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[Livre] Apostasie

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Lecture terminée le : 29 septembre 2019

 

Résumé : Anthelme croit en la magie des livres qu'il dévore. Étudiant désabusé et sans attaches, il décide de vivre en ermite et de s'offrir un destin à la mesure de ses rêves. Sur son chemin, il découvre une étrange forêt d'arbres écarlates, qu'il ne quitte plus que pour se ravitailler en romans dans la bibliothèque la plus proche.
Un jour, au hasard des étagères, il tombe sur un ouvrage qui semble décrire les particularités du lieu où il s'est installé. Il comprend alors que le moment est venu pour lui de percer les secrets de son refuge.
Mais lorsque le maître de la Sylve Rouge, beau comme la mort et avide de sang, l'invite dans son donjon pour lui conter l'ensorcelante légende de la princesse Apostasie, comment différencier le rêve du cauchemar ?


Auteur : Vincent Tassy

 

Edition : Editions du chat noir

 

Genre : Fantasy

 

Date de parution : 04 avril 2016

 

Prix moyen : 20€

 

Mon avis : J’ai tellement entendu parler de ce livre que je ne pouvais que l’intégrer à la PAL du Pumpkin Autumn Challenge 2019.
L’écriture de l’auteur n’est pas vraiment mon style et j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire (vous allez rire, j’ai imaginé que le texte était lu par Guillaume Lebon, la voix française de Sherlock Holmes dans Elementary, et c’est passé comme une lettre à la poste).
J’ai vraiment plongé dans l’histoire quand commence le récit de celle de Lavinia et Ambrosius, dans lequel se trouve justement le personnage éponyme.
Apostasie est plus un symbole, une quête, qu’un personnage. Elle n’est que très peu présente, mais est au centre de toutes les réflexions.
Si Anthelme m’a fatiguée avec ses questions pseudo-existentielle et que j’ai eu envie de le renvoyer dans la vraie vie à coup de pied aux fesses, si Irvine et Apholion m’ont profondément déplu tant je les ai trouvé antipathique, faux et mesquins, j’ai vraiment aimé les autres personnages, surtout Lavinia et Sarah.

L’écriture est poétique, avec un vocabulaire recherché, parfois désuet (franchement, il faudrait que je reprenne ce livre et que je me fasse un répertoire !).
Il y a beaucoup de descriptions, d’énumérations. C’est parfois un peu lourd, mais la plupart du temps c’est surtout très beau.
Par contre, si le texte est poétique, l’histoire n’en demeure pas moins horrifique avec des scènes qui restent un moment en mémoire.
Difficile d’en dire plus sans trop en dire car le livre ne fait finalement que 333 pages.
Dites-vous que vous allez croiser de l’amour, de la haine, de l’obsession, de la folie, de la jalousie, de la lassitude, de la folie et de la rage.
Vincent Tassy renoue avec une image très traditionnelle du vampire, très éloigné des Edward Cullen, Spike et autre Stefan Salvatore.
Si vous en avez ras la casquette des vampires végétariens défenseurs de la veuve et de l’orphelin, et que vous n’êtes pas rebutés par les textes poétiques et oniriques : Foncez !
(Sinon, si la poésie ce n’est pas votre truc, tournez-vous vers Morgane Caussarieu, ses vampires sont flippants aussi).

 

Un extrait : Mon ombre.

Ma pauvre ombre.

Depuis le coucher du soleil, elle saigne. Et ça ne s’arrêtera plus. Mais d’où vient-il, tout ce sang ? De nulle part, sans doute. Des eaux noires d’une malédiction.

Je ne pourrai plus sortir de chez moi, maintenant. Je m’en moque. Je vais peut-être me laisser mourir de faim. Me noyer. Est-ce que mon ombre saignera encore quand je serai mort ? Est-ce qu’elle pourra engloutir le monde ? Oui. Je crois bien. Je l’ai lu.

On trouvera mon corps, la source de ce mal inconnu. On l’enterrera quelque part. On priera pour que des funérailles mettent fin à l’inondation. Mais le sang se répandra encore et encore ; partout dans la terre, depuis la racine poreuse de mon cercueil. Même dans l’obscurité de la tombe j’aurai toujours une ombre. Alors on étudiera les arcanes de ma dépouille pour neutraliser son fléau, on voudra me réduire en cendres, mais leurs ombres invisibles, même celles de mes chairs désintégrées, saigneront en averses éternelles. Dans des siècles, ou plus tôt, ou plus tard, mes ombres auront tout noyé.

Je n’ignore plus les raisons de cette blessure indolore qui ne cicatrisera jamais. Ce sang, ce sang qui ne tarit pas, mon ombre ne l’aurait jamais versé si je n’avais pas été la proie des fleurs de la Sylve Rouge.

À l’heure noire où mon ombre ruisselle je voudrais dire l’histoire des fleurs maudites, des amours maudites, des splendeurs maudites qui m’ont mené ici. Reclus dans mon taudis, à la lueur grise et fatiguée d’une ampoule nue, je voudrais une dernière fantaisie, raconter l’histoire d’Apostasie.

Mon encre n’est pas enchantée. Mes mots n’auront pas d’énergie ; il n’y aura pas de miracle. Lorsqu’à la surface du monde il n’y aura plus que du sang, mes feuillets se ramolliront, et les souvenirs qu’ils renferment disparaîtront bêtement. C’est tout.

Mais je dois faire vite. Bientôt, on frappera à ma porte ; ce sera quelqu’un qui passe près d’ici, et qui s’inquiète du liquide qui se faufile dans l’interstice.

 

Petite déception 2 étoiles.jpg

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