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  • Les 100 incontournables de la lecture - Partie 1

    Il y a quelques semaines, j'ai innocemment posé la question à quelques copines au boulot: "Pour toi, quel est le livre incontournable? Celui que tu conseillerais à tout le monde?"
    Aussitôt, la question a fait boule de neige et les titres sont tombés! Beaucoup sont revenus à de nombreuses reprises. J'en connais la plupart, j'en ai lu certains (ils sont en bleu d'ailleurs).

    Quand j'ai fait la liste, je ne savais pas comment les classer, car pour moi il n'y a pas un livre qui soit supérieur à un autre. A un moment, j'ai cherché les nationalités des auteurs, et là, je me suis rendu compte qu'on était en présence d'un vrai tour du monde de la lecture!
    Ce sera donc mon classement: un road trip de la lecture qui part de la France pour finir en Norvège après avoir fait le tour du globe.

     

    Départ de France

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    1. Le Horla, Guy de Maupassant (France)
    2. La peste, Albert Camus (France)
    3. Le comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas (France)
    4. Le Diable au corps, Raymond Radiguet (France)
    5. La Religieuse, Denis Diderot (France)
    6. La princesse de Montpensier, Madame de LaFayette (France)
    7. Jeux interdits, François Boyer (France)
    8. La dame de Monsoreau, Alexandre Dumas (France)
    9. Le Pont de la rivière Kwaï, Pierre Boulle (France)
    10. L’écume des jours, de Boris Vian (France)
    11. Tous les matins du monde, Pascal Quignard (France)
    12. Le Pull-over rouge, Gilles Perrault (France)
    13. La Dame aux camélias, Alexandre Dumas fils (France)
    14. La Reine Margot, Alexandre Dumas (France)
    15. Le mariage de Figaro, Beaumarchais (France)
    16. L’étranger, Albert Camus (France)
    17. Vipère au poing, Hervé Bazin (France)
    18. Antigone, Jean Anouilh (France)
    19. Le Roi des Aulnes, Michel Tournier (France)
    20. Eugénie Grandet, Honoré de Balzac (France)
    21. Huis clos, Jean-Paul Sartre (France)
    22. Le Grand Meaulnes, Alain-Fournier (France)
    23. Le hussard sur le toit, Jean Giono (France)
    24. Au Bonheur des Dames, Emile Zola (France)
    25. Germinal, Emile Zola (France)
    26. Pantagruel, Rabelais (France)
    27. Le malade imaginaire, Molière (France)
    28. Andromaque, Racine (France)
    29. Le Cid, Corneille (France)
    30. Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire (France)
    31. Les Liaisons dangereuses, Choderlos de Laclos (France)
    32. Madame Bovary, Gustave Flaubert (France)
    33. Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand (France)
    34. Le Rouge et le Noir, Stendhal (France)
    35. Les Rougon-Macquart, Emile Zola (France)
    36. La Nuit des temps, Barjavel (France)
    37. Le Tour du Monde en 80 jours, Jules Verne (France)
    38. Les misérables, Victor Hugo (France)
    39. Les Illusions perdues, Honoré de Balzac (France)


    Une toute petite escale en Algérie

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    1. La répudiation, Rachid Boudjedra (Algérie)


    Un saut de puce en Espagne

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    1. Don Quichotte, Cervantès (Espagne)


    Une petite semaine en Angleterre

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    1. Mrs Dalloway, Virginia Woolf (Angleterre)
    2. L'Amant de Lady Chatterley, D. H. Lawrence (Angleterre)
    3. L'Île du docteur Moreau, Herbert George Wells (Angleterre)
    4. Les Mines du roi Salomon, Henry Rider Haggard (Angleterre)
    5. Nord et Sud, Elizabeth Gaskell (Angleterre)
    6. Les Grandes Espérances, Charles Dickens (Angleterre)
    7. Sa Majesté des mouches, William Golding (Angleterre)
    8. Romeo et Juliette, William Shakespeare (Angleterre)
    9. Le Meilleur des Mondes, Aldous Huxley (Angleterre)
    10. Les Hauts de Hurle-Vent, Emily Brontë (Angleterre)
    11. Hamlet, William Shakespeare (Angleterre)
    12. Le Seigneur des Anneaux, J.R.R. Tolkien (Angleterre)
    13. Orgueil et préjugé, Jane Austen (Angleterre)
    14. Jane Eyre, Charlotte Brontë (Angleterre)
    15. 1984, George Orwell (Angleterre)
    16. Frankenstein ou le Prométhée moderne, Mary Shelley (Angleterre)


    Un arrêt par l'Ecosse

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    1. L'Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, Robert Louis Stevenson (écosse)


    Quelques heures en Irlande

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    1. Le portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde (Irlande)


    On s'envole pour le Canada

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    1. Le patient anglais, Michael Ondaatje (Canada)
    2. La Servante écarlate, Margaret Atwood (Canada)


    On se promène aux USA

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    1. Ce que savait Maisie, Henry James (USA)
    2. Le Vieil Homme et la Mer, Ernest Hemingway (USA)
    3. Le Passeur, Lois Lowry (USA)
    4. Inconnue à cette adresse, Kathrine Kressman Taylor (USA)
    5. La couleur des sentiments, Kathryn Stockett (USA)
    6. La ligne verte, Stephen King (USA)
    7. Autant en emporte le vent, Margaret Mitchell (USA)
    8. La case de l'oncle Tom, Harriet Beecher-Stowe (USA)
    9. La lettre écarlate, Nathaniel Hawthorne (USA)
    10. Des souris et des hommes, John Steinbeck (USA)
    11. Le Choix de Sophie, William Styron (USA)
    12. L'Attrape-cœurs, JD Salinger (USA)
    13. Croc-Blanc, Jack London (USA)
    14. Les Raisins de la colère, John Steinbeck (USA)
    15. Moby Dick, Melville (USA)
    16. Gatsby le Magnifique, Francis Scott Fitzgerald (USA)
    17. Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Harper Lee (USA)


    On fonce vers l'Amérique du Sud et on commence par la Colombie

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    1. 100 ans de solitude, Gabriel Garcia Marquez (Colombie)


    On va s'éclater au Brésil

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    1. l’alchimiste, Paulo Coelho (Brésil)


    Dernière étape sur le continent américain: le Chili

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    1. La Maison aux esprits, Isabel Allende (Chili)

     

    Voilà la fin de la première partie de ce voyage autour du monde. Dans la prochaine partie, on va quitter le continent américain pour rejoindre l’Australie et revenir vers l’Europe par l'est (avec, bien sûr, de nombreuses étapes et autant d'idées de lecture!)


     

  • C'est lundi que lisez vous? #74

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Mon prochain challenge ne commence que Jeudi, je le commencerais avec:

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    D'ici jeudi, je ne prévois donc qu'une seule lecture (étant donné, que j'ai à peine lu quelques pages de mon livre en cours, ça fait donc 2 lectures sur trois jours):

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Livre] Il m'a volé ma vie

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    Résumé : " Une heure, déjà, que le compte à rebours a débuté. Je me dépêche de faire mon repassage. Après, j'aurai trop mal. –; Trente minutes ! J'ai encore mal au crâne des coups d'hier. –; Dix minutes ! Je prends mon fils dans les bras pour aller le coucher. Je ne veux pas que mon bébé sente ma peur. Yassine a mis de la musique pour couvrir le bruit. –; Viens là ! Trois pas. –; Mets les bras le long du corps ! J'ai l'impression que mon cœur va exploser. Une claque, deux, puis les coups de poing. Quand je tombe, il passe aux coups de pied. –; Je t'en supplie, arrête ! J'essaie de me protéger comme je peux, roulée en boule. " Ces scènes de violence, répétées et programmées, Morgane Seliman les a subies pendant quatre ans. Aujourd'hui, avec courage, elle témoigne de ce cauchemar quotidien, mais aussi de la difficulté de partir, de s'éloigner, d'oublier et de se reconstruire. Un témoignage rare sur les violences conjugales et les mécanismes de l'emprise psychologique. En France, chaque année, plus de 200 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles.

     

    Auteur : Morgane Seliman

     

    Edition : XO

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 1 Octobre 2015

     

    Prix moyen : 12€

     

    Mon avis : Ce livre m’a énervée. Il m’a énervé parce que je pense à ce que dit Morgane Seliman au début : « Pourquoi je supporte tout ça ? Je sais que c'est compliqué à expliquer, que bien souvent les gens me regardent d'un drôle d'air quand je raconte mon histoire. Du moins ceux qui ne connaissent pas les arcanes du harcèlement psychologique, de l'emprise, des mécanismes de la violence. »
    Mais quand on lit le livre, on comprend pourquoi les femmes restent. Comment partir quand les administrations et la police elle-même dévoilent sa nouvelle adresse à l’homme violent ? Quand, lorsqu’on appelle la police pour leur demander de l’aide, on répond qu’il faut appeler pendant les violences ? Quand, une fois qu’on a réussi à s’enfuir, la police ne bouge pas pour faire cesser le harcèlement ? Quand la police et la gendarmerie montre leur réticence à prendre les plaintes ? Quand la justice traite la victime comme une coupable ? Quand ce genre d’homme est relaxé et libre de se lancer à la poursuite de sa proie dans la grande majorité des cas ?
    Parce que la violence ne s’arrête pas parce que la femme a quitté son conjoint ! Morgane Seliman a été espionnée, suivie, harcelée au téléphone, par SMS, menacée de mort… Et personne n’a rien fait. Aujourd’hui encore, elle vit sur le fil du rasoir, parce que non seulement la cour d’appel a allégée la sentence déjà ridicule qui avait été posée en 1ère instance, mais en plus son bourreau se paye le luxe d’aller en cassation. Et pourquoi se priverait-il ? La justice le soutient presque, on lui laisse un accès total aux informations concernant son ex-femme, aucune mesure n’est prise pour la protégée, ni elle, ni son fils. La police néglige de rechercher des preuves et de les verser au dossier, et pas n’importe quelles preuves, des preuves essentielles !
    Je suis totalement écœurée par l’attitude des différentes administrations, peut être encore plus que par Yassine lui-même. Parce que si ce genre d’homme continue à se comporter ainsi, c’est qu’ils savent qu’ils peuvent le faire en toute impunité.
    Alors peut-être que Morgane a commis une erreur en se laissant prendre dans les filets de Yassine, mais si elle l’avait repoussé, je pense qu’il n’aurait pas accepté « non » comme une réponse et qu’au lieu d’un livre sur la violence conjugale, elle aurait écrit un livre sur le viol et la séquestration. Yassine se croit au-dessus des lois, son attitude, même en dehors de celle qu’il a avec Morgane le montre bien. Ce genre de personne devrait être mis hors d’état de nuire. La sentence pour de la violence conjugale devrait être de plusieurs années et non de quelques mois.
    Dans très peu de temps, Yassine sera de nouveau dans la nature, libre de tout contrôle judiciaire, libre de faire de la vie d’une autre un enfer.
    Morgane a vécu un vrai calvaire, d’autant plus que Yassine n’est pas seulement violent, il est sadique.
    Alors oui, elle a été un temps découragée, mais je trouve qu’elle a montré une force incroyable, surtout qu’elle n’a pas eu beaucoup de personnes pour se battre à ses côtés. Son fils peut être fier de sa maman.

     

    Un extrait : Yassine, je le connaissais de réputation et j’avais croisé sa route deux ou trois fois, sans lui parler. C’était un ami du frère de mon petit ami de l’époque, Franck. « Yassine le terrible », c’était un de ses surnoms. Yassine capable de tout. Tout le monde en avait un peu peur, parce qu’on savait dans le coin qu’il ne se laissait pas faire, qu’il réglait ses comptes, et pas toujours avec les formes.

    Le jour où il m’a parlé pour la première fois, j’étais à un match de foot avec mon ami.
    Nous étions installés au bord du terrain, avec plusieurs copains, tranquilles. Yassine est arrivé avec sa démarche caractéristique. Un pas un peu chaloupé, la tête bien droite. Son air de conquérant. De type qui sait qu’il en impose et qui le montre. Il a un petit sourire en coin, content de lui…
    Il s’approche avec ses yeux verts qui pétillent, et lance sans même saluer l’assistance :

    - Franck, j’ai un mot à te dire. Je voulais juste que tu saches qu’un jour, Morgane, elle sera ma femme. Et on aura plein d’enfants. Sur ce, bonne soirée les gars.

    Il se tourne vers moi, plante ses yeux dans les miens et continue :
    - Morgane, à plus tard…
    Là, il fait une sorte de petite révérence, en nous regardant toujours fixement, puis il repart, marchant comme un prince, sans se retourner.
    Mon copain lance :
    - Vas-y, Yassine, va-t-en ! Allez, va-t-en !
    C’est passé bien au-dessus de la tête de Yassine…

    C’était ses premiers mots pour moi et je me suis dit qu’il était franchement culotté de venir, comme ça, dire un truc pareil à mon copain. J’étais estomaquée de son culot, mais aussi flattée, sans le formuler vraiment, de son intérêt pour moi. Avec Franck, nos relations se distendaient, il ne me prêtait plus vraiment attention. Le regard vert de Yassine sur moi, ç’a réveillé quelque chose.


    Je l’ai revu ensuite par hasard, on se croisait parfois le dimanche. Chaque fois, il me souriait, charmeur, et il me disait :

    - C’est avec moi que tu devrais être. Je suis comme toi, moi. Je suis égyptien… je suis comme toi.

    Dès le début, c’est quelque chose qui revenait en boucle dans son discours avec moi. Toujours avec ces étoiles dans les yeux qui me troublaient. Jamais un homme ne m’avait regardée comme ça, en me faisant sentir à ce point qu’il me trouvait belle. Quand je croisais son regard, je me sentais électrisée.

     

  • Le tiercé du samedi #72

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres dans lesquels vous bafferiez volontiers l’héroïne tellement elle vous énerve

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Bridget, de Bridget Jones

     

     

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    Elle m'énerve...mais elle m'énerve!

     

     

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    Eleanor, dans Eleanor s'en mêle

     

     

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    Elle se mêle de tout, même et surtout quand on lui dit de ne pas le faire. Elle est complètement sans gène. J'ai fulminé tout au long du livre et de sa suite.

     

     

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    Becky de l'accro du shopping

     

     

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    Il n'y a rien à faire, même si j'aime l'histoire, Becky m'insupporte. Et ça m'énerve encore plus qu'il n'y ait jamais ou presque de conséquences à ses conneries!



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres dont l’un des personnages ne dormirait pas dans la baignoire si d’aventure il sonnait chez vous, harassé, fatigué, et poursuivi par d’infâmes créatures

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] M Train

     

    Je remercie ELLE pour cette lecture dans le cadre du grand prix des lectrices 

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    Résumé : Patti Smith a qualifié ce livre de «carte de mon existence». En dix-huit «stations», elle nous entraîne dans un voyage qui traverse le paysage de ses aspirations et de son inspiration, par le prisme des cafés et autres lieux qu'elle a visités de par le globe.

    M Train débute au 'Ino, le petit bar de Greenwich Village où elle va chaque matin boire son café noir, méditer sur le monde tel qu'il est ou tel qu'il fut, et écrire dans son carnet.

    En passant par la Casa Azul de Frida Kahlo dans la banlieue de Mexico, par les tombes de Genet, Rimbaud, Mishima, ou encore par un bungalow délabré en bord de mer, à New York, qu'elle a acheté juste avant le passage dévastateur de l'ouragan Sandy, Patti Smith nous propose un itinéraire flottant au cœur de ses références (on croise Murakami, Blake, Bolaño, Sebald, Burroughs... ) et des événements de sa vie.

    Écrit dans une prose fluide et subtile qui oscille entre rêve et réalité, passé et présent, évocations de son engagement artistique et de la perte tragique de son mari – le guitariste Fred «Sonic» Smith –, M Train est une réflexion sur le deuil et l'espoir, le passage du temps et le souvenir, la création, les séries policières, la littérature, le café...  

     

    Auteur : Patti Smith

     

    Edition : Gallimard  

     

    Genre : Autobiographie

     

    Date de parution : 1 Avril 2016

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Dans ce livre, on ne suit pas Patti Smith la chanteuse de rock, mais Patti Smith la femme, la photographe, l’accro au café, celle qui est capable de prendre une chambre d’hôtel entre deux avions juste pour regarder des séries policières à la télé.
    De son propre aveu, dans ce livre, elle écrit sur rien, parce qu’on lui a dit qu’il était difficile d’écrire sur rien. Alors elle se raconte. Elle ne dit rien d’extraordinaire, mais elle parle. Du fauteuil de son père, des photographies qu’elle prend, de son amour du café, de sa participation au très fermé Continental Drift Club consacré à Alfred Wegener, père de la théorie de la dérive des continents, de tout ce qui fait sa vie.
    C’est un livre qu’on lit facilement, mais qu’on repose tout aussi facilement. Il n’y a pas de coup de cœur, de ceux qui font qu’on ne peut lâcher un livre.
    En fait, à la lecture de la vie de Patti Smith, on se demande ce qu’elle a eu de si extraordinaire pour qu’elle ressente le besoin d’en faire un livre en supposant que celui-ci aurait un intérêt pour un éventuel lecteur. Si ce livre n’avait pas été sur la liste des livres en lice pour le prix des lectrices de ELLE, je ne l’aurais certainement pas lu.
    Mon plus gros problème avec ce livre est l’absence de lien temporel entre les scènes. Plusieurs fois, je suis passée d’un paragraphe à l’autre en pensant que les souvenirs se passaient plus ou moins en même temps, pour me rendre compte au bout de quelques lignes qu’en réalité plus de 20 ans les séparaient.
    Cette manière de jeter les souvenirs sur le papier sans vraiment les organiser m’a dérangé dans la lecture.
    A un moment dans le livre, Patti Smith dit qu’elle a un problème avec les livres, qu’une fois qu’elle les a refermé, quelque soit l’intérêt qu’elle lui a trouvé, elle ne se souvient plus du contenu du livre une fois qu’elle l’a refermé.
    Et bien, on dirait qu’elle a voulu que son livre produise le même effet sur les lecteurs : qu’on l’oubli sitôt lu.
    Si c’était son but, elle a parfaitement réussi. Mais pour ma part, j’aime qu’un livre me laisse un souvenir.
    Ce livre n’est pas pour moi une totale déception, car l’écriture est belle, mais je le termine assez mal à l’aise, sans aucune satisfaction.

    Un extrait : CE N’EST PAS SI FACILE d’écrire sur rien.

    C’est ce que disait le cow-boy au moment où j’entrais dans le rêve. Vaguement bel homme, intensément laconique, il se balançait dans un fauteuil pliant, le dos calé contre le dossier, son Stetson effleurant l’angle extérieur brun foncé d’un café isolé. Je dis isolé car il semblait n’y avoir rien d’autre alentour qu’une pompe à essence antédiluvienne et un abreuvoir rouillé, où des taons volaient en rond au-dessus des derniers filets d’une eau croupie. Il n’y avait d’ailleurs personne dans les parages, mais le cow-boy ne semblait pas s’en soucier ; il se contentait de ramener le bord de son chapeau sur ses yeux, un Silverbelly Open Road, le même modèle que celui que portait Lyndon Johnson, et se remettait à parler :

    — Et pourtant nous poursuivons, nous encourageons toutes sortes d’espoirs fous. Pour la rédemption de ce qui se perd, un éclat de révélation personnelle. C’est une addiction, comme les jeux d’argent ou le golf.

    — Il est bien plus facile de ne parler de rien, disais-je.

    Il n’ignorait pas ostensiblement ma présence, mais il ne me répondait pas.

    — En tout cas, voici mon obole, ma modeste contribution à la discussion.

    — Tu es sur le point de plier les gaules, de jeter les clubs dans une rivière, juste à ce moment tu trouves ton rythme de croisière, la balle roule directement dans le trou, et les pièces remplissent ta casquette posée à l’envers.

    Le soleil se reflétait sur la boucle de son ceinturon, projetant un éclair qui chatoyait à travers la plaine désertique. Un coup de sifflet aigu retentissait et, en faisant un pas sur la droite, j’apercevais l’ombre du cow-boy déversant un autre chapelet de sophismes, en changeant complètement d’angle.

    — Je suis déjà venu ici, non ?

    Il restait assis à contempler la plaine.

    L’enfoiré, je songeais. Il m’ignore.

    — Hé, disais-je, je ne suis pas une morte-vivante, ni une ombre de passage. Je suis de chair et de sang, là.

    Il sortait un carnet de sa poche et se mettait à écrire.

    — Non mais, tu pourrais au moins me regarder, ajoutais-je. Après tout, c’est mon rêve.

    Je m’approchais. Assez près pour voir ce qu’il écrivait. Il avait devant lui son carnet ouvert à une page blanche et soudain quatre mots se matérialisaient.

    Nan, c’est le mien.

    — Le diable m’emporte, murmurais-je.

    Je protégeais mes yeux du soleil en mettant ma main en visière et restais debout à regarder dans la même direction que lui – poussière nuages pick-up boules de broussailles ciel blanc – pléthore de néant.

    — L’écrivain est un chef d’orchestre, disait-il d’une voix traînante.

    Je m’éloignais, lui laissant le loisir d’expliciter la piste sinueuse des circonvolutions de l’esprit. Des mots qui s’attardaient puis se dissipaient tandis que je montais dans un train à moi, qui me déposait tout habillée dans le capharnaüm de mon lit.

    En ouvrant les yeux, je me suis levée, suis allée d’un pas chancelant dans la salle de bains où je me suis vivement aspergé le visage d’eau froide. J’ai enfilé mes bottes, nourri les chats, j’ai attrapé mon bonnet et mon vieux manteau noir, et j’ai pris le chemin si souvent emprunté, traversant la large avenue jusqu’au petit café de Bedford Street, dans Greenwich Village.

     

  • [Film] Ange et Gabrielle

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    Titre original : Ange et Gabrielle

     

    Réalisé par : Anne Giafferi

     

    Date de sortie : 11 novembre 2015

     

    Genre : Comédie

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h34

     

    Casting : Patrick Bruel, Isabelle Carré, Alice de Lencquesaing, Thomas Soliveres…

     

    Résumé : Gabrielle élève seule sa fille Claire. À 17 ans celle-ci est enceinte de Simon qui refuse de se voir imposer ce bébé. Gabrielle prend les choses en main et décide de demander de l’aide au père de Simon. Elle débarque donc dans le bureau d’Ange, mais celui-ci, célibataire endurci et grand séducteur, n’a jamais assumé sa paternité et n’a aucune intention de le faire. C’est une première rencontre explosive mais Gabrielle ne manque ni de charme, ni de détermination.

     

    Mon avis : Gabrielle est une véritable tornade quand elle débarque à l’agence d’architecte d’Ange. Il ne sait visiblement pas ce qui vient de lui tomber sur le coin du museau.

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    Mais même si elle a débarqué dans son bureau en hurlant et en l’accusant de tous les maux, ange, séducteur hypocondriaque, semble la trouver à son goût.

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    La fille de Gabrielle, Claire, est complètement irresponsable.

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    Après avoir fait croire à un accident, elle admet qu’elle a fait un enfant dans le dos de son petit ami parce qu’elle voulait « un truc vraiment à elle »,

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    ce qui met hors d’elle Gabrielle qui est bien placée pour savoir ce que c’est que d’élever un enfant seule. De plus, une fois le bébé né, c’est à peine si elle s’en occupe, s’en déchargeant complètement sur sa mère, comme si elle n’avait pas compris qu’un bébé n’était pas qu’une poupée à habiller mais qu’il fallait aussi s’en occuper, jour et nuit.
    Quand Gabrielle doit prendre le train pour ramener par la peau des fesses son idiote de fille qui est parti à Biarritz, elle confie le bébé à Ange et à Simon, le père, qui ont l’air de deux poules ayant trouvé un cure dent devant la petite Louise.

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    Avec une telle mère et un copain qui, malgré sa colère de s’être un peu fait avoir, semble avoir la tête sur les épaules, on se dit que Claire va s’adapter à son nouveau rôle de maman et se reprendre un peu.

    Le scénario est léger et un peu cousu de fil blanc, la seule surprise étant dans la scène où tout le monde se prépare pour un mariage (petite surprise, qui fait sourire plus que pousser des Ah !).
    Dès la première scène, on se doute de ce qu’il adviendra du couple Claire/Simon et vers où se dirigent Ange et Gabrielle.
    Mais ce n’est pas grave, de même qu’avant d’avoir vu le moindre film sur le sujet, on sait d’avance que le Titanic coule, ici, même si on se doute très fortement de la fin, dans quasiment tous ses aspects, on passe un agréable moment avec une petite comédie sans prise de tête et un casting agréable : Patrick Bruel en quinqua séducteur et grognon et Isabelle Carré en mère un peu dépassée mais prête à tout pour assurer l’avenir de sa fille.
    Un film familial pour une petite soirée sans prise de tête.


     

  • [Livre] Running Man

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    Résumé : Au début du XXIe siècle, la dictature s'est installée aux Etats-Unis. La télévision, arme suprême du nouveau pouvoir, règne sans partage sur le peuple. Une chaîne unique diffuse une émission de jeu suivie par des millions de « fans » : c'est « La grande Traque ».
    Ben Richards décide de s'engager dans une compétition mortelle pour trouver l'argent nécessaire afin de soigner son enfant. Pendant trente jours, il devra fuir les redoutables « chasseurs » lancés à sa poursuite, déterminés à le tuer, et échapper aussi à la curiosité des « honnêtes » citoyens, encouragés à la délation et qui reçoivent une prime pour tout renseignement susceptible d'aider à le localiser. Ben Richards a-t-il une chance de s'en sortir quand tous les moyens sont bons pour l'éliminer ?

    Auteur : Stephen King

     

    Edition : Le Livre de Poche

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 19 Avril 1988

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Le premier point fort de ce livre c’est les chapitres faits sur le modèle du compte à rebours. Le compte démarre à 100, les « chapitres » ne sont pas d’une longueur régulière même s’ils sont généralement assez courts, ce qui ajoute à la tension instaurée par Stephen King. C’est presque impossible de laisser le livre de côté sans se faire violence tant on veut savoir ce qu’il va se passer.

    Le libertel, une télé obligatoire (il est obligatoire de l’avoir mais pas de la regarder, ce qui nous semble normal mais, dans cette histoire, ne l’est pas tant que ça. La loi sur le visionnage obligatoire n’étant pas passée à quelques voix près) est un instrument de contrôle des populations. Il diffuse surtout des jeux de télé-réalité qui permettent aux pauvres de réussir à gagner un peu d’argent mais qui sont le plus souvent mortels pour les participants. On voit clairement que c’est un moyen pour les pouvoirs publics de contrôler la population : les riches sont accros à ces jeux, et les pauvres, qui doivent subir de nombreux tests pour être sélectionnés, se pressent pour participer par désespoir, ce qui permet aux autorités de se débarrasser des indésirables au grand jour sous couvert de jeux.
    Ce qui m’a fait « sourire » d’entrée, c’est que l’action se situe en 2025. Stephen King l’ayant écrit en 1987, c’est donc un livre futuriste. Et je me dis qu’il n’avait pas grand espoir ni grande confiance en l’humanité pour imaginer une telle société qui se serait mise en place en moins de 40 ans…
    On voit la manipulation des autorités qui présentent Ben Richards comme un monstre maléfique, le faisant détester avant même que le jeu commence. Les photos de sa femme sont également retouchées pour qu’elle ne puisse pas inspirer la moindre compassion. Le jeu est clairement truqué car si Ben doit survivre un mois, si chaque citoyen peut gagner de l’argent en donnant des informations sur sa localisation s’il le repère, si chaque chasseur tué par Ben lui rapporte de l’argent supplémentaire, en réalité les dés sont pipés : ceux qui aident Ben sont condamnés à mort, les chasseurs sont à ses trousses, mais aussi la police. Il est donc considéré comme un prisonnier en cavale et non pas simplement comme un participant à un jeu qui a accepté de mettre sa vie dans la balance.
    Il faut dire que Ben est dangereux pour le pouvoir en place : il est pauvre mais intelligent, il sait lire, il sait réfléchir (dans un pays où il faut un salaire de cadre supérieur pour avoir le droit d’accéder aux bibliothèques), il remet en cause le gouvernement, refuse de se laisser mourir dans son coin en silence, il veut faire bouger les mentalités, faire sortir les pauvres de leur inertie et tenter de réveiller les consciences des riches. Et cela, le gouvernement ne peut pas se le permettre car, comme toute dictature, si le peuple dépasse sa peur et décide de se battre, ils savent que leur régime s’écroulera.
    La fin m’a surprise. Je ne sais pas vraiment si je l’apprécie. Disons que j’aurais aimé une autre fin, mais que, au vu des évènements, je trouve qu’il n’y avait guère d’autre fin possible.

    Un extrait : A l’entrée du couloir, une main s’abattit lourdement sur son épaule.

    — Eh ! Toi, ta carte !

    Richards la montra. Le flic se détendit. Son visage de fouine exprimait la déception.

    — Ça vous plaît de refouler les gars, hein ? lui dit Richards. Ça vous donne de l’importance.

    — Tu veux retourner d’où tu viens, minus ?

    Richards avança. Le flic ne fit rien pour l’en empêcher.

    Arrivé à mi-chemin des ascenseurs, il se retourna :

    — Eh, m’sieur ! (Le policier le regarda d’un air menaçant.) Vous avez une famille ? La semaine prochaine, ça pourrait être vous !

    — Circulez ! cria le flic, furieux.

    Une vingtaine de candidats attendaient devant les ascenseurs. Richards montra sa carte au flic de service. Celui-ci l’examina attentivement.

    — T’aimes jouer au dur, fiston ?

    Richards sourit.

    — Ça m’arrive.

    — Ils vont vite te ramollir, t’en fais pas. Tu feras le malin, quand t’auras trois balles dans la peau ?

    — Autant que vous sans votre revolver et avec votre froc à vos pieds, rétorqua Richards sans cesser de sourire.

    Un moment, il crut que le flic allait l’assommer, mais il se contenta de dire :

    — Tu perds rien pour attendre. Tu te traîneras à genoux avant que ça soit fini, t’inquiète pas.

    Le flic se tourna vers de nouveaux arrivants et demanda à voir leur carte.

    L’homme qui attendait devant Richards se retourna. Il avait un visage triste et malheureux ; ses cheveux bouclés faisaient des crans.

    — Tu sais, mon gars, tu devrais pas les asticoter comme ça. Le téléphone arabe, ça marche.

    — Vraiment ? répondit Richards avec affabilité.

    L’homme se détourna.

    Les portes du premier ascenseur s’ouvrirent soudain. Un flic noir au gros ventre protégeait la rangée de boutons de son large dos. Au fond de la cabine, un autre policier, assis derrière un panneau en plastique à l’épreuve des balles, lisait un magazine sado en 3— D. Il tenait un fusil à canon scié entre les genoux.

    — Serrez au fond ! cria le gros flic d’un air important. Allons, serrez !

    Tassés au point qu’il devenait impossible de respirer, ils montèrent d’un étage. Les portes s’ouvrirent. Richards, qui dépassait tous les autres d’une tête, vit une vaste salle d’attente avec des rangées de sièges et un énorme Libertel. Il aperçut aussi, dans un coin, un distributeur de cigarettes.

    — Sortez ! Sortez tous ! Les cartes à la main gauche !

    Sous la surveillance de trois policiers, chacun montra sa carte à l’œil impersonnel d’une caméra. Pour une raison inconnue, une sonnerie retentit à la vue d’une douzaine de cartes, dont les détenteurs furent ramenés dans l’ascenseur.

    Richards montra sa carte. On lui fit signe d’avancer. Il alla droit vers la machine à cigarettes, obtint un paquet de Blams et s’assit le plus loin possible du Libertel. Il alluma une cigarette et rejeta la fumée en toussant. C’était sa première depuis six mois.

     

  • [Livre] Les évadés du bocal


    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

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    Résumé
     : Ils sont trois à s'évader d'un hôpital psychiatrique. 
    Trois "Pieds-Nickelés" qui s'unissent pour contrer le complot mondial qu'ils sont certains d'avoir découvert.
    Évidemment, ils sont quand même bien allumés.
    Évidemment, ils sont gavés de médocs depuis des années.
    Évidemment, leur cavalcade n'est peut-être qu'une gigantesque farce loufoque.
    N'empêche : et s'ils avaient raison ?...

     

    Auteur : Bruno Lonchampt

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 7 septembre 2016

     

    Prix moyen : 15,50€

     

    Mon avis : Il est évident que Yves, Lisa et Sandro sont bien atteints. J’ai d’ailleurs été incapable de m’attacher à eux, tout en appréciant beaucoup leur épopée.
    Leur psy ne m’a pas du tout plu. Sandro est certainement schizophrène, Lisa a très clairement de très gros problèmes (c’est celle qui m’a le plus énervée) et Yves est peut être paranoïaque, mais qu’il le soit ou pas (après tout, on a aucune preuve) le psy n’est pas clair du tout.
    L’écriture de Bruno Lonchampt est rythmée, dès l’instant où nos trois larrons s’échappent de l’hôpital psychiatrique, on n’a plus une seconde de répit, tout s’enchaîne à une vitesse folle.
    J’ai été outrée par l’attitude des services de sécurité de l’hôtel où se tient le congrès sur le traité transatlantique. On sent bien qu’ils se sentent protégés et clairement au dessus des lois. Ce qui m’énerve le plus c’est que Lisa, Yves et Sandro, sous prétexte qu’ils sont internés, semblent n’avoir aucun droit.
    Au milieu de tous leurs délires, on se demande s’ils n’ont pas mis le doigt sur une vérité dérangeante. Parce qu’au final, peut importe que le psy soit coupable ou non de ce que les trois comparses l’accusent, parce que ces actes existent bel et bien, et ce dans l’indifférence générale.

    J’ai apprécié le fait qu’au fil du roman, on ait des chapitres « interludes » permettant de savoir ce qui a conduit chacun des personnages en hôpital psychiatrique.
    Parsèment également le roman des poèmes de rue, graffitis écrits par un artiste qui signe Messiah et dont le nombre d’« œuvres » laisse à penser qu’il ne s’agit pas d’une seule personne mais plutôt d’un groupe unis derrière une sorte de leader (probablement le graffeur d’origine). Ces poèmes dénoncent tout ce contre quoi Yves se bat et semblent justifier son attitude. Peut être a-t-il des raisons d’être paranoïaque ? Comme ils l’ont dit dans X’files « Ce n’est pas parce que vous êtes paranoïaque que personne ne vous suit ».
    La fin m’a déçue. Pas parce qu’elle est mal écrite, bien au contrainte, c’est une fin à laquelle j’aurais du m’attendre et qui est d’une grande justesse. Mais j’aurais espéré autre chose. C’est mon côté disney…

    Un extrait : Ils l’ont vaincu, c’est clair et net. Cachetonné à la truelle, Sandro n’existe plus ; il s’enfonce dans son fauteuil, l’esprit écrabouillé par les médocs, la vie en fond sonore. Les blouses blanches des soignants quasi fantomatiques errent dans la grand-salle. Dans son coin, le vieux Yves bave sa surdose de neuroleptique, l’air bovin, face à la fenêtre, remâchant le vide de l’existence. Moussa, lui, psalmodie des incantations mystérieuses censées lui « rendre son âme d’origine », pendant qu’à côté on joue au Pictionnary délesté de toute forme d’imagination. Bienvenue…
    Lisa semble moins chargée, elle. Elle chante. Sa voix nasillarde envahit l’air, belle malgré les failles et les petits couacs, et peu à peu, le charme opère. Bientôt, les neurones les moins entravés cherchent la source, les lèvres hésitant à sourire.
    Lisa. Lisa et ses magnifiques boucles brunes qui lui tombent jusque sous les épaules, ses yeux d’un bleu glacé sur sa peau mate, son naturel déglingue…Lisa réveille les comateux. Oui : un à un, ils cèdent. D’abord les malades pas très loin du départ, ceux dont les traitements ont pris leur rythme de croisière, puis tous les autres – même les plus atteints : ils écoutent, regardent… Dans la salle commune, il n’y a plus que la télévision qui parle, et elle parle toute seule. Les yeux fixent autre chose.
    Eclair brun, Lisa vient se promener entre les trois tables rondes et le canapé en sky vert face à l’écran. Elle se déhanche tranquillement, interprétant « Rehab » d’Amy Winehouse avec pas mal de classe.
    Les infirmiers s’arrêtent, hésitant entre amusement et admiration – ils n’ont pas encore compris que Lisa n’en est qu’à l’échauffement. Pourtant elle, dans sa tête, ça fait un moment qu’elle est prête à foncer. Sa voix gagne en puissance, la douceur n’y est plus vraiment, son visage se crispe, ses mains s’agrippent à ses vêtements, les tiraillant, comme gênées par ce tissus qui lui colle à la peau.
    Et ça démarre.
    Le geste est rapide : un débardeur Dolce Gabana danse dans les airs, le soutien-gorge le suit très vite. Moussa en a la bouche qui pend, il a même oublié son âme paumée et ses débats avec le Diable. A côté de lui, Sandro entame un dialogue avec son sexe pour empêcher un craquage de caleçon. Chacun salive sur la suite…
    …mais le strip-tease est stoppé net. Juste au moment où le jean laissait apercevoir un string ultra-minimaliste ! Et le rêve s’arrête brutalement, pendant que la réalité refait surface, molle et fadasse.
    La suite réelle, du coup, c’est les soignants qui rament pour ramener Lisa à l’écart, même à quatre. Ce n’est pas qu’elle résiste ou qu’elle fasse de grosses difficultés, seulement elle minaude, caresse sans arrêt, et se glisse tout en finesse en dehors des mains qui l’empoignent, perturbant des infirmiers pas franchement formés à gérer leurs propres hormones. Mais pour Sandro et les autres, ça n’a plus aucun intérêt, le meilleur est passé, autant dormir maintenant.

     

  • C'est lundi que lisez vous? #73

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Il me reste encore deux lectures importantes à lire avant la fin du mois. Ensuite, à partir du 22 septembre, j'aurais une nouvelle PAL, dans le cadre d'un challenge

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Film] Le diable s'habille en Prada

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    Titre original : The devil wears Prada

     

    Réalisé par : Davide Frankel

     

    Date de sortie : 27 septembre 2006

     

    Genre : Comédie

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h50

     

    Casting : Meryl Streep, Anne Hathaway, Emily Blunt, Stanley Tucci, Simon Baker, Adrian Grenier…

     

    Résumé : Fraîchement diplômée, Andrea débarque à New York et décroche le job de rêve. Mais en tant qu'assistante de la tyrannique rédactrice en chef d'un prestigieux magazine de mode, elle va vite découvrir ce que le mot "enfer" veut dire...

     

    Mon avis : Dès les premières images du film, on voit le contraste entre les filles qui bossent dans la mode (qui choisissent leur vêtements avec une rigueur toute militaire, se maquillent au millimètre, comptent les amandes pour leur petit déjeuner, ne se déplacent qu’en taxi…) et Andy qui est plus naturelle (choisissant des vêtements confortables, se maquillant à peine, se déplaçant en métro, achètant un petit déjeuner sur le trajet…).

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    Très vite, dès qu’Andy met les pieds à Runway, on peut constater d’une part le snobisme des chroniqueuses et assistantes et d’autre part le vent de panique que provoque l’arrivée (et encore plus lorsqu’elle est impromptue) de la grande Miranda.
    Il faut dire que Miranda fait la pluie et le beau temps dans l’univers de la mode. Non seulement Runway a permis de faire découvrir d’innombrable talents, mais une seule critique négative de Miranda peut ruiner une collection, voire une carrière entière.
    Meryl Streep est excellente dans ce rôle qu’elle interprète avec sobriété et justesse. Miranda est vraiment un personnage qu’on adore détester.
    Son exigence est immense mais ses demandes sont présentées de telle façon qu’on bascule sans peine dans le harcèlement moral (où était ce papier que j’avais dans la main hier matin, Aller commander cette table que j’ai adoré dans un magasin hier après midi….).
    On voudrait lui faire ravaler ses exigences, ses escarpins, ses carrés Hermès et son « c’est tout » par lequel elle conclu chaque conversation même quand son interlocuteur est en train de parler.

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    Si Andy, dans un premier temps affiche un mépris de la mode, elle se rend vite compte qu’elle va devoir se fondre dans la masse si elle veut conserver son emploi qui est en grande partie de la représentation. Avec l’aide de Nigel, le directeur stylisme du magazine, et grâce aux ressources inépuisables de la réserve, elle va se transformer en fashionista. Ce qui ne change pas ce qu’elle est à l’intérieur d’elle-même, mais elle va prendre goût aux beaux habits et aux accessoires de mode. Ce qui ne va pas être du goût de tout le monde.

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    En effet son entourage ne l’aide vraiment pas. Il est vrai que son boulot est envahissant, Miranda appelant à toute heure du jour et de la nuit et exigeant une réaction immédiate, mais Andy leur a bien dit que ce travail d’assistante lui ouvrirait les portes de toutes les rédactions, y compris des magazines plus sérieux, si elle tenait une année, Miranda ayant un carnet d’adresse complètement dément. Et franchement, c’est quoi 1 an dans une vie ? Surtout si cette année met une carrière sur les rails dans un domaine où il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. C’est trop demandé, à l’homme qui est censé l’aimer et à ceux qui se prétendent ses meilleurs amis de la soutenir pendant un laps de temps aussi court ?

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    La scène où ils lui piquent son téléphone portable pour l’empêcher de répondre à un appel de Miranda me rend folle. Déjà, ils savent à quel point Miranda est intransigeante et tyrannique mais en plus, on est quand même aux Etats-Unis, où on peut être licencié pour un oui ou pour un nom. Pour autant, s’ils ne cessent de se plaindre parce que selon eux Andy n’est plus disponible, ils ne crachent pas sur les accessoires coûteux qu’elle rapporte du travail et qu’elle leur offre au lieu de les revendre sur internet comme le font sûrement ses collègues.

    Au fil des mois, Andy prend de plus en plus d’assurance et sait se sortir de presque toutes les situations mais, plus sa patronne lui en demande, plus elle se montre efficace et plus Miranda dépasse les bornes, lui demandant d’agir en désaccord complet avec ses convictions. Si Andy essais de s’accrocher, elle se rend bien compte que si elle continue dans cette voie, les reproches que lui faisaient son amie Lily vont finir par être justifiés.
    Le film est plus soft que le livre qui pousse beaucoup plus loin les agissements de Miranda, ceux d’Andy et les réactions de l’entourage, mais cela reste une excellente comédie avec beaucoup de rythme.