranchantes que les lames qu’elle aime à manier, elle est aussi d’une loyauté sans borne.
    Quant à Harte, je l’ai vraiment beaucoup aimé. Il refuse d’être affilié à un gang (et de perdre ainsi sa liberté) et fraye avec des membres de l’Ordre en dissimulant à tout le fait qu’il est un mage. Il joue un jeu dangereux en se produisant sur scène comme illusionniste et en cachant son affinité derrière une connaissance scientifique de son sujet (tout comme les membres de l’Ordre).
    C’est lui qu’Esta va identifier dès le début comme étant le « dernier magicien », lui que sa mission est de doubler.
    Leur histoire est tourmentée et rien d’une romance fleur bleue.
    Après autant de tension, de rebondissements et d’action, je ne m’attendais pas à ce que les derniers chapitres soient aussi dévastateurs.
    C’est comme si après avoir survécu à des turbulences et un atterrissage forcé, on se prenait un tsunami en pleine poire.
    Je ne m’attendais tellement pas à ça ! Tant de révélations qui s’imbriquent les unes dans les autres.
    L’écriture est vraiment géniale, l’univers est d’une richesse incroyable et autant dire qu’en plus de 600p, l’auteur prend tout le temps qu’il faut pour le mettre correctement en place.
    Et ce, pour mon plus grand plaisir.
    Tout cela me donne extrêmement envie de découvrir la suite, qui, heureusement, ne devrait pas trop tarder !

     

    Un extrait : Mais les meilleurs magiciens sont avant tout de bons menteurs, et ce magicien-là n’était rien moins qu’exceptionnel.

    Il baissa le bras ; le silence et le vide du pont l’enveloppèrent et la dure réalité le heurta de plein fouet. Si sa vie était une suite d’illusions, sa mort serait la plus grande d’entre elles. Car pour une fois, il n’y aurait pas d’imposture. Pour une fois, il n’y aurait que la vérité. Son ultime évasion.

    Cette pensée le fit frissonner — à moins que ce ne fût le vent glacial qui transperçait le fin tissu de sa veste. D’ici quelques semaines, le froid aurait complètement disparu.

    Il faisait le bon choix. Le printemps était une saison agréable mais l’été, entre la puanteur humide des rues, la chaleur oppressante qui régnait dans les appartements et la sueur qui perlait en permanence dans le dos... Cette façon qu’avait la ville de perdre un peu la tête dès que montaient les températures, voilà qui ne lui manquerait pas.

    Mais bien sûr, c’était un autre mensonge. Un de plus, un de moins... Il laisserait le soin à d’autres de faire le tri.

    Il pouvait encore partir, pensa-t-il alors dans un élan de désespoir. Il pouvait traverser le reste du pont, braver la Barrière. Peut-être atteindrait-il l’autre côté. Certains y parvenaient, après tout. Peut-être finirait-il comme sa mère — il ne méritait certainement pas mieux.

    Il restait une petite chance qu’il survive, auquel cas il pourrait repartir de zéro. Il connaissait assez de tours: il avait déjà changé de vie et de nom par le passé, il pouvait recommencer. Ou essayer, tout du moins.

    Non, il savait que cela ne fonctionnerait pas. Fuir n’était qu’une autre façon de mourir. Et l’Ordre, lui, n’était pas limité par la Barrière, il continuerait de le pourchasser. Un certain temps, en tout cas. Détruire le Livre ne suffirait pas. Quand l’Ordre le retrouverait — et ce n’était qu’une question de temps —, il ne le lâcherait plus jamais. L’Ordre se servirait de lui. Il serait exploité jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien du jeune homme qu’il était.

    Il préférait s’en remettre à l’océan.

    Il grimpa sur la rambarde et dut s’agripper à un câble pour garder l’équilibre contre les bourrasques violentes de ce mois de mars. Au loin, côté ville, il perçut le grondement des calèches mêlé de bribes de voix animées. L’heure n’était plus à l’hésitation.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #269

    c'est lundi que lisez vous.png

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    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #110

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Marie-Antoinette de Stefan Szweig

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    Pendant des siècles, sur d’innombrables champs de bataille allemands, italiens et flamands, les Habsbourgs et les Bourbons se sont disputé jusqu’à épuisement l’hégémonie de l’Europe. Enfin, les vieux rivaux reconnaissent que leur jalousie insatiable n’a fait que frayer la voie à d’autres maisons régnantes ; déjà, de l’île anglaise, un peuple hérétique tend la main vers l’empire du monde ; déjà la marche protestante de Brandebourg devient un puissant royaume ; déjà la Russie à demi païenne s’apprête à étendre sa sphère à l’infini : ne vaudrait-il pas mieux faire la paix, finissent par se demander – trop tard, comme toujours – les souverains et leurs diplomates, que de renouveler sans cesse le jeu fatal de la guerre, pour le grand profit de mécréants et de parvenus ? Choiseul, ministre de Louis XV, Kaunitz, conseiller de Marie-Thérèse, concluent une alliance ; et afin qu’elle s’avère durable et ne soit pas un simple temps d’arrêt entre deux guerres, ils proposent d’unir, par les liens du sang, la dynastie des Bourbons à celle des Habsbourgs. La maison de Habsbourg n’a jamais manqué de princesses à marier ; et en ce moment, précisément, elles sont nombreuses et de tous les âges. Les ministres envisagent d’abord d’unir Louis XV, bien qu’il soit grand-père, et en dépit de ses mœurs plus que douteuses, à une princesse habsbourgeoise ; mais le roi très chrétien se réfugie vivement du lit de la Pompadour dans celui de la du Barry. D’autre part, l’empereur Joseph, deux fois veuf, ne manifeste guère le désir de se laisser marier à l’une des trois filles de Louis XV qui ne sont plus toutes jeunes. Il reste donc une troisième combinaison, la plus naturelle, l’union du dauphin adolescent, petit-fils de Louis XV et futur héritier de la couronne de France, à une fille de Marie-Thérèse. En 1766, Marie-Antoinette, âgée alors de onze ans, peut déjà faire l’objet d’un projet sérieux ; le 24 mai de cette année-là, l’ambassadeur d’Autriche mande expressément à l’impératrice : « Le roi s’est expliqué de façon que votre majesté peut regarder le projet comme décidé et assuré. » Mais les diplomates ne seraient pas diplomates s’ils ne mettaient pas leur point d’honneur à rendre difficiles les choses simples, et surtout à retarder savamment toute affaire importante. Des intrigues de cour sont menées des deux côtés, une année passe, une deuxième, une troisième, et Marie-Thérèse, méfiante, non sans raison, craint que pour finir son incommode voisin, Frédéric de Prusse, « le monstre » comme elle l’appelle dans sa franche indignation, n’entrave aussi ce plan, si décisif pour la puissance de l’Autriche, par un de ses artifices machiavéliques ; elle met donc en jeu toute son amabilité, sa passion et sa ruse pour que la cour de France ne puisse pas retirer la promesse à demi donnée. Avec l’obstination inlassable d’une entremetteuse professionnelle, la patience tenace et inflexible dont elle a seule le secret, elle ne cesse pas de faire valoir à Paris les qualités de la princesse ; elle inonde les ambassadeurs de civilités et de présents pour qu’ils rapportent enfin de Versailles une demande en mariage définitive ; plus impératrice que mère, songeant davantage à accroître la puissance de sa maison qu’au bonheur de son enfant, son ambassadeur a beau l’informer que « la nature semble avoir refusé tous dons à Monsieur le Dauphin, que par sa contenance et ses propos ce prince n’annonce qu’un sens très borné, beaucoup de disgrâce et nulle sensibilité », rien ne peut la retenir. D’ailleurs une archiduchesse a-t-elle besoin d’être heureuse, ne suffit-il pas qu’elle devienne reine ? Mais plus Marie-Thérèse met d’ardeur à obtenir un engagement formel, plus Louis XV, en bon psychologue, se réserve ; pendant trois ans il se fait envoyer des portraits et des rapports sur la petite archiduchesse et se déclare en principe favorable au projet de mariage ; mais il ne fait pas la demande tant attendue et ne s’engage pas.


    Alors, tenté?

  • [Film] Beetlejuice

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    Titre original : Beetlejuice

     

    Réalisé par : Tim Burton

     

    Date de sortie : 14 décembre 1988

     

    Genre : Fantastique

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h32

     

    Casting : Michael Keaton, Winona Ryder, Alec Baldwin, Geena Davis, Catherine O’Hara, Jeffrey Jones…

     

    Résumé : Pour avoir voulu sauver un chien, Adam et Barbara Maitland passent tout de go dans l'autre monde. Peu après, occupants invisibles de leur antique demeure ils la voient envahie par une riche et bruyante famille new-yorkaise. Rien à redire jusqu'au jour où cette honorable famille entreprend de donner un cachet plus urbain à la vieille demeure. Adam et Barbara, scandalisés, décident de déloger les intrus. Mais leurs classiques fantômes et autres sortilèges ne font aucun effet. C'est alors qu'ils font appel à un "bio-exorciste" freelance connu sous le sobriquet de Beetlejuice.

     

    Mon avis : Clairement, il est rare que je sois déçue par un Tim Burton et celui-ci ne va pas faire exception à la règle (même si j’ai trouvé qu’il avait plus vieillit que Gremlins).
    Michael Keaton est génial dans le rôle de l’affreux Beetlejuice.

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    D’ailleurs, à propos de ce nom, je ne comprends pas pourquoi on dit Beetlejuice (y compris en VO) et qu’on voit partout le nom écrit Betelgeuse.
    Winona Ryder campe un ado gothique, un peu mal dans sa peau, qui a un regard très critique sur ses parents.

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    Bien qu’elle et sa belle-mère paraissent à couteaux-tirés, en cas de danger, la jeune fille l’appelle « maman » et la belle-mère ne songe qu’à protéger sa petite fille.
    Le père, lui, veut surtout sa tranquillité.
    De l’autre côté de la barrière, il y a Adam et Barbara, deux jeunes mariés qui, après être mort dans un accident, sont devenus des fantômes.

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    Condamnés par la loi fantôme à hanter leur maison pendant 125 ans, ils n’ont aucune intention de partager leur après-vie avec des gens qui ont un aussi mauvais goût en matière de décoration et décident de les exorciser.
    Mais n’est pas exorciste qui veut et Adam et Barbara n’arrivent à rien (difficile quand on n’arrive pas à se rendre visible).
    Du coup, malgré les mises en garde de leur superviseur, ils décident de faire appel à un exorciste (un bio-exorciste en réalité).
    Le soucis c’est que la solution est pire que le mal car Beetlejuice est un sale type, pervers, méchant, qui ne recule devant aucune saloperie pour atteindre ses objectifs.
    Du coup, il faut exorciser l’exorciste.
    Et ça, ce n’est pas de la tarte !


  • [Livre] Apostasie

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    Lecture terminée le : 29 septembre 2019

     

    Résumé : Anthelme croit en la magie des livres qu'il dévore. Étudiant désabusé et sans attaches, il décide de vivre en ermite et de s'offrir un destin à la mesure de ses rêves. Sur son chemin, il découvre une étrange forêt d'arbres écarlates, qu'il ne quitte plus que pour se ravitailler en romans dans la bibliothèque la plus proche.
    Un jour, au hasard des étagères, il tombe sur un ouvrage qui semble décrire les particularités du lieu où il s'est installé. Il comprend alors que le moment est venu pour lui de percer les secrets de son refuge.
    Mais lorsque le maître de la Sylve Rouge, beau comme la mort et avide de sang, l'invite dans son donjon pour lui conter l'ensorcelante légende de la princesse Apostasie, comment différencier le rêve du cauchemar ?


    Auteur : Vincent Tassy

     

    Edition : Editions du chat noir

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 04 avril 2016

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : J’ai tellement entendu parler de ce livre que je ne pouvais que l’intégrer à la PAL du Pumpkin Autumn Challenge 2019.
    L’écriture de l’auteur n’est pas vraiment mon style et j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire (vous allez rire, j’ai imaginé que le texte était lu par Guillaume Lebon, la voix française de Sherlock Holmes dans Elementary, et c’est passé comme une lettre à la poste).
    J’ai vraiment plongé dans l’histoire quand commence le récit de celle de Lavinia et Ambrosius, dans lequel se trouve justement le personnage éponyme.
    Apostasie est plus un symbole, une quête, qu’un personnage. Elle n’est que très peu présente, mais est au centre de toutes les réflexions.
    Si Anthelme m’a fatiguée avec ses questions pseudo-existentielle et que j’ai eu envie de le renvoyer dans la vraie vie à coup de pied aux fesses, si Irvine et Apholion m’ont profondément déplu tant je les ai trouvé antipathique, faux et mesquins, j’ai vraiment aimé les autres personnages, surtout Lavinia et Sarah.

    L’écriture est poétique, avec un vocabulaire recherché, parfois désuet (franchement, il faudrait que je reprenne ce livre et que je me fasse un répertoire !).
    Il y a beaucoup de descriptions, d’énumérations. C’est parfois un peu lourd, mais la plupart du temps c’est surtout très beau.
    Par contre, si le texte est poétique, l’histoire n’en demeure pas moins horrifique avec des scènes qui restent un moment en mémoire.
    Difficile d’en dire plus sans trop en dire car le livre ne fait finalement que 333 pages.
    Dites-vous que vous allez croiser de l’amour, de la haine, de l’obsession, de la folie, de la jalousie, de la lassitude, de la folie et de la rage.
    Vincent Tassy renoue avec une image très traditionnelle du vampire, très éloigné des Edward Cullen, Spike et autre Stefan Salvatore.
    Si vous en avez ras la casquette des vampires végétariens défenseurs de la veuve et de l’orphelin, et que vous n’êtes pas rebutés par les textes poétiques et oniriques : Foncez !
    (Sinon, si la poésie ce n’est pas votre truc, tournez-vous vers Morgane Caussarieu, ses vampires sont flippants aussi).

     

    Un extrait : Mon ombre.

    Ma pauvre ombre.

    Depuis le coucher du soleil, elle saigne. Et ça ne s’arrêtera plus. Mais d’où vient-il, tout ce sang ? De nulle part, sans doute. Des eaux noires d’une malédiction.

    Je ne pourrai plus sortir de chez moi, maintenant. Je m’en moque. Je vais peut-être me laisser mourir de faim. Me noyer. Est-ce que mon ombre saignera encore quand je serai mort ? Est-ce qu’elle pourra engloutir le monde ? Oui. Je crois bien. Je l’ai lu.

    On trouvera mon corps, la source de ce mal inconnu. On l’enterrera quelque part. On priera pour que des funérailles mettent fin à l’inondation. Mais le sang se répandra encore et encore ; partout dans la terre, depuis la racine poreuse de mon cercueil. Même dans l’obscurité de la tombe j’aurai toujours une ombre. Alors on étudiera les arcanes de ma dépouille pour neutraliser son fléau, on voudra me réduire en cendres, mais leurs ombres invisibles, même celles de mes chairs désintégrées, saigneront en averses éternelles. Dans des siècles, ou plus tôt, ou plus tard, mes ombres auront tout noyé.

    Je n’ignore plus les raisons de cette blessure indolore qui ne cicatrisera jamais. Ce sang, ce sang qui ne tarit pas, mon ombre ne l’aurait jamais versé si je n’avais pas été la proie des fleurs de la Sylve Rouge.

    À l’heure noire où mon ombre ruisselle je voudrais dire l’histoire des fleurs maudites, des amours maudites, des splendeurs maudites qui m’ont mené ici. Reclus dans mon taudis, à la lueur grise et fatiguée d’une ampoule nue, je voudrais une dernière fantaisie, raconter l’histoire d’Apostasie.

    Mon encre n’est pas enchantée. Mes mots n’auront pas d’énergie ; il n’y aura pas de miracle. Lorsqu’à la surface du monde il n’y aura plus que du sang, mes feuillets se ramolliront, et les souvenirs qu’ils renferment disparaîtront bêtement. C’est tout.

    Mais je dois faire vite. Bientôt, on frappera à ma porte ; ce sera quelqu’un qui passe près d’ici, et qui s’inquiète du liquide qui se faufile dans l’interstice.

     

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