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Selene raconte... - Page 148

  • [Livre] Le dernier des nôtres

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    Résumé : « La première chose que je vis d’elle fut sa cheville, délicate, nerveuse, qu’enserrait la bride d’une sandale bleue… » Cette jeune femme qui descend l’escalier d’un restaurant de Manhattan, élégante, rieuse, assurée, c’est Rebecca Lynch. Werner Zilch, qui l’observe, ne sait pas encore que la jeune artiste est aussi une richissime héritière. Werner n’a pour lui que ses yeux bleus délavés. Son nom étrange. Et une énergie folle : enfant adopté par un couple de la classe moyenne, il rêve de conquérir New-York avec son ami Marcus.

    Werner poursuit Rebecca, se donne à elle, la prend : leur amour fou les conduit dans la ville en pleine effervescence au temps de Warhol, Patti Smith et Bob Dylan… Jusqu’au jour où Werner est présenté à la mère de Rebecca, Judith, qui s’effondre en voyant son visage. Ainsi se rouvre le dossier douloureux des origines de Werner. Qui Judith a-t-elle reconnue dans ces traits blonds et ces yeux presque gris ? Quels souvenirs hideux cache-t-elle sous ses bracelets d’or ?

     

    Auteur : Adélaïde De Clermont-Tonnerre

     

    Edition : Grasset

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 17 Août 2016

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Je ressors de ma lecture un peu mitigée.
    J’ai beaucoup aimé l’alternance entre les deux époques 1945 et 1969 et le lien qui les relient et qui va au-delà du personnage de Werner. Le fait que 1945 soit raconté à la troisième personne et que 1969 le soit à la première personne du point de vue de Werner nous permet de savoir immédiatement à quel moment du récit on se trouve, même si on n’a pas fait attention à la mention de la date en début de chapitre (cela dit, même si j’apprécie que l’auteur distingue ainsi les deux périodes, il est difficile de les confondre).

    Concernant les personnages, je n’ai pas réussi à m’y attacher et pour moi c’est un vrai problème dans un livre.
    J’ai déjà lu des livres dans lequel le personnage principal était antipathique, mais soit son caractère était nécessaire à l’histoire, soit il était contrebalancé par des personnages secondaires plus attachants.
    Ici, non seulement les caractères abominables de la plupart des personnages n’apportent rien à l’histoire, mais il y a une caricature systématique des personnages. A l’exception de Marcus, l’associé et ami de Werner, qui, bien qu’il soit toujours là, n’est qu’un personnage secondaire, et de quelques personnages sans grande importance, on a vraiment le sentiment qu’il n’y a rien de bon chez les protagonistes. L’un est égoïste, arrogant et possessif, l’autre odieux, la troisième une enfant gâtée qui se fiche des conséquences de son comportement…
    Je ne vais pas aller jusqu’à dire que ces personnages à dominante négative m’ont empêché de me plonger dans l’histoire, mais, ne ressentant pas d’empathie à leur égard, j’ai été plutôt indifférente quant à la réalisation de leur quête. Je me fichais un peu qu’ils découvrent ou non la vérité, d’autant plus que cette vérité, je l’ai vu arriver comme un camion près de 200 pages avant qu’elle ne soit enfin révélée. Alors pour l’effet de surprise…
    De surprise, il y en a effectivement une, dans les derniers chapitres, mais une surprise sur 496 pages, c’est trop peu pour moi.
    Au final j’ai beaucoup apprécié les parties se déroulant en 1945, tout ce qui entoure la fin de la guerre ; un peu moins les parties 1969 que j’ai trouvé trop centré sur le côté « je t’aime moi non plus » de la relation entre Werner et Rebecca.
    L’histoire est un peu lente à démarrer, mais le livre reste difficile à lâcher malgré tout.
    On peut dire que c’est un roman assez addictif, mais le manque d’attachement que suscitent les personnages fait qu’il ne restera pas gravé dans ma mémoire.

    Un extrait : Nous déjeunions avec Marcus au rez-de-chaussée de cette trattoria de SoHo. Nous y venions presque tous les jours. Le patron accueillait Shakespeare, mon chien, comme une divinité. Il lui préparait de généreuses gamelles. C’était précieux car Shakespeare en effrayait plus d’un. Dressé sur ses pattes arrière, il atteignait le mètre quatre-vingts. Sa fourrure d’ours beige et feu ne faisait pas oublier sa gueule qui, s’il n’avait eu si bon caractère, aurait pu régler son compte à un homme en quelques secondes. Je me penchais avec appétit sur mes spaghettis al pesto, lorsque la cheville qui allait changer ma vision des femmes apparut sur les tomettes de l’escalier. Elle capta immédiatement mon attention. Sa propriétaire, qui descendait de la salle au premier étage, marqua une pause. Elle parlait à quelqu’un. Je mis un certain temps à isoler sa voix, moqueuse, dans le brouhaha des discussions et des bruits de couverts. Ses pieds pivotèrent légèrement. J’admirai ses orteils enfantins aux ongles brillants. Elle continuait à parler d’une voix insistante. Elle voulait déjeuner en bas. En haut la salle était presque vide. Il n’y avait personne, c’était triste. Une voix d’homme, dont j’apercevais les mocassins marron, protestait. C’était plus calme en haut. Le pied gauche de la fille descendit une marche, dévoila le début d’un mollet. Il remonta, descendit à nouveau, et enfin s’engagea. A mesure qu’elle se révélait, je caressais du regard la ligne fine de ses tibias, ses genoux, le début de ses cuisses que creuse cette diagonale du muscle qui m’affole chez une femme. La peau à peine dorée, d’une perfection irréelle, disparaissait ensuite sous la corolle d’une étoffe bleue. Une ceinture mettait en valeur sa taille où j’aurais voulu d’emblée ancrer mes mains. Son chemisier sans manches laissait voir des bras d’une fraîcheur ronde, appétissante. Plus haut, dans l’échancrure, émergeait un cou élégant que j’aurais pu briser d’une main. Elle dévala les trois dernières marches en riant. Une lumière entra avec elle dans la pièce, celle de ses cheveux. Elle traînait par la cravate un homme d’une quarantaine d’années, habillé d’un pantalon beige et d’un blazer bleu marine à pochette jaune. Tiré par le col, rouge et très contrarié, il tentait de la suivre sans tomber. Elle lui rendit sa liberté en laissant filer la cravate entre ses doigts presque transparents de finesse puis s’exclama :

    « Ernie, tu es assommant ! »

    Je l’observais avec une telle attention qu’alertée par un instinct animal, elle croisa mon regard et s’immobilisa une fraction de seconde. Dès qu’elle tourna ses yeux insolents vers moi, je sus que cette fille me plaisait plus que toutes celles que j’avais pu connaître ou simplement désirer. J’eus l’impression qu’une lave coulait en moi, mais la jeune femme ne sembla pas troublée, ou, si elle le fut, mon étincelante créature avait suffisamment de retenue pour ne pas le montrer. Le type au blazer s’agaça de l’intérêt que je lui portais. Il me dévisagea d’un air irrité. Instantanément, mon corps se tendit. J’étais prêt à me battre. Il n’avait rien à faire dans ce restaurant. Il ne méritait pas cette déesse. Je voulais qu’il me la laisse et qu’il foute le camp. Je lui adressai un sourire narquois, espérant qu’il viendrait me provoquer, mais Ernie était un pleutre. Il détourna les yeux. Ma beauté fit une volte-face gracieuse lorsque le serveur, aussi ébloui que moi, lui indiqua leur table. Il écartait les chaises sur son passage, tandis qu’elle avançait, tête légèrement baissée, avec cet air modeste des filles qui se savent admirées.

     

  • Le tiercé du samedi #77

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois pires prénoms que vous avez croisés dans des livres

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Peeta

     

     

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    Ok, ç se rapproche de Peter, mais rien à faire, ce prénom je n'ai pas réussi à m'y habituer et du coup j'ai eu du mal avec le personnage!

     

     

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    Menolly

     

     

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    Encore un prénom à coucher dehors... Une petite excuse pour celle-ci, elle n'est pas complètement humaine... Mais bon, quand même...

     

     

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    Antonella, Ombeline et Theophane

     

     

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    Ici c'est la surenchère de prénoms qui devient ridicule. Si un seul des personnages avait eu un prénom original, ou si ces prénoms avaient eu un lien avec l'histoire, un sens précis, ça aurait pu passer. Mais non, on a juste l'impression que l'auteur a voulu qu'on se souvienne de ses personnages. Peut être sentait-elle qu'on ne souviendrait pas d'eux pour leur personnalité!



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres dont l’adaptation cinéma vous ferait presque regretter que le cinéma existe

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

  • [Film] les chroniques de Spiderwick

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    Titre original : The Spiderwick Chronicles

     

    Réalisé par : Mark Waters

     

    Date de sortie : 16 avril 2008

     

    Genre : Jeunesse

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h37

     

    Casting : Freddie Highmore, Mary-Louise Parker, Sarah Bolger, Joan Plowright, David Strathairn, Nick Nolte…

     

    Résumé : Après son divorce, Helen Grace a dû quitter New York avec ses jumeaux, Jared et Simon, et sa fille, Mallory, pour trouver refuge dans l'ancienne résidence de son grand-oncle, l'éminent naturaliste Arthur Spiderwick. Une nouvelle vie commence pour les Grace dans cette bâtisse isolée, un rien sinistre, où les trois enfants ne tardent pas à faire d'étranges rencontres. Après avoir mis à jour la cachette d'un espiègle farfadet, Jared découvre au grenier un somptueux ouvrage, rédigé par Arthur Spiderwick et orné d'illustrations d'animaux fantastiques de toutes espèces : Le Guide Arthur Spiderwick du monde merveilleux qui vous entoure. Bravant les avertissements solennels de son ancêtre, Jared ouvre le précieux livre, qui lui dévoile un univers merveilleux, peuplé de gobelins, de fées, de trolls, de sylphes délicats, d'oiseaux exotiques et de porcins voraces. Mais un ogre maléfique du nom de Mulgarath hante aussi ce Monde Invisible qu'il souhaite contrôler. Pour cela, il doit s'emparer du Guide. Prêt à tout pour parvenir à ses fins, le rusé Mulgarath tend un piège diabolique aux trois enfants, puis se lance avec sa meute hurlante à l'assaut de la Résidence...

     

    Mon avis : Adaptation d’une saga de 5 livres, les chroniques de Spiderwick est une sorte de résumé des livres. On se trouve un peu dans la même situation que pour le film « les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire ». Si on n’a pas lu les livres, le film est très sympathique.
    Mais quand on est fan de la saga, deux solutions : soit on est très déçu, soit on regarde le film en sachant qu’il faut détacher son esprit des livres (remarquez, que se détacher du livre pour voir une adaptation, ça vaut pour toutes les adaptations).

    Le point fort de ce film, c’est les créatures. Que ce soit les créatures bénéfiques, comme chafouin,

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    tête de lard ou le griffon, ou les créatures maléfiques, comme les gobelins

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    ou l’ogre Mulgarath,

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    tous sont très réalistes et convaincant (ce qui n’est pas toujours évident, même en images de synthèse).
    Le jeune acteur qui interprète Jared et Simon, les jumeaux Grace, fait un très beau travail car on n’hésite pas une seconde sur l’identité du jumeaux qui est à l’écran et ce n’est pas uniquement grâce à leurs tenues différentes. On a vraiment deux personnages totalement distincts devant nous. Passer ainsi d’une interprétation à l’autre à cet âge est la preuve d’un réel talent.
    J’ai eu plus de mal avec Sarah Bolger, mais c’est peut être parce que je ne connais cette actrice qu’à travers son interprétation de la princesse Marie dans la série « Les Tudors » où son jeu d’actrice semble avoir gagné en maturité (la première saison des Tudors ayant commencé la même année, peut être a-t-elle été mieux dirigée dans la série).

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    Les gobelins sont méchants mais très drôles et l’ogre Mulgarath est bien mal entouré avec de tels sous-fifres qui brillent par leur stupidité.
    Les chroniques de Spiderwick a pour base les méchants classiques des contes de fées, les vrais contes, ceux qui contenaient une certaines noirceurs et n’étaient pas là pour faire rêver les petites filles du prince charmant mais pour inciter les enfants à bien se comporter au risque d’être confrontés à ces horribles bestioles.

    Il n’y a pas de temps mort une fois passées les 15 premières minutes, plus lentes mais indispensables, qui plantent le décor.
    En résumé, on a ici un film sympa pour les enfants, mais déconseillé aux plus petits, car certaines scènes et certains monstres un peu trop réalistes pourraient les effrayer (mais si votre bout de chou de 5 ans est fan de zombis, ça devrait aller, les enfants, c’est plus ce que c’était…).


     

  • [Livre] Agnes Sorel

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    Résumé : L'an de grâce 1442 voit mourir Yolande d'Aragon, reine des quatre royaumes. Dans son ombre, la silhouette d'Agnès Sorel, vingt ans, demoiselle d'honneur à la cour du roi René. La jaune femme est belle, intelligente; elle sera bientôt puissante, en devenant la maîtresse du roi Charles VII. Bijoux somptueux, décolletés provocants, bains de lait d'ânesse, la Dame de Beauté, surnommée ainsi après que le roi lui ai offert le château du même nom, n'a pas que des amis à la Cour où on lui reproche ses goûts dispendieux. Son amitié avec le grand argentier du roi Jacques Cœur, qui lui procure soieries et marchandises précieuses, son rôle influent sur la vie politique et diplomatique, son amour partagé avec Charles VII et sa grâce vont façonner sa légende jusqu'à sa fin mystérieuse à l'âge de vingt-huit ans...

     

    Auteur : Princesse michael de kent

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : historique

     

    Date de parution : 2015

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Agnès Sorel est le second tome de la saga Anjou. Il suit directement le premier tome consacré à Yolande d’Aragon, « la reine des quatre royaumes », puisque ce dernier se fini avec la mort de la reine Yolande et que ce tome commence avec son enterrement.
    Agnès Sorel est présente à l’enterrement, d’une part parce qu’elle est la demoiselle d’honneur d’Isabelle de Lorraine, la belle fille de la reine Yolande et d’autre part car elle a passé près d’une année à tenir compagnie à la vieille dame qui souhaitait la former pour « son destin ».
    Agnès, innocente de vingt ans, ne sait pas du tout quel est ce destin auquel la destinait Yolande d’Aragon, mais lorsqu’elle raconte à sa maîtresse Isabelle de Lorraine les conversations qu’elle a eu avec la reine défunte, celle-ci comprend immédiatement de quoi il retourne.
    Elle fait donc ce que Yolande aurait souhaité, et fait en sorte qu’Agnès se rapproche du roi.
    Le succès est immédiat et le monarque tombe fou amoureux de celle que l’on appellera la dame de Beauté après que le roi lui ait offert le Château de Beauté.
    Agnès Sorel va être la première maîtresse royale a porter ce titre de manière officielle, à ne pas être maintenue dans l’ombre et mariée à un homme de paille pour sauvegarder les apparences et donner un nom à ses enfants. Les trois filles qu’elle donnera au roi seront d’ailleurs légitimées comme princesses de France et feront de grands mariages.
    La jeune femme est partagée entre son devoir envers le roi et la France, comme le lui a inculqué Yolande d’Aragon, et sa conscience religieuse qui la tourmente car elle est partie prenante d’un adultère. Pour expier ses péchés, elle reverse une grande partie de ses revenus et des cadeaux du roi aux pauvres, malades, enfants abandonnés, œuvres de charités et bien sûr à l’Eglise.

    Au début du premier tome, j’avais eu du mal à m’habituer au récit au présent, mais là, j’ai eu le temps de me faire au style de l’auteur, et ça ne m’a pas gênée du tout, d’autant plus qu’on est très vite happé par l’histoire et que le temps employé en devient rapidement secondaire.

    La mort d’Agnès Sorel est entourée de mystère : suicide, assassinat, incompétence des médecins ? L’auteur a décidé de soutenir la thèse de l’assassinat en nous présentant un coupable ayant pu agir avec certains appuis.

    Discrètement, au fil du roman, l’auteur fait prendre de plus en plus de place à Jacques Cœur, qui doit être au centre du dernier tome de la saga.
    Un troisième tome que j’ai hâte de découvrir s’il se montre à la hauteur des deux premiers.

     

    Un extrait : Durant le trajet long et solitaire qui la ramenait à Nancy, avec ses gardes pour seule compagnie, Agnès se distrayait en se remémorant son arrivée de Touraine, dans le pays de Loire, pour entrer au service de la Duchesse Isabelle. Celle-ci était bonne et s’était tout de suite prise de sympathie pour elle, mais les jeunes membres de son entourage ne manquaient jamais de rappeler à Agnès que, étant plus jeune et de plus basse naissance qu’eux, elle avait aussi moins d’importance et devait savoir rester à sa place.
    Malgré  ces inconvénients, qu’elle acceptait stoïquement, sa maîtresse la distinguait souvent des autres. Lorsqu’elle ne la priait pas de lui faire la lecture ou de jouer de la harpe, Isabelle caressait les longues boucles blondes de sa plus jeune servante, s’amusait à la coiffer et même à la parer de ses propres habits somptueux, comme une poupée ! Agnès était aussi grande qu’Isabelle, blonde et mince comme elle, c’est pourquoi les mêmes robes et les mêmes couleurs leur seyaient. Isabelle ne se lassait pas non plus d’apprendre à Agnès à arranger sa chevelure.

    - Tu as les mains habiles, chère enfant, j’aime leur toucher, doux et ferme à la fois, disait-elle avec un sourire fort bon.

    Les demoiselles d’honneur de Lorraine apprenaient de leur duchesse à être aussi gracieuses qu’elle dans leurs mouvements, à baisser le ton et les yeux lorsqu’un gentilhomme s’adressait à elles.

    - Le plus important, disait-elle, est de ne jamais paraître effrontées ou indélicates par vos paroles ou votre tenue.

    Pourtant, elle les complimentait sur leur beauté.

    - Durant votre séjour ici, à mon service, vous apprendrez toutes à devenir de grandes dames et je vous verrai assurément faire de somptueux mariages… si j’estime que vous les méritez !

    Que ces premiers temps passés à Nancy étaient pleins d’innocence !

     

  • [Film] Princesse malgré elle

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    Titre original : The Princess Diaries

     

    Réalisé par : Garry Marshall

     

    Date de sortie : 24 octobre 2001

     

    Genre : Young Adult

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 2h

     

    Casting : Julie Andrews, Anne Hathaway, Hector Elizondo, Heather Matarazzo, Caroline Goodall, Robert Schwartzman…

     

    Résumé : Mia Thermopolis est une jeune fille timide et discrète qui mène une existence paisible à San Francisco. Sa mère se passionne pour la peinture, tandis que son père, qu'elle a perdu de vue, exerce des fonctions diplomatiques en Europe.

    Un beau jour, la grand-mère de Mia, la très stricte Clarisse Renaldi, vient leur rendre visite. Originaire de Génovie, un petit royaume perdu quelque part sur le vieux continent, elle annonce à Mia qu'elle est l'unique héritière du trône. Avant d'être nommée princesse, celle-ci devra apprendre quelques règles de bonne conduite.

    Mais Mia n'a pas l'intention d'abandonner sa vie d'étudiante et ses amis pour devenir la souveraine d'un pays lointain, et ce malgré les pressions qu'exerce la vieille reine.

     

    Mon avis : Le réalisateur de Pretty Woman récidive avec un nouveau conte de princesse moderne. Mia Thermopolis a tout de même un meilleur départ dans la vie que Vivian, l’héroïne de Pretty Woman, même si elle ne serait certainement pas d’accord avec cette affirmation.
    Pour une adolescente mal dans sa peau, un peu marginale, bouc émissaire des filles populaires, qu’il y-a-t-il de pire que le lycée ?
    Mia n’aime pas qu’on la regarde, aussi c’est plus qu’un choc d’apprendre que son défunt père était l’héritier du royaume de Génovia et qu’elle-même le remplace dans ce titre.

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    Sa royale grand-mère est stricte et guindée et bien décidée à lui apprendre toutes les subtilités du rôle de princesse, ce qui n’est pas du goût de Mia et est bien loin de la vie un peu bohème qu’elle mène avec son artiste de mère.

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    Et les ennuis ne font que commencer. Passé le premier choc et les premiers cours de maintien et de bonnes manières, Mia va apprendre à ses dépens que lorsqu’on est une princesse, donc une célébrité, il faut faire face à deux fléaux : les journalistes, et les faux amis, vous savez ? Ceux qui deviennent subitement très proches de vous dans l’espoir que votre célébrité déteindra un peu sur eux (et tant pis s’ils doivent vous enfoncer dans le sable au passage).
    Mais Mia n’a aucune envie de devenir une princesse insipide et de renoncer à ses idées pour entrer dans le moule.

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    Difficile pourtant de concilier les horaires et d’être partout à la fois.
    J’ai trouvé Lili, la meilleure amie de Mia, incroyablement égoïste. Même si, à un moment, sa colère était justifiée, elle aurait pu écouter les explications de Mia, mais elle ne supporte pas les changements dans la vie de sa copine et dès le début ne cesse de la rabaisser et de tout critiquer sans jamais lui apporter son soutien dans une situation qu’elle sait pourtant difficile.

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    Le film montre aussi que l’apparence ne fait pas tout. Mia est peut être passé entre les mains d’un coiffeur visagiste, et est toute mignonne avec ses cheveux raidis et son maquillage, mais son mental n’a pas changé pour autant, elle est toujours timide et mal à l’aise (et très maladroite).
    Une petite histoire d’amour est présente, bien que secondaire, l’histoire restant concentrée sur la façon dont Mia fait face à sa nouvelle vie.

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  • [Livre] Victor tombe-dedans sur l'île au trésor

    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

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    Résumé : Un matin pluvieux de vacances, l’intrépide canaille Victor met un plan en action afin de passer une journée dans sa chambre, pour (se) plonger dans le livre qu’il a choisi : L’Ile au trésor.
    Dès les premiers mots, son fabuleux pouvoir d’imagination l’emporte et il se retrouve les deux pieds dans le sable des Caraïbes, face au terrible pirate Chien Noir… mais aussi aux côtés de Jim Hawkins, le jeune héros de l’histoire de Stevenson. Ensemble, les deux garçons vont partir à la recherche d’un trésor, rencontrer Long John Silver, voir net dans son double jeu et, après bien des péripéties, déjouer les pièges des pirates mutins…

     

    Auteur : Benoît Minville

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Enfant

     

    Date de parution : 5 octobre 2016

     

    Prix moyen : 11€

     

    Mon avis : Les livres de la collection Pepix sont toujours bourrés d’humour, que ce soit dans le texte lui-même ou dans les pages bonus qui parsèment le roman. Celui-ci ne fait pas exception à la règle.

    Victor est un petit garçon malicieux qui adore sa petite sœur, ne supporte pas son ado de frère (qu’il surnomme tête de moussaka) et est affublé d’une mère qui semble considéré ses enfants comme des ennuis permanents.
    Mais Victor est surtout détenteur d’un super pouvoir génial : il peut entrer dans les histoires qu’il lit. Littéralement. Les aventures que contiennent les romans prennent une autre dimension quand on est projeté au cœur de l’histoire.
    Aujourd’hui, c’est dans l’île au trésor de Stevenson que se plonge Victor. On assiste donc à une réécriture de l’histoire qui ne manquera d’éveiller l’intérêt des jeunes lecteurs pour le roman original.
    Victor vit cette aventure en y ajoutant sa touche personnelle. Jim
    Hawkings, le héro du roman de Stevenson, est désarçonné par les anachronismes que n’arrête pas de faire Victor (qui lui parle du foot, de l’école primaire…).

    Le super pouvoir de Victor lui permettra même de se rapproche quelque peu de son frère, comme avant que celui-ci ne soit attaqué par cette bête étrange que la mère de Victor appelle puberté.
    Le rythme est effréné, on ne peut pas arrêter de tourner les pages. La longueur est idéale pour un enfant de 8 à 12 ans. 181 pages c’est assez long pour avoir une histoire bien conçue, bien fouillée, et assez court pour ne pas freiner l’enthousiasme de jeunes lecteurs.
    Il y a un premier tome, mais les deux histoires peuvent se lire indépendamment l’une de l’autre. Dans ce premier tome, c’est dans l’univers des trois mousquetaires que plonge Victor.
    Si j’ai un bémol sur ce livre, c’est que l’histoire est à la première personne, puis passe à la troisième personne avant de revenir à la première. Je n’ai compris ce changement de perspective et je ne l’ai pas trouvé très utile non plus. J’aurais nettement préférée lire toute la première partie de l’aventure en la voyant à travers les yeux de Victor plutôt qu’à travers ceux d’un narrateur extérieur, d’autant plus que jamais on ne voit des passages où Victor n’est pas présent.

    Mais en dehors de ce point en particulier, j’ai trouvé ce livre vraiment prenant et j’ai maintenant hâte de lire un autre livre de cet auteur, dans la collection Exprim, pour voir s’il est aussi talentueux lorsqu’il s’agit d’écrire pour des adolescents qu’il l’est pour s’adresser aux enfants.

    Un extrait : Tête de Moussaka pleurnichait comme un bébé, trempé de la tête aux pieds.
    J’ai tout de même travaillé un peu ma mauvaise foi.

    - J’ai rien fait, c’est lui.

    - La porte se referme toute seule, avec ton frère dehors ?

    - J’ai trouvé ça étrange aussi. Je pense qu’Alexandre est possédé par un esprit, faut pas être normal pour sortir en t-shirt par ce temps… La seule solution, pour être sûr, c’est de le pendre par les pieds au-dessus d’un puits.

    - Victor…

    - Si, c’est vrai ! C’est pas possible qu’il ressemble autant à une pizza boursoufflée sans être possédé.

    - VICTOR !! File dans ta chambre !

    Mon frère me maudissait, il ressemblait à un cocker passé à l’essoreuse.

    - T’es vraiment trop naze, comme frère. Des fois, je préférerais être fils unique.

    Ma sœur est passée devant lui et lui a tiré la langue. J’ai souri. Un héro incompris, mais heureux d’avoir donné une leçon au Plutonien mouillé.
    Etant arrivé à mes fins, j’ai filé dans ma chambre, et je me suis glissé sous ma couette ; la pluie tapait contre le toit.
    Le meilleur restait à venir : mes plus belles aventures, celles qui arrivent quand je plonge dans un livre et tombe dans l’histoire… Pour de vrai…

    Ah, ce plaisir de laisser les mots du bouquin exercer leur magie pour que mon GRAND pouvoir se mette en route !

    J’ai regardé la couverture. C’était un dessin représentant des pirates, un coffre, un jeune garçon de l’âge de mon frère.
    J’ai commencé à lire. Je lis, je lis…
    « Monsieur Trelawney, le docteur Livesey et tous ces messieurs m’ayant demandé d’écrire ce que je sais de l’île au Trésor, du commencement à la fin, sans rien omettre, si ce n’est la position exacte de l’île, et cela parce qu’il s’y trouve encore un trésor, je prends la plume en l’an de grâce 17… »

    Et…VLOOOOOOOOF, je tombe dedans…
    Bascule totale tête en avant…

     

  • C'est lundi que lisez vous? #78

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Film] La trilogie marseillaise: César

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    Titre original : César

     

    Réalisé par : Marcel Pagnol

     

    Date de sortie : 13 novembre 1936

     

    Genre : Comédie dramatique

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 2h12

     

    Casting : Pierre Fresnay, Fernand Charpin, Raimu, Orane Demazis, Andre Fouche, Robert Vattier, Paul Dullac, Milly Mathis, Alida Rouffe…

     

    Résumé : Fanny, abandonnée par Marius, épouse Panisse qui adopte Césariot, l’enfant de l’amour, et l’élève comme son fils. Aujourd’hui, Césariot est adulte et Panisse se meurt. Fanny révèle la vérité́ à son fils qui décide alors de partir à la recherche de Marius, son père…

     

    Mon avis : Si la narration des deux premiers films se suivait à la minute près, ici, on fait un bond de vingt ans.
    Césariot, le fils de Fanny et Marius, est entré à Polytechnique et ne sais absolument pas que Panisse n’est pas son père biologique. Le secret a été ben gardé, à la demande de Panisse lui-même, qui n’avait que cette exigence lors de son mariage avec Fanny : être le père incontesté de l’enfant.
    Mais le film commence sur une note triste. En effet, Panisse se meurt.

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    Alors bien sûr la situation est peut être dramatique, mais l’humour est toujours là : la discussion sur Dieu, la dispute entre le docteur et le curé, le moment des dernières paroles de Panisse (Avec César qui s’énerve : Qui est ce qui meurt ici ? C’est toi ou c’est lui ? Alors si c’est lui, laisse le parler !)…
    Mais voilà que le curé est très clair : pour aller au Paradis, Panisse doit dire toute la vérité à Césariot. Mais rien à faire, le vieux bonhomme refuse. D’abord il meurt, et ensuite, Fanny pourra dire la vérité au « petit ».

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    Ce troisième volet est celui que j’aime le moins. D’abord Charpin ne reste guère, puisqu’il meurt dès le début, même si on parle beaucoup de lui par la suite. Ensuite, André Fouche, qui interprète Césariot, est fade, sans consistance, un peu comme sa « mère » à l’écran, Orane Demazis. Le problème c’est que ces deux là sont au centre du film. Et qu’au lieu de l’élever, ils le descendent.

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    Heureusement qu’il y a Raimu et Pierre Fresnay pour relever l’ensemble.
    Césariot, même si on met de côté son interprète, n’est pas sympathique : il est arrogant, prompt au jugement. Il se permet des réflexions sur sa mère, des jugements de valeur sur ce qui lui est arrivé, alors que Panisse, premier concerné, n’y avait rien trouvé à redire.
    Même s’il a perdu l’accent à force de passer son temps à polytechnique (il ne devait pas être bien accroché son accent pour le perdre en seulement quelques années), il n’a rien de César ou de Panisse, rien de leur caractère truculent, à croire qu’il a été élevé chez les jésuites !
    J’ai en revanche beaucoup aimé la conversation qui a lieu entre Fanny, César, Césariot et Marius, dans laquelle Marius règle ses comptes (et il a de quoi dire, il faut bien l’admettre).
    Petite ovation pour la partie de carte, miroir de celle du premier film, où la chaise de Panisse reste vide et où César, Escartefigue et Mr Brun imaginent ce qu’il aurait joué.
    Même si ce film est celui que j’ai le moins aimé, on y trouve quand même de nombreuses scènes savoureuses et il clôt cette trilogie de manière très honorable.


     

  • Le tiercé du samedi #76

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois personnages qui vous ont le plus touchés

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Warner dans "Insaisissable"

     

     

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    Warner est détesté de tout le monde alors qu'il ne cherche qu'à survivre. S'il montre le moindre signe de faiblesse, son propre père n'hésiterais certainement pas à le détruire. Et pourtant, il continue a essayer de faire les choses bien, même s'il doit leur donner l'apparence de la cruauté. Il cache sans cesse ses motivations, mais quand on en apprend plus sur lui, on se demande comment il a fait pour conserver sa santé physique et mentale

     

     

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    Tyrion Lannister dans "Le trône de fer"

     

     

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    Sa sœur le déteste, son père aussi, le monde entier se moque de son apparence et quand il va prendre la décision de se rebeller contre son père, il perd l'affection du seul qui lui en a jamais donné: son frère Jamie.
    Et pourtant, il reste bourré d'humour (même si on se doute qu'il se sert de l'humour pour cacher ses blessures) et ne dévie pas de sa route et de ses convictions.

     

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    Sheila, dans "l'enfant qui ne pleurait pas"

     

     

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    Sheila a à peine 6 ans et on lui demande de réagir comme une adulte face à des situations qu'un adulte, justement, serait incapable d'affronter. Elle est confrontée à l'abandon, à l'alcoolisme, à la violence tous les jours et c'est un vrai miracle qu'elle ait fini par s'en sortir, en partie grâce à Torey Hayden, mais surtout grâce à sa propre volonté de vivre qui a surpassé tout ce que ceux censé la protéger lui ont fait subir.



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois pires prénoms que vous avez croisés dans des livres

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Film] la trilogie marseillaise: Fanny

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    Titre original : Fanny

     

    Réalisé par : Marc Allégret

     

    Date de sortie : 2 novembre 1932

     

    Genre : Comédie dramatique

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 2h05

     

    Casting : Pierre Fresnay, Raimu, Fernand Charpin, Orane Demazis, Alida Rouffe, Robert Vattier, Auguste Mouries, Milly Mathis…

     

    Résumé : Marius est parti sur « La Malaisie », abandonnant le vieux César, son père, et Fanny, sa fiancée, qui porte leur enfant. Panisse, un brave homme, épouse Fanny et adopte le petit Césariot qu’il aime comme un fils. Mais un jour, Marius revient…

     

    Mon avis : Ce second volet de la trilogie marseillaise de Pagnol reprend exactement là où nous avait laissé le 1er.
    Marius s’est embarqué sur la Malaisie et Fanny est tombée dans les pommes alors que César lui faisait part de ses idées d’aménagement pour le jeune couple.
    César la ramène chez sa mère, suivi par tout le voisinage, curieux.
    Même si ce volet est moins comique que le précédent, on le commence avec une savoureuse discussion/dispute entre Honorine et César concernant la demande en mariage que celui-ci fait au nom de son fils.

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    Même sur un sujet aussi grave que le mariage (le divorce n’est pas du tout dans les mœurs de l’époque et donc, quand on se marie, c’est pour la vie), ces deux-là ne peuvent s’empêcher de se lancer des vacheries.
    Mais les projets de César et Honorine tombent à l’eau quand Fanny lâche la bombe : Marius est parti. C’est un gros choc pour César et lui qui était déjà tyrannique, va devenir insupportable envers ses amis.

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    Du coté de Fanny, les choses ne vont guère mieux, d’autant plus qu’elle vient de se rendre compte que la seule nuit qu’elle a passé avec Marius a laissé une conséquence et non des moindres : elle est enceinte.
    Une vrai catastrophe, selon les mœurs et la moralité de l’époque de se retrouver dans une telle situation sans être mariée.
    La réaction d’Honorine montre à quel point c’est une catastrophe. Car comme le disait César, « l’honneur, c’est comme les allumettes, ça ne sert qu’une fois ».
    Fanny se tourne alors vers Panisse, toujours prêt à l’épouser, même quand elle lui apprend la nouvelle.

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    Ce film-là, est plus long dans sa narration que Marius, car il se poursuit sur près de trois ans. Comme dans Marius, on est presque dans du théâtre filmé car ce qui compte avant tout, ce sont les dialogues. Les décors sont secondaires bien que plus important que dans Marius puisqu’au bar de César, on ajoute la maison de Panisse, celle d’Honorine (qu’on avait brièvement vue dans le premier film) ainsi que quelques plan extérieur assez intéressant (comme Fanny déambulant dans les rues de Marseille pour se rendre à Notre Dame de la Garde, ou encore la partie de pétanque qui se termine sur les rails du tramway, bloquant celui-ci tant que les mesures ne sont pas faites.)
    Après, rien ne me fera apprécier le jeu d’Orane Demazis. A coté de ses compagnons de scène, je la trouve fade : elle sur joue, n’est absolument pas naturelle. Heureusement Raimu et Charpin crèvent l’écran et concentrent toute l’attention sur eux,

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    éclipsant celle qui n’a pour elle que d’être la maîtresse de Pagnol (Dieu merci, premier rôle féminin rimait souvent, pour Pagnol, avec compagne, et après leur séparation en 1938, elle n’a plus sévit dans les adaptations des œuvres de l’auteur).
    Le film se fini tout aussi mal que le 1er volet (enfin tout dépend pour qui) et pose la question du père : qui est le véritable père ? Celui qui donne la vie ? Ou celui qui aime ?

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