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  • [Livre] Verte

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    Lecture terminée le : 11 juin 2020

     

    Résumé : À onze ans , la petite Verte ne montre toujours aucun talent pour la sorcellerie. Pire que cela , elle dit qu'elle veut être quelqu'un de normal et se marier. Elle semble aussi s'intéresser aux garçons de sa classe et ne cache pas son dégoût lorsqu'elle voit mijoter un brouet destiné à empoisonner le chien des voisins. Sa mère, Ursule, est consternée. C'est si important pour une sorcière de transmettre le métier à sa fille. En dernier ressort, elle décide de confier Verte une journée par semaine à sa grand-mère, Anastabotte, puisqu'elles ont l'air de si bien s'entendre. Dès la première séance, les résultats sont excellents. On peut même dire qu'ils dépassent les espérances d'Ursule . Un peu trop, peut-être .


    Auteur : Marie Desplechin

     

    Edition : L'École des loisirs

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 2005

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Sorti il y a 15 ans, la série de Marie Desplechin est devenu un classique de la jeunesse.
    En mettant en scène une petite sorcière qui refuse catégoriquement de suivre la voie tracée pour elle par sa mère, l’auteur parle de l’adolescence et de cette période où les enfants commencent à construire leur propre personnalité et à chercher leur propre voie.
    Le livre est divisé en plusieurs parties, chacune donnant la parole à l’un des protagonistes de l’histoire.
    Les trois premières sont les trois générations de sorcières qui ont des relations mères-filles difficiles. On voit ainsi les relations tendues entre Verte et sa mère, Ursule, ainsi que la relation compliquée entre Ursule et sa propre mère, Anastabotte, et, bien entendu, la relation bien plus détendue qui unit la petite Verte à sa grand-mère.
    On va aussi avoir le point de vue de Soufi, l’amoureux de Verte, qui offre un regard extérieur sur tout cette famille particulière.
    Si j’ai beaucoup aimé Verte et Soufi, qui sont mignons tout plein, j’ai surtout adoré Anastabotte qui est vraiment super.
    Si Ursule n’est pas toujours des plus sympathiques, j’ai beaucoup aimé certaines de ses réflexions. Ce qui la distingue de sa mère et sa fille, c’est qu’elle est une sorcière plus traditionnelle.
    Elle tient à l’image de la sorcière qui ne vit que pour son art, se venge de la moindre offense réelle ou inventée, et surtout, elle tient plus que tout à l’image de la femme indépendante et solitaire, ce qui est, à son avis, totalement incompatible avec le mariage. Du coup, Verte ne connait pas son père et c’est un sujet supplémentaire de discorde entre Ursule et sa fille.
    C’était une petite histoire mignonne comme tout et si je les trouve, je pense que je lirais les deux autres tomes : Pome, sorti deux ans après Verte et Mauve, sorti 7 ans plus tard.

     

    Un extrait : Sur terre, tout le monde a le droit de se plaindre. Les hommes, les femmes, les jeunes, les vieux, les animaux eux-mêmes se plaignent. De l’excès d’amour, de l’absence d’amour, de la famille, de la solitude, du travail, de l’ennui, du temps qui passe, du temps qu’il fait… Le monde râle, c’est ainsi.
    Parmi toutes les espèces, il en existe une pourtant qui n’a pas le droit de se plaindre. Une seule. L’espèce des mères. À la rigueur, elles peuvent se mettre en colère. Mais pas gémir, c’est mal vu. Pourquoi ? Parce que grâce, à leurs enfants, les mères baignent dans un océan de bonheur. C’est connu.
    Quelle hypocrisie ! Moi qui suis une mère, je le dis tout net : ces derniers temps, ma fille me met les nerfs en pelote. Elle me rend chèvre. Elle me fatigue.
    J’ignore comment les choses se passent dans les familles normales. Elles ressemblent probablement à ce qui se passe chez nous. J’entends chez les sorcières. Sorcières : je n’aime pas le mot. Il sent le château fort et le bûcher, le bonnet pointu et le manche à balai, j’en passe et des meilleures. Tout un folklore désuet qui date du Moyen Âge.
    Moi, de ma vie, je n’ai jamais porté de chapeau, et encore moins de chapeau pointu. Pointu pour pointu, je préfère les escarpins à très hauts talons. Quant au balai volant, laissez-moi rire. Lorsque je veux voler, je prends l’avion comme tout le monde.

     

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  • [Livre] Le chuchoteur – T04 – Le jeu du chuchoteur

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    Lecture terminée le : 03 juillet 2020

     

    Résumé : Un homme tatoué utilise le succès d'un nouveau jeu vidéo nommé Deux pour manipuler à distance les joueurs, en les poussant à libérer leurs pulsions. Lorsqu'un père de famille assassine sa femme et ses enfants sans aucune raison, l'enquêtrice Mila Vasquez décide de s'inscrire à Deux pour comprendre les mécanismes de ce crime, avant d'être traquée par le mystérieux manipulateur.


    Auteur : Donato Carrisi

     

    Edition : Calmann-Lévy

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 02 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Suite à l’aventure éprouvante qu’elle a vécu dans le tome 3, Mila Vasquez a démissionné de la police et s’est retirée du monde, ou quasiment, pour élever sa fille loin des horreurs du monde.

    Mais, poussée par la sans scrupule chef de la police Johanna Shutton, qui tient plus que tout à conserver ses statistiques « parfaites » de criminalité, elle va devoir reprendre du service suite au massacre d’une famille.
    Très vite, Mila se rend compte qu’ils ont de nouveau affaire à un chuchoteur.
    Affaire classée ? Non… elle ne fait que commencer. Car Mila vient de plonger dans les rouages d’une affaire pleine de faux semblant, de rebondissements et de manipulations…
    Le ou les adversaires de Mila sont sans scrupules et prêts à tout pour atteindre leur but.
    Très vite, on ne sait plus qui croire. Tout le monde est suspect, tout le monde pourrait avoir été rallié à la cause du maître en manipulation qu’est le chuchoteur.
    J’ai beaucoup aimé le fait qu’une partie de l’histoire se déroule dans un jeu de réalité virtuelle.
    L’auteur profite de la part technologique de l’histoire pour dresser un portrait sans concession des réseaux sociaux. Et à juste titre.
    Car les réseaux de ce type font leur beurre en divulguant les données personnelles de leurs utilisateurs. Malheureusement, beaucoup de gens ne prennent aucune précaution quant aux informations qu’ils mettent en ligne et étalent leur vie aux yeux de tous. Les réseaux sociaux étant ce qu’ils sont, ce sont les utilisateurs qui doivent faire preuve de réflexion et de prudence (et éviter, par exemple, comme ça s’est vu, de poster des photos d’eux faisant la fête alors qu’ils se sont fait porter pales au boulot… je dis ça….)
    C’est également sur les réseaux qu’ont lieu les pires manipulations mentales. C’est là qu’ont très souvent lieu les recrutements sectaires ou terroristes. Ce n’est donc pas étonnant que Donato Carrisi ait fait d’un jeu en réseau le terrain de chasse du chuchoteur.
    L’affaire va très vite prendre une tournure très personnelle pour Mila qui va s’interroger sur la relation qu’elle entretien avec sa fille, Alice.
    La fillette demande de plus en plus souvent après son père et Mila ne sait pas que lui dire à ce sujet.
    Elle semble s’attendre à ce que la gamine tourne forcément mal. J’ai trouvé qu’elle ne laissait aucune chance à cette enfant et que les problèmes psychologiques qu’elle pouvait avoir étaient plus du à la froideur de sa mère, qu’à la génétique.
    Mila justifie sa froideur en se réfugiant derrière son absence d’empathie et prive Alice de tout un pan de son histoire personnelle en refusant de lui parler de son père.
    J’avais plus ou moins deviné un élément de la fin de l’histoire, mais, vu comment je me suis faite balader tout au long du roman, y’a pas de quoi frimer !
    Mais justement… Est-ce la fin ?
    Non parce que Donato Carrisi ne voulait pas faire de troisième tome, et là il vient de sortir le quatrième.
    Et puis, après ce final, on se pose encore beaucoup de questions, aussi bien sur le chuchoteur que sur Alice, la fille de Mila.
    Alors certes, il pourrait en rester là et nous laisser dans le flou (il est assez sadique pour cela) mais je pense qu’il y a matière à faire un dernier tome pour répondre à toutes ces questions.
    On n’en a pas fini avec le chuchoteur (du moins, j’espère) ni avec Mila Vasquez !

     

    Un extrait : Consciente qu’elle ne trouverait jamais le sommeil, Mila passa la nuit recroquevillée sur le canapé où, quelques heures plus tôt, Joanna Shutton lui avait envoyé au visage une vérité qu’elle aurait préféré ne jamais découvrir.

    « Tu es probablement la seule à pouvoir nous révéler qui est Enigma. »

    Les paroles de la Juge résonnaient encore dans la pièce.

    — Tu n’auras pas à le rencontrer, l’avait-elle rassurée. Il te suffira d’écouter le compte-rendu de ce que nous savons sur lui, ensuite tu nous diras si cela t’évoque quelque chose, puis tu seras libre d’oublier cette histoire.

    — Comment pouvez-vous être certains qu’il s’agit de mon prénom ? avait protesté l’ex-policière. Mila peut signifier mille choses, de même que ces nombres. Vous ne savez pas encore de quoi ils sont le symbole.

    — Peut-être qu’on se trompe, mais on a l’obligation d’essayer.

    La Juge avait joué sa plus grosse carte en faisant appel à son sens du devoir.

    Mila observa le feu s’éteindre doucement dans la cheminée, la laissant seule dans un froid glacial qui lui était familier.

    Dans le silence de la maison, elle entendait les bruits du bois. Le vent qui agitait les branches pour se frayer un chemin entre les arbres et, au loin, la rengaine paresseuse des vagues au bord du lac.

    Alice avait senti que quelque chose n’allait pas. Elle était agitée. Mila l’avait autorisée à dormir dans son refuge de couvertures avec une lampe torche, ses livres préférés et son iPod avec Elvis, entourée du sourire rassurant de ses peluches.

    L’obscurité était venue la chercher. La décision que Mila devait prendre concernait également sa fille. Et il était nécessaire qu’elle puisse revenir en arrière, le cas échéant.

    Tout allait si bien jusque-là, pourquoi avait-elle ouvert la porte à la Juge ? En même temps qu’elle, elle avait laissé entrer une personne sans nom, qui se nourrissait de la rage et des cris de victimes innocentes et qui, sans surprise, comptait s’installer. Mila la sentait, telle une ombre parmi les ombres de la pièce. Et elle ne savait comment la chasser.

    L’inconnu qui avait massacré les Anderson s’était tatoué son prénom.

    Cette idée la tourmentait. Ce n’était pas la signification de ce geste qui la troublait, mais l’acte même de se marquer la peau. Combien de fois Mila avait-elle creusé dans sa propre chair pour tenter de faire affleurer un sentiment humain, une douleur imitant la pitié et la compassion ? La ressemblance ou, pire encore, l’affinité qui la reliait au monstre, la terrorisait.

    Ça ne peut pas être un hasard. Il le sait. Est-ce pour ceci qu’il essaie de m’impliquer ?

     

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  • [Livre] American royals

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    Lecture terminée le : 05 juin 2020

     

    Résumé : Et si une famille royale régnait sur les États-Unis ?
    Quand les États-Unis ont arraché leur indépendance aux Britanniques, George Washington, général en chef des armées américaines, s'est vu proposer la couronne. Et, au lieu d'insister pour que son pays devienne une république... il a accepté ! Deux cent cinquante ans plus tard, c'est donc la maison Washington qui est à la tête de la première puissance mondiale.
    À seulement vingt-et-un an, Béatrice, élevée pour régner, a la chance d’être la première future reine du pays, où jusque-là seuls des hommes pouvaient exercer le pouvoir... une réforme du droit de succession a bouleversé son existence, mais son avenir tout tracé devient soudain trop pesant pour elle. Samantha, elle, se soucie peu de briser les règles d'une cour qui se soucie peu de ses incartades – jusqu'au jour où sa sœur est soudain sommée d'épouser l'homme dont elle est tombée amoureuse... Sans oublier Jefferson, le frère jumeau de Samantha, relégué au troisième rang dans l'ordre de succession alors qu'il aurait dû régner, et pris dans une redoutable rivalité amoureuse.
    Déchirés entre leur devoir et des penchants bien humains, les membres de la famille royale américaine se débattent sous les feux des projecteurs et des réseaux sociaux.


    Auteur : Katharine McGee

     

    Edition : Lumen

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 05 Septembre 2019

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Et si les Etats-Unis étaient une royauté ? Si on excepte le fait que, en bonne américaine, l’auteur semble croire que si les USA avaient été une monarchie, personne en Europe n’aurait fait de révolution (Ce qui est plus que discutable, ne serait-ce que parce que les USA, à l’époque de leur guerre d’indépendance, n’avaient clairement pas l’influence sur le monde qu’ils ont aujourd’hui), ce livre a été une bonne lecture.
    Si j’ai grincé des dents tout du long contre le chef du protocole, le roi et la reine avec leur manière de tout contrôler et leurs exigences dignes du XVIIème siècle, il y a un point de l’histoire que j’ai particulièrement apprécié, même si c’est relativement anecdotique : c’est la présence de l’homosexualité comme étant une chose parfaitement normale. Ce n’est pas particulièrement mis en avant (en mode : Vous avez vu, hein, on  fait ça bien), c’est intégré dans l’histoire, au détour d’une phrase. Comme quand on parle des ragots journalistiques et qu’il est fait mention du Duc de je ne sais plus quoi qui se serait disputé avec son mari, ou quand Nina mentionne ses parents et qu’on n’apprend que plus tard qu’elle a deux mères.
    Pour autant, les difficultés que peuvent rencontrer les homosexuels ne sont pas passées sous silence. Ainsi, une des mères de Nina explique à sa fille qu’en tant que femme latino et homosexuelle, elle a dû s’accrocher pour sa carrière.
    J’aime beaucoup ce traitement de l’homosexualité : sans en faire des caisses mais en n’occultant pas que les homosexuels sont victimes de discriminations…
    Des trois plus jeunes membres de la famille royale, chacun va se retrouver dans une situation amoureuse compliquée et qui n’est pas vue d’un bon œil par les grands officiels du Palais.
    Dès le début, on voit assez facilement qui va être en couple avec qui. Et par la même occasion, on voit immédiatement les problèmes que chacun d’entre eux vont devoir affronter.
    Pour Béatrice et Samantha, respectivement 1ère et 2nd dans l’ordre de succession, leurs choix (car même si elles semblent ne pas avoir le choix parfois, je n’en démordrai pas : c’est à elles d’imposer leurs choix, quitte à alerter l’opinion publique) sont irrémédiablement liés. Et je ne suis pas certaine que cela va améliorer leurs relations, déjà tendues.
    D’ailleurs, si leurs relations sont tendues, c’est uniquement la faute de leur entourage.
    Samantha se sent, à juste titre je dirai, considérée comme quantité négligeable par sa famille. On lui fait beaucoup plus de reproche qu’à son frère jumeau, Jefferson. Sous prétexte que lui est un garçon, on lui demande beaucoup moins de retenue.
    J’ai beaucoup aimé les jumeaux, ainsi que Nina, la meilleure amie de Sam.
    J’ai eu un peu plus de mal avec Béatrice que j’ai trouvée un peu trop passive. Mais bon, il faut reconnaître qu’un sacré poids pèse sur ses jeunes épaules et ce n’est pas facile pour elle de se rebeller à la fois contre des traditions qui durent depuis plusieurs siècle et contre un père qu’elle craint plus que tout de décevoir.
    La différence avec les royautés de la renaissance ? Les journalistes et les réseaux sociaux ! Une vraie plaie ! Et pourtant, Béatrice, Samantha et Jefferson y ont droit tous les jours.
    Et qui dit réseaux sociaux, dit commentaires de gens qui croient avoir leur mot à dire sur la vie de personnes qu’ils ne connaissent même pas (et les commentaires sont si réalistes !)

    Autour de la famille royale gravite plein de monde mais les trois qui m’ont le plus intéressée sont Connor, Daphné et Nina.
    Connor est le garde du corps de Béatrice, Nina, comme je l’ai déjà dit, la meilleure amie de Sam, et Daphné, l’ex petite amie de Jefferson.
    Pour cette dernière, j’ai eu des sentiments mitigés : d’un côté, c’est la reine des garces, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir un peu de peine pour elle.
    A priori, il s’agit d’une duologie, et vu tout ce qu’il se passe dans ce livre et surtout la fin, je suis curieuse de voir comment le tome 2 va dénouer ce sac de nœuds.
    Je me suis vraiment attachée aux personnages et j’espère que chacun d’entre eux va trouver, sinon le bonheur, mais au moins sa voie.

     

    Un extrait : La révolution et la naissance de la monarchie en Amérique… cette histoire, on la connaît tous par cœur.

     On l’a découverte dans les livres d’images de notre enfance… dans les pièces de théâtre où, au lieu du roi George ou de la reine Martha, on a dû incarner, malgré la déception, un simple cerisier. On l’a apprise à travers les chansons, les films et les manuels d’histoire – sans oublier la traditionnelle visite guidée du palais de Washington à laquelle on a tous un jour eu droit pour les vacances d’été.

     On l’a tellement entendu seriner qu’on pourrait la réciter par le menu, à commencer par le moment mythique où, après la bataille de Yorktown, le colonel Lewis Nicola est tombé à genoux devant le général en chef des forces américaines, George Washington, pour le supplier au nom du pays tout entier d’accepter la couronne. De devenir, ni plus ni moins, le premier roi d’Amérique.

     On le sait tous : il a dit oui, évidemment.

     Mais les historiens aiment débattre à n’en plus finir de la tournure que les événements auraient pu prendre si les choses s’étaient déroulées autrement. Que se serait-il passé si, au lieu d’accepter le titre de roi, Washington avait réclamé l’organisation d’élections ? S’il avait préféré, pourquoi pas, la charge de premier ministre… ou même inventé un nouveau mandat électoral, un poste complètement neuf, celui de président, par exemple ? D’autres nations auraient pu prendre modèle sur l’Amérique et en faire de même : France, Russie, Prusse, Autriche-Hongrie, Chine ou Grèce auraient peut-être renversé leurs monarchies respectives pour donner naissance à une ère nouvelle, celle de la démocratie.

     Ce n’est pas ce qui est arrivé, bien sûr – et vous n’avez pas ouvert ce livre pour lire des spéculations, d’ailleurs. Vous voulez connaître la vérité, lever le voile sur ce qui s’est passé ensuite, découvrir à quoi ressemble aujourd’hui, deux cent cinquante ans plus tard, cette Amérique toujours dirigée par les descendants de George Ier !

     Salles de bal et portes dérobées, secrets et scandales, passions et déceptions amoureuses… Voici l’histoire de la plus célèbre des lignées, celle dont les déboires se jouent sur la plus grande scène du monde.

     L’histoire de la famille royale américaine.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #296

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Comme vous le savez, ma PAL est bien plus grande, mais je ne mets ici que les parties dans lesquelles j'ai pioché des livres dans la semaine. Pour voir la PAL en entier, allez sur le C'est Lundi du 04 janvier: ICI

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    Et vous, que lisez vous?

  • Premières lignes #137

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Le choix du roi de Solène Bauché

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    Été 792. Je me redressai en sursaut, mon cœur battant la chamade. Le cauchemar qui m’avait réveillé m’engourdissait encore, plus vivace que jamais. Haletant, sans prendre la peine de me couvrir, j’enjambai le corps dénudé de l’une des jeunes filles qui partageait mon lit et me dirigeai vers la fenêtre. Dehors, la lune se dessinait en filigrane derrière une fine couche nuageuse. Ses contours nets et pleins découpaient dans le paysage des ombres ruisselantes. Une pluie diluvienne s’abattait sur Ratisbonne. Je lui présentai mon visage pour y laisser éclater quelques gouttelettes échappées des trombes d’eau crachées par le ciel. Un effluve de terre détrempée me parvint furtivement.

    J’avais rêvé qu’on me volait ma couronne. Mes assaillants n’avaient rien d’identifiable. Leur figure était lisse, à peine parée d’yeux vides, sans âme, comme sculptés à même leur peau. Ce n’était pas la première fois que ces visions m’apparaissaient. C’était le prix de la royauté. L’angoisse d’être déchu, de devenir un homme parmi les hommes ou pire, de quitter ce monde en sachant son royaume entre de mauvaises mains. Que cette peur ne m’ait jamais taraudé eut été intolérable.

    Je regagnai mon lit, que je distinguais tout juste dans l’obscurité à peine balayée de timides rayons lunaires. Aucune des deux servantes qui y dormaient à poings fermés, épuisées par nos ébats tardifs, n’avait bronché quand je m’étais réveillé en sursaut. L’une d’entre elles émit un gémissement discret tandis que j’embrassais son sein charnu, puis elle replongea dans un sommeil paisible. Le lendemain, elles retourneraient à leur vie de labeur avec la seule satisfaction d’avoir procuré une nuit de plaisir à leur roi. Le grain fin et ferme de leur peau contrastait avec le relâchement naissant de la mienne. Mon corps, bien qu’encore vigoureux, commençait à montrer les signes de ses quarante-cinq ans. Je n’étais plus un jeune homme.

    Soudain, j’entendis un garde se braquer à l’entrée de ma chambre. Une voix essoufflée semblait insister pour s'entretenir avec lui.

    — Pitié, je dois lui parler, c’est une question de vie ou de mort !

    — Le roi est occupé, il ne veut être dérangé sous aucun prétexte.

    Le tumulte provoqué par leur discussion fit tressaillir mes jeunes amantes qui, prises de panique, tentèrent tant bien que mal de cacher leur nudité. Elles étaient moins chastes quelques heures auparavant.

    Je les laissai à leur affolement, plus soucieux d’aller à la rencontre de celui qui osait troubler ma prétendue quiétude. J’interpellai l’importun, que je n’étais pas sûr de reconnaître. Il portait l’habit monacal et était trempé jusqu’aux os.

    — Que se passe-t-il ici ?

    — Roi Charles, je vous prie de m’excuser, mais je ne vous dérangerais pas si ce n’était pas de la plus haute importance. Mon nom est Fardulf. Je viens vous avertir du danger qui vous guette. Je me suis rendu coupable d’avoir cédé à la fatigue dans l’église dont je suis le chapelain et il y a quelques heures de cela, un bruit de pas m’a réveillé. Sous les nefs, des conspirateurs parlaient à voix basse contre vous. Ils ont pour dessein de vous tuer et de mettre votre fils Pépin sur le trône à votre place.

    — Pépin ? grinçai-je. Il n’a pas quinze ans, il est trop jeune pour régner. Et puis, la couronne d'Italie lui est tout acquise.

    — C’est de votre autre fils qu’il s’agit, roi Charles. Celui qui est contrefait. Je l’ai vu. Il était là, avec les conspirateurs.

    Un nœud étreignit ma poitrine tandis que le clerc, intarissable, continuait de radoter.

    — Ils m’ont surpris et j’ai couru aussi vite que j’ai pu pour leur échapper. Ils ont bien failli me rattraper, mais ma loyauté envers vous…

    Je n’écoutais déjà plus. J’avais été trahi par ma chair et mon sang.

     

    Alors, tentés?

  • [Livre] Sauveur et fils – T01

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    Lecture terminée le : 31 mai 2020

     

    Résumé : Quand on s’appelle Sauveur, comment ne pas se sentir prédisposé à sauver le monde entier ? Sauveur Saint-Yves, 1,90 mètre pour 80 kg de muscles, voudrait tirer d’affaire Margaux Carré, 14 ans, qui se taillade les bras, Ella Kuypens, 12 ans, qui s’évanouit de frayeur devant sa prof de latin, Cyrille Courtois, 9 ans, qui fait encore pipi au lit, Gabin Poupard, 16 ans, qui joue toute la nuit à World of Warcraft et ne va plus en cours le matin, les trois soeurs Augagneur, 5, 14 et 16 ans, dont la mère vient de se remettre en ménage avec une jeune femme…

    Sauveur Saint-Yves est psychologue clinicien.

    Mais à toujours s’occuper des problèmes des autres, Sauveur oublie le sien. Pourquoi ne peut-il pas parler à son fils Lazare, 8 ans, de sa maman morte dans un accident ? Pourquoi ne lui a-t-il jamais montré la photo de son mariage ? Et pourquoi y a-t-il un hamster sur la couverture ?


    Auteur : Marie-Aude Murail

     

    Edition : L'École des loisirs

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 16 Mai 2018

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : A force d’entendre Alex, de la chaine Alex bouquine en Prada, vanter les mérites de ce livre et de cet auteur, j’ai fini par craquer et sortir de ma PAL le 1er tome de Sauveur et fils (qui y était depuis bien trop longtemps)

    Il y a beaucoup d’humour dans ce livre et pourtant les sujets abordés ne prêtent pas toujours à rire.
    Sauveur Saint-Yves est un psychologue clinicien qui reçoit des enfants et des adolescents.
    Les problèmes que rencontrent ses différents patients sont parfois très lourds à porter car on balaye tout un tas de sujet allant de la scarification à la manipulation en passant par la pédophilie, la transsexualité, la phobie scolaire ou encore l’insomnie et l’homoparentalité.

    Dans certains cas, il suffit de dédramatiser, d’écouter, de conseiller… Dans d’autres cas, c’est plus compliqué (aussi bien de libérer la parole de l’enfant  que d’apporter des solutions adaptée en cas d’urgence).
    Mais si Sauveur trouve toujours les bons mots pour aider ses jeunes patients, il n’en va pas de même avec son fils.
    Souvent occupé avec ses patients ou préoccupé par eux, il élude un peu trop souvent les questions que se pose son fils, notamment à propos de sa mère décédée.
    D’ailleurs ce dernier, à défaut d’obtenir des réponses de la part de son père, a pris l’habitude d’espionner les consultations qu’il donne ce qui lui fait se poser au final plus de question que cela lui apporte de réponses.
    Comme quoi, quand on est touché personnellement, ce n’est plus la même histoire et toutes les formations du monde ne sont d’aucun secours. En effet, quand l’affaire concerne Lazare, impossible de prendre la distance émotionnelle qui permet d’aider efficacement ses patients. Et le psychologue n’est plus qu’un père démuni comme un autre.
    Pour chaque patient, on ne tombe jamais dans le pathos et il y a toujours une note d’espoir.
    Ce livre est un petit bonbon et je suis ravie qu’il y a 5 tomes et donc qu’il me reste 4 tomes à découvrir (je ne sais pas s’il y aura d’autres tomes, mais j’ai déjà mis tous ceux disponibles dans ma PAL !)

     

    Un extrait : Son papa psychologue commençant ses consultations de bonne heure, Lazare se rendait seul à l’école Louis-Guilloux en traînant son cartable à roulettes. Ce mardi matin, les CE2 de madame Dumayet étaient encore sous tension après les attentats terroristes des 7 et 9 janvier. Certains d’entre eux avaient déposé une fleur ou un crayon aux pieds de Marianne, place de la République, en hommage aux journalistes assassinés.

     — C’est vrai qu’on peut vous tuer si on fait des dessins ? s’était inquiété Paul.

     — Mais c’était des dessins pour se moquer, lui avait répliqué la petite Océane. Hein, maîtresse, tu as dit qu’il fallait pas se moquer ?

     — Moi, avait déclaré Noam, je suis juif. Il y a des méchants qui vous tuent juste parce qu’on est juif.

     — C’est des nazis d’Hitler.

     — Non, c’est des Arabes.

     — Mais je suis arabe ! avait protesté Nour.

     Madame Dumayet, la maîtresse des CE2, avait essayé de leur répondre en son âme et conscience mais elle s’était sentie très démunie. Elle avait hâte qu’on revienne au « business as usual », comme disent les Américains.

     — Dépêchez-vous de vous installer ! Jeanne, retourne-toi. Mathis, si tu as quelque chose à dire, lève le doigt. Je vous mets le proverbe du jour au tableau.

    Sous la date du mardi 20 janvier, madame Dumayet écrivit : Chose promise, chose due.

     — Qui sait ce que ça signifie ? Oui, Mathis ?

     — J’ai oublié ma trousse chez mon père.

     — Mais on ne parle pas de ça maintenant ! Oui, Océane ?

     — J’ai oublié mon livre de maths chez maman.

     Sans se laisser abattre, madame Dumayet parcourut sa classe du regard à la recherche d’un doigt levé. Nour finissait sa nuit, les yeux dans le vide. Noam ramassait son bâton de colle qui venait de rouler sous la table d’Océane. Paul était en train de faire la démonstration à Lazare que sa règle en plastique, une fois frottée contre son pull-over, soulevait de table des petits bouts de papier.

     — Paul, apporte-moi cette règle ! le gronda madame Dumayet, qui se résigna ensuite à expliquer qu’« on est obligé de faire ce qu’on a promis ».

  • [Livre] Le dernier magicien – T02 – Les cinq artefacts

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    Lecture terminée le : 31 mai 2020

     

    Résumé : Le pouvoir du Livre vit en Harte désormais. Non contrôlé, il risque d’entraîner le monde vers une terrible destruction. Seules quatre pierres ancestrales peuvent domestiquer cette incroyable force. Esta et Harte partent alors à leur recherche. Mais il faudra voyager dans le passé pour les retrouver intactes. Sans compter que les pierres attisent non seulement la convoitise de l’Ordre mais aussi l’intérêt de nouveaux ennemis comme les Antistasi et JackGrew… Malgré ses immenses pouvoirs, Esta parviendra-t-elle à sauver Harte et à protéger l’humanité ?


    Auteur : Lisa Maxwell

     

    Edition : Casterman

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 06 Novembre 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : J’avais littéralement dévoré le 1er tome et j’attendais avec impatience de découvrir la suite des aventures du magicien.
    Je m’attendais bien à quelques longueurs, ça arrive souvent dans les tomes 2, bien que ce ne soit pas systématique. Mais là, un tome 2 de 710 pages, oui, je m’y attendais un peu.
    Mais je ne m’attendais pas à m’ennuyer autant sur les 200 premières pages. A tel point que j’ai fini par laisser ma lecture de côté pendant plus de 15 jours avant de me sentir capable de m’y replonger.
    Après, ça a été mieux. Mais je n’ai quand même pas retrouvé l’engouement que j’avais eu pour le tome 1.

    J’ai trouvé qu’on tournait en rond et j’ai eu beaucoup de mal à me faire aux changements d’époque. Enfin, ça m’aurait moins dérangé s’il s’était agi de deux périodes plus éloignées dans le temps l’une de l’autre. Mais là, il n’y a que deux ans et c’est bien trop proche pour les distinguer facilement. Ce qui rend les choses un peu pénible.

    La relation entre Esta et Harte m’a paru au point mort. Elle en est même agaçante à cause de tous ces non-dits entre eux.

    Ces deux-là sont les rois de la non-communication. Un peu ça va, mais sur 710 pages, ça fini par devenir saoulant.

    J’ai trouvé dommage que le fait que Harte ait absorbé le pouvoir du livre dans le 1er tome ne donne pas quelque chose de plus spectaculaire. Parce que les sempiternels dialogues intérieurs, là aussi, c’est vite lassant.
    J’ai eu du mal avec certains des nouveaux personnages introduits dans ce tome. Ruby et Ruth m’énervent et je ne vois pas trop l’utilité des autres.
    L’histoire avance lentement mais on peut dire qu’elle avance quand même.
    Je me dis que le tome 3 peut sauver ou enterrer la trilogie. Qu’un tome 2 serve de transition, je comprends ; qu’il y ait des éléments de l’intrigue qui reviennent (comme la disparition du bracelet qui permet à Esta de voyager dans le temps et dont elle se trouve privée un peu trop souvent à mon goût), je veux bien.
    Mais à un moment, il faut de l’action, il faut que ça avance vraiment.
    Et j’espère que le tome 3 sera à la hauteur.

     

    Un extrait : La Voleuse tourna le dos à la ville… et à son passé. À tout ce qu’elle avait  été  et  à  tous  les  mensonges  auxquels  elle  avait  cru.  Ciselée par la peine, métamorphosée par le poids des souvenirs, elle était à  présent  dure  et  froide,  tel  un  diamant.  La  Voleuse  avait  choisi de transformer sa douleur en arme et se tenait désormais prête à affronter ce qui l’attendait de l’autre côté de l’immense pont.

     Devant elle, la route noire s’étendait vers l’horizon. La nuit commençait déjà à voiler le ciel, assombrissant peu à peu les branches nues  des  arbres  et  les  bâtiments  d’une  contrée  qu’elle  n’aurait jamais cru visiter un jour. Il n’y avait pourtant pas long à marcher pour l’atteindre, mais entre elle et cet autre rivage se dressaient la Barrière et son pouvoir dévastateur.

     À côté d’elle se tenait le Magicien. Autrefois son ennemi, à pré-

     sent son allié, mais toujours son égal. Elle avait tant risqué pour revenir jusqu’à lui. Il frissonna, mais la Voleuse ignorait si c’était à cause de la brise fraîche du soir ou de la tâche impossible qu’ils avaient à accomplir.

     Il  prit  la  parole,  sa  voix  réduite  à  un  murmure  étouffé  par  le vent :

     —  Hier à peine, j’avais prévu de mourir. Je pensais que j’étais prêt, mais…

     Il la regarda et laissa ses yeux d’un gris orage achever sa phrase pour lui.

     —  Ça va fonctionner, affirma-t-elle, non parce qu’elle y croyait, mais parce qu’ils n’avaient pas le choix.

     Elle ne pouvait peut-être pas changer le passé, elle ne pouvait peut-être pas sauver les innocents ou corriger ses erreurs, mais elle pouvait encore changer l’avenir, et elle comptait bien y parvenir.

     Ils sentirent des vibrations sous leurs pieds : derrière eux, un tramway approchait lentement. Il ne fallait pas qu’on les voie.

     —  Donne-moi la main, ordonna la Voleuse.

     Le  Magicien  la  dévisagea,  surpris,  mais  elle  avait  l’air  sûre d’elle. S’il entrait en contact avec sa peau, il pourrait lire dans ses pensées,  déceler  chacune  de  ses  peurs  et  chacun  de  ses  espoirs.

     Pire, il pourrait la faire changer d’avis et la détourner de son but.

     Cependant, elle devait prendre ce risque.

     La  Voleuse  eut  à  peine  le  temps  de  remarquer  à  quel  point  la peau du Magicien était froide qu’un éclair grésilla entre leurs deux paumes. Elle avait déjà senti la chaleur de son affinité, mais cette fois,  c’était  différent.  Une  vague  d’énergie  inconnue  lui  lécha  la peau, à tâtons, et elle eut l’impression qu’on cherchait à contourner ses défenses pour pénétrer en elle.

     Le Livre…

     Quand elle était revenue du futur, là où il l’avait expédiée, persuadé qu’elle serait enfin en sécurité, il avait essayé de lui expliquer, de la prévenir :

     « Ce pouvoir…, avait-il dit. Il est en moi, à présent. »

     Elle n’avait pas compris… jusqu’à cet instant.

     

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  • [Livre] Quand la nuit devient jour

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    Lecture terminée le : 29 mai 2020

     

    Résumé : On m’a demandé un jour de définir ma douleur. Je sais dire ce que je ressens lorsque je m’enfonce une épine dans le pied, décrire l’échauffement d’une brûlure, parler des nœuds dans mon estomac quand j’ai trop mangé, de l’élancement lancinant d’une carie, mais je suis incapable d’expliquer ce qui me ronge de l’intérieur et qui me fait mal au-delà de toute souffrance que je connais déjà.

    La dépression.

    Ma faiblesse.

    Le combat que je mène contre moi-même est sans fin, et personne n’est en mesure de m’aider. Dieu, la science, la médecine, même l’amour des miens a échoué. Ils m’ont perdue. Sans doute depuis le début.

    J’ai vingt-neuf ans, je m’appelle Camille, je suis franco-belge, et je vais mourir dans trois mois.

    Le 6 avril 2016.

    Par euthanasie volontaire assistée.


    Auteur : Sophie Jomain

     

    Edition : Pygmalion

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 27 Avril 2016

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Je n’avais encore jamais lu de livres de Sophie Jomain mais j’ai cru comprendre que ce roman était très différent de ses écrits habituels.
    Ce bouquin est d’un réalisme presque flippant.
    Les sentiments que décrit Camille sont tellement précis, réels, tout comme les réactions de son entourage.
    Camille souffre de dépression depuis l’enfance et rien, ni le temps, ni les thérapies, ni les traitements, n’y peuvent rien.
    Or Camille est à moitié Belge. Et en Belgique, l’euthanasie volontaire (ou suicide médicalement assisté) est légale. Il suffit de déposer un dossier devant une commission qui va évaluer le caractère intolérable et sans issue de votre état.
    Autant dire qu’en France, le sujet est plus que tabou. On parle d’un pays qui juge plus acceptable de garder des gens enfermés, tellement shootés de médicaments qu’ils en oublient jusqu’à leur nom et sont dans un état proche de l’inconscience plutôt que de leur accorder le droit de mourir. Pays des droits de l’homme…
    C’est le cas de conscience que pose ce livre.
    A-t-on le droit de décider de mourir ? A-t-on le droit de forcer quelqu’un à vivre dans une souffrance intolérable ?
    Ce roman fait état d’une vérité qui dérange : Dénier à quelqu’un le droit de mourir quand sa souffrance est trop intense, c’est de l’égoïsme.
    Je comprends la réaction des parents de Camille, mais j’ai franchement ressenti plus d’empathie pour elle que pour eux. Pour sa souffrance. Près de vingt ans de souffrance. En France, les meurtriers se prennent des peines moins lourdes.
    La plume de Sophie Jomain nous fait prendre en pleine poire les émotions de Camille. Et ça fait mal. Pas autant qu’à elle, c’est certain, mais ça fait mal parce que l’écriture de l’auteur nous fait presque ressentir ces émotions.
    Et ça fait d’autant plus mal que je connais ce sentiment. La dépression et moi, on est de vieilles copines. Même si j’ai réussi à en sortir suffisamment pour supporter de vivre, je me souviens parfaitement de cette souffrance et de la haine pure et simple que j’ai pu éprouver pour ceux qui, du haut de leur sentiment de supériorité, me disait ce que j’étais supposée ressentir. Sans compter ceux qui sont persuadés qu’il suffit d’avoir « de la volonté ». Comme si la dépression n’était pas une vraie maladie.
    Autant vous dire que j’ai pleuré comme une madeleine du début à la fin (bah oui, je suis moins dépressive, mais je suis toujours autant hypersensible… je pleure devant les pubs de croquettes pour chat… ne me jugez pas)
    L’auteur traite ce sujet difficile et tabou sans avoir recours à des clichés.
    On aurait presque l’impression de lire une autobiographie.
    La dureté de ce roman est aussi réelle que les émotions qu’il procure et fait réfléchir sur la question du droit à choisir.

     

    Un extrait : À l’issue de ma formation, à vingt-quatre ans, en juillet 2012, j’ai obtenu mon diplôme d’horticultrice, et avec lui, mon indépendance. J’ai dégoté un job à Liège chez un fleuriste spécialisé en orchidées et trouvé un appartement dans le centre. Je ne suis donc pas revenue dans la région lilloise, à part pour récupérer quelques affaires et rendre ponctuellement visite à mes parents. À chacun de mes séjours, ma mère s’alarmait devant ma maigreur. Mais ce détail mis à part, je lui paraissais être en bonne santé et ça la rassurait.

     Elle se trompait. J’étais psychologiquement affectée, et ce, depuis ma plus tendre enfance. Ça, je l’ai compris bien avant tout le monde. Sans vraiment le faire exprès, et sans être motivée par une quelconque vision déformée de mon corps – l’apparence que j’avais ne m’importait finalement plus beaucoup. Grosse, normale ou maigre, je ne m’aimais pas –, j’avais pris le problème à contre-pied. Manger m’ennuyait, alors je me contentais souvent d’une pomme verte pour tout repas et d’une bouteille de Coca Light dans la journée.

     En décembre 2012, je pesais quarante-cinq kilos.

     Inconsciemment, j’avais sauté à pieds joints dans l’anorexie.

     Ce sont les trois jours que j’ai passés chez mes parents pour les fêtes de fin d’année qui ont déclenché la première crise alimentaire m’envoyant tout droit à l’hôpital. Parce que ma mère me trouvait anormalement maigre, elle avait veillé à cuisiner des plats gras et sucrés à souhait. Je savais que si je ne mangeais pas, j’irais au-devant de remontrances, critiques et discussions moralisatrices que je voulais éviter à tout prix. Mes parents n’avaient pas leur pareil pour mettre en œuvre toutes leurs notions de pédagogie dans le but de me faire plier. J’allais sur mes vingt-cinq ans, j’étais indépendante socialement et financièrement, mais je n’étais pas suffisamment bien dans mes baskets pour ne pas être affectée par le harcèlement psychologique. Ils n’avaient pas conscience d’en faire preuve, et pourtant…

     J’ai donc mangé sans rechigner, même quand on m’a resservie, encaissant avec brio les réflexions de mes oncles et de mes tantes sur mon poids. « Camille, mange ! Tu es maigre comme un coucou ! Tu n’as que la peau sur les os, on dirait un squelette ! Tu étais bien plus jolie avant ! »

     Il n’y avait rien de méchant dans leurs remarques, c’était l’inquiétude qui les faisait réagir ainsi, mais quand, comme moi, on rejette avec autant de force son enveloppe corporelle, la moindre critique vous enfonce un peu plus la tête sous l’eau.

     

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  • Bilan des films de l'année 2020

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    Je suis toujours aussi loin de mon objectif qui est de prendre le temps de me détendre devant un film une fois par semaine, mais au moins, je n'en ai pas vu moins que l'année dernière: 32!
    C'est déjà ça!

    Et encore cette année, je n'ai pas eu de vraies grosses déceptions. Bien sûr, il y a des films que j'ai moins aimé que d'autres, mais aucun que j'ai détesté.
    J'ai eu par contre quelques coup de cœur, que je vous partage après la liste!

     

    01 - Malefique: Le pouvoir du mal
    02 - Downton Abbey
    03 - Epouse moi mon pote
    04 - Astérix et le domaine des dieux
    05 - Astérix et le secret de la potion magique
    06 - Joyeuse retraite
    07 - L'age de glace: Les lois de l'univers
    08 - Les indestructibles
    09 - How to train your dragons: Homecoming
    10 - Tanguy le retour
    11 - Thor
    12 - Le roi lion (le film)
    13 - Les filles du Dr March
    14 - From hell
    15 - En avant
    16 - Les ensorceleuses
    17 - Rocket Man
    18 - Radioactive
    19 - Turtle Odyssee
    20 - Le prince casse-noisette
    21 - Flocons d'amour
    22 - Frozen
    23 - Frozen 2
    24 - Last christmas
    25 - Santa & Cie
    26 - The christmas chronicles
    27 - Noëlle
    28 - Welcome to christmas
    29 - Mariage sous les flocons
    30 - My dad's christmas date
    31 - L'ambassadrice de Noël
    32 - L'appel de la forêt

     

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    Asterix et le secret de la potion magique Affiche.jpg asterix le domaine des dieux affiche.jpg Downton Abbey Affiche.jpg

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    Malefique Le pouvoir du mal affiche.jpg la-reine-des-neiges 2.jpg

    C'est tout pour cette année et je vous souhaite d'excellents visionnages en 2021!

  • C'est lundi que lisez-vous? #295

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    A première vue.jpg bride stories T12.jpg La meute du phénix T05.jpg

    Les fragmentés - T01.jpg les oubliées.jpg Sorceline T03.jpg

    yaga.jpg

     

    lecture en cours.jpg

    synopsix.jpg

     

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    Comme vous le savez, ma PAL est bien plus grande, mais je ne mets ici que les parties dans lesquelles j'ai pioché des livres dans la semaine. Pour voir la PAL en entier, allez sur le C'est Lundi du 04 janvier: ICI

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    Papier 1.jpg

    Papier 2.jpg

    Papier 4.jpg

     

    Et vous, que lisez-vous?