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[Livre] Sacré famille

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Résumé : La petite librairie d’Emma va mal, mais ce sera bientôt de l’histoire ancienne : la visite de la célébrissime Stephanie Meyer va lui apporter la gloire ! Sauf que la rencontre tourne mal… Dépités, Emma et les siens, tous déguisés pour l’occasion, rentrent chez eux. En chemin, ils croisent une étrange vieille dame qui leur jette un sort : chacun se retrouve propulsé dans la peau du personnage dont il porte le costume… Afin de briser le sortilège, il faut retrouver la vieille femme. Mais, pour cela, il faudra d’abord retrouver l’esprit d’équipe !

 

Auteur : David Safier

 

Edition : Pocket

 

Genre : Inclassable

 

Date de parution : 19 septembre 2013

 

Prix moyen : 8€

 

Mon avis : Dans ce livre, Franck, le mari, est sûrement le personnage le plus sympathique. Certes, sa femme, Emma, le trouve effacé, absent et le regard un peu trop baladeur, mais quand on voit les chapitres de son point de vue, on se rend compte qu’il est simplement fatigué, probablement à cause d’une déprime certainement causée par un travail qui l’use.
Fée, la fille adolescente, est une ado classique, rebelle (avec un nom pareil, il faut dire…), insolente, en conflit avec sa mère… Cependant quand elle fait la petite blague qui sonne la débâcle de la rencontre avec Stephenie Meyer, elle cherche une chose à dire en anglais à l’auteur pour ne pas l’offenser. Sans son frère, tout se serait bien passé au final.
Max, justement, le frère, refuse de vivre dans la réalité sauf quand il s’agit de causer des ennuis à sa sœur…et tant pis s’il y a des dommages collatéraux, comme sa mère.
Emma m’a un peu énervée : Elle veut contrôler la vie de ses enfants et ne supporte pas qu’ils puissent avoir des pensées à eux.
Son vrai problème est surtout qu’elle n’assume pas ses choix : Il y a 16 ans, elle a refusé une promotion importante dans un métier de rêve car elle était enceinte de sa fille. Aujourd’hui, sa petite librairie périclite car elle refuse de diversifier les ouvrages qu’elle propose (elle est spécialisée uniquement dans la littérature enfantine). Et elle en veut à tout le monde. D’ailleurs quand son ancienne collègue lui propose de rencontrer Stephenie Meyer afin d’organiser une séance de dédicace dans sa librairie, elle force sa famille à l’accompagner, sans même prendre la peine de leur expliquer que sans cette opportunité elle risque de perdre sa librairie (Ses enfants se seraient-ils mieux comportés ? Je ne sais pas, mais ça aurait été une bonne idée de tenter le coup).
Voilà l’histoire posée. Ah non j’oubliais un détail qui a son importance : Est-ce une perfidie de son ancienne collègue ou un simple malentendu, Emma oblige sa famille à se déguiser en monstres pour aller à cette soirée (Alors que seul le groupe de musique est censé être grimé).
Sur le retour de cette soirée désastreuse, Emma surprend sa fille sourire à la lecture d’un SMS et explose devant tant d’égocentrisme : Comment cette gamine ose-t-elle sourire alors qu’on vient de lui gâcher la vie, qu’on la lui gâche depuis 16 ans (un peu mélodramatique la Emma sur ce coup là). Et manque de pot, Baba Yaga est dans le coin… Et à partir de là, le livre part en biberine : clichés, situations absurdes, soi-disant humour… Si le début est assez rythmé, le texte devient vite lent, sans action ou presque. Les passages avec Dracula m’ont profondément ennuyée.
Ce livre était bien jusqu’à ce qu’il tombe dans le « fantastique ».
Et la fin est encore plus tirée par les cheveux que le déroulement. Je pense que le début du livre est adapté à un public adulte, mais à partir du moment où il entre dans le registre du fantastique, il devient plus adapté à un public plus jeune (pré-ados).


Un extrait : — Connais-tu ce proverbe indien : « Plus on aime quelqu’un, plus on a envie de le tuer » ? me demanda mon employée.

Et je me dis : La vache, qu’est-ce que je dois aimer ma famille !

Pour la énième fois de la journée, le portable sonna dans ma petite librairie spécialisée en littérature enfantine.

Ma fille de quinze ans, Fée, avait d’abord appelé pour me préparer psychologiquement à la voir redoubler (car, hélas, elle était à peu près aussi douée en maths qu’un labrador).

Puis ç’avait été le tour de son petit frère Max, pour me dire qu’il ne pouvait pas rentrer à la maison parce qu’il avait encore oublié la clé de l’appartement (existerait-il une forme d’Alzheimer propre aux enfants ?).

Cette fois, d’après le numéro affiché sur mon portable, c’était mon mari, Frank. Vraisemblablement pour m’annoncer qu’il rentrerait plus tard du bureau – comme presque tous les soirs, en fait. (Ce qui signifiait que j’aurais à affronter seule non seulement la fainéantise olympique de Fée en matière de devoirs scolaires, mais aussi le chaos qui régnait dans l’appartement. Certains jours, on aurait dit qu’il venait de subir le passage d’une horde de Huns. Accompagnés d’éléphants. Et d’ogres. Et de Britney Spears.)

Je décidai de ne pas répondre. Cela m’éviterait une conversation qui ne pouvait que m’énerver, sans compter qu’à la fin je serais encore plus énervée de m’être énervée comme ça.

A la place, je regardai dehors d’un air morne à travers la vitrine de ma librairie « Lemmi und die Schmöker», tout en songeant avec tristesse qu’à une certaine époque j’avais aimé ma famille sans arrière-pensées négatives. C’était avant l’intrusion de ces monstres ordinaires qui ont nom : stress au travail, crise de la quarantaine et puberté.

Oui, nous, les Wünschmann, nous avions été une famille heureuse. Mais quelque chose s’était perdu au fil des dernières années. A mon grand regret, je n’avais aucune idée de ce que c’était au juste, donc encore moins de la façon de le retrouver. Pourtant, je le désirais tellement !

Tandis que je rêvais avec nostalgie au bon vieux temps, un jeune homme aux fesses fascinantes passa devant la vitrine. Je rajustai mes lunettes pour mieux voir.


— Beau cul, hein ? observa ma vieille employée, Cheyenne.

En réalité, elle s’appelait Renate, mais ne répondait pas à ce nom. Avec ses fleurs dans les cheveux et ses fanfreluches, ce devait être la plus vieille hippie du monde connu.


— Euh, je n’ai rien vu, prétendis-je de façon peu convaincante.

Devant l’air moqueur de Cheyenne, je m’empressai d’ajouter :

— D’ailleurs, il était un peu maigrichon.

— Emma, tu l’as donc bien vu, dit-elle en souriant. Ce garçon pourrait être ton fils, renchérit-elle tandis que je baissais les yeux d’un air coupable.

Mon Dieu, elle avait raison ! J’approchais de la quarantaine, et ce type devait avoir au maximum vingt-deux ans. Je pouvais être honteuse de lorgner un jeunot comme lui.

— Quand as-tu fait l’amour pour la dernière fois, Emma ? demanda Cheyenne en sirotant son thé des yogis – dont l’odeur suggérait qu’un très vieux yogi avait dû y prendre un bain de pieds.

— Euh… hésitai-je, car j’avais du mal à me souvenir de la réponse.

— C’est bien ce que je pensais, dit-elle avec amusement.

 

 

Commentaires

  • j'ai adoré ce livre, je l'ai trouvé complétement déjanté, c'est vrai qu'il y a quelques longueurs mais c'est un auteur que j'aimerais relire

  • Après, je ne suis pas échaudée, j'ai d'autres titres de cet auteur et j'ai bien l'intention de les lire. J'ai d'ailleurs bien aimé jusqu'à ce que ça parte en fantastique. Bref, j'ai pas trop accroché, mais j'ai entendu beaucoup de bien de ses autres livres, donc...

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