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Selene raconte... - Page 124

  • [Film] A nous quatre

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    Titre original : The parent trap

     

    Réalisé par : Nancy Meyers

     

    Date de sortie : 31 mars 1999

     

    Genre : Jeunesse

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 2h08

     

    Casting : Natasha Richardson, Lindsay Lohan, Dennis Quaid, Elaine Hendrix…

     

    Résumé : Hallie Parker et Annie James se rencontrent pour la première fois dans un centre de vacances. L'une vit en Californie avec son père, l'autre dans un quartier chic de Londres avec sa mère. L'une est délurée, l'autre distinguée. Se découvrant une ressemblance physique troublante, les deux jeunes adolescentes se mesurent l'une à l'autre et rivalisent d'astuces et d'espiègleries. Jusqu'au moment où Hallie et Annie se rendent à l'évidence. Elles sont sœurs et qui plus est jumelles. Leurs parents se sont séparés à leur naissance.

     

    Mon avis : Tiré du livre « deux pour une » d’Erich Kästner, A nous quatre transpose en Amérique et à notre époque un livre qui se passe en Allemagne peu de temps après la guerre.
    Dans l’histoire originale l’une des fillettes habite à Vienne, en Autriche et se prénomme Louise et l’autre vit à Munich, en Allemagne et s’appelle Lotte.
    Dans le film, Annie vit à Londres avec sa mère et Hallie (en français, Aline) vit à Napa en Californie avec son père.
    Le film comporte d’autres différences, sûrement pour moderniser un peu cette histoire écrite en 1949.

    La performance de Lindsay Lohan est à saluer. En effet, la toute jeune actrice interprète le rôle des jumelles et, dans un film où les jumelles sont souvent ensemble à l’écran, le rôle n’a pas été facile à interpréter. Il a fallu qu’elle joue deux fois chaque scène, en respectant à la seconde près le temps de dialogue pour que la scène soit naturelle. C’est un rôle lourd à porter pour l’enfant qu’elle était alors.

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    Je suis incapable de comprendre le choix de ces parents : séparer des jumelles pour en garder chacun une et accepter ainsi de ne plus jamais revoir un de ses enfants… c’est à la limite de la folie.

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    On a bien sur droit à la croqueuse de diamant bien décidée à conquérir le père mais qui n’a guère envie de s’encombrer d’une gamine (alors deux, n’en parlons même pas), campée par une Elaine Hendrix criante de vérité.

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    Sans oublier des seconds rôles, au courant plus ou moins longtemps avant les parents et qui, clairement, sont du côté des gamines dans leur quête pour réunir leurs parents.
    Comme pour toute comédie familiale qui se respecte, on n’échappe pas au happy end. Il n’y a pas énormément de surprises dans ce film, mais il est mignon et drôle et on passe un bon moment.


  • [Livre] La mécanique du Chaos – T02 – Entre chien et loup

     

    Je remercie chaleureusement Tom Joad pour cette lecture

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    Résumé
     : Ils atteignirent la ligne de crête et s'immobilisèrent, stupéfaits.

    Ce n’était pas l’astre pâle et figé qui captait leur attention. Leurs yeux étaient rivés sur le grouillement humain et mécanique qui fourmillait à une centaine de mètres en-dessous d’eux. La bande de plaine herbeuse qui se déroulait loin vers le sud, jusqu’à disparaître au milieu d’une forêt de pins enchevêtrés, était le théâtre d’une agitation aussi fébrile que démesurée. Des dizaines de véhicules se croisaient en tous sens : jeeps, half-tracks, Humvees – ces trois catégories appartenant à l’armée américaine – côtoyaient bulldozers, camions-benne et autres engins de levage.

    Trônant au milieu de ce capharnaüm, et semblable à une mante religieuse au bras gracile, s’affairait une gigantesque grue couleur de sable.

     

    Auteur : Tom Joad

     

    Edition : Librinova

     

    Genre : Aventure/ Anticipation

     

    Date de parution : Juillet 2017

     

    Prix moyen : 2€

     

    Mon avis : J’ai beaucoup aimé ce second tome qui est à la hauteur du premier.
    De nouveaux personnages font leur apparition dans ce tome, comme Helen, l’ex épouse de Terry, ancien garde du corps de Price ou encore Virginia, la mère de Noah qui a recueilli Alex et Lana alors qu’ils erraient sur les routes.
    Honnêtement, ce ne sont pas des personnages que j’apprécie. Helen est pénible, toujours sur le dos de son ex. Parfois elle semble parfaitement consciente du danger que représente ce nouveau monde et la seconde d’après elle fait de vrais caprices pour des actions complètement irresponsables (comme vouloir suivre Terry en zone noire avec ses deux fillettes de moins de 10 ans). Je me demande comment Terry se retient de lui en coller une dans les gencives.
    Virginia non plus n’est pas des plus agréables. Déjà, je n’ai aucune compassion ni empathie pour les anarchistes : aucun gouvernement n’est parfait, mais un pays ne peut pas se passer de gouvernement. A un moment donné il faut arrêter de vivre dans un fantasme.
    En revanche, j’ai été agréablement surprise par Serena et Vincent. Chacun d’eux s’affirme à sa manière. Serena montre une autre facette de sa personnalité que celle de bimbo décérébrée et Vincent prouve qu’il peut faire preuve d’une certaine audace.
    Le livre n’a pas de chapitres et les différentes parties sont séparées par des astérisques. Chacune des parties est consacrée alternativement à Serena, Terry et le reste de leur petit groupe et à Alex, Lana et Noah.
    Mais vu le tournant que prend l’histoire, je pense que les deux groupes, plus ou moins au complet, vont finir par se rejoindre.
    Concernant les questions que je me posais à la fin du tome 1, j’ai eu la réponse à l’une d’entre elle, ou plus exactement la confirmation de ce que je soupçonnais : l’identité de la « taupe » engagée par Price (par l’intermédiaire de son garde du corps Gomez) pour retrouver Lana.
    En revanche, on n’a toujours pas la réponse à la question de savoir ce qu’il est advenu de Franck, même si j’ai ma petite idée. Peut-être une réponse dans le chapitre 3.
    Lana va surprendre pas mal de monde, tous ayant tendance à la sous-estimer. Pour ma part, j’ai eu 16 ans, j’ai été amoureuse, j’ai très peu supporté qu’on me donne des ordres : j’ai vu venir sa réaction (plus ou moins).
    Maintenant, je n’ai qu’une hâte, savoir la suite. Savoir comment Lana va se sortir du guêpier dans lequel elle est en train de se fourrer, savoir ce qui est arrivé à Franck, savoir, enfin, ce que va faire Terry.
    Ce tome sort courant juillet et le tome 3 et en cours d’écriture, il va donc falloir que je sois patiente. Mais je suis certaine que ma patience sera récompensée !

     

    Un extrait : Lana se débarrassa de son sac à dos et se laissa tomber lourdement sur une souche. Patch vint immédiatement se coucher à ses côtés, ventre contre terre et  langue pendante. L'adolescente lui caressa le dessus de la tête et se mit à enlever les teignes accrochées dans ses poils.

    − Moi je m'arrête là, annonça-t-elle. Ras le bol de crapahuter comme une c... (Elle tourna la tête vers Noah et vit son air réprobateur :)... comme une idiote. Hein, mon chien, qu'on en a par-dessus la tête ? Après tout, personne ne nous attend.

    Noah s'arrêta à sa hauteur et soupira. Il vivait dans l'angoisse permanente d'une agression, ou de quelqu'autre événement dramatique – résultat de plusieurs années de conditionnement par sa chère mère -, et la tension intérieure que lui imposait leur progression l'avait éreinté.

    − Je suis d'accord pour prendre une pause, reconnut-il de bonne grâce. Mais pas ici. On est beaucoup trop exposés. Et puis, si cette saleté de bruine se remet à tomber, on n'aura nulle part où s'abriter. Il y a une petite grotte pas très loin d'ici, ce sera nettement mieux à tout point de vue. Je préfère galérer encore dix minutes et être vraiment à mon aise.

    Alex les rejoignit en hochant la tête. Il était évident qu'il se rangeait à l'opinion de Noah, comme la plupart du temps. Lana avait l'impression d'avoir déjà vécu cette scène : la voix de la raison contre celle de l'instinct, de l'émotion. Sauf que là, elle était disposée à faire un effort. Les épreuves qu'elle venait de traverser l'avaient suffisamment ébranlée.

    − C'est bon, c'est bon... vous avez gagné, dit-elle en tendant la main pour qu'on l'aide à se relever. J'ai toujours rêvé de dormir dans une grotte, comme une bonne petite sauvageonne.

    Noah se précipita, et lorsqu'elle fut debout il en profita pour lui passer un bras autour de la taille.

    − Ma pauvre, tu veux que je t'aide à marcher ? Demanda-t-il sans trop y croire.

    − Non, t'inquiète, ça va aller, fit Lana en le repoussant gentiment. J'en suis quand même pas à ce point... le jour où je serai au bord du suicide, et que Patch sera le seul à vouloir encore de moi, je te le ferai savoir. Peut-être qu'alors tu auras ta chance...

  • TAG des 4 saisons: #3 Été

     

    Me revoilà avec la troisième partie de ce TAG des quatre saisons.
    Pour l'été, c'est sur la chaîne Croque les mots que j'ai trouvé les questions de ce TAG

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    1. Un livre qui se passe en été

    Nous les menteurs. Tout se passe toujours en été puisque ce n’est qu’à cette période que les héros investissent l’île de leur famille.

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    1. Un livre parfait pour la plage

    Bah je lirais tout et n’importe quoi sur la plage… mais disons un livre plutôt léger comme Le journal de Bridget Jones

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    1. Le livre que tu utiliserais pour allumer un BBC

    Tropiques de la violence de Nathacha Appanah. J’ai été obligée de lire ce livre et honnêtement, je le jetterais volontiers dans le barbecue pour en faire un allume feu si je n’avais pas peur qu’il se révèle toxique en brûlant !

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    1. Un livre avec une couverture qui représente les beaux jours

    Gloria. Avec cette couleur jaune, la voiture décapotable et le palmier, on imagine pas ce roman se passer en hiver !

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    1. Un livre qui fait voyager dans un pays chaud

    Rendez-moi ma fille : direction l’Arabie Saoudite

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    1. Un livre sombre comme un orage d'été

    Derrière la haine de Barbara Abel. Même la couverture annonce l’orage !

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    1. Un livre qui fais référence au soleil, à l'été...

    Amour, vengeance et tentes Quechua. Une histoire d’amour et de rivalité entre randonnées et piscine entre des ados au sein d’un camping pendant l’été.

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    1. Un livre frais comme un sorbet

    Si tu me voyais maintenant de Cecilia Ahern. Une petite lecture rafraîchissante ou une adulte coincée comme tout va devoir renouer malgré elle avec son âme d’enfant pour remettre sa vie sur les rails et s’autoriser ainsi à être heureuse.

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    1. Un livre que tu ne regretterais pas de faire tomber dans une piscine

    Les moissons funèbres de Jesmyn Ward. C’est un témoignage qui part dans tous les sens et qui passe son temps soit à chercher des excuses permanentes à des dealers et des membres de gang, soit à accuser le racisme pour des accidents…

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    La partie été de ce TAG est finie, on se retrouve vers le 21 septembre pour la quatrième et dernière partie: l'automne!

  • [Livre] Le sari vert

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    Résumé : Une brève rencontre amoureuse tandis que l'aube se lève sur la plage de Bombay, la paix d'un village chinois épargné par la guerre, des cendres qui vont se dispersant sur les flots du Gange l'impossible dialogue entre un soldat américain et une jeune coréenne, la nostalgie d'une vieille orientale perdue dans les rues de New York...

    De Pékin à Delhi, des Philippines à la Corée, - d'un récit à l'autre -, Pearl Buck nous livre les multiples visages de cette Asie qui n'a cessé d'occuper son esprit et son cœur depuis plus de trente ans et dont elle connaît comme personne les rites et les couleurs, les raffinements et la misère, la sagesse, la permanence...
    L'Orient pose encore à l'Occident de multiples énigmes. Pour les résoudre, Pearl Buck nous propose des clefs précieuses.

     

    Auteur : Pearl Buck

     

    Edition : J’ai lu

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 1969

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Bien que classé par l’éditeur français en roman contemporain, il s’agit ici d’un recueil de nouvelles n’ayant aucun lien les unes avec les autres.
    D’ailleurs le titre français : « Le sari vert » n’est que le titre de l’une d’entre elle. En anglais, le titre était plus révélateur du contenu proposé dans ce livre puisqu’il s’intitule : « The Good Deed and Other Stories ». L’une des nouvelles s’intitulant « la bonne action » on comprenait aisément qu’il y avait là une compilation de petites histoires.
    Du coup, m’attendant à un roman, j’ai été un peu déçue de voir que ce n’était pas le cas.
    Les histoires sont sympathiques, mais sans plus. Je n’ai pas eu l’impression d’en apprendre plus que ce que les films et livres de fictions nous apprennent de la culture chinoise. J’attendais bien plus de Pearl Buck et d’un livre dont le quatrième de couverture dit : « L'Orient pose encore à l'Occident de multiples énigmes. Pour les résoudre, Pearl Buck nous propose des clefs précieuses. » Ces fameuses clefs, je les cherche encore.
    Même si chaque petite histoire est intéressante, je leur reproche un défaut commun : une fin en queue de poisson. A aucun moment je n’ai eu l’impression que ces histoires étaient finies tant leur chute est abrupte et appelle au moins une phrase de conclusion.
    La lecture n’est pas pénible, mais voilà un livre qui sera oublié aussi vite qu’il a été lu !

    Un extrait : Un jour, brusquement, Wu Lien décida de rentrer dans son pays. Depuis six ans qu'il habitait New York, il s'était fait à cette existence agréable où il menait librement sa vie privée et exposait ses aquarelles une fois par an dans une célèbre galerie d'art. Mais au fond de lui-même il s'avouait qu'il avait le mal du pays : il regrettait la Chine et spécialement Pékin où il avait fait la connaissance de la vie, au sortir de son village natal, Wu Chia Hsiang. A New York, il avait appris à apprécier les Américains, sans mal d'ailleurs car il les trouvait d'une gentillesse puérile, mais il avait des crises de nostalgie, surtout au printemps, obsédé par la pensée de Pékin avec ses grandes rues poussiéreuses, les bourgeons de grenade prêts à éclater et aussi le village natal des Wu, avec ses saules et ses cerisiers en fleurs.

    En tant qu'artiste, il refusait fermement de céder à cette nostalgie d'un pays maintenant gouverné par une puissance étrangère. Car il était persuadé que, chinois ou non, le communisme était une idéologie étrangère et il ne tenait pas à vivre sous sa coupe.

             Toutefois, il avait l'esprit trop pratique pour se leurrer : certains Chinois, sur le plan individuel, se trouveraient aussi à l'aise sous ce régime que des canards dans une mare. Même dans son village, il se rappelait un cousin au neuvième degré, dont le caractère tyrannique était modéré à grand-peine par le reste de la famille. Ce cousin, il en était sûr, serait le premier à se dresser pour combattre des êtres tels que lui, Wu Lien, c'est-à-dire des artistes qui ne cherchaient qu'à peindre leurs aquarelles en paix.

  • C'est lundi que lisez-vous? #112

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Mardi à minuit, mon challenge sur les livres faisant entre 73 et 349 pages se termine pour laisser la place aux livres faisant plus de 500 pages pour les poches et plus de 350 pages pour les grands formats (challenge des pavés).
    La fille du faiseur de roi ne rentre dans aucun des deux challenges et va me permettre d'attendre le début du challenge des pavés.
    Chasseuses de vampires et Anita Blake seront mes deux premiers pavés!
    J'en ai quelques uns à lire avant de recommencer à tirer au sort!

     

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    Et vous, qu'avez vous lu? Et que lisez vous?

  • [Livre] Vers la liberté

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    Résumé : Fille d'une Américaine et d'un médecin iranien installé depuis plusieurs années aux Etats-Unis, Mahtob a 4 ans lorsqu'elle part pour des vacances en Iran avec ses parents. Une fois sur place, son père révèle la véritable raison de ce voyage :

    « Maintenant, vous êtes dans mon pays. Vous devrez respecter mes règles. Vous resterez ici jusqu'à la mort. »

    Pendant un an et demi, la fillette et sa mère seront retenues prisonnières, subissant les coups et la folie d'un père. Elles finiront par s'évader.

    Dans Vers la liberté..., Mahtob Mahmoody revient sur ces événements dramatiques et raconte sa vie après leur fuite d'Iran : comment, des années durant, elle a vécu dans la peur d'un nouvel enlèvement ; l'obligation de prendre un nom d'emprunt pendant toute sa scolarité, la maladie grave qui a failli lui voler la vie à l'adolescence ; l'ombre menaçante et les chantages de son père, la célébrité de sa mère, les trahisons, la haine, les cauchemars, les petits bonheurs de l'existence et la force de l'espérance aussi

     

    Auteur : Mahtob Mahmoody

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 07 mai 2014

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Mahtob Mahmoody, avec ce livre, va venir nous donner sa propre version de l’histoire de jamais sans ma fille. Mahtob raconte comment elle a vécu sa séquestration en Iran, les souvenirs sont assez identiques à ceux de sa mère, mais elle les a ressenti différemment. Le récit de Betty est étoffé par tous ces moments où Mahtob et elle étaient séparées (l’école, quand Moody avait emmené Mahtob) et que seule mahtob pouvait nous révéler. D’ailleurs elle précise qu’elle n’a jamais lu le livre de sa mère, parce qu’elle voulait être sûre que ses souvenirs étaient bien les siens et pas des souvenirs induits.

    Mahtob était une fillette très mature et c’est parfois effrayant de voir la haine profonde qu’elle ressent envers son père. Betty a tout fait pour apaiser cette haine et pour que sa fille ne rejette pas en bloc son héritage iranien.
    On peut voir aussi que Mahtob n’a pas toujours vu d’un très bon œil l’implication de sa mère dans sa fondation destinée à venir en aide aux familles confrontées à l’enlèvement d’un enfant par un parent étranger. Les déménagements successifs, les voyages, les coups de fils à toutes heures, semblent lui avoir pesés et, sans être capricieuses, elle a fini par se rebiffer.
    Mahtob a une relation avec Dieu plus profonde que sa mère. Elle s’est vraiment appuyé sur la foi pour traverser tout ce qu’elle a dû vivre, que ce soit la peur de son père ou sa maladie.
    Quand on voit la peur dans laquelle elle a vécu toute sa vie, les intimidations, le harcèlement même à certaines périodes, on se dit qu’elle a vécu presque aussi prisonnière de l’ombre de son père qu’elle l’a été physiquement en Iran.
    Pendant des années, elle a craint un enlèvement, puis, devenue adulte, elle a très lucidement craint que son père, voyant qu’il ne la ramènerait ni vers la foi musulmane, ni sous son autorité, n’en viennent à commanditer un crime d’honneur.
    Aujourd’hui Sayeed Bozorg Mahmoody est mort et j’espère que Mahtob a pu retrouver la sérénité.
    J’ai beaucoup apprécié, à la fin de son livre, le petit glossaire nous éclairant sur certains termes. Ainsi, j’ai toujours cru que Ameh Bozorg était le nom de la sœur de Moody. En lisant le glossaire, j’ai appris que cela voulait simplement dire « grand tante ».
    J’ai beaucoup aimé ce livre qui, d’une certaine façon, complète ceux de Betty Mahmoody en apportant un nouvel éclairage sur leurs vies.

    Un extrait : J’ai été parcourue d’un frisson. Maman et moi n’avions pas les documents nécessaires. Mon père avait gardé nos vrais passeports. Ceux que nous avions, bien qu’authentiques, n’étaient pas valides. Ils nous avaient été envoyés par l’ambassade américaine de Berne, en Suisse, par le biais de l’ambassade suisse à Téhéran, l’automne passé, pour une tentative d’évasion qui était tombée à l’eau. Sans les cachets adéquats, nos passeports n’étaient que de petits carnets adéquats, nos passeports n’étaient que de petits carnets sans valeur avec nos photos d’identité et il en serait ainsi jusqu’à ce que nous atteignions l’ambassade américaine d’Ankara. Si les soldats consultaient nos passeports avant, nous serions renvoyés en Iran – soit pour y être emprisonnées soit chez mon père. Quoi qu’il en soit, je ne reverrais pas ma mère.
    […]
    Je me suis rendormie et, cette fois, je me suis réveillée quand l’autocar s’est arrêté. J’ai regardé autour de moi pour voir ce qu’il se passait, puis mes yeux se sont fixés sur le chauffeur qui s’apprêtait à ouvrir la portière. Instinctivement, mon regard s’est dirigé vers les portes battantes et là, quelle horreur, se tenait un soldat.
    Me recroquevillant, je me suis agrippée à ma mère. Je ne les laisserais pas me l’enlever. Nous avons regardé le chauffeur descendre du bus et discuter avec le soldat. Les deux hommes s’entretenaient à grand renfort de gestes. Ils montraient du doigt puis parlaient puis montraient de nouveau du doigt. Ca n’était certainement pas une conversation amicale. Pendant ce qui m’a paru une éternité, ils ont poursuivi leur discussion et maman et moi retenions notre respiration, attendant l’issue, craignant le pire. Enfin le soldat a laissé remonter le chauffeur dans l’autocar. Sans un mot, il s’est laissé tomber sur son siège. L’autocar a repris vie dans un teuf-teuf, puis la route.
    Cela s’est produit plusieurs fois.

    ­[…]

    Le chauffeur nous a déposées à l’hôtel devant l’ambassade où, avec force appréhension, ma mère fut obligée de donner nos passeports non valides. C’était quasiment un miracle que, depuis la gare routière de Van, c’était la première fois que nous avions à les montrer. En échange de nos passeports, on nous a donné la clé de notre chambre où, pendant de précieuses heures, maman et moi pourrions nous reposer dans une paix relative derrière la solidité rassurante d’une porte verrouillée.
    Maman et moi, main dans la main, avons vite rejoint notre chambre, la tête nous tournant à l’idée de prendre enfin un bain et de nous brosser les dents. Nous nous sentions plus libres que jamais.
    […]
    Notre bulle a explosé quelques minutes après que nous soyons entrées dans notre chambre d’hôtel : on a frappé fort à la porte. Notre couverture avait été découverte. L’employé de l’hôtel nous demandait de partir sur-le-champ. Maman l’a imploré de nous laisser rester jusqu’au matin. Le personnel de l’ambassade tamponnerait nos passeports et tout s’arrangerait. Il n’y eut cependant aucun moyen de le persuader. Nous étions des clandestins et il ne prendrait pas le risque de nous héberger, même pour une nuit.

  • Le tiercé du samedi #111

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Vos trois BD préférées

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Les sisters

     

     

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    Quand on pense que l'auteur s'inspire de ses filles pour écrire ces gags, on se dit qu'il ne doit pas s'ennuyer tous les jours. Mais les voir se crêper le chignon est très drôle, du moment qu'on ne les a pas à demeure.

     

     

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    Chats!

     

     

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    Toutes les bêtises faites par les chats me rappellent des souvenirs (et récents pour certains!)

     

     

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    Princesse Sara

     

     

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    J'adore l'adaptation faite de ce roman (et du dessin animé, on ne peut pas ignorer la ressemblance entre les dessins)



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois personnages de livres (principaux ou secondaires) en lesquels vous aimeriez vous réincarner si c’était possible.
    Et n'hésitez pas à laisser en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

  • [Film] Ricki and the flash

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    Titre original : Ricki and the flash

     

    Réalisé par : Jonathan Demme

     

    Date de sortie : 02 septembre 2015

     

    Genre : Comédie dramatique

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h42

     

    Casting : Meryl Streep, Kevin Kline, Rick Springfield, Audra McDonald, Mamie Gummer, Sebastian Stan, Nick Westrate…

     

    Résumé : Pour accomplir son rêve et devenir une rock star, Ricki Rendazzo a sacrifié beaucoup de choses et commis bien des erreurs… Dans l’espoir de se racheter et de remettre de l’ordre dans sa vie, elle revient auprès des siens.

     

    Mon avis : Meryl Streep prouve une fois de plus qu’elle est capable de se glisser dans tous les personnages, tous les genres.
    Ici elle campe une soixantenaire joueuse de rock, espérant toujours devenir une rock star et qui a délaissé ses enfants pour réaliser son rêve.

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    Bien sûr la réalité est bien moins glamour que ce à quoi elle a dû s’attendre : pas d’argent, un boulot minable de caissière dans un supermarché, elle ne se produit que dans un bar assez miteux… Et pour couronner le tout elle a perdu quasiment tout contact avec ses enfants.
    Quand son ex-mari l’appelle plus ou moins à l’aide pour s’occuper de sa fille qui vit un divorce difficile, elle y va un peu à contre cœur.

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    Tout au long du film, elle semble ne pas comprendre la rancœur que ses enfants ont envers elle, mais d’un autre côté, même quand elle fait des efforts, ils n’en font guère. Si sa fille et un de ses fils laissent éclater leur colère contre elle, j’ai été bien plus dérangé par son autre fils. Il montre un visage joyeux, soulagé de revoir sa mère, et à côté de ça, il se conduit d’une manière intolérable avec elle (Quand il lui dit qu’elle n’est pas invité au mariage parce qu’ils veulent faire quelque chose d’intime et familial… j’ai vraiment eu du mal).

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    J’ai aussi eu un peu de mal avec Maureen, la compagne de l’ex-mari de Ricki qui lui reproche d’avoir fait manquer une séance de psy à la fille, Julie, (qu’elle appelle « ma fille » alors qu’elle s’adresse à la vraie mère) alors qu’on peut immédiatement voir que Julie se sent beaucoup mieux et reprend du poil de la bête après cette virée en tête à tête avec sa mère. Je me suis demandé quelle était la part de réelle inquiétude pour Julie et la part de jalousie de voir qu’il suffisait que Ricki débarque pour que les choses se décantent.

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    Même si on s’attend un peu à la fin (il faut dire qu’il n’y a pas 36 manières de finir une comédie familiale), on passe un bon moment, on rit beaucoup, surtout quand le père, si conventionnel, fume de l’herbe.
    J’ai beaucoup aimé aussi le discours de Ricki sur la différence faite entre les pères, à qui on pardonne beaucoup de chose et principalement de préférer leur carrière à l’éducation de leur enfant, et les mères, à qui on reproche violement les même travers ou aspirations.
    Ce que j’ai préféré c’est la fin. Certes on a un happy end mais on ne tombe pas dans le classique : elle reconnait ses erreurs, s’excuse, pleure, attendris, ses enfants lui tombent dans les bras en pleurant, virant aux passage les éventuels conjoints qui ne comprennent pas qu’on puisse pardonner si facilement, devant tout ça l’ex-mari se rend compte qu’il l’aime toujours et la redemande en mariage tandis qu’elle remise sa guitare au placard…
    Non, on a un happy end…mais plus réaliste ! Il n’en demeure pas moins un happy end, même si on sent que tout n’est pas encore réglé.


  • [Livre] Ensorcelée

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    Résumé : Depuis la mort de son mari, Rachel Stone mène une existence désastreuse mais, pour Edward, son fils de cinq ans, elle est prête à tout, jusqu’à retourner à Salvation dans l’espoir de récupérer un trésor. Lorsqu’elle découvre qu’un poste est à pourvoir dans le drive-in de Gabriel Bonner, c’est pour Rachel une joie inespérée et, malgré la rudesse de Gabriel, elle se sent irrépressiblement attirée. Mais son frère, Ethan Bonner, ne l’entend pas de cette oreille et d’étranges incidents lui confirment qu’elle n’est pas la bienvenue à Salvation.

     

    Auteur : Susan Elizabeth Phillips

     

    Edition : J’ai lu

     

    Genre : Chick lit

     

    Date de parution : 21 septembre 2011

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Ce livre fait partie d’une saga qui semble se concentrer sur les joueurs de football. Il se démarque donc un peu du reste de la saga puisque le personnage masculin principal n’est pas footballeur. En revanche, son frère aîné l’est, et il était le héros du tome précédent.
    A priori, il y a d’ailleurs un gros problème de traduction, puisque ce frère qui s’appelait Cal dans son propre tome (diminutif de Calvin) est devenu Charles dans celui-ci.
    Ça ne me pose personnellement pas de problème, puisque je n’ai lu que ce tome là, mais je me doute que pour ceux qui ont lu toute la saga, ce doit être un peu énervant.
    Gabriel est un vrai ours des cavernes. Il n’arrive pas à se remettre de la mort de sa femme et de son fils, survenue deux ans plus tôt, et il se montre odieux avec presque tout le monde, à l’exception de ses frères qui le dorlotent comme un invalide et ne l’aident, du coup, pas à faire son deuil.
    En revanche, comme il n’était pas à Salvation quand les choses ont mal tourné pour Rachel, il n’a aucun a priori sur elle et du coup, va la voir telle qu’elle est.
    La seule chose que je n’ai vraiment pas supporté chez lui, c’est son attitude envers Edward. Il y a un passage qui m’a profondément choquée :

    « Gabriel avait beau se répéter que l’enfant n’y était pour rien, quand il voyait Edward, il songeait à Jamie et se disait que le plus valeureux des deux était mort. » Tout ça parce que Edward est de nature plus calme, plus réservé (et quand on voit la vie qu’il mène depuis 3 ans, on le comprend).
    Il a parfois certaines réaction, ou réflexions qui font que, à la place de Rachel, je lui aurais sauté à la gorge.

    Rachel, elle, est en butte à l’hostilité de la petite ville qui la tient pour responsable des escroqueries de son défunt mari. D’ailleurs, ça m’a tué : les gens déjà, sont crédules qu’ils en peuvent plus, filent tout leur pognon à un escroc, mais en plus, quand il se fait arrêter, sa seule excuse est : c’est ma femme qui m’a entraîné et tout le monde décrète que ce pauvre homme, qui a été reconnu coupable des escroqueries quand même, est un pauvre homme manipulé par une vraie harpie.
    Et puis comme le bonhomme a eu la bonne idée de ne pas sortir vivant de sa tentative de fuite, c’est bien pratique d’avoir sa veuve sous la main pour servir de bouc-émissaire.
    Rien à redire sur l’écriture qui est exactement telle qu’on l’attend de ce genre de roman. On a de la romance, un poil d’intrigue (mais qui fait tout pour que Rachel s’en aille ?) et beaucoup d’humour, surtout dans les joutes verbales entre Rachel qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et Gabriel qui ne semble pas avoir l’habitude d’être contrarié.
    C’est un livre parfait à lire après une lecture difficile, pour faire redescendre la pression, ou simplement pour se détendre.

    Un extrait : Les derniers espoirs de Rachel Stone s’envolèrent dans un nuage de fumée noire jaillissant du capot de sa voiture. Elle eut à peine le temps de se garer sur le bas-côté de la route, en face d’un drive-in, juste en dessous d’un énorme panneau jaune et violet représentant un feu d’artifice.

    Ce fut là que, sous un soleil étincelant, sa vieille Impala brinquebalante rendit son ultime soupir.

    Bras croisés sur le volant, Rachel laissa retomber sa tête entre ses mains et succomba au désespoir. C’est sur cette route à deux voies, à la lisière de la ville de Salvation, en Caroline du Nord, que prenait fin un interminable parcours en enfer.

    — Maman ?

    Elle s’essuya les yeux et se redressa.

    — Je te croyais endormi, mon chéri.

    — C’est ce drôle de bruit qui m’a réveillé.

    Elle se tourna pour contempler son fils, qui venait de fêter son cinquième anniversaire. Sur la banquette arrière, il paraissait perdu parmi les paquets minables qui constituaient leurs maigres possessions. Rachel les avait entassés à l’intérieur de la voiture, la serrure du coffre étant coincée depuis des années à la suite d’un accident.

    La joue d’Edward était plissée là où il avait dormi, et ses cheveux étaient ébouriffés. Il était petit pour son âge, trop mince, encore pâle après la pneumonie qui avait menacé de l’emporter. Rachel sentit un élan d’amour l’envahir.

    Il la dévisageait solennellement par-dessus la tête de Jeannot, le lapin en peluche qu’il traînait partout depuis son plus jeune âge.

    — Tu as encore un problème ?

    Elle s’efforça de sourire.

    — Un petit souci avec la voiture, c’est tout.

    — On va mourir ?

    — Mais non, mon trésor, ne t’inquiète pas. Si tu marchais un peu, pendant que je jette un coup d’œil sous le capot ? Fais attention à la route.

    Il prit entre ses dents ce qui restait de l’unique oreille de Jeannot et, de ses jambes maigres, essaya de franchir l’obstacle que constituait un panier à linge rempli de vêtements usés et de serviettes de bain. Rachel se pencha par-dessus le dossier de son siège pour l’aider à ouvrir la portière, qui fonctionnait à peine mieux que le coffre.

    On va mourir ? Combien de fois lui avait-il posé cette question ? Son dernier repas à peu près correct remontait à plusieurs heures : une orange, un peu de lait et un sandwich à la confiture. Quelle sorte de maman était-elle, pour le nourrir aussi mal ?

    Une mère démunie, à qui il ne restait plus que neuf dollars et un peu de monnaie.

    Apercevant son image dans le rétroviseur, elle songea que, autrefois, on la trouvait jolie. Aujourd’hui, des ridules d’angoisse encadraient sa bouche, et ses grands yeux verts semblaient lui manger la figure. Sous les taches de rousseur, sa peau était blanche comme de la porcelaine. Elle n’avait pas de quoi s’offrir une visite chez le coiffeur, et ses cheveux auburn étaient en désordre. En guise de maquillage, il ne lui restait qu’un morceau de bâton de rouge à lèvres. Elle ne s’en était pas servie depuis des semaines. À quoi bon ? À vingt-sept ans, elle avait l’impression d’en avoir cent.

    Sa robe en toile bleue lui tombait sur les épaules. Le tissu était délavé, la coupe informe, et elle avait dû remplacer l’un des six boutons rouges par un bouton marron, faute de pouvoir en racheter une série. Elle avait expliqué à Edward que c’était « la nouvelle mode ».

    La portière grinça. Le goudron était brûlant sous les fines semelles de ses sandales. L’une des brides était cassée. Rachel l’avait raccommodée, et depuis, à l’endroit de la réparation, elle avait une ampoule. Tant pis. C’était peu de chose. L’essentiel était de survivre.

    Une camionnette passa à toute allure, sans s’arrêter. Rachel leva le bras pour se protéger le visage du vent et de la poussière. Elle jeta un coup d’œil vers Edward. Il se tenait près d’un buisson, Jeannot sous le coude, la tête renversée en arrière pour lire le gigantesque panneau au-dessus de lui : Drive-in L’Orgueil de la Caroline.

    Résignée, elle souleva le capot, puis recula précipitamment pour éviter les projections de vapeur. A Norfolk, le garagiste l’avait prévenue que le moteur était à bout. Cette fois, c’était grave.

    Elle s’assit par terre, dépitée. Non seulement elle n’avait plus de voiture, mais elle n’avait plus de maison, puisque, depuis une semaine, l’impala leur servait de toit. Elle avait expliqué à Edward qu’ils allaient faire « comme les tortues ».

    Elle soupira, accablée par cette nouvelle catastrophe, dernière d’une longue série de calamités qui l’avaient ramenée dans cette ville où, pourtant, elle s’était promis de ne jamais remettre les pieds.

  • [Livre] Jamais sans ma fille 2 – Pour l’amour d’un enfant

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    Résumé : 5 février 1986 : hagardes, épuisées, Betty et sa fille voient flotter le drapeau américain devant leur ambassade à Ankara. Elles sont libres. Le cauchemar iranien s'efface alors peu à peu. Mais Betty devra encore braver ses peurs les plus secrètes pour raconter son histoire.

    Son livre, le film la rende célèbre. Et des centaines d’autres parents la contactent. Présidente de la fondation "un monde pour les enfants" elle raconte leurs histoires.

     

    Auteur : Betty Mahmoody

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 1992

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : J’ai lu le premier livre de Betty Mahmoody, « Jamais sans ma fille », et j’ai vu le film. Mais je me suis bien doutée que tout n’était pas rentré dans l’ordre à la seconde où Betty et Mahtob avait mis le pied hors d’Iran.
    Quand j’ai vu que Betty avait écrit une suite à son premier livre, j’ai eu très envie de le lire mais il m’a fallu des années pour l’avoir entre les mains.
    Ce livre est divisé en deux parties : dans la première, Betty raconte comment les choses se sont passées à leur retour d’Iran, les difficultés qu’elle et Mahtob ont pu rencontrer, que ce soit au niveau affectif, psychologique ou matériel. Elle explique comment lui est venue l’idée du livre et pourquoi elle a accepté non seulement de l’écrire mais de le voir adapté en film. Dans la seconde partie, elle raconte 3 cas auquel elle a été confrontée au sein de l’association qu’elle a fondée.
    Dans la première partie, donc, Betty et Mahtob reviennent enfin aux USA après ces 18 mois de captivité et l’éprouvant et dangereux trajet qu’elles ont dû emprunter pour sortir d’Iran.
    La première chose qui m’a un peu choquée, c’est la réaction de la famille de Betty. Ils sont en mode : « bon c’est fini, vous êtes rentrée, c’est plus la peine d’en parler ». Sauf que Betty semble en souffrir de ne pas pouvoir en parler. Pendant 18 mois, il a fallu qu’elle fasse bonne figure, que ce soit pour endormir la méfiance de son mari ou pour ne pas effrayer Mahtob plus qu’elle ne l’était déjà, et là qu’elle pourrait enfin se lâcher, parler de ce qu’elle a vécu, faire sortir ses sentiments, on lui demande encore de se taire.
    La deuxième chose qui m’a marqué, c’est l’insécurité dans laquelle Betty et Mahtob vont devoir vivre : d’abord insécurité matérielle, puisque Moody a pratiquement liquidé tous leurs biens, et insécurité financière puisque Betty n’a plus ni travail ni économies. Heureusement qu’elle va être entourée par ses parents comme par d’autres personnes comme ce banquier qui lui accorde un prêt quasiment sans garanties.
    Mais le pire, je crois que c’est l’insécurité psychologique. Betty ne peut pas divorcer sans informer son mari du lieu où elle réside et tant qu’elle est mariée elle ne peut avoir la garde exclusive de Mahtob, son père pourrait donc la ramener en Iran sans être intercepté (depuis des lois ont été adoptées). Elle vit donc dans une perpétuelle crainte d’un enlèvement.
    L’écriture du livre a permis à Betty non seulement de travailler à la maison (et donc d’être sans arrêt avec Mahtob) mais aussi d’être tant en lumière qu’un enlèvement par Moody deviendrait plus difficile.
    Dans la seconde partie, Betty, qui nous a parlé de différents cas de parents étant confrontés à des enlèvements d’enfants, revient plus en détail sur trois cas : deux mères et un père qui se sont vus arracher leurs enfants avec différentes issues.
    Ces histoires, qui si elles sont différentes, concernent tout de même en majorité des personnes ayant épousés des ressortissants de pays musulmans (pays ayant refusés, au moment de la sortie de ce livre, de signer la convention de la Haye de 1980. Certains d’entre eux l’on finalement signée comme la Turquie en 1998 ou le Maroc en 2010), sont tout aussi révoltantes que l’histoire de Betty. Dans chaque cas, je ne vois aucun acte d’amour, pas d’enlèvement parce que le parent en question ne supportait pas d’être séparé de son enfant. Je n’ai vu qu’une volonté de punir l’autre parent, de le faire souffrir ou d’affirmer sa supériorité en s’appropriant un enfant dont ils n’ont rien à faire.
    la seule chose que je regrette c’est qu’il n’y ait jamais eu, dans aucune de ces histoires, de vraies sanctions contre ces personnes qui ne méritent pas le nom de parents.

    Un extrait : Je supplie encore le consul de s’arranger pour que prenions le premier vol en partance. La police turque n’est que le dernier d’une longue série de problèmes au travers desquels nous sommes passées miraculeusement. D’abord, nous n’aurions pas dû quitter l’Iran sans une permission écrite de Moody, conformément à la loi. Ensuite, entre Téhéran et la frontière, notre chauffeur s’est fait arrêter plusieurs fois par les pasdar de la sécurité, pour des contrôles de routine. Chaque fois qu’un garde s’approchait du véhicule, mon cœur s’emballait. Figée derrière mon tchador, pauvre camouflage, j’attendais la fin. Or, jamais on ne nous a demandé nos papiers !
    La chance a persisté en Turquie. Sur la route de Van à Ankara, j’ai vu d’autres cars que le nôtre contraints de se garer sur le bas-côté, les passagers brutalement poussés dehors, sommés de présenter leurs papiers pour vérification.
    Régulièrement, notre propre car était stoppé, pris d’assaut par des hommes en uniforme kaki ; ils discutaient rapidement avec le chauffeur puis d’un signe de la main le laissait continuer.
    Finalement, nous n’avons été contrôlées qu’au moment de notre arrivée à l’hôtel, situé en face de l’ambassade américaine. Je n’ai aucune explication à donner là-dessus. Je crois simplement que nous le devons à la grâce de Dieu.
    Nous sommes invitées à déjeuner dans un salon de l’ambassade, avec le consul et le vice-consul. Le menu annoncé est une fête de retrouvailles pour nous : « cheeseburger et frites » !

    Deux marines ouvrent avec une lenteur précautionneuse les gigantesques portes de bois de l’enceinte américaine et là, les diplomates tout autant que moi nous perdons dans un dédale de courtoisie à n’en plus finir :
    - Après vous, Madame, je vous en prie, dit le consul
    J’enchaîne sans réfléchir :
    - Non, après vous, monsieur le consul…
    Et le vice-consul :
    - Après vous…
    Et moi d’insister :
    - Non, après vous…
    Ce numéro à la Marx Brothers s’arrête lorsque je me rends soudain compte à quel point j’ai pris l’habitude de marcher derrière Moody, et derrière tous les hommes, en Iran.
    Personne ne m’a obligée à agir ainsi ; je suis tout simplement tombée dans la routine des vingt-cinq millions de femmes de là-bas. La femme derrière l’homme, obéissante et humble.
    Il me faudra des mois avant de retrouver mon aisance et de précéder naturellement un homme pour franchir une simple porte.