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Rendez-vous livresques - Page 8

  • Ce qu'auraient du être les sorties du mois #59

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    Chaque mois voit son lot de sorties, que ce soit en livres ou en films. 
    Chaque 1er mercredi du mois, je vous donnerai les sorties, parmi celles qui ont retenues mon attention.
    Voyons ce qui nous attend d'intéressant ce mois-ci!

     
    Que ce soit les livres ou les films, je vous laisse aller sur booknode ou allociné pour découvrir résumés et/ou bandes annonces.

     

    J'ai préparé cet article avant les annonces du gouvernement et le re-confinement. Du coup, il est à parier que les sorties livres seront repoussées à une date ultérieure. Les cinéma devant fermer leurs portes, les films seront également repoussés.
    J'ai toutefois décidé de publier quand même l'article. Il faudra peut être attendre un peu pour se les procurer, mais on peut déjà prévoir les achats à venir!

     

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    Mangas

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    Romans

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    chasseuse-de-vampires-tome-12-la-guerre-de-l-archange-1380898.jpg dragon-mountain-tome-1-1408904.jpg eclat-de-jour-1341867.jpg

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    la-legende-des-4-tome-4-le-clan-des-aigles-1412893.jpg la-maison-des-voix-1398673.jpg la-passeuse-d-histoires-1333595.jpg

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    le-royaume-assassine-1321907.jpg les-filles-de-la-villa-aux-etoffes-1385918.jpg les-hotors-tome-1-la-malediction-des-jumeaux-1410186.jpg

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    Et vous? Vous avez repéré des sorties intéressantes pour ce mois de novembre?

  • Book Haul Octobre 2020

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    En octobre, j'avoue que je me suis un poil lâchée, question achat bouquins. J'ai du avoir une prémonition inconsciente que le mois de novembre allait être un "no buy" forcé pour moi, vu que je n'ai pas de librairie a proximité pour profiter du click and collect et que je préfère éviter les livraisons (les colis ont tendance à trouver plus facilement le chemin du bureau de poste que celui de mon domicile et j'ai franchement pas envie de faire 1h30 de queue dans le froid pour récupérer un colis: si je chope pas le covid, je choperais la crève!)

     

    Parmi mes réceptions du mois, j'ai reçu 3 SP: 1 en version numérique et 2 en papier. Des livres que j'ai déjà lus et adorés d'ailleurs!
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    Sur Gibert, il y avait eu un grand déstockage et j'ai chercher les livres par prix, ce qui m'a fait découvrir des titres dont je n'avais jamais entendu parlé mais dont le résumé m'a tapé dans l'œil
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    J'ai aussi trouvé à des prix très intéressants des livres qui étaient sur ma wish list
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    J'ai du faire une commande bureautique sur Amazon et pour que mon panier atteigne les 25e permettant la gratuité des frais de port (qui a dit: excuse foireuse?), j'ai pris deux mangas que j'ai envie de découvrir depuis quelques temps (juste le tome 1 pour chacun pour l'instant. Qui aurait cru que je trouverais autant de manga qui me plaisent?)

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    Enfin, pour ne pas perdre les points France Loisirs et atteindre un compte rond, j'ai fait une grosse commande (et j'en ai profité pour prendre un livre pour une amie qui du coup s'est chargé de réceptionner la commande à ma place)

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    En novembre, à part peut être quelques SP numériques si je trouve des trucs qui m'intéressent sur Simplement Pro, je ne pense pas faire d'achat. Comme j'ai jusqu'au 31 décembre pour utiliser mes points France Loisirs, j'ai un peu de temps devant moi, alors autant laisser passer la vague (même si je doute qu'on soit "libérés" au 1er décembre, mais bon, c'est un autre débat!)

    Je vous souhaite à tous bon courage et de belles lecture pour vous aider à supporter ce nouveau confinement, et je vous dis à très bientôt pour un nouveau book haul!

  • C'est lundi que lisez-vous? #285

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #126

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Ne la réveillez pas d'Angelina Delcroix

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    10 mars 2015, Seine-­et-Marne

    Il m’a vu ! Je dois courir plus vite. Si je me retourne, je suis mort.

    Des cris horribles ! C’est ça qui m’a réveillé. Et tout ce sang ! Mais qu’est-­ce que je faisais dans cette forêt ?

    Impossible de me souvenir.

    Le goût métallique sur mes lèvres me balance de violents coups de pied à l’estomac.

    Je dois sauver ma peau.

    Je le sens, il se rapproche de moi. Putain ! Non ! Je ne veux pas mourir !

    J’ai si mal dans ma poitrine. Mon cœur va exploser, mais je ne dois pas ralentir.

    C’est qui, ce type ? Et la femme ? Ça ne peut pas être elle.

    La nuit tombe. Je n’y vois plus rien. Les branches se jettent devant moi. Mes pieds s’emmêlent dans les souches. Merde !

    Pourtant, ces cheveux blonds, ce jogging gris et ces baskets roses. Je sais qu’elle vient courir ici deux soirs par semaine. Non ! Impossible !

    J’y suis. L’arbre tressé. C’est juste derrière. Ma gorge me brûle et laisse échapper des sifflements ridicules.

    Les ronces s’acharnent sur moi. Je n’ai pas le temps de les esquiver. Je fonce à travers toutes ces griffes. L’une d’elles m’agrippe le coin de la paupière et gagne un bout de chair. Mon œil se ferme sous la douleur, et ma main vient monter la garde.

    La stupeur me fige. C’est quoi, ça ? Pourquoi je porte des gants ?

    Et tout ce sang dessus ! Beaucoup trop pour qu’il vienne de mon œil.

    La voilà ! Elle est immense, cette baraque ! Pourquoi je me sens si mal en la voyant ? Et si la gueule du loup était devant moi ? Je suis pris au piège et la peur se propage en moi à une vitesse hallucinante.

    Je n’ai plus le choix. Mes muscles, inondés de vagues brûlantes, se tétanisent. Je n’arrive plus à accélérer.

    Je me jette contre la porte en bois et tape de toutes mes forces en regardant derrière moi. S’il arrive avant qu’on m’ouvre ! J’veux pas crever, pitié !

    Une lucarne à l’étage s’allume. Je continue à tambouriner en hurlant d’ouvrir.

     

    J’entends le bruit de la clé dans la serrure. Mon instinct de survie irradie chaque partie de mon corps. Je force sur la porte pour m’engouffrer à l’intérieur, mais une main se pose sur mon torse et me repousse fermement.

    — Doucement, Numéro 10.

    — Laissez-­moi rentrer ! Il va me buter !

    J’essaye de me faufiler sur le côté, mais l’homme m’en empêche.

    Numéro 10. Pourquoi il m’appelle Numéro 10 ?

    — N’oublie pas, Numéro 10, tout ceci n’est qu’un jeu.

    Le jeu ! J’arrête de lutter. L’homme enlève sa main.

    Je regarde derrière moi. Tout est calme.

    — Tu as réussi, Numéro 10.

    Réussi quoi ? Je ne comprends rien à ce qu’il raconte, et j’ai une sensation désagréable quand sa voix pénètre mes oreilles.

    — Il était juste derrière moi, là ! Il est où ?

    — Il est là, me dit-­il froidement.

    Quoi ? La peur se transforme en un truc monstrueux dans mon ventre. Mon cœur essaye de sortir de ma poitrine. Tout se brouille.

    — Tu as accompli la mission, Numéro 10.

    La mission !

    Ça me revient !

    Ma mère. Son jogging gris et ses baskets roses. Ses boucles blondes qui se sont colorées en un carmin effrayant sous mes yeux. Non ! Pas elle !

    Je baisse lentement la tête. Mes vêtements sont recouverts de sang. Comment c’est possible ?

    Je glisse mes yeux vers l’homme en face de moi. Ce regard, je le connais. Je bloque dessus.

    — Excellent. Tu es prêt, dit-­il en souriant.

    Mon crâne ! Ça serre tellement ! C’est horrible. Mes mains se plaquent de chaque côté de ma tête pour l’empêcher d’exploser. En vain.

    18 mars 2015, Alpes-­Maritimes

    Il m’a vu ! Je dois fuir. Si je me retourne, je suis mort.

    Mais qu’est-­ce que je foutais dans cette maison ?

    La table en verre. Elle a explosé, et c’est là que je me suis réveillé.

    Il était déjà trop tard. Le corps était désarticulé sur l’amas de rasoirs transparents, et la gorge n’en finissait pas de se purger.

    C’était qui, cette femme ? Impossible de le savoir, vu l’état de son visage.

    Je cours à travers les ruelles sombres. Je dois sauver ma peau.

    Je sors de la ville. Je sais qu’il faut aller à droite juste après le panneau. Le panneau ! Villefranche-­sur-Mer.

    Mon souffle est court. Je ressemble à un gibier traqué qui pue la mort.

    Deuxième à gauche.

    Les lampadaires n’éclairent pas plus loin que leurs pieds ! J’y vois rien. Il peut surgir de n’importe où.

    La peur grossit mes muscles, et mes foulées s’accélèrent.

    Maintenant, première à droite.

    C’est quoi, ce GPS dans ma tête ?

    Villefranche, c’est là qu’elle habite. Non ! Impossible !

    Voiture grise au plafonnier allumé. C’est là que je dois aller.

    Comment je le sais ?

    J’entends des pieds frapper le bitume. Il est tout près ! Non, c’est moi ! J’en sais rien ! La peur trompe tous mes sens.

    Le nom sur la sonnette. Ça me revient ! Non ! Elle ne peut pas être morte. Pas elle.

    Je vois la voiture. Elle est garée de l’autre côté de la route. Il y a un homme au volant.

    Et si c’était un piège ? Je ferais mieux de continuer.

    Mais je ne peux plus. Mon corps souffre trop.

    J’ouvre la portière. Une bâche en plastique recouvre mon siège.

    Je penche la tête pour voir qui m’attend. Je le connais, je grimpe et lui crie de démarrer.

    Il ne bouge pas.

    — Allez, on se casse ! Il arrive !

    Il est trop calme, ce n’est pas normal !

    — Je sais. Ça va, Numéro 10, n’oublie pas que tout ceci n’est qu’un jeu.

    Le jeu !

    Je regarde dans le rétro. Tout est calme. Rien d’autre que des halos orangés à intervalles réguliers sur la route. Je n’ai pas rêvé, pourtant ! Il était bien derrière moi !

    — Tu as réussi, Numéro 10.

    Réussi quoi ? Je n’aime pas ce que je ressens. Sa voix me tétanise. Mon esprit se brouille. Quelque chose s’empare de moi à l’intérieur de mon crâne et essaye d’arracher mes tempes pour sortir.

    Je baisse la tête. Mon pantalon… J’hallucine ! C’est pas possible !

    Je ferme les yeux pour chasser la vision malsaine. Quand mes paupières finissent par s’ouvrir, tremblantes, le sang est toujours là. Partout. Il y en a trop ! Mes mains aussi sont recouvertes de ce rouge visqueux. Mon cœur frôle mes lèvres.

    Je regarde l’homme à côté de moi. Ses yeux absorbent les miens. Je ne peux plus m’en extraire.

    — Mission accomplie, Numéro 10.

    La mission !

    Ça me revient !

    Ma mère. Villefranche. Son nom sur la sonnette. Non ! Pas elle.

    — Excellent.

    Mon crâne ! Mon cerveau va partir en bouillie ! Mes yeux se verrouillent en une grimace atroce. Plus rien.

     

    Alors, tentés?

  • C'est lundi que lisez-vous? #284

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #125

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Chroniques homérides T01 Le souffle de Midas d'Alison Germain

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    Tandis qu’il étreignait son amante blessée, Rikke sentit le désespoir grignoter son âme. La perdre, comment l’imaginer ? Un monde sans elle serait dénué de reliefs, de nuances et de beauté. Une existence fade, sans raison d’être. La vie s’effaçait peu à peu des prunelles de sa bien-aimée. Les deux opales cristallines que Rikke ne se lassait jamais de contempler étaient ternes, presque figées. Pourtant, il discernait encore une certaine volonté en elles. Une lueur d’espoir.

    — Tiens bon, Lia…

    Elle tremblait contre lui, sans qu’il ne puisse la soulager. Sa peau d’une froideur mortuaire et son teint lugubre laissaient présager l’issue fatale. Avec toute la puissance de son être, il souhaita furieusement échanger sa place avec elle, pour la libérer et endurer lui-même la souffrance qui la torturait.

    À la minute où il l’avait rencontrée, des années plus tôt, il s’était juré par-dessus tout de la protéger. Ce serment allait au-delà de son devoir de Gardien, son besoin d’assurer sa sécurité était vital. Une évidence. Mais ce soir, par son manque de vigilance, Rikke avait manqué à sa parole. Sous-estimant l’épée de Damoclès qui planait au-dessus de la jeune femme, il avait provoqué sa mort. Une erreur au goût d’amertume insoluble.

    — Ne lâche pas, Lia, ne lâche pas…

    Un sourire sur son visage marmoréen. Même dans la détresse, elle était d’une beauté à faire vibrer les tréfonds de son âme. Il résista soudain à l’envie de l’embrasser, de peur qu’elle ne gaspille ses dernières forces pour lui. Sa générosité était sans faille ; même lorsqu’elle n’avait rien, elle donnait tout.

    D’une main sur ses cheveux, il espéra lui apporter du réconfort. Un apaisement bienvenu.

    — Rikke, souffla-t-elle à grande peine, il faut…

    Sa voix était méconnaissable, tordue par la douleur. Il voulut lui demander de se taire, de ne pas s’essouffler. D’autant plus qu’il redoutait ce qu’elle allait dire.

    — Il faut le protéger, gémit-elle comme si elle avait perçu ses sombres pensées.

    Lui… Pourquoi cette obsession ? Rikke serra les dents, prenant pleinement conscience de la répugnance qu’il avait pour cette chose qui vampirisait les dernières forces de Lia, qui volait leurs derniers instants. Elle l’avait laissé aveuglément guider son existence. Rikke détestait cette loyauté exacerbée qu’elle lui portait, comme s’il comptait plus encore que sa propre vie.

    — Écoute-moi…

    La voix de Lia était faible, déchirée. Rikke admit immédiatement qu’elle était définitivement condamnée. Ses bourreaux l’avaient mutilée abominablement, pensant pouvoir s’approprier ce qu’elle protégeait avec tant de ferveur. Lui, toujours lui. Maculé du sang de sa bien-aimée, la rage grimpa en Rikke, insufflant un désir de vengeance insoutenable.

    — Il ne faut pas qu’il meure, supplia la blessée.

    Ne pouvait-elle pas l’oublier, juste un moment ? Elle lui avait dédié sa vie, fallait-il aussi qu’elle lui concède sa mort ? Rikke ne voulait plus la partager, plus avec lui. Il resserra ses bras autour des frêles épaules de la jeune femme dans un geste désespéré. L’étreindre à présent revenait à saisir de la fumée ; il pouvait déployer tous les efforts du monde, jamais il ne parviendrait à retenir ces volutes de vie qui se dispersaient. Cela le rendait fou.

    — Il l’a sentie, Rikke, elle, continua Lia, la Désignée, il l’a reconnue. Elle est là, tout près… Je dois lui transmettre. Je dois achever ce pour quoi je suis venue ici…

    Rikke tressaillit à l’évocation de cet instant. Ce fragment de temps où il l’avait laissé partir. Seule. Lorsque Lia avait parlé de léguer son don et qu’elle était parvenue à identifier la pauvre âme qui en hériterait, Rikke avait cru pouvoir être libéré, être enfin débarrassé de ce parasite qui gangrenait leur couple depuis des décennies. Quelle ironie ! S’il avait imaginé un seul instant que l’excursion lui arracherait la moitié du cœur, jamais il n’y aurait consenti.

    Pour lui, Lia était tout ; rien, pas même le plus puissant des dons, ne justifiait son sacrifice. Mais comment la retenir…

    — Je t’en prie, ne fais pas ça, la supplia-t-il.

    L’angoisse étrangla sa voix. Quelque chose se brisa instantanément en lui, quelque chose d’irréparable. Elle avait pris sa décision et ne luttait plus pour sa survie. Ces dernières minutes, elle les sacrifiait à la faveur de sa mission. Comme elle l’avait fait sa vie entière. Même leur amour n’imposait aucune borne à sa dévotion. Pourtant Rikke ne lui en tenait pas rigueur, au contraire. Son courage, sa détermination et son intégrité remarquable le remplissaient de fierté. Jamais il n’oublierait sa témérité, sa bravoure et sa droiture. Il garderait son visage à jamais gravé sur son cœur et ferait tout pour respecter sa mémoire, pour honorer son combat.

    Lui dédiant tout son amour, il embrassa ses lèvres une ultime fois.

    — Tu le protégeras, Rikke, promets-le-moi…

    Refuser ne lui traversa pas l’esprit. Il haïssait ce don, mais les sentiments qu’il nourrissait pour Lia allaient au-delà de son aversion et scellèrent d’instinct son engagement. Lia le savait. Il lui survivrait malgré son chagrin et veillerait sur la nouvelle porteuse ; malgré la tristesse permanente liée à cette mission.

    Sa fiancée lui sourit, puis, sans qu’il ne puisse l’arrêter, il la vit puiser ses dernières forces pour lancer l’Appel.

     

    Alors, tentés?

  • C'est lundi que lisez-vous? #283

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #124

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Le ferry de Mats Strandberg

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    Un peu moins d’une heure avant le départ. Elle a encore le temps de changer d’avis. Encore le temps de retraverser le terminal en tirant sa valise derrière elle, de longer de nouveau le quai, descendre dans le métro, retourner à la gare centrale de Stockholm et refaire le trajet en sens inverse pour rentrer chez elle à Enköping. Elle n’a qu’à oublier cette idée folle qui lui est passée par la tête. Et un jour peut-être rira-t-elle d’elle-même en se revoyant, la veille au soir, assise dans sa cuisine alors que les voix de la radio ne parvenaient pas à couvrir le tic-tac de l’horloge. Il faut dire qu’elle avait déjà bu trop de rioja et qu’elle avait son compte. Elle avait vidé un dernier verre malgré tout et décidé qu’il était temps de se prendre en main. Carpe diem. Cueillir le jour qui passe. Cueillir l’aventure.

    Oui, peut-être un jour trouvera-t-elle tout cela très drôle, mais Marianne en doute. C’est difficile de rire de soi-même quand on n’a personne avec qui le faire.

    Comment tout cela avait-il commencé, au fait ? Ah oui, elle avait vu une publicité à la télévision plus tôt dans la soirée – des gens bien habillés, ordinaires, si ce n’est qu’ils avaient l’air plus heureux –, mais c’est léger comme explication. Ça ne lui ressemble pas.

    Elle avait réservé le billet dans la foulée, sans se laisser le temps de le regretter. Son état d’excitation était tel qu’elle n’avait pu trouver le sommeil, malgré le vin… Et cette sensation d’urgence avait perduré toute la matinée, alors qu’elle se teignait les cheveux, puis l’après-midi tandis qu’elle préparait sa valise, et sur tout le chemin jusqu’ici. Comme si l’aventure avait déjà commencé. Comme si elle pouvait se fuir elle-même en fuyant son quotidien.

    Mais à présent elle se regarde dans le miroir, sa tête pèse des tonnes et le regret l’a quand même rattrapée, comme une seconde gueule de bois qui s’ajouterait à la première.

    Marianne se penche en avant et essuie un peu de son mascara, qui a coulé. Dans les toilettes pour femmes du terminal du ferry, sous la lumière bleutée des néons, ses poches sous les yeux semblent démesurées. Elle recule, se passe les doigts dans ses cheveux à la coupe sage. Elle peut encore sentir le parfum de la teinture. Elle sort un rouge à lèvres de son sac à main et rectifie son maquillage d’un geste souple et familier, puis fait mine d’embrasser son reflet dans la glace. Lutte contre le nuage noir qui veut monter en elle et l’envahir, la dévorer tout entière.

    Quelqu’un tire la chasse d’eau dans un box derrière elle et déverrouille la porte. Marianne se redresse, tire sur son corsage. Se ressaisir, il faut qu’elle se ressaisisse. Une jeune femme brune, vêtue d’un top sans manches d’un rose criard se dirige vers le lavabo près du sien. Marianne étudie la peau lisse de ses bras. Les muscles qui se devinent quand elle se lave les mains et va prendre une serviette en papier. Elle est trop maigre. Les traits de son visage sont si anguleux qu’ils en deviennent presque masculins. Mais Marianne suppose que beaucoup la trouveraient jolie. Sexy, en tout cas. Un petit diamant brille sur l’une de ses incisives. Il y a du strass rose sur les poches arrière de son jean. Marianne se surprend à l’observer sous toutes les coutures et détourne les yeux. Mais la fille sort et disparaît dans le terminal sans lui accorder un regard.

    Marianne est invisible. A-t-elle vraiment un jour été aussi jeune elle-même ?

    C’était il y a si longtemps. Une autre époque, une autre ville. Elle était alors mariée à un homme qui l’aimait de son mieux. Leurs enfants étaient petits et vivaient encore dans l’illusion que leur mère était une sorte de demi-déesse. Elle avait un travail qui la confortait chaque jour dans son statut. Et ses voisins étaient toujours heureux de lui offrir une tasse de café quand elle passait à l’improviste.

    Dire qu’il y avait alors des jours où Marianne rêvait d’être seule. De bénéficier de quelques heures de solitude pour être enfin à l’écoute de ses pensées. Cela lui paraissait le comble du luxe.

    Si c’est bien le cas, elle nage dans le luxe, ces temps-ci. En réalité, le luxe est tout ce qui lui reste.

     

    Alors, tentés?

  • C'est lundi que lisez-vous? #282

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • Premières lignes #123

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Le zoo de Gin Phillips

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    JOAN EST RESTÉE LONGTEMPS EN APPUI sur la pointe de ses pieds nus, les genoux pliés, la jupe frôlant la terre, mais là, elle a trop mal aux cuisses, alors elle s'assied sur le sable.

    Elle sent que quelque chose la pique. Elle passe la main sous sa fesse et récupère une petite lance de plastique – pas plus longue que son doigt –, ce qui n'a rien d'étonnant : elle trouve sans arrêt de minuscules armes de ce genre dans les endroits les plus inattendus.

    — Tu as perdu une lance ? demande-t-elle. À moins que ce ne soit un sceptre ?

    Sans répondre, Lincoln prend le petit objet de plastique qu'elle lui présente dans le creux de sa paume. Il n'attendait apparemment que l'occasion de s'asseoir sur ses genoux parce qu'il se retourne et s'installe confortablement sur le siège naturel offert par sa mère. Il n'y a pas un grain de sable accroché à ses vêtements. Il est du genre soigneux ; il n'a jamais aimé la peinture avec les doigts.

    — Tu veux un nez, maman ? propose-t-il.

    — J'en ai déjà un, répond-elle.

    — Tu en veux un en plus ?

    — Ça ne se refuse pas !

    Il repousse ses cheveux bruns et bouclés de son front ; ils mériteraient un bon coup de ciseaux. La mère et le fils sont à l'abri d'un toit de bois soutenu par des poteaux ronds, mais tout autour d'eux le vent qui souffle dans les arbres provoque une pluie de feuilles et fait jouer les branches, composant une marqueterie d'ombre et de lumière sur le gravier gris.

    — Où est-ce que tu trouves ces nez en plus ? demande-t-elle.

    — Au magasin de nez.

    Elle rit, s'appuie des deux mains sur le sol meuble, collant. D'une pichenette, elle déloge quelques grains humides sous ses ongles. L'Aire de fouille des dinosaures est toujours un endroit humide et frais où le soleil n'arrive jamais. Pourtant, malgré le sable et les feuilles sur sa jupe, c'est peut-être son coin préféré du zoo – à l'écart des allées principales, après le manège, la Ménagerie pour les petits et les volières des coqs, au-delà de la parcelle boisée envahie par les herbes folles simplement signalée par la pancarte ZONE FORESTIÈRE. Des sentiers étroits couverts de gravier serpentent entre les arbres, les rochers et les habitats de quelques animaux isolés : un vautour dans une cabane où traîne, allez savoir pourquoi, une camionnette rouillée ; une chouette qui louche sur un jouet à mâcher suspendu ; des dindes sauvages perpétuellement couchées, immobiles, au point que Joan se demande si elles ont vraiment des pattes. Elle imagine une facétie de chasseur cruel, qui arborerait en trophée un collier composé de pattes de dinde.

    Elle aime l'étrangeté, le côté désordonné de ces bois qui font régulièrement l'objet de tentatives hasardeuses pour leur donner un air de parc d'attractions. En ce moment, une tyrolienne est tendue entre les arbres, mais elle ne voit jamais personne l'utiliser. Elle se rappelle avoir découvert, il y a quelques années, des animatroniques en forme de dinosaures, et une autre fois un parcours hanté où surgissaient des fantômes. On détecte encore des traces d'aménagements plus anciens : de gros blocs de pierre – réels ou pas –, des palissades de rondins fendus et une cabane de trappeur. Rien de tout cela n'a de finalité évidente. Des bassins de ciment vides ont peut-être servi d'abreuvoirs à de gros mammifères. On remarque des traces éparses de parcours nature, une signalisation aléatoire qui donne l'impression d'une promenade plus improvisée que guidée – un arbre porte la plaque SASSAFRAS tandis que la vingtaine d'autres qui l'entourent sont anonymes.

    — Il faut que je te dise, commence Lincoln en posant la main sur son genou. Tu sais ce qui aurait été bien utile à Odin ?

    Il se trouve que depuis quelque temps, elle en connaît un rayon sur les dieux nordiques.

    — Un marchand d'yeux ? répond-elle.

    — Oui, c'est ça ! Parce qu'alors il aurait pu enlever son cache-œil.

    — Sauf s'il l'aime, son cache-œil.

    — Sauf dans ce cas, oui, convient Lincoln.

    Le sable autour d'eux est jonché de petits héros et de méchants en plastique : Thor, Loki, Captain America, Green Lantern et Iron Man. Tout tourne autour des super-héros, ces derniers temps. Des squelettes factices sont enfouis un peu partout dans le bac – derrière eux, les vertèbres d'un animal disparu dépassent du sable –, et on peut les dégager à l'aide de pinceaux usés placés à cet effet dans un seau. Elle venait ici déterrer des os de dinosaure avec Lincoln, dans son ancienne vie de petit garçon de trois ans. Mais aujourd'hui, il a quatre ans et deux mois, et son ancien moi d'archéologue a déjà laissé place à plusieurs autres vocations successives.

     

    Alors, tentés?