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  • C'est lundi que lisez-vous? #276

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    J'ai fait un petit nettoyage dans ma PAL en enlevant les livres lus. J'ai bien descendu ma PAL et j'ai bien l'intention de continuer!!

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #117

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Innocent de Emmanuel Valnet

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    Septembre 2013
    La radio crépita et cracha une fois encore le même avis de recherche diffusé depuis plus de trois heures sur les ondes de la police de la ville de New York. Toutes les forces disponibles étaient mobilisées. Plus de quinze mille officiers en uniforme et en civil avaient été dispatchés dans les rues de la métropole et tous les commissariats étaient en alerte.

    Tim Burns remonta la vitre de la portière. Le réveil avait été brutal. Averti en pleine nuit de cette nouvelle disparition, il avait immédiatement sauté au bas de son lit en prenant seulement quelques minutes pour se préparer avant de foncer tête baissée pour sillonner les rues de la ville au volant de sa Dodge Charger.

    Le temps maussade n’arrangeait rien. Une pluie nocturne et froide s’écrasait en continu sur le pare-brise en formant de la buée, ce qui diminuait fortement la visibilité. En plus de l’avis de recherche diffusé régulièrement, les messages réguliers de chaque patrouille pour signaler qu’elles n’avaient encore retrouvé personne lui tapaient sur les nerfs. Il avait envie d’un café ou de n’importe quoi de réconfortant et de chaud pour endiguer ce froid qui ne le quittait pas.

    Surtout, il avait besoin d’entendre que tout allait bien, qu’elle allait réapparaître et que ce n’était qu’une erreur. Peut-être s’était-elle perdue dans le lit d’un quelconque amant, ou bien était-elle partie pour une nuit de fête en oubliant tout le reste ? Ce ne serait pas la première des frasques auxquelles Tim devait faire face. Il avait toujours été là pour elle, même lorsqu’elle plongeait au fond de ces gouffres où il avait failli plusieurs fois la suivre. Mais cette fois, le contexte était différent.

    L’enseigne d’un bar apparut au coin de la rue et Tim décida de s’accorder une pause. Alors qu’il rangeait sa Dodge le long du trottoir, la radio annonça que la voiture correspondant à l’avis de recherche avait été localisée quelque part dans Bay Ridge. Tim oublia immédiatement son envie de café et enfonça l’accélérateur. Il se trouvait à seulement une vingtaine de minutes de l’endroit. Cramponné au volant, Tim lança la sirène pour se frayer un chemin dans la circulation.

    Quand il parvint enfin à destination, les véhicules de patrouille étaient déjà nombreux sur les lieux. Les lueurs bleues des gyrophares tournoyaient dans la nuit et venaient compléter un éclairage de rue défaillant, en lui ajoutant une dimension tragique. Tim gara sa voiture et, avant d’en sortir, s’empara de sa Maglite réglementaire. D’un pas lent, il avança vers la Ford Crown Victoria qui était déjà l’objet de toutes les attentions du département de la scientifique. À quelques mètres, il stoppa sa progression et s’immobilisa.

    Balancé entre crainte et désespoir, Tim braqua le faisceau de sa lampe torche sur le siège vide du conducteur. Des projecteurs installés à la hâte éclairaient l’intérieur, mais sur l’instant, il avait eu besoin de croire que ce geste contribuerait à la faire revenir. Son cœur se serra, car contre toute attente, le véhicule demeurait désespérément vide. La réalité frappa Tim de plein fouet : Carole avait disparu.

    Alors, tenté?

  • [Livre] Blood Orange

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    Lecture terminée le : 12 décembre 2019

     

    Résumé : Alison Wood est avocate pénaliste. À mesure que sa carrière décolle, sa vie familiale se dégrade : elle passe ses journées à plaider et ses soirées dans les bars pour décompresser. Patrick, un collègue avec qui elle entretient une liaison toxique, souffle le chaud et le froid et l'humilie tout autant qu'il se sert d'elle. Pourtant, Alison n'arrive pas à décrocher.

    Quand Patrick lui confie sa première affaire de meurtre, elle se plonge dans l'histoire de sa cliente, Madeleine, qui a poignardé son conjoint d'une quinzaine de coups de couteau. Au fil de leurs entretiens, Madeleine se livre : son mari diluait la pilule contraceptive dans son thé, examinait toutes ses dépenses, prenait toutes les décisions...

    Petit à petit, leurs deux vies se font écho. Qui contrôle qui ? Et si, avant de défendre les autres, Alison commençait par se défendre elle-même ?


    Auteur : Harriet Tyce

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 21 Février 2019

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : Le moins qu’on puisse dire c’est qu’au début de ma lecture, je n’ai pas franchement eu le coup de foudre pour Alison.
    Elle passe son temps à se saouler et à s’envoyer en l’air avec un avocat plus jeune qu’elle qui ne prend même pas la peine de cacher le mépris qu’elle lui inspire.
    Qu’elle trompe son époux, c’est son problème, mais là où j’ai eu du mal à la suivre, c’est qu’elle fait passer ses beuveries et son plan cul avant sa fille de 5 ans.
    Et puis, au fil de ma lecture, j’ai commencé à l’apprécier.
    D’abord pour l’acharnement qu’elle met dans son travail. Elle se donne vraiment à fond pour ses clients, sans compter. Alors oui, c’est vrai, sa vie personnelle est en vrac mais plus on voit son époux et plus on comprend pourquoi Alison se réfugie dans l’alcool.
    J’ai trouvé cet homme parfaitement détestable.
    Certes on peut comprendre que l’alcoolisme de sa femme l’exaspère mais j’ai trouvé qu’il ne fait rien pour l’aider.
    J’ai eu le sentiment qu’il ne supportait pas la réussite professionnelle de sa femme, lui qui a été licencié de sa boite.
    La manière qu’il a de toujours laisser entendre qu’elle n’est à la hauteur ni comme mère, ni comme cuisinière, m’a semblé être une manière de lui dire « tu es quand même inférieure à moi, malgré ton beau travail et ton gros salaire ».
    Bien sûr, il n’est que rarement ouvertement agressif mais il m’a mise extrêmement mal à l’aise. Malgré les écarts de conduite de son épouse, je n’ai pas réussi à apprécier cet homme.
    En revanche, j’ai vraiment apprécié Madeleine, la cliente d’Alison, même si elle est accusée du meurtre de son mari.
    Au contact de cette femme qui a commis l’irréparable, Alison va réflêchir sur sa propre existence.
    L’ambiance, dans ce livre, est lourde et souvent malsaine. Rien d’étonnant quand on voit les sujets abordés qui vont de l’alcoolisme aux violences conjugales en passant par les violences psychologiques, la manipulation ou encore le viol.
    Bref, que des joyeusetés, quoi !

    On a donc ici un thriller prenant, haletant, mais qui ne s’éloigne guère de la sphère domestique (ou plutôt devrai-je dire des sphères domestiques).
    Le suspense monte petit à petit, on se demande avec de plus en plus d’intensité ce qui peut bien relier Alison et Madeleine, en dehors du fait que la première est l’avocate de la seconde.
    Et ces questions m’ont hantée tout au long de ma lecture jusqu’au final qui a réussi le tour de force d’être à la fois attendu et surprenant.
    En tout cas, fin prévue ou non, celle lecture n’a pas fait long feu puisque je l’ai dévorée en moins de 24h !

     

    Un extrait : On se dirige vers mon cabinet. Il ne me touche pas une seule fois. Nous ne prononçons pas un mot. Je m'y reprends à trois fois pour taper le bon code d'entrée. Il me suit dans mon bureau, arrache mes vêtements sans m'embrasser, avant de me plaquer à plat ventre sur la table. Je me redresse et le dévisage.

    — On ne devrait pas faire ça.

    — C'est ce que tu dis à chaque fois.

    — Je suis sérieuse.

    — Ça aussi, tu me le dis à chaque fois.

    Il rit, m'attire à lui et m'embrasse. Je détourne la tête mais d'un geste de la main, il ramène mon visage face au sien. Je garde les lèvres serrées contre les siennes, mais ça ne dure pas, je cède à son odeur, au goût de sa bouche.

    Plus fort. Plus vite. Il m'enfile par-derrière, me pilonne, ma tête heurte une pile de dossiers, il s'immobilise un instant, change de position.

    — Je n'ai pas dit que..., je commence à protester.

    Il rit à nouveau, me fait signe de me taire. D'une main, il me tire les cheveux, de l'autre, il me maintient fermement et mes mots se transforment en sanglots. Mon souffle est court. Il me rentre encore dedans, contre le bureau, encore, encore, les dossiers glissent et tombent, dans leur chute ils accrochent le cadre, la photo de Matilda, qui bascule à son tour, le verre se casse, tout ça va trop loin, oui, mais je suis incapable de l'arrêter, je n'en ai aucune envie, et en même temps si, je veux qu'il arrête, mais il continue, il continue, il continue, et non ne t'arrête pas, ne t'arrête pas, arrête, ça fait mal, il ne s'arrête pas, jusqu'au dernier gémissement et puis il a fini, il se relève, s'essuie.

    — Il faut qu'on arrête, Patrick.

    Je descends du meuble, je remonte ma culotte, mon collant, je rabaisse ma jupe, la lisse sur mes genoux. Il rajuste son pantalon, rentre sa chemise. J'essaie de reboutonner mon chemisier.

    — Tu m'as arraché un bouton, je m'indigne, les doigts encore tremblants.

    — Tu peux toujours le recoudre.

    — Je ne peux pas le recoudre, là, tout de suite.

    — Personne ne va rien remarquer. Il n'y a personne de toute façon. Tout le monde dort. Il est presque trois heures du matin.

    J'inspecte le sol autour de moi, retrouve le bouton. J'enfile mes chaussures, bute contre le bureau. Toute la pièce tourne, j'ai de nouveau la tête dans le brouillard.

    — Je suis sérieuse. Il faut qu'on arrête.

    Je me retiens de fondre en larmes.

    — Comme je viens de te le dire, j'ai déjà entendu cette rengaine.

    Il remet sa veste sans me regarder.

    — J'en ai assez. C'est au-dessus de mes forces.

    Cette fois, je pleure pour de bon.

    Il vient vers moi, prend mon visage entre ses mains.

    — Alison, tu es bourrée. Tu es fatiguée. Tu n'as aucune envie que ça s'arrête, et tu le sais. Et moi non plus.

    — Cette fois, je le pense vraiment.

    Je m'écarte de lui, j'essaie d'avoir l'air déterminée.

    — On verra bien. (Il se penche vers moi et m'embrasse sur le front.) J'y vais. On se reparle la semaine prochaine.

    Patrick sort avant que je puisse continuer à protester. Je m'affale dans le fauteuil d'angle. Si seulement je ne m'étais pas autant saoulée... Avec la manche de mon tailleur, j'essuie mon nez qui coule et les larmes sur mon visage, jusqu'à ce que ma tête retombe contre mon épaule et que je sombre dans l'oubli.

     

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  • [Livre] Un bûcher sous la neige

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    Lecture terminée le : 11 décembre 2019

     

    Résumé : Au coeur de l'Ecosse du XVIIe siècle, Corrag, jeune fille accusée de sorcellerie, attend le bûcher.

    Dans le clair-obscur d'une prison putride le Révérend Charles Leslie, venu d'Irlande espionner l'ennemi, l'interroge sur les massacres dont elle a été témoin. Mais, depuis sa geôle, la voix de Corrag s'élève au-dessus des légendes de sorcières, par-delà ses haillons et sa tignasse sauvage. Peu à peu, la créature maudite s'efface; du coin de sa cellule émane une lumière, une sorte de grâce pure. Et lorsque le révérend retourne à sa table de travail, les lettres qu'il brûle d'écrire sont pour sa femme Jane, non pour son roi.

    Chaque soir, ce récit continue, Charles suit Corrag à travers les Highlands enneigés, sous les cascades où elle lave sa peau poussiéreuse des heures de chevauchée solitaire. Chaque soir, à travers ses lettres, il se rapproche de Corrag, la comprend, la regarde enfin et voit que son péché est son innocence et le bûcher qui l'attend le supplice d'un agneau.


    Auteur : Susan Fletcher

     

    Edition : J'ai Lu

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 29 Mars 2013

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Ce roman ne ressemble pas à ceux que je lis d’ordinaire.
    Il est à deux voix. Celle de Charles, d’abord, un ecclésiastique, mais aussi un jacobite qui espère trouver de quoi faire tomber Guillaume d’Orange et rétablir Jacques Stuart sur le trône en enquêtant sur un massacre commis en Ecosse.
    Celle de Corag, ensuite, une jeune fille dont j’estime l’âge à 18 ans, qui aurait été témoin du massacre et qui attend, dans une geôle sordide, que le dégel permette de construire le bûcher auquel on la destine.
    Il faut noter d’abord que ce roman se classe dans les historiques car les éléments principaux sont bel et bien réels. Le massacre dont il est question a bien eu lieu (et il a d’ailleurs servi d’inspiration à George R.R. Martin pour ses noces pourpres) ; Charles Leslie a bien existé (vous pouvez lire sa biographie, en anglais ICI) et Corrag fait l’objet d’une légende que vous pouvez découvrir, toujours en anglais, ICI. On ne sait donc pas si elle a vraiment existé, mais il n’est pas rare que les légendes soient tissées autour de personnes bien réelles.
    Pour en revenir au livre de Susan Fletcher, il est donc à deux voix. Mais ces voix ne s’adressent qu’indirectement l’une à l’autre.
    La voix de Charles, on ne l’entend qu’à travers les lettres qu’il écrit à l’épouse qu’il a laissé en Irlande. D’abord très rigide, presque obtus, il semble pourtant autant touché par Corrag que j’ai pu l’être. Entre les doux reproches de son épouse, qu’on devine au fil des lettres de Charles, et le récit de la jeune femme, on sent clairement certaines de ses certitudes vaciller.
    Corrag est la seconde voix de ce livre, et la plus présente.
    Avant d’accéder à la demande de Charles et de lui dire ce qu’elle sait sur le massacre, Corrag exige de raconter son histoire.
    Et bon sang, quelle histoire !

    J’ai été tellement émue par Corrag. Alors qu’elle est promise à une mort atroce, que sa terreur fait parfois surface, que la vie ne lui a fait aucun cadeau, elle tient un discours sur la vie, la nature, les croyances, absolument époustouflant.

    Une réflexion de Corrag a le mérite de faire réfléchir Charles : Pourquoi ceux qui sont proches de la nature sont-ils presque toujours accusés de sorcellerie si la nature est une création de Dieu ?
    Dans ce roman, on écoute une histoire, un récit sans dialogue.
    D’habitude, l’absence de dialogue est plutôt rédhibitoire pour moi, mais là j’étais tellement prise dans l’histoire de Corrag que j’ai presque entendu les dialogues se détacher de son récit.
    Et puis, au fil de l’histoire, il y a ces petites mentions à la neige qui fond, au bûcher qui se construit. Avec l’approche du dégel, une angoisse a commencé à poindre. La peur de voir la fin de Corrag.
    La fin est magnifique, avec, pour moi, une grande mélancolie.
    Ce n’est pas un livre qui se dévore, c’est un livre qui se savoure.

    Et je vous le conseille vivement.

     

    Un extrait : Quand ils viendront me chercher, je penserai à l’extrémité de la corniche du nord, car c’est là que j’ai été le plus heureuse, avec le ciel et le vent, et les collines toutes sombres de mousse ou de l’ombre d’un nuage les survolant. Je reverrai ce moment où un coin de montagne s’éclaire soudain, comme si ce rocher avait été choisi entre tous les autres par le soleil, marqué par ses rayons. Il va briller, puis s’assombrir à nouveau. Je serai là cheveux au vent puis rentrerai chez moi. J’aurai en moi ce rocher éclairé par le soleil. Je le garderai en sécurité.

    Ou bien je penserai à ma course dans la neige. Il n’y avait pas de lune mais je voyais l’étoile du matin, on dit que c’est l’étoile du diable mais c’est aussi celle de l’amour. Elle luisait cette nuit-là, elle luisait très fort. Et moi je courais au-dessous en me répétant que tout aille bien que tout aille bien. Puis j’ai vu les terres en bas qui étaient tellement paisibles, tellement blanches et immobiles et endormies que j’ai pensé que l’étoile avait peut-être entendu, alors tout allait bien, la mort n’approchait pas. C’était une nuit de beauté, à ce moment. La plus grande beauté que j’avais vue de toute ma vie. Ma courte vie.

    Ou encore je penserai à toi.

    Dans mes derniers instants silencieux, je penserai à lui près de moi. Comment, très doucement, il a dit : toi…

    Certains l’appellent un sombre endroit, comme s’il n’y avait rien de bon à trouver dans ces collines. Mais du bon, moi je sais qu’elles en étaient pleines. Je grimpais sur les hauteurs enneigées. Je m’accroupissais au bord du loch et je me penchais pour y boire, si bien que mes cheveux flottaient dans l’eau, et je levais la tête pour voir la brume tomber. Par une claire nuit de gel, alors qu’on racontait que tous les loups avaient disparu, j’en ai entendu un qui hurlait du côté de Bidean nam Bian. C’était un cri tellement long et triste que j’ai fermé les yeux en l’entendant. Il pleurait sa propre fin, je crois, ou la nôtre, comme s’il savait. Les nuits là-bas ne ressemblaient à aucune autre. Les collines étaient très noires, des formes découpées dans du drap, le drap du ciel bleu foncé, étoilé. Je connaissais les étoiles, mais pas ces étoiles-là.

    Voilà de quoi elles étaient faites, les nuits. Et les jours, c’étaient des nuages et des rochers. Les jours, c’étaient des sentiers dans l’herbe, et cueillir mes plantes dans des coins détrempés qui me tachaient les mains et laissaient sur moi leur odeur de tourbe. J’étais mouillée, je sentais la tourbe. Des biches suivaient leurs chemins. Je les suivais moi aussi, ou me blottissais dans leurs tanières et le reste de leur chaleur. Je voyais ce que leurs yeux noirs avaient vu avant mes yeux à moi. Les jours là-haut, voilà de quoi ils étaient faits : des petites choses. Par exemple, observer la rivière qui se sépare en deux autour d’un rocher et après se réunit.

    Ce n’était pas sombre. Non.

    L’obscurité, il fallait que je la trouve. Il fallait basculer des rochers ou la chercher dans des grottes. Les nuits d’été pouvaient être tellement claires, tellement remplies de lumière que je me recroquevillais comme une souris, me couvrais les yeux avec la main pour avoir un peu d’obscurité où dormir. C’est comme ça que je dors, même maintenant, recroquevillée.

     

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  • [Livre] #Murder

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    Lecture terminée le : 07 décembre 2019

     

    Résumé : Dans un futur proche, grâce à l’appli The Postman, les honnêtes citoyens américains peuvent visionner, commenter et partager les exécutions des pires condamnés du pays, envoyés sur Alcatraz 2.0. Sur l’île, les mises à mort prennent la forme de chasses à l’homme menées par des tueurs en série accrédités par le gouvernement.

    Quand Dee se réveille sur l’île, accusée d’un crime qu’elle n’a pas commis, elle sait que des millions de personnes vont la voir se faire #massacrer…


    Auteur : Gretchen McNeil

     

    Edition : Milan

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 02 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Âmes sensibles s’abstenir car ce livre ne s’appelle pas #Murder pour rien.
    Après que le gouvernement ait vendu la gestion de la peine capitale à un riche particulier, les condamnés à mort deviennent, bien malgré eux, les nouvelles vedettes de la télé-réalité.
    Les « fans » peuvent ainsi observer le quotidien des détenus sur Alcatraz 2.0, une île prison truffée de caméra où la vie ressemble étrangement au quotidien de tout un chacun… A quelques exceptions près. En effet, ce qui est attendu avec le plus d’avidité, ce sont les exécutions, lesquelles prennent la forme de spectacles macabres et sanglants par des tueurs professionnels ayant chacun une « spécialité » horrible et un nom imagé.
    Et comme dans toute bonne émission de télé-réalité, il faut en donner pour leur argent aux fans, car le paiement de leurs prestations dépend en partie du nombre de « boost » donnés par les fans pour chaque exécution. Autant dire que les tueurs rivalisent d’ingéniosité et de cruauté pour se démarquer les uns des autres.
    Et c’est dans cette prison qu’échoue Dee, 17 ans, reconnue coupable du meurtre de sa demi-sœur après un procès sommaire. Elle ne cesse de clamer son innocence.
    Au-delà du côté très malsain du voyeurisme des fans, côté malsain renforcé par la transcription de commentaires de type tweeter que je n’aurais, hélas, aucune surprise à lire dans le monde réel si les exécutions étaient ainsi rendues publiques, on sent très vite que quelque chose cloche dans cette prison.
    Le procès de Dee semble avoir été expédié à la va vite, sa culpabilité établie avant même qu’il ne commence et l’adolescente condamnée à mort sans l’ombre d’une preuve solide. Bien que la majorité des condamnés clament toujours leur innocence, j’ai douté très vite de la culpabilité de Dee dont la sincérité me paraissait évidente.
    Je veux bien me dire que les erreurs judiciaires, ça existe.
    Mais plus on avance dans le récit, plus on se demande quelle est la place de la justice dans ce monde régit par le buzz.
    Et dès lors que j’ai été persuadé de l’innocence de Dee (Ce qui a été mon sentiment dès les 1ères lignes), je ne pouvais que me mettre à douter de la culpabilité des autres (bon ok, pas de tous les autres, certains avaient l’air bien frappés quand même) et me demander combien d’innocents avaient pu être envoyé sur cette île pour y être massacrés afin d’assouvir la soif de sang des spectateurs et de remplir les poches des organisateurs.
    Innocents ou coupables ? Meurtriers sanguinaires ou victimes du système ? La question se pose pour presque tous les personnages que l’on rencontre. On imagine donc bien la difficulté de Dee qui a besoin d’alliés pour survivre mais qui ne peut réellement se fier à personne.
    La question se pose également de savoir si le passé de Dee, qu’on découvre assez vite, même si les détails ne sont révélés que petit à petit, peut avoir une incidence sur ce qui se déroule aujourd’hui.
    J’en suis vraiment venue à suspecter tout le monde et je n’ai pas osé m’attacher aux personnages car, comme dans Game of Thrones, personne n’est à l’abri d’une mort horrible.
    Et la tension ne retombe jamais ! A chaque fois que je me suis dit : bon, là ça se calme un peu. Bam ! Il se passait un truc !

    Du coup difficile de lâcher ce roman. Les pages se tournaient toutes seules tellement j’avais envie de connaitre la suite.
    Si parfois on peut trouver que Dee s’en sort un peu facilement, si on regarde bien, elle a surtout de la chance et parfois un petit quelques chose en plus. Mais ce petit quelque chose est-il une bonne ou une mauvaise chose ?
    Il faudra lire le livre pour le savoir !
    Une dernière chose, ce roman est noté comme étant un tome 1 et quelques indices nous donnent une bonne idée de ce qui pourrait servir de base à un tome 2. Toutefois, la fin se suffit à elle-même. Il n’y a pas de cliffhanger de fou qui nous fait dire : il faut absolument que je lise le tome 2 !! Donc, si vous n’êtes pas adepte des sagas, pas de soucis, vous pourrez vous contenter sans problème de lire le tome 1.

     

    Un extrait : Alcatraz 2.0, l’île dans la baie de San Francisco où les condamnés étaient traqués par des tueurs approuvés par le gouvernement afin de divertir les États-Unis. Le concept était né de l’imagination d’un magnat de la télévision seulement connu sous un pseudonyme : le Postman. Quand une ancienne star de la télé-réalité avait été élue à la présidence du pays, le Postman avait utilisé son influence pour vendre au gouvernement fédéral l’idée de transformer la peine capitale en spectacle. Diffuser les simagrées délirantes des tueurs du Postman – chacun avec sa propre marque de fabrique en matière de meurtre – rappelait non seulement aux citoyens ce qui les attendait s’ils enfreignaient la loi, mais les gardait aussi collés à leurs écrans, devant lesquels ils étaient encore moins susceptibles d’enfreindre ladite loi.

    L’appli Postman avait connu un succès fulgurant. Les fans pouvaient regarder vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept les retransmissions en direct, grâce à des caméras qui couvraient toute l’île. Ils voyaient les détenus « chez eux » dans leurs appartements, « au travail » dans la rue principale d’Alcatraz 2.0 et, bien sûr, lors des exécutions. Une notification avec double sonnerie alertait les utilisateurs d’une exécution en cours, qu’ils pouvaient voir en live ou en replay. Ils pouvaient « booster » leurs vidéos préférées. Rapidement, tous les tueurs du Postman avaient eu leurs propres communautés de fans, forums, goodies, jeux vidéo et jeux de rôle, sans oublier les paris lucratifs contrôlés par Postman Enterprises.

    Les tueurs du Postman étaient tous des célébrités médiatiques, autant que le Président, bien qu’ils soient anonymes et masqués. Il y avait même des théories conspirationnistes qui spéculaient sur les identités secrètes des tueurs. Les sœurs Impitoyables étaient-elles mères de famille dans la vie civile ? La voix d’Al Gaz-Toxique ne ressemblait-elle pas à celle du présentateur du Juste Prix ?

    Tout cela était carrément délirant.

     

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  • [Livre] N'écoute que moi

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    Lecture terminée le : 05 décembre 2019

     

    Résumé : L'histoire de la Vieille sorcière. L'histoire de Raiponce est à l'image de ses cheveux : longue et tortueuse. Il était une fois une jeune fille innocente arrachée à ses parents, une jeune fille dotée de cheveux magiques, retenue prisonnière dans une tour par une vieille sorcière tyrannique qui se faisait passer pour une mère surprotectrice.
    Pourtant, ce n'est que la moitié de l'histoire. Qu'en est-il de Gothel ? Comment est-elle devenue si amère et sans pitié pour Raiponce, qu'elle considère pourtant comme sa fille ? Cette histoire creuse dans le passé mystérieux de la sorcière pour mettre à jour les désirs enfouis au plus profond de son cœur.
    Voici l'histoire d'une mère qui pensait savoir ce qu'il y a de meilleur pour son enfant.


    Auteur : Serena Valentino

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 11 septembre 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Si vous voulez voir Raiponce, vous allez être déçue car cette dernière n'apparaît que dans le dernier quart du livre.
    En effet, ici, on s’intéresse strictement au passé de Gothel. A tout ce qui l’a conduite, à terme, à être celle que l’on a rencontrée dans le Raiponce de Disney.
    Dans ce tome, il n’y a que quelques allusions mineures aux tomes précédents, ce qui en fait le seul tome que l’on peut lire sans avoir lu les autres car on n’en a pas vraiment besoin pour comprendre l’histoire.
    J’ai beaucoup aimé que la jeunesse éternelle ne soit pas un but en soi pour Gothel. Alors, oui, elle ne va pas cracher dessus, mais elle a un but au-delà de ça. J’ai aussi vraiment beaucoup aimé son passé.
    La relation que Gothel a avec sa mère est vraiment toxique et on ne se demande plus pourquoi Gothel est devenue telle qu’on la connait quand on voit le caractère de la Mama !

    La présence de ses sœurs, Hazel et Primerose, apporte un peu de douceur dans la vie de Gothel, mais constituent à la fois sa plus grande faiblesse et la source de sa cruauté.
    Comme dans les autres tomes, les trois étranges sœurs ne tardent pas à faire leur apparition. Si elles semblent amicales de prime abords, leur comportement devient vite étrange et malsain.
    J’ai regretté un peu qu’on n’en sache pas plus sur Manéa et surtout sur Jacob. D’autant que le mystère autour de ce dernier est vraiment très épais.
    Même si elles ne prennent pas le pas sur l’histoire de Gothel, les trois sœurs sont quand même très présentes et leur folie semble les empêcher de se comporter de manière à revenir dans les bonnes grâces de Circé, qu’elles appellent toujours « leur petite sœur » tandis que la jeune sorcière, depuis les révélations faites sur sa naissance, les appelle « ses mères ».
    Et tandis que l’histoire de Gothel prend le tour qu’on lui connait, après des péripéties que je me suis régalée à suivre, le destin des trois sœurs prend un tournant qu’elles n’avaient pas prévu.

    Je me demande comment leur folie va supporter ce revers de situation.
    D’ailleurs, le prochain tome va être consacré à ces trois pestes et j’espère vraiment que j’y trouverais les réponses à toutes les questions que je me pose à leur sujet. D’autant qu’il semblerait que ce tome puisse être le dernier de la série.

     

    Un extrait : - Intelligente Gothel. Secrète petite Gothel au cœur noir. Gothel qui glisse des livres dans ses poches pour les lire en cachette dans la forêt !
    De ses longs doigts fins, Manéa éloigna ses cheveux de son visage enragé, ce qui lui donna l’air encore plus sévère. Ses filles comprirent qu’elle allait utiliser la magie. Elle faisait toujours ce geste les rares fois où elle s’apprêtait à lancer un sort devant elles.

    - Tu veux mesurer mes pouvoirs, Gothel ? Tu veux voir ce que ma mère m’a appris ? Tu veux apprendre ma magie ? Et bien regarde !

    Manéa leva les mains vers le ciel. Des éclairs argentés s’élancèrent de la pointe de ses doigts, illuminèrent la forêt obscure et frappèrent les arbres, mettant le feu aux branches.

    - Mère, non ! s’écria Primerose en serrant ses sœurs contre elle.

    - J’invoque les dieux d’hier et d’aujourd’hui : dans ces bois, ramenez la vie ! hurla Manéa

    Elle projeta de nouveaux éclairs vers le ciel, où apparurent de sombres nuages de tempête.

    - Mère, arrêtez ! supplia Gothel. Que faites-vous ? Nous savons que vous êtes puissante. Je suis désolée d’avoir dit du mal de vous. Je suis désolée !

    Mais Manéa continua à rire en déchaînant une tempête de lueurs dorées, qui se mêla à la pluie et s’abattit sur elles.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #275

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

     

  • Premières lignes #116

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Cogito de Victor Dixen

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    Roxane Le Gall

    De : Stages Science Infuse <stages-science-infuse@noosynth.com>

    Envoyé : Jeudi 2 février, 10 h 09

    Objet : Présélection bourse au stage Science Infuse de printemps

    Pièce jointe : Dossier de candidature.doc

     

    Chère mademoiselle Le Gall,

    Je me permets de vous contacter aujourd’hui pour vous annoncer que vous avez été présélectionnée pour une bourse offerte par l’entreprise Noosynth, afin de participer au stage « Science Infuse » du printemps prochain – du 14 au 22 avril inclus –, dans les eaux internationales de l’Atlantique.

    Ce séjour de préparation intensive au BAC (brevet d’accès aux corporations) repose sur la technologie révolutionnaire de la programmation neuronale. D’une valeur marchande d’un million d’euros, il offre un taux de réussite à l’examen de 100 %.

    Votre profil a été repéré parmi des milliers d’autres lycéens en forte difficulté scolaire, sur la base des résultats du contrôle continu, librement accessibles aux corporations sur les serveurs de l’Éducation nationale.

    Pour valider votre candidature et tenter de bénéficier de cette bourse, veuillez compléter le dossier en pièce jointe et me le renvoyer avant le 15 février.

    Je vous prie d’agréer, chère mademoiselle Le Gall, mes studieuses salutations.

    Illustration
    Édouard Delaunay

    Directeur du pôle Recrutement, Stages Science Infuse

    Noosynth France

    Quai de Grenelle

    75008 Paris

     

    Alors, tenté?

  • C'est lundi que lisez-vous? #274

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #115

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente C'était un accident de Isabelle Lagarrigue

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    Liste « Pourquoi est-ce un privilège d’être née rousse ? »

     

    1) Tu te nourris de phrases drôles et subtiles délicatement affichées sur ton mur Facebook :

    « Si mon enfant est roux, je le vendrai sur ebay. »

    « Congelez vos enfants roux, on trouvera une solution un jour ! »

     

    2) Tu es source d’inspiration pour des slogans publicitaires pertinents :

    « Fumer rend roux » sur les paquets de clopes (il serait plus efficace que « fumer tue »).

    « Le père Noël aime tous les petits enfants, même les roux. » (NDM*: Les lignes ci-dessus ne sont malheureusement pas fictives.)

     

    3) Tu peux enrichir tes connaissances sur ton statut :

    Les roux puent.

    Les roux ne bronzent jamais.

     

    4) Tu reçois des réponses exclusives à tes demandes d’amis sur Facebook :

    « Je ne peux pas t’accepter comme amie parce que tu es rousse. »

    « Excuse-moi mais non, je ne peux m’afficher avec toi. »

     

    5) Tu peux devenir une professionnelle de statistiques passionnantes :

    En France 5 % des personnes sont rousses.

    Et 2 300 filles s’appellent Prune.

    Quelle était la probabilité que je naisse rousse et que je m’appelle Prune ?

    *NDM : Note De Moi

     

    20 décembre

    Je suis rentrée chez moi pour les vacances de Noël.

    J’ai l’impression que rien ne change dans la maison. La vie de famille suit son cours avec les caprices d’Alpha et Bêta, mes sœurs jumelles de cinq ans et les effusions amoureuses de mes parents au milieu du salon.

    J’ai parfois l’impression d’être transparente.

    Ne devraient-ils pas être fous de joie de m’avoir auprès d’eux pendant les vacances ? Ne devraient-ils pas se disputer la place à côté de moi au petit-déjeuner en essayant de me tirer les vers du nez pour que je leur raconte ce qu’il se passe à l’internat ? C’est moi qui ai demandé à partir en pension, pas eux, que je sache. Ne devraient-ils pas être affligés que leur fille aînée préfère vivre ailleurs à quatorze ans que dans leur maison ?

    Mais non. En vrai, les petits déjeuners ressemblent plutôt à ça :

    Pap’s ne dit pas un mot. Il travaille de nuit dans un laboratoire et tient absolument à prendre le petit-déjeuner en famille avant d’aller se coucher. Son visage parle pour lui. C’est écrit en rides sur son front : « Suis crevé – Ne m’énervez pas ! ».

    Mam’s est concentrée sur un nouveau régime à base de raisins, de graines, d’herbe et d’un jus vert (qu’elle boit en faisant la grimace). Bon appétit.

    Et, Alpha et Bêta se chamaillent soit parce qu’Alpha trouve qu’elle a moins de jus d’orange que Bêta, soit parce que Bêta n’aime pas qu’Alpha la regarde comme ça.

     

    Alors, tenté?