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Fantasy/Science-Fiction - Page 13

  • [Livre] Le seigneur du miroir fumant, Tome 1

     

    Je remercie les éditions Artalys et Jess Swann pour cette lecture

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    Résumé : En 1521, les conquistadors profanent le Templo Mayor. La brillante civilisation aztèque s’éteint mais ses dieux subsistent dans l’ombre, et Tezcatlipoca est décidé à se venger de la destruction de son temple.
    Deux siècles plus tard, sa colère s’abat sur Edward Murray, descendant de Alonso De Alvaro, le premier Espagnol à avoir souillé son autel. Bien qu’étant un pirate, il s’est marié à une aristocrate, Katherine Willborough, qui lui a donné deux enfants. C’est cette famille que le dieu va chercher à détruire grâce à un plan tortueux, en plongeant Edward dans d’éternelles souffrances.

     

    Auteur : Jess Swann

     

    Edition : Artalys

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 24 octobre 2014

     

    Prix moyen : 19,80€

     

    Mon avis : Je ne suis pas une grande fan de fantasy et j’en lis très rarement. Idem pour les histoires de pirates. Mais comme j’apprécie l’auteur, j’ai décidé de tenter de lire ce livre.
    Et bien, une fois que je l’ai commencé, et que j’ai lamentablement échoué à prononcer le nom du dieu vengeur plus de deux fois d’affilées, je n’ai plus pu le lâcher.
    Je suis environ à la moitié de ma lecture, et je fais l’effort de poser le livre le temps de donner mes premières impressions : déjà au niveau de la forme, rien à redire ou presque, je n’ai trouvé qu’une coquille (un « avait » à la place d’un « avant ») et deux mots soulignés, probablement par la beta de l’auteur (sa poigne se resserra sur son poignet). Bref des broutilles qui ne gênent absolument pas la lecture. Voilà pour la forme, rien à redire de plus, c’est bien écrit, fluide, on n’est pas noyé sous les descriptions et explications mais on n’est pas perdu non plus.
    Ensuite l’histoire : hormis le fait que la quiche que je suis n’est pas capable de prononcer (et encore moins de retenir) les noms aztèques (de mémoire, hein, quand je les lis, ça va, je les reconnais), j’ai trouvé l’histoire riche avec une multitude de personnages dont les vies s’imbriquent les unes dans les autres. Avec un minimum de concentration (et Dieu sait que la concentration et moi, ça fait plusieurs) on s’y retrouve sans peine. Je n’ai pas eu besoin de retourner en arrière en me disant : mais c’est qui lui/elle déjà ?
    Le personnage principal est Edward Murray, le descendant du conquistador qui a provoqué la colère du dieu aztèque. Après lui vient sa famille, puis les autres personnages.
    Au niveau de sa famille, je suis très énervée contre Katherine (et aussi contre Edward pour le coup) à cause de leur attitude envers leur fille Kiara. J’ai l’impression que Kathy veut que sa fille vive comme elle-même a décidé de ne pas vivre en s’enfuyant. Elle lui achète des tenues qui non seulement ne sont pas de son âge et la font paraître bien plus jeune mais qui en plus sont tout sauf pratiques sur un bateau. Edward et Kathy clament que Kiara est maladroite et incapable d’apprendre à se défendre, mais elle n’a pas l’air si godiche que ça. Elle a surtout l’air maintenue de force dans une enfance qu’à 17 ans, elle a légitiment envie de quitter.
    Le dieu aztèque est un vrai salopard, mais bon, en général, on s’y attend de la part de ce genre de dieu, surtout quand ils ont été contrariés.
    Pour l’instant, il met en place ses pions et je ne sais pas bien où il veut en venir, mais tout a l’air de se dérouler comme il le veut, donc j’attends de voir où tout ça va nous mener, je reprends ma lecture et je reviens donner mon avis final quand j’aurais terminé.

    Alors je reviens après ma lecture et je tiens à dire que je ne suis pas d’accord ! Cette fin est horrible ! On n’a pas le droit de laisser des lecteurs comme ça ou alors on a intérêt à écrire rapidement le tome 2 !
    Et bien oui, je n’aime pas ce genre, je n’aime pas les pirates, je n’aime pas la fantasy, et j’ai quand même hâte de lire la suite !


    Un extrait : L’eau ondulait à peine et le silence régnait, brisé de temps à autre par le cri d’une mouette. Seuls les morceaux de bois qui jonchaient la surface de la mer témoignaient de la violence de l’attaque qui s’était abattue sur un riche navire de la Compagnie des Indes Orientales à peine quelques heures plus tôt. Des pirates. Parmi les derniers qui écumaient encore les océans et traquaient les navires marchands traînant sur les eaux, alourdis par leurs cales emplies de richesses ou d’êtres humains. Des hommes dangereux s’il en était, des hommes qui avaient résisté aux moyens mis en œuvre pour les chasser, et dont les capitaines hissaient sans vergogne le pavillon rouge annonçant qu’ils ne feraient pas de quartier. Compensant le manque de ruse qui était le plus souvent leur lot par une violence aveugle, ils ne laissaient rien après leur passage. À présent qu’ils étaient partis avec l’or qu’ils convoitaient, la paix était revenue. Plus un souffle de vent ne faisait osciller l’épave qui surnageait misérablement tandis que, seule au milieu de l’océan, une jeune fille laissait peu à peu le froid engourdir ses membres.

    Elle s’appelait Juliet et était âgée d’à peine vingt ans mais avait vu plus d’horreur en six mois que le plus aguerri des soldats. Elle était la seule rescapée de l’attaque. Elle songeait à tout ce qu’elle avait perdu, à sa famille massacrée par des indigènes, alors que, cette fois déjà, elle seule avait échappé au carnage. Elle porta un regard las en direction de la plage qu’elle tentait de rejoindre et s’immobilisa. Elle était si fatiguée que ses bras lui semblaient peser des tonnes et ne sentait plus ses jambes. Elle n’avait plus rien. Plus d’espoir, plus d’avenir. Alors, à quoi bon s’entêter ? Elle avait tout perdu par deux fois déjà. La jeune fille poussa un soupir fatigué et renonça, brisée par la malédiction qui semblait s’attacher à ses pas. Elle ferma ses yeux d’azur dans l’attente de la mort et sourit avec tristesse. Une sensation de flottement l’envahit et sa respiration ralentit peu à peu jusqu’à la faire sombrer dans l’inconscience qui précède la fin. Les vagues refermèrent leur linceul d’écume sur son corps et elle s’enfonça dans les abysses.

    Perdue à la frontière entre la vie et la mort, elle ne sentit pas les mains des esclaves du Tlalacalli se refermer sur elle.

     

  • [Livre] Le passeur

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    Résumé : Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n'existent pas. Les inégalités n'existent pas, la désobéissance et la révolte n'existent pas. L'harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le Comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveau-nés inaptes sont " élargis". Personne ne sait exactement ce que cela veut dire. Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le savoir : c'est le dépositaire de la mémoire. Lui seul sait comment était le monde, des générations plus tôt, quand il y avait encore des animaux, quand l'œil humain pouvait encore voir les couleurs, quand les gens tombaient amoureux.
    Dans quelques jours, Jonas aura douze ans. Au cours d'une grande cérémonie, comme tous les enfants de son âge, il se verra attribuer sa future fonction dans la communauté.
    Jonas ne sait pas encore qu'il est unique. Un destin extraordinaire l'attend. Un destin qui peut le détruire.

     

    Auteur : Lois Lowry

     

    Edition : L’école des loisirs

     

    Genre : Dystopie, SF

     

    Date de parution : 25 mai 1993

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Avant Hunger games, la sélection, divergente et toutes ces sagas mettant en scène des mondes différents, supposés idéaux, mais qui sont en réalité des dictatures déguisées, il y a eu le passeur, qui lui-même s’inspire du « meilleur des mondes », le premier du genre.
    Le roman est assez court et la fin est ouverte, laissant au lecteur le choix de décider si la dernière scène est réelle ou non.
    La communauté dans laquelle vit Jonas, le héros, présente les éléments que l’on va retrouver dans les dystopies plus récentes : absence de sentiments, absence de choix, le fait d’avoir des enfants ou de se marier faisant l’objet d’une demande et c’est un comité qui accepte ou refuse, qui forme les paires d’époux…

    Ayant lu les dystopies citées plus haut avant celle-ci, je n’ai pas arrêté de faire des parallèles : tiens, il n’y a pas d’amour, comme dans délirium ; les mariages sont organisés par le gouvernement comme dans promise ; on a recours à des mères porteuses, comme dans le joyau ou dans un style différent comme dans Birth marked…
    Et puis il y a l’élargissement. Personne dans la communauté ne sait de quoi il s’agit exactement, et le lecteur ne le saura que tardivement, mais pour être honnête, il n’est pas bien difficile de le deviner.
    Quand on a lu les autres titres du genre, qui sont souvent sous le format de trilogie, on peut trouver que « le passeur » est court (même s’il fait parti d’une saga, chaque livre peut être lu indépendamment des autres). Cependant, j’ai trouvé qu’il était aussi riche avec son tome unique que les autres titres avec leur (minimum) trois tomes.

    J’ai commencé ma lecture en début d’après midi et je n’ai pas pu le lâcher, ou presque, avant d’atteindre la dernière page.

    Un extrait : Jonas sourit en se rappelant le jour où Asher était arrivé en classe hors d’haleine, en retard comme d’habitude, au beau milieu du chant du matin. Quand la classe s’assit à la fin de l’hymne patriotique, Asher resta debout pour présenter des excuses publiques comme il était de rigueur.

    — Je demande pardon à ma communauté d’études de l’avoir dérangée.

    Asher débita à toute vitesse l’expression consacrée, cherchant toujours à reprendre son souffle. L’instructeur et toute la classe attendaient patiemment qu’il fournisse une explication. Les élèves souriaient déjà car ils avaient entendu ses explications si souvent !

    — Je suis parti de chez moi à l’heure correcte, mais en passant près du vivier j’ai vu une équipe qui séparait des saumons. Je pense que je me suis laissé abstraire. Je demande pardon à mes camarades de classe, conclut Asher.

    Il lissa sa tunique froissée et s’assit.

    — Nous acceptons tes excuses, Asher.

    La classe récita d’une seule voix la réponse consacrée. Plusieurs élèves se mordaient les lèvres pour ne pas rire.

    — J’accepte tes excuses, Asher, dit l’instructeur.

    Il souriait.

    — Et je te remercie car une fois de plus tu nous fournis l’occasion de faire un petit point de vocabulaire. « Abstraire » est un mot trop fort pour décrire la contemplation de saumons.

    Il se retourna et écrivit « Abstraire » sur le tableau d’instruction. À côté il écrivit « distraire ».

     

  • [Livre] Docteur Sleep

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    Résumé : Danny Torrance a grandi. Ses démons aussi... Hanté par l’idée qu’il aurait pu hériter des pulsions meurtrières de son père Jack, Dan Torrance n’a jamais pu oublier le cauchemar de l’Hôtel Overlook. Trente ans plus tard, devenu aide-soignant dans un hospice du New Hampshire, il utilise ses pouvoirs surnaturels pour apaiser les mourants, gagnant ainsi le surnom de « Docteur Sleep », Docteur Sommeil. La rencontre avec Abra Stone, une gamine douée d’un shining phénoménal, va réveiller les démons de Dan, l’obligeant à se battre pour protéger Abra et sauver son âme...

     

    Auteur : Stephen king

     

    Edition : Albin Michel

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 30 octobre 2013

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : J’ai eu énormément de mal à entrer dans l’histoire. Celle-ci est très longue à démarrer et à trouver un rythme. Je n’ai pas retrouvé la dynamique qu’il y avait dans Shinning et j’ai failli abandonner le livre à plusieurs reprises.
    D’ailleurs, je l’ai commencé, posé, laissé de coté plusieurs mois, avant de retenter l’expérience. A plusieurs reprises !
    Finalement, je me suis forcée à tenter le coup une dernière fois en me disant : « Si j’accroche pas cette fois ci, je laisse tomber ».

    Ce n’est qu’à partir de la page 100 environ que j’ai commencé à réussir à entrer dans l’histoire (Il a eu de la chance, c’était la limite que je m’étais fixée).

    J’ai trouvé le livre un peu long. Pourtant, passé les 100 premières pages, il n’y a pas de longueurs car les descriptions sont disséminées dans le texte et entourées d’action. Mais même comme ça, il y a peut être un peu trop d’explications. Il faut dire que ce n’est pas simple d’appréhender l’histoire du nœud vrai. La manière dont ils fonctionnent, leur façon de se faire passer par des gens normaux, le fait qu’il y ait deux noms pour chacun d’entre eux. Leurs forces, leurs faiblesses… tout cela aurait pu faire l’objet d’un livre séparé, alors l’intégrer dans une autre histoire… forcément, ça prend des pages.
    Le livre est intéressant, il se lit facilement (toujours passé ces satanées 100 premières pages), mais ce n’est pas un coup de cœur, ce n’est pas un livre pour lequel on promet qu’on lit encore un chapitre avant de dormir pour finir par en avaler une dizaine avant de céder au sommeil. Ici, je n’ai eu aucun mal à le reposer le soir, même si j’ai toujours eu plaisir à le reprendre le lendemain.
    A aucun moment je n’ai eu de doute sur la fin, elle était plus que prévisible, même si la façon dont les personnages atteignent ce résultat était une vraie surprise.
    J’avoue qu’il a fallu, à plusieurs reprises, que je me force à continuer à lire sans faire de pause pour dévier sur d’autres ouvrages qui me faisaient de l’œil.
    Même si je pense que Shinning n’avait pas réellement besoin d’une suite et se suffisait à lui-même, j’ai été contente de pouvoir découvrir ce qu’était devenu Danny Torrance.


    Un extrait : Le deuxième jour du mois de décembre d’une année où un planteur de cacahuètes de Géorgie était aux affaires à la Maison-Blanche, l’un des plus grands hôtels de villégiature du Colorado brûla de fond en comble. L’Overlook fut déclaré perte totale. Après enquête, le chef du service des incendies du comté de Jicarilla attribua la cause de l’incendie au mauvais fonctionnement d’une chaudière. L’hôtel était fermé pour l’hiver lorsque l’accident se produisit et seules quatre personnes étaient présentes sur les lieux. Trois d’entre elles en réchappèrent. John Torrance, le gardien de l’hôtel, trouva la mort en tentant vainement (et héroïquement) de faire tomber la pression de la vapeur qui avait atteint un niveau anormalement élevé dans la chaudière en raison d’une soupape de sécurité défectueuse.

    Parmi les trois survivants, on comptait l’épouse du gardien et son jeune fils. Le troisième était le chef cuisinier de l’Overlook, Richard Hallorann. Ce dernier était revenu de Floride, où il faisait la saison d’hiver, pour voir comment se débrouillaient les Torrance car il avait eu « l’intuition fulgurante », comme il disait, que la famille était en difficulté. Les deux adultes survivants furent très grièvement blessés dans l’explosion. Seul l’enfant s’en sortit indemne.

    Physiquement, du moins.

    Wendy Torrance et son fils reçurent une indemnisation de la firme propriétaire de l’Overlook. Ce n’était pas une somme énorme, mais elle leur permit de vivre durant les trois ans d’incapacité de travail de Wendy pour ses blessures au dos. L’avocat qu’elle consulta lui assura que si elle était prête à l’épreuve de force, elle pourrait obtenir beaucoup plus car la firme était soucieuse d’éviter un procès. Mais Wendy était tout aussi désireuse de reléguer dans le passé cet hiver désastreux dans le Colorado. Elle répondit à l’avocat qu’elle s’en remettrait, ce qu’elle fit, même si ses douleurs dorsales se rappelèrent à elle jusqu’à la fin de ses jours. Côtes cassées et vertèbres brisées guérissent mais ne cessent jamais de crier.

    Winifred Torrance et Daniel vécurent un temps dans le Sud-Central, avant de descendre vers Tampa en Floride. Dick Hallorann (l’homme aux intuitions fulgurantes) montait parfois de Key West pour les voir. Voir le petit Danny surtout. Un lien particulier les unissait.

    Très tôt un matin du début du mois de mars 1981, Wendy appela Dick pour lui demander de venir. Danny l’avait réveillée en pleine nuit, lui apprit-elle, pour lui dire de ne pas entrer dans la salle de bains.

     

    Après quoi, il avait totalement refusé de lui parler.

     

     

  • [Livre] Sacré famille

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    Résumé : La petite librairie d’Emma va mal, mais ce sera bientôt de l’histoire ancienne : la visite de la célébrissime Stephanie Meyer va lui apporter la gloire ! Sauf que la rencontre tourne mal… Dépités, Emma et les siens, tous déguisés pour l’occasion, rentrent chez eux. En chemin, ils croisent une étrange vieille dame qui leur jette un sort : chacun se retrouve propulsé dans la peau du personnage dont il porte le costume… Afin de briser le sortilège, il faut retrouver la vieille femme. Mais, pour cela, il faudra d’abord retrouver l’esprit d’équipe !

     

    Auteur : David Safier

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Inclassable

     

    Date de parution : 19 septembre 2013

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Dans ce livre, Franck, le mari, est sûrement le personnage le plus sympathique. Certes, sa femme, Emma, le trouve effacé, absent et le regard un peu trop baladeur, mais quand on voit les chapitres de son point de vue, on se rend compte qu’il est simplement fatigué, probablement à cause d’une déprime certainement causée par un travail qui l’use.
    Fée, la fille adolescente, est une ado classique, rebelle (avec un nom pareil, il faut dire…), insolente, en conflit avec sa mère… Cependant quand elle fait la petite blague qui sonne la débâcle de la rencontre avec Stephenie Meyer, elle cherche une chose à dire en anglais à l’auteur pour ne pas l’offenser. Sans son frère, tout se serait bien passé au final.
    Max, justement, le frère, refuse de vivre dans la réalité sauf quand il s’agit de causer des ennuis à sa sœur…et tant pis s’il y a des dommages collatéraux, comme sa mère.
    Emma m’a un peu énervée : Elle veut contrôler la vie de ses enfants et ne supporte pas qu’ils puissent avoir des pensées à eux.
    Son vrai problème est surtout qu’elle n’assume pas ses choix : Il y a 16 ans, elle a refusé une promotion importante dans un métier de rêve car elle était enceinte de sa fille. Aujourd’hui, sa petite librairie périclite car elle refuse de diversifier les ouvrages qu’elle propose (elle est spécialisée uniquement dans la littérature enfantine). Et elle en veut à tout le monde. D’ailleurs quand son ancienne collègue lui propose de rencontrer Stephenie Meyer afin d’organiser une séance de dédicace dans sa librairie, elle force sa famille à l’accompagner, sans même prendre la peine de leur expliquer que sans cette opportunité elle risque de perdre sa librairie (Ses enfants se seraient-ils mieux comportés ? Je ne sais pas, mais ça aurait été une bonne idée de tenter le coup).
    Voilà l’histoire posée. Ah non j’oubliais un détail qui a son importance : Est-ce une perfidie de son ancienne collègue ou un simple malentendu, Emma oblige sa famille à se déguiser en monstres pour aller à cette soirée (Alors que seul le groupe de musique est censé être grimé).
    Sur le retour de cette soirée désastreuse, Emma surprend sa fille sourire à la lecture d’un SMS et explose devant tant d’égocentrisme : Comment cette gamine ose-t-elle sourire alors qu’on vient de lui gâcher la vie, qu’on la lui gâche depuis 16 ans (un peu mélodramatique la Emma sur ce coup là). Et manque de pot, Baba Yaga est dans le coin… Et à partir de là, le livre part en biberine : clichés, situations absurdes, soi-disant humour… Si le début est assez rythmé, le texte devient vite lent, sans action ou presque. Les passages avec Dracula m’ont profondément ennuyée.
    Ce livre était bien jusqu’à ce qu’il tombe dans le « fantastique ».
    Et la fin est encore plus tirée par les cheveux que le déroulement. Je pense que le début du livre est adapté à un public adulte, mais à partir du moment où il entre dans le registre du fantastique, il devient plus adapté à un public plus jeune (pré-ados).


    Un extrait : — Connais-tu ce proverbe indien : « Plus on aime quelqu’un, plus on a envie de le tuer » ? me demanda mon employée.

    Et je me dis : La vache, qu’est-ce que je dois aimer ma famille !

    Pour la énième fois de la journée, le portable sonna dans ma petite librairie spécialisée en littérature enfantine.

    Ma fille de quinze ans, Fée, avait d’abord appelé pour me préparer psychologiquement à la voir redoubler (car, hélas, elle était à peu près aussi douée en maths qu’un labrador).

    Puis ç’avait été le tour de son petit frère Max, pour me dire qu’il ne pouvait pas rentrer à la maison parce qu’il avait encore oublié la clé de l’appartement (existerait-il une forme d’Alzheimer propre aux enfants ?).

    Cette fois, d’après le numéro affiché sur mon portable, c’était mon mari, Frank. Vraisemblablement pour m’annoncer qu’il rentrerait plus tard du bureau – comme presque tous les soirs, en fait. (Ce qui signifiait que j’aurais à affronter seule non seulement la fainéantise olympique de Fée en matière de devoirs scolaires, mais aussi le chaos qui régnait dans l’appartement. Certains jours, on aurait dit qu’il venait de subir le passage d’une horde de Huns. Accompagnés d’éléphants. Et d’ogres. Et de Britney Spears.)

    Je décidai de ne pas répondre. Cela m’éviterait une conversation qui ne pouvait que m’énerver, sans compter qu’à la fin je serais encore plus énervée de m’être énervée comme ça.

    A la place, je regardai dehors d’un air morne à travers la vitrine de ma librairie « Lemmi und die Schmöker», tout en songeant avec tristesse qu’à une certaine époque j’avais aimé ma famille sans arrière-pensées négatives. C’était avant l’intrusion de ces monstres ordinaires qui ont nom : stress au travail, crise de la quarantaine et puberté.

    Oui, nous, les Wünschmann, nous avions été une famille heureuse. Mais quelque chose s’était perdu au fil des dernières années. A mon grand regret, je n’avais aucune idée de ce que c’était au juste, donc encore moins de la façon de le retrouver. Pourtant, je le désirais tellement !

    Tandis que je rêvais avec nostalgie au bon vieux temps, un jeune homme aux fesses fascinantes passa devant la vitrine. Je rajustai mes lunettes pour mieux voir.


    — Beau cul, hein ? observa ma vieille employée, Cheyenne.

    En réalité, elle s’appelait Renate, mais ne répondait pas à ce nom. Avec ses fleurs dans les cheveux et ses fanfreluches, ce devait être la plus vieille hippie du monde connu.


    — Euh, je n’ai rien vu, prétendis-je de façon peu convaincante.

    Devant l’air moqueur de Cheyenne, je m’empressai d’ajouter :

    — D’ailleurs, il était un peu maigrichon.

    — Emma, tu l’as donc bien vu, dit-elle en souriant. Ce garçon pourrait être ton fils, renchérit-elle tandis que je baissais les yeux d’un air coupable.

    Mon Dieu, elle avait raison ! J’approchais de la quarantaine, et ce type devait avoir au maximum vingt-deux ans. Je pouvais être honteuse de lorgner un jeunot comme lui.

    — Quand as-tu fait l’amour pour la dernière fois, Emma ? demanda Cheyenne en sirotant son thé des yogis – dont l’odeur suggérait qu’un très vieux yogi avait dû y prendre un bain de pieds.

    — Euh… hésitai-je, car j’avais du mal à me souvenir de la réponse.

    — C’est bien ce que je pensais, dit-elle avec amusement.

     

     

  • [Livre] Les mystères de Teelendelf T01 La forêt dorée

     

    Je remercie les éditions du Panthéon pour cette lecture

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    Résumé
     : « Par la suite, la vieille dame marmonna des paroles incompréhensibles. Eloïse essayait tant bien que mal de comprendre ce que cette femme disait. Les seuls mots qu’elle comprit étaient : " or ", " maudit " et " mort ". »

    Il existe en France un petit village paisible... ou presque. Cette bourgade réserve bien des surprises à Eloïse Demets, qui vient d’y emménager.
    La jeune fille tentera de résoudre d’étranges mystères dans la Forêt Dorée, une forêt magique, selon la légende du village. Mais quelle est cette légende dont tout le monde parle ? De surprenants événements lui prouveront que la magie existe. Mais se résoudra-t-elle à y croire ?

    Et vous, croyez-vous en la magie ?

    Bienvenue à Teelendelf !

     

    Auteur : Camille Gonzales

     

    Edition : Panthéon

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 12 juin 2015

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Dans ce livre il y a un point positif et des points négatifs.
    Là vous vous dites : Ah il y a plusieurs points négatifs et un seul point positif ?
    Ben oui, mais il y a plusieurs petits points négatifs et un point positif mais alors THE BIG point positif : Il y a une histoire !
    Oui, oui, j’imagine votre petit sourire en coin qui dit : « Ben oui, y’a une histoire dans un livre, c’est le concept ». Et bien, l’air de rien, c’est pas si évident. J’ai lu beaucoup de livres où j’ai passé mon temps à me demander où l’auteur voulait bien en venir. Des livres où il n’y a aucune cohérence, aucun but, rien…
    Ici, l’idée de départ est bonne et l’auteur a clairement un but vers lequel elle va méthodiquement. Dès le début, on est intrigué par cette histoire d’or qui disparaît et de touristes qui disparaissent à leur tour dès lors qu’elles reviennent pour la seconde fois dans les collines.

    Je comprends qu’Eloïse, qui a été arrachée à son environnement, soit intéressée par cette histoire, surtout qu’elle se retrouve dans un petit village paumé.

    Après, il y a aussi quelques points négatifs, mais ce sont des points négatifs qui sont « rattrapables ». Du moment que l’auteur est capable de faire passer une histoire, une vraie histoire, que le fond est là, le reste, c’est de la réécriture dans la forme du texte.

    L’écriture manque un peu de maturité (mais si j’ai bien compris l’auteur est une adolescente, donc on va lui laisser le temps de mûrir à la louloute) avec un peu d’abus sur les adjectifs au début du roman (mais ça s’arrange ensuite).
    Toujours au début, les dialogues ne sont pas crédibles mais une fois entré dans l’intrigue, ça s’arrange.
    Le roman présente quelques coquilles (comme « plusieurs » écrit sans le « s ») voire quelques fautes un peu plus importantes qui auraient du être vues par un correcteur (« l’affront final » au lieu de l’affrontement final)…
    Le plus gros point noir est l’abondance de scènes inutiles. A plusieurs reprises, on attend des conséquences sur l’histoire qui ne viennent pas (la dispute entre les parents d’Eloïse, le jeu d’Halloween au lycée…). Ca ne veut pas dire que ces scènes sont mal écrites, j’ai adoré la scène du jeu de piste organisé au lycée pour Halloween, mais elle n’apporte rien à l’histoire. Si Eloïse avait surpris une conversation qui la mette sur une piste pour l’intrigue de la forêt dorée, j’aurais compris le passage, mais là….

    J’ai aussi regretté que certains personnages ne soient pas plus exploités. Par exemple, l’un des personnages, Julien, est décrit depuis le début comme étant proche de Solange. Or, quand Solange prend de l’importance, plus de nouvelle de ce personnage, alors pourquoi avoir tant insisté sur lui au début ? C’est la même chose avec les profs, certains ont de toute évidence des pathologies et je m’attendais à ce qu’ils aient un rôle par la suite, mais non.
    C’est pareil avec la taille du collège qui est martelée au début du roman, je m’attends doc à ce que ce détail ait une importance, ça n’a pas été le cas. Peut-être que ces personnages et ces détails auront leur place dans le tome 2 ?

    Bref le roman a vraiment un fort potentiel et il ne manque pas grand-chose pour qu’il soit quasiment parfait. Il faudrait qu’il soit expurgé des scènes inutiles et que d’autres scènes soient au contraire étoffées (là je ne peux pas vous donner d’exemple sans spoiler l’histoire, désolée).

    La fin a été bien maîtrisée. J’avais deviné avant de la lire, mais peu de temps avant (une trentaine de pages avant la révélation) et c’était bien parce que j’étais ravie d’avoir trouvé sans pour autant avoir trouvé ça trop facile.

    Et comme les adolescents mûrissent quasiment au jour le jour, je suis certaine que le tome 2 sera encore meilleur que ce tome 1…

    Affaire à suivre….

    Un extrait : Eloïse ouvrit la porte et sortit, suivie de près par sa mère.
    Elles montèrent toutes les deux dans la BMW et Christelle ouvrit le portail à l'aide d'un petit boîtier.

    - Allez ! Tu vas rencontrer du monde mon cœur.

    - Oui, mais mes amis me manquent.

    - Je sais ma puce mais, tu les retrouveras dans un an. Ce n'est pas grand-chose. Et puis, tu as ton téléphone portable. Tu peux aussi les appeler avec le fixe.

    - Oui, mais ce n'est pas pareil.

    - Ecoute, pour les vacances, je t'amènerai à Cannes. Je te le promet et ton père a intérêt à être d'accord ! s'exclama Christelle avec un petit sourire.

    Eloïse fit de même. Mais son visage s’assombrit immédiatement.

    - Mais il dira qu'il a trop de travail.

    - Non, ne t'en fais pas.

    - Et mes grands-parents sont trop loin de moi. Ils me manquent déjà.

    - Je sais mon ange mais ils viendront souvent, ils me l'ont dit.

    - Ouais, mais des fois, ce qu'on dit, on ne le fait pas forcément. Surtout eux !

    - Eloïse ! Je comprends que tu sois triste mais arrête d'être aussi pessimiste. Tu n'es pas comme ça d'habitude !

    - Oui, mais je ne suis plus à Cannes.

    - Bon, maintenant ça suffit ! Tu vas vivre pendant un an à Teelendelf que tu le veuilles ou non. Je suis sûre que ça va te plaire et que tu ne voudras plus partir.

    - Cela m'étonnerait !

    - Tu m'agaces !

    Elles arrivèrent au collège. C'était à cinq minutes de leur maison. Une dame, postée devant le grand portail noir de l'établissement, s'approcha de la voiture. Christelle baissa la vitre.

    - Bonjour, madame. Je suis Christelle Demets, la maman d'Eloïse qui est nouvelle dans votre collège.

    - Bonjour. Bienvenue. Mon nom est Valérie Collie. Je suis une des surveillantes du collège.  On va vous ouvrir le portail.

    Cette dernière semblait antipathique et froide. Elle regarda sa montre.

    - Vous arrivez en avance, dit-elle, avec un air de reproche.

    - Oui, c'est le directeur qui m'a demandé de venir avant 9 heures.

    - Ah d'accord. Je comprends mieux.

    La surveillante passa un coup de téléphone et, le portail s'ouvrit quelques secondes après.

     

  • [Livre] La porteuse du médaillon

    Je remercie les éditions « Mon petit éditeur » pour cette lecture

     

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    Résumé : La crise de la trentaine n’épargne pas Clarisse. Elle ne se supporte plus, elle n’aime pas son travail, elle vit seule... Jusqu’au jour où ce médaillon lui tombe dans la main, bijou dont les couleurs se troublent à certains moments pour finalement venir aspirer Clarisse en son centre... Et la voici de l’autre côté, monde dans lequel rien ne semble avoir bougé: l’Histoire s’est arrêtée là. C’est ce que lui raconte l’Antiquaire lorsqu’elle trouve Chrétien de Troyes presque momifié: il n’a jamais pu écrire la fin de la légende arthurienne. Mais le médaillon a choisi Clarisse et c’est elle qui va faire avancer l’Histoire pour rétablir la légende afin que l’illustre auteur puisse terminer son œuvre.

    Auteur : Claudie Séreuse

    Edition : Mon petit éditeur

    Genre : Fantastique

    Date de parution : Janvier 2012

    Prix moyen : 16€

    Mon avis : Quand j’ai commencé le livre, avec la page de garde qui commence par :
    « 
    Approchez, gentes Dames et preux Seigneurs,

    Venez entendre l’histoire de La Porteuse du Médaillon », j’ai trouvé dommage de commencer par cette forme qui donne un air de légende au récit et de ne pas la faire en vers.
    Puis quand j’ai attaqué le récit proprement dit, et surtout quand j’ai lu le 1er paragraphe, je me suis dis : bon sang, mais Clarisse c’est moi ! Qui me rendors après avoir éteint le réveil, qui me fracasse contre la table basse, qui a oublié de jeter une bouteille d’eau ou de coca zéro qui tente sournoisement de me faire la peau…
    Il n’y a que ma salle de bain qui me fiche la paie, mais c’est uniquement parce que j’ai viré les néons depuis des années pour les remplacer par des ampoules normales…le matin on a moins l’air d’un zombie sous cette lumière là !
    Bref, l’héroïne, c’est presque moi et ça nous la rend immédiatement sympathique. Et son patron ressemble à une version masculine de mon ancienne patronne à moi, du coup, là c’est plus de la sympathie, c’est carrément de l’empathie !
    Très rapidement, dès que le personnage de l’héroïne est bien présenté, on entre dans le fantastique : aspirée par le médaillon, Clarisse se retrouve au moyen âge affublée de deux compagnons dont un ne l’apprécie visiblement pas.

    Clarisse a du mal à admettre ce qui lui arrive et pense un petit moment qu’elle rêve, elle pense même qu’elle est peut être dans le coma, suite à une chute.
    Une fois que Clarisse a admis qu’elle ne rêvait pas, tout se passe très vite, pas tant dans l’écriture, car l’auteur prend le temps d’aller là où elle veut que l’histoire nous même, que dans l’intensité et la rapidité de l'enchaînement des événements. On lit très vite aussi, pour ne pas se laisser distancer, pour ne pas perdre de rythme…
    J’ai beaucoup aimé, et j’ai vraiment été surprise par la version de la légende arthurienne donnée dans le livre.
    Ce roman est un livre assez court mais bien construit et dans lequel on plonge complètement !

    Un extrait : Le réveil se mit à sonner bruyamment sur le bord de la table de chevet, un long bras émergea brutalement de sous la couette pour éteindre le son strident et désagréable de la sonnerie.

    « C’est pas humain de réveiller les gens à une heure pareille ! » marmonna Clarisse tout en se retournant dans son lit bien chaud. Elle referma les yeux : « Allez, encore cinq minutes, juste cinq minutes et après je me lève… »
    Trente minutes plus tard, elle repoussa violemment la couette, pestant contre tous les saints qu’elle connaissait, et titubant de sommeil, se dirigea vers la salle de bain. Au passage, elle se cogna le genou contre la table du salon qu’elle avait déplacée la veille et oubliée de remettre au bon endroit, elle se tordit le pied en voulant éviter la bouteille de coca vide qui traînait sur le carrelage et se réfugia dans la salle de bain, où un néon intermittent finissait de lui donner un air de Zombie mal luné.

    Clarisse n’était pas à proprement jolie, ni mignonne, elle était plutôt quelconque, du moins c’est comme cela qu’elle se voyait depuis quelque temps. Elle jeta un rapide regard de dégoût sur son reflet tandis qu’elle se déshabillait, puis alla vite se réfugier derrière le rideau de douche pour fuir cet horrible miroir et sa cruelle vérité. Elle ouvrit le robinet d’eau chaude et un filet d’eau tiède acheva de la réveiller, avant de devenir un jet brûlant qu’elle devait couper avec une eau glacée qui la faisait tressaillir à chaque fois. Pendant qu’elle jouait avec ses deux robinets pour obtenir une température acceptable, elle reprit le cours de ses réflexions. Depuis quelques jours, elle avait un drôle d’état d’esprit et cela l’inquiétait : elle se sentait flétrie à l’intérieur comme à l’extérieur, elle changeait physiquement, le sentait, le voyait, et ça la minait. Elle baissa la tête et s’obligea à regarder ce corps qui l’encombrait et ne lui ressemblait plus : deux petits seins, il y a encore peu, bien ronds et rebondis et qui aujourd’hui subissaient la terrible loi de l’attraction terrestre ; un ventre autrefois plat et qui maintenant gonflait dans ses pantalons même quand elle ne respirait plus ; de longues jambes blanches, aux genoux calleux et bosselés, striées de petites veines qui traçaient leur chemin au gré de leur fantaisie l’empêchant désormais de porter des minijupes.

     

  • [Livre] La dame aux papillons

    Les apparences sont importantes dans l’Angleterre Victorienne, pourtant elles peuvent être si trompeuses…

    Je remercie les éditions Artalys pour cette lecture

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    Résumé : Port Royal, 1815.
    Violet Sorrow, née d’une Créole et d’un Anglais, ne se tient plus de joie ! Elle va enfin rencontrer la famille de son défunt père et visiter la lointaine Angleterre, dont son père lui a tellement parlé. Mais quand elle arrive sur place, elle reçoit un accueil mitigé. Son cousin germain Andrew, ce jeune homme exécrable qui passe ses journées à boire, semble la détester, alors que sa cousine Constance l’enchante par son caractère joyeux et spontané. La société anglaise est-elle aussi parfaite qu’elle l’avait pensé ? Et quel secret cache aux yeux du monde William, l’oncle de Violet ?


    Auteur : Jess Swann

    Edition : Artalys

    Genre : Fantasy

    Date de parution : 26 mai 2014

    Prix moyen : 12,90€

    Mon avis : Parce qu’il a épousé une métisse, le père de Violet a été déshérité et renié par son propre père. Après sa mort, sa veuve, Amara, et la jeune fille se retrouve dans une situation délicate puisque complètement ruinées. La seule solution serait de donner Violet en mariage au vieux gouverneur dont elle attise la convoitise. Mais Amara est réticente à vendre ainsi sa fille.
    Le grand père étant décédé, Amara écrit au frère cadet de son défunt mari qui a hérité du titre et de la fortune familiale.
    A sa grande surprise il lui envoie de l’argent et invite Violet à venir rencontrer la branche anglaise de la famille.

    Dès le début, mes sentiments ont été mitigés vis à vis de cette famille. Constance, la cousine, m’a mise immédiatement mal à l’aise, de même que William, l’oncle.

    Quant au cousin Andrew, clairement alcoolique, il m’a semblé qu’il voulait dire quelque chose d’important, de primordial, mais sous couvert de rejet et d’agression.
    William souffle le chaud et le froid et Constance semble parfaitement instable.
    Au début je soupçonnais quelque chose de trivial, du genre se débarrasser de la cousine « impure », de la créole. Puis le coté fantastique a commencé à faire tout doucement son apparition et mes soupçons ont changés de nature.
    Je soupçonnais toujours les même personnes et je ne me suis pas vraiment trompée sur les rôles de chacun d’eux. Mais je suis totalement passée à coté de leur but et de leurs motivations… j’étais partie dans une toute autre direction et j’ai été agréablement surprise.
    Seul bémol, qui n’en est pas vraiment un car il est bien écrit et bien menée, c’est la fin…

    Sans trop en dévoiler, je dirai simplement que j’espérais un autre dénouement.

    Un extrait : La cloche de l’église sonnait onze heures lorsque Violet, hors d’haleine, gravit quatre à quatre les marches qui menaient à la grande porte de sa maison. Ana, l’unique femme de chambre qui faisait également office de cuisinièrelui adressa un regard désapprobateur et la jeune fille grimaça. Elle était censée être rentrée depuis vingt minutes au moins et n’aurait sans doute pas le temps de se changer. Comme pour confirmer cette pensée, la voix de sa mère l’appela depuis le salon.

    « Violet ? Viens donc nous rejoindre. »

    La jeune fille lissa du plat de la main sa robe de percale rose et obéit. Embarrassé par son retard, elle ne remarqua pas la tension légère du visage de sa mère et se tourna vers leur visiteur, le gouverneur Ross.

    « Monsieur », salua-t-elle le vieil homme, accompagnant ses paroles d’une rapide révérence.

    Les yeux porcins du gouverneur se posèrent sur le buste de Violet que nul corset n’emprisonnait :

    « Votre fille grandit chaque jour un peu plus, Amara.

    — Certes, mais elle n’est encore qu’une enfant », rétorqua la mère en faisant signe à Violet de s’asseoir.

    Mal à l’aise, la jeune fille sentit le regard du gouverneur s’appesantir sur elle tandis qu’elle rejoignait sa place.

    La conversation, interrompue par son arrivée tardive, reprit son cours et la jeune fille écouta avec une inquiétude grandissante monsieur Ross exposer l’étendue de leurs difficultés financières. Certes, elle n’ignorait pas que la mort de son père, survenue deux ans plus tôt, les avait placées dans une situation délicate, mais elle était loin de soupçonner qu’elle soit si grave. Amara, quant à elle, ne bronchait pas. Droite sur son siège, elle s’appliquait à conserver un visage impassible et la jeune fille ressentit une bouffée de fierté devant son attitude.

    « Croyez bien que je n’ignore rien de notre situation, finit par déclarer sa mère. Je n’ai pas attendu votre visite pour chercher un moyen d’y remédier. »

    Un léger sourire incurva les lèvres du gouverneur devant cette affirmation.

    « Ma chère Amara, déclara-t-il avec onctuosité, en vérité, la solution est simple : toutes ces difficultés pourraient être aplanies si vous et votre fille bénéficiez de l’appui et du soutien d’un homme. »

    Tout en parlant, il reposa ses yeux sur Violet et la mère crispa les mâchoires.

    « J’ai écrit au frère de mon défunt époux pour l’avertir de notre situation, je ne prendrai aucune décision tant que je n’aurai pas reçu sa réponse. »

    Le gouverneur reporta son attention sur elle.

    « Comme vous le savez, mon beau-père s’est éteint l’année dernière, poursuivit Amara, et…

    — Vous espérez que le fils sera moins strict que le père, la coupa grossièrement le gouverneur. Je suis navré d’être celui qui brise vos illusions mais, à votre place, je n’y compterais pas. Je connais un peu le frère de votre époux et la réputation de William n’est plus à faire. À l’instar de son père, il ne reconnaîtra jamais l’union de son frère et d’une indigène. »

    Les joues d’Amara se marbrèrent de rouge et Violet hoqueta devant la rudesse des termes employés par le gouverneur. La jeune fille tendit la main pour la poser sur celle de sa mère mais avant qu’elle ait pu finir son geste de soutien, Amara releva fièrement le visage.

    « Je suis certes métisse, gouverneur Ross, mais cela ne fait pas de moi votre inférieure. »

    L’homme leva les bras en signe d’apaisement.

    « Loin de moi cette idée, ma chère, mais mes compatriotes sont loin de tous partager cette opinion et William Sorrow fait partie des plus farouches défenseurs de la pureté du sang anglais. »

    Cette fois, Amara se redressa et avança vers l’homme.

    « Nous verrons bien, gouverneur. Pour ma part, je préfère attendre la réponse de Mr Sorrow avant de prendre une décision qui engagerait l’avenir de Violet, affirma-t-elle d’un ton sec. Je vous remercie de votre sollicitude, mais je sais à quel point vous êtes un homme occupé, aussi ne vous retiendrai-je pas plus longtemps. »

    Les yeux vicieux du gouverneur s’étrécirent encore un peu plus mais il masqua sa rage sous un sourire affable.

    « Bien entendu, chère Amara, cette décision vous appartient. Cependant, si d’aventure les choses ne tournaient pas en votre faveur, sachez que je serais heureux de vous prendre sous ma protection, votre fille et vous. »

    Amara le remercia d’un sourire forcé tandis que Violet fronçait les sourcils. En dépit de sa curiosité, la jeune fille attendit que le gouverneur ait pris congé pour interroger sa mère.

    « Que veut-il dire, ce vieux fossile ? Vous a-t-il demandé de l’épouser ? » s’enquit-elle avec une moue.

    Les yeux sombres et las de sa mère se posèrent sur elle.

    « Non Violet. À ses yeux, je suis sans doute trop indigène et trop âgée pour faire une bonne épouse, ironisa-t-elle. C’est ta main qu’il est venu solliciter. »

    La jeune fille ne put retenir une grimace de dégoût à cette idée et Amara la regarda avec un mélange de pitié et de fermeté.

    « Rassure-toi, il est hors de question que je vende mon unique fille à cet homme. Je préférerais encore en être réduite à la mendicité. »

    L’expression du visage de Violet s’altéra tandis que l’inquiétude prenait le pas sur ses autres considérations.

    « Sommes-nous devenues si pauvres que ses paroles laissent à penser ? »

    Amara hésita. Elle envisagea un instant de mentir mais son honnêteté naturelle l’emporta.

    « Oui.

    — Mais… je ne comprends pas, je croyais que les revenus de père nous mettaient à l’abri du besoin ! »

    L’aînée exhala un long soupir.

    « Lorsque ton père était en vie et menait ses affaires, c’était le cas. Malheureusement sa disparition brutale nous a laissées dans une situation difficile. Son associé en a profité pour mettre la main sur son commerce et prétend que celui-ci a périclité.

    — Mais la fille de John passe son temps à exhiber de nouvelles toilettes dans toute la ville !

    — Je sais. Seulement, je ne suis qu’une femme, non anglaise de souche qui plus est, et à cause de cela, je peine à faire valoir nos droits. Je comptais sur le gouverneur pour nous aider, mais le prix qu’il demande est trop élevé pour que je l’accepte. »

    Violet baissa les yeux.

    « Pensez-vous que mon oncle nous aidera ?

    — Je l’ignore… Comme tu le sais, ton grand-père a renié ton père après notre mariage et même après que je l’ai averti de sa mort, il n’a pas tenté de nous connaître ou même de nous approcher. Mon seul espoir est que William soit moins buté que son père. Georges disait toujours qu’ils étaient proches avant notre rencontre. »

    Violet secoua la tête.

    « Je ne comprends pas… pourquoi réagissent-ils ainsi ? Ils n’ont même pas essayé de nous rencontrer, comment peuvent-ils nous condamner sans savoir qui nous sommes ? »

    Amara caressa sa joue avec tendresse et expliqua avec une pointe d’amertume :

    « Parce qu’à leurs yeux, je ne suis qu’une indigène, une exotique que l’on prend comme maîtresse, pas pour femme. Ma mère était une esclave au service d’un Anglais, c’est une chose qui ne s’oublie pas facilement. Surtout chez les Sorrow.

    — Mais père s’en moquait lui ! Il vous aimait ! »

    Le visage d’Amara s’adoucit alors qu’elle se perdait dans ses souvenirs.

    « Georges était différent. »

    La jeune fille ne répondit pas et sa mère écarta une mèche de son visage.

    « Ne t’inquiète pas. Nous ferons face le moment venu. »

     

  • [Livre] Les yeux de l'esprit

    Quand on ne trouve aucune réponse rationnelle, peut être faut-il se tourner vers d'autres voies

    Je remercie les éditions Artalys pour cette lecture

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    Résumé : Un soir d’hiver, la jeune Lina Ben Slimane et son professeur de physique s’attardent dans leur lycée pour revoir une leçon. C’est alors qu’un violent orage se déchaîne et plonge la ville dans le noir. Pendant qu’ils essaient de quitter l’établissement, des monstres sortent de la remise et agressent le professeur. On le retrouve sérieusement blessé le lendemain matin. La police mène l’enquête mais n’y comprend rien. Lina, qui a été retrouvée endormie dans la remise, ne peut pas l’aider car elle a perdu la mémoire. Un peu plus tard, par une nouvelle nuit d’orage, une paire d’yeux maléfiques apparaît dans sa chambre. C’est pour la jeune fille le début d’une plongée dans l’épouvante.

    Auteur : Ahlem Elj

    Edition : Artalys

    Genre : fantastique

    Date de parution : 10 décembre 2014

    Prix moyen : 14,90€

    Mon avis : On m’a informée que l’auteur ne parle pas très bien le français et, bien que l’éditeur ait fait un travail formidable de correction, le style est un peu lourd, très scolaire. Le récit semble être écrit par un adolescent surtout du fait du peu de naturel des dialogues et l'irrationalité des situations.
    L’histoire en elle-même est bien trouvée et intéressante même si le scénario aurait nécessité une reformulation complète pour être vraiment prenant.

    Mais justement, parlons de l’histoire. Dès le départ j’ai trouvé le flic en charge de l’enquête inutilement agressif avec le pauvre gosse qui remplace le concierge et qui a rien demandé à personne (en plus un flic qui s’appelle Chrerif…Sheriff… vous suivez ? Non ? Y’a que moi ?…Remarquez on m’a toujours dis que j’avais un sens de l’humour aussi tordu qu’un bouclier après un duel…). Par la suite, il se calme (enfin un peu, parce que des fois ça lui reprend… un peu lunatique le bonhomme).
    Ce qui m’a étonnée, c’est qu’au vu des blessures du professeur, et du fait qu’il crie au monstre, personne ne s’interroge sur un éventuel traumatisme suite à une rencontre houleuse avec une sale bête (l’auteur parle de loups, de sanglier… et il doit bien avoir des chiens errants…). Quant à la gamine, personne ne met vraiment en doute sa parole alors que ce qu’elle dit au début du livre est clairement impossible.
    Et plus l’histoire avance, plus on a l’impression que tout le monde a des œillères… Bon les flics, ok, c’est normal (Mais non, j’ai rien contre les flics….) mais les parents bon sang ! Les parents ! Ils voient bien que quelque chose ne va pas et que ce quelque chose est tout sauf naturel, leur fille leur parle de choses effrayantes. Ils ne peuvent que constater que son attitude devient de plus en plus « bizarre » mais non, tout va bien, on n’envisage pas le coté surnaturel parce que « ça va contre nos principes »….

    Bref, il va leur falloir un sacré moment pour ouvrir les yeux, et encore si on peut dire ouvrir… Disons soulever très légèrement une paupière en maintenant l’autre œil obstinément fermé.
    Quant à la fin, mais la fin « FIN » The end quoi, les dernières phrases du livre… (Non je précise parce que la fin pas tout à fait fin, j’avais rien vu venir), je le voyais venir gros comme un 38 tonnes lancé à 130km/h sur l’autoroute à contresens… Faut dire que je suis très perspicace… Une Sherlock Holmes en jupon, Bones et Castle peuvent aller se rhabiller et je vous parle même pas de l’équipe d’esprit criminel… Des petits joueurs…
    Et… Oui OK… Aussi parce que le livre est un tome 1 et qu’il faut bien qu’il y ait matière à un tome 2 !


    Un extrait : « Dites-moi, s’il vous plaît monsieur. Qui d’habitude arrive le premier au lycée ?

    — Le concierge, évidemment ! répondit l’homme aux cheveux blancs.

    — Pouvez-vous nous l’appeler ?

    — Oui, bien sûr. Tout de suite. »

    Sur ces mots, le directeur s’éloigna de quelques mètres. On le vit faire un signe de main à un jeune homme qui se tenait loin, tout proche de la porte d’entrée des élèves. Celui-ci arriva en courant. Il avait certainement entendu parler de la nouvelle. 

    « Bonjour monsieur l’inspecteur, dit-il en reprenant son souffle.

    — Vous êtes bien le concierge ? » demanda le policier étonné.

    En fait, il ne s’était pas attendu à voir un jeune garçon d’une vingtaine d’années. Il portait un jean et une veste en cuir noir.

    « Non, monsieur. Je suis son fils, Brahim. Je suis étudiant à la faculté de droit à Tunis. »

    Et devant l’air interrogateur du policier, il expliqua pourquoi il se trouvait à la place de son père.

    « Mon père est gravement malade, monsieur l’inspecteur. Il est à l’hôpital aujourd’hui. Je suis actuellement ici pour le remplacer et l’aider, jusqu’à ce qu’il se rétablisse. »

    Brahim n’avait pas encore terminé de justifier sa présence lorsqu’un surveillant arriva et interrompit leur conversation :

    « On vous appelle au téléphone, monsieur l’inspecteur.

    — De la part de qui ?

    — L’hôpital.

    — Oh ! Veuillez m’excuser un moment, s’adressa-t-il à Brahim. Je ne serai pas long.

    — Prenez votre temps, monsieur l’inspecteur », dit le jeune homme en haussant les épaules.

    Le surveillant le conduisit au bureau du directeur. Il trouva le combiné du téléphone décroché. Il le mit à son oreille et s’assit devant la table.

    « Allô ! L’inspecteur Chérif est à l’écoute.  

    — Bonjour monsieur. Docteur Béchir à l’appareil.

    — Bonjour docteur. Comment va le professeur Karim Dhaouadi ? Je suis impatient d’entendre des nouvelles. Cela m’aidera à progresser dans mon enquête. 

    — Je vous comprends, monsieur l’inspecteur. On peut dire que son état est stable jusqu’à présent. Nous avons vu qu’il a été frappé hier soir par un objet contondant.

    — Ah bon ! Pouvez-vous me dire l’heure exacte ?

    — Euh... j’ai peur que non, je suis désolé. Pas maintenant, en tout cas ! Mais je peux confirmer que cela a dû se passer entre dix-huit heures et dix-neuf heures.

    — C’est au moment de la coupure de courant !

    — Je présume, oui.

    — Merci, répondit l’inspecteur en prenant des notes dans son petit carnet de poche. Et cet objet contondant, pourrait-il être un bâton ou une barre de fer ?

    — Je pense que c’est plus lourd. Il a quelques fractures dans ses côtes. De même, il a certainement reçu des coups sur le crâne. Son état est grave mais il survivra.

    — C’est affreux !

    — Oui. J’avoue que ses radios m’ont étonné.

    — Quand est-ce que je pourrai l’interroger ?

    — Je vous tiendrai au courant dès qu’il reprendra connaissance. Il est encore sous le choc.

    — Merci encore une fois, docteur. »

    Avant de raccrocher, le médecin se rappela une chose qui lui parut importante.

    « Ah, écoutez, monsieur l’inspecteur ! dit-il en tirant une feuille de la poche de son tablier blanc. Il s’est à moitié réveillé pendant quelques secondes. Il a juste prononcé le nom d’une femme, Lina Ben Slimane.

    — Lina Ben Slimane ! répéta l’inspecteur pour s’assurer que le nom était correct et le noter dans son carnet.

    — Oui. C’est ça. Il s’est forcé à prononcer son nom deux ou trois fois. Cela me semble important. Enfin, peut-être.

    — Sûrement, oui. Il n’a rien dit d’autre ?

    — Non, rien. Je ferai de mon mieux pour qu’il reprenne conscience le plus tôt possible.

    — D’accord. J’attends un coup de téléphone de votre part, si jamais il y a des nouvelles.

    — Oui, bien sûr. Au revoir !

    — À tout à l’heure ! »

    Chérif raccrocha puis rejoignit son adjoint et le fils du concierge qui l’attendaient dans le hall.

    « Eh bien, vous allez avouer la vérité ou non ? dit-il d’un ton menaçant au jeune Brahim.

    — Mais, quelle vérité voulez-vous savoir ? Est-ce que vous me suspectez ?

    — Non. Pas encore. Vous êtes, bien sûr, le dernier à avoir quitté le lycée, ou je me trompe ?

    — Oui, c’est vrai, affirma Brahim éberlué.

    — Quand êtes-vous parti hier ?

    — Juste après la panne d’électricité.

    — Vers dix-huit heures dix, à peu près ?

    — Oui, environ.

    — Vous n’avez laissé personne derrière vous?

    — Personne, à ce que je sache. Il faisait si noir et froid ! J’ai seulement pu balayer le sol de l’administration car il y avait une lampe de secours qui l’éclairait. Et puis, j’ai verrouillé les deux grandes portes du lycée et je suis rentré chez moi.

    — Qui pourra confirmer vos paroles ?

    — Ma mère, mes voisins… Demandez-leur si vous voulez.

    — On verra ça plus tard. Quand êtes-vous arrivé aujourd’hui ?

    — Vers sept heures. J’ai eu un coup de téléphone m’annonçant que mon père a eu une crise. J’ai nettoyé quelques salles au rez-de-chaussée puis je suis parti dès que le directeur est arrivé.

    — Il vous a autorisé à partir ?

    — Oui, c’est un homme compréhensif et très humain. »

    L’inspecteur se frotta le menton tout en contemplant le jeune étudiant, puis ajouta :

     

    « Bien, vous pouvez partir. Mais avant cela, laissez vos coordonnées à mon adjoint. »

     

  • [Livre] La reine de lumière - Elora

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     Résumé: 1494. Dans une sombre forêt du Vercors, la jeune Elora, fille adoptive de la baronne Hélène de Sassenage, découvre un cadavre décharné. Au lieu de s'enfuir terrorisée, Elora fouille sans sourciller le gilet de l'homme à terre pour récupérer le précieux message qu'il était venu porter. Car Elora n'est pas une enfant comme les autres : descendante de Mélusine, elle détient les savoirs et les pouvoirs d'une fée. En cet instant, Hélène de Sassenage est loin d'imaginer l'impact qu'aura ce meurtre sur sa destinée. Mais Elora, elle, le sait déjà : leur chemin tourmenté va les entraîner toutes deux jusqu'à Rome, et le temps du bonheur ne reviendra qu'après bien du sang et des larmes...

    Auteur : Mireille Calmel

    Edition: Pocket

    Genre: Historique/ fantasy

    Date de parution : 10 février 2011

    Prix moyen : 7€

    Mon avis :  Ce livre est mon livre lumière. Je m'explique, dans le cadre d'un challenge, il fallait lire un livre dont le titre contenait le mot lumière et garder ce titre secret jusqu'à la date où l'on devait publier nos avis.
    Je n'avais qu'un ou deux livres lumières dans ma PAL et j'ai donc choisi celui-ci. Ce n'est qu'après l'avoir commencé que j'ai appris qu'il faisait suite à la trilogie "le chant de la sorcière". Cependant je n'ai eu aucun problème pour comprendre le récit, l'auteur rappelant les évènements clefs de la trilogie au fil du livre. Par contre, la lecture de ce livre m'a fait immédiatement mettre les trois tomes du chant des sorcière sur ma PAL!
    J'aime beaucoup le style d'écriture de cette auteur, même dans les descriptions on ne s'ennuie pas une seconde.
    J'ai bien aimé aussi le fait de passer d'un lieu à l'autre, d'un personnage à l'autre, en lisant leur histoire qui semblent indépendantes les unes des autres et qui finissent par devenir indissociable malgré le fait que les différents personnages ne se rencontrent pas forcèment. C'est un peu la théorie du battement des ailes du papillon: chaque acte commis par l'un d'entre eux finit par affecter les autres plus ou moins directement, plus ou moins rapidement.
    J'ai vraiment apprécié que l'histoire d'Elora se mêle à celle des Borgia, même si ce sont des Borgia sans aucun scrupules et d'une cruauté extrème, sans vraiment aucun bon coté, que Mireille Calmel nous dépeint.
    La fin du récit est un peu triste mais donne envie de se ruer sur le tome 2 pour savoir comment tout cela va se terminer!

    Un extrait : Sidonie était une femme comblée. Elle était la dame d’un des plus beaux et riches castels du Dauphiné. Son époux, Jacques de Sassenage, l’aimait comme au premier jour, sa fille Claude, âgée de dix ans, grandissait en joliesse et en sagesse et les enfants de Jacques et de Jeanne, au nombre de six, étaient établis. Les garçons, Louis et François, auprès du roi reparti en guerre, les filles en ménage ou au couvent pour la dernière, Françoise, qui ne s’était jamais remise de la mort d’un des compagnons du prince Djem. Quant à Marthe, la Harpie qui l’avait si longtemps malmenée, Sidonie n’en avait plus entendu parler depuis le tragique assassinat d’Algonde.

    Oui, Sidonie était une femme comblée. D’attention, d’amour, de richesse et de beauté, malgré l’âge qui avançait. Sa seule tristesse venait de ses autres enfants. Les deux aînés qu’elle avait eus d’un premier mariage n’écrivaient ni ne la visitaient jamais, trop occupés à leurs affaires. Sidonie savait qu’ils n’avaient pas véritablement accepté ses frasques passées et lui battaient froid. Elle l’avait admis, même si elle en souffrait. Ce qu’elle supportait moins, c’était de n’avoir plus de nouvelles de son troisième fils, Enguerrand, qui s’était un jour décidé pour l’aventure. Si l’on exceptait une lettre de change que Jacques avait payée alors qu’Enguerrand se trouvait en Sardaigne, cela faisait rien de moins que neuf ans qu’il avait disparu sans laisser de traces.

    Faire le deuil de quelqu’un sur la tombe duquel on a pleuré est toujours difficile, mais moins que d’attendre jour après jour un être dont on redoute qu’il ne revienne jamais.

    Sidonie était une femme comblée. Mais au fond d’elle-même lui manquait l’essentiel. Cet enfant chéri qu’elle ne voulait pas enterrer.

     

    Ce dix-neuf novembre, elle sortait de la chapelle contiguë au corps de logis lorsqu’un équipage s’annonça dans la cour principale.

    Depuis que le roi Charles de France avait convaincu ses vassaux de venir grossir les rangs de l’host dans son ambition de croisade et de reconquête de Naples, les courtisans se trouvaient moins nombreux au château de la Bâtie. Seules les dames de compagnie de Sidonie, comme elles privées d’époux, y séjournaient encore. Là où autrefois des dizaines de litières allaient et venaient dans un ballet joyeux, on ne voyait plus guère que les charrettes de marchands franchir les portes du corps de garde.

    Aussi, comme ses amies qui venaient d’assister à l’office, Sidonie s’arrêta-t-elle sur les marches du parvis pour détailler cette troupe frappée d’armes inconnues, un pincement d’angoisse au cœur.

    Les guerres laissaient de nombreuses années durant les castels à la merci des audacieux. Les châtellenies changeaient de main par le biais d’attaques intestines. Même si Sidonie voyait mal qui aurait eu assez de cran pour oser investir la Bâtie, elle n’était pas à l’abri d’un fou venu d’une autre région.

    Déjà, autour d’elles, ses compagnes s’étaient resserrées, saisies d’une même curiosité.

    Sidonie fit taire leurs cancaneries en les abandonnant sur place.

    Tout en descendant les marches pour s’en venir à la rencontre du visiteur, elle se convainquit du fait que les gardes en faction n’auraient pas autorisé l’accès du château à une vingtaine de soldats si la personne qui ouvrait la porte de la litière n’avait été d’importance et, qui plus est, sans intention belliqueuse.

     

    Lui la reconnut à peine le pied posé à terre. Il s’immobilisa près de la portière, se fendit d’un large sourire et, d’une main zébrée de fines cicatrices, repoussa sa lourde cape de voyage vers l’arrière, révélant une cotte de velours frappée d’une femme-serpent que traversait une plume d’aigle.

    Le cœur de Sidonie s’emballa. Elle s’avança plus vite, scrutant le visage mangé de barbe, refusant d’y croire, mais déjà des larmes lui brûlaient les yeux.

    Lorsque Enguerrand de Sassenage ouvrit ses bras, elle poussa un cri de joie et se mit à courir, indifférente à tout pour serrer contre elle ce miracle vivant.