Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Jeunesse - Page 14

  • [Livre] Ce soir à la patinoire/ entorse à la patinoire

    NWALKER.png

     

    Résumé : Ce soir à la patinoire : A quinze ans, un peu malgré lui, Benjamin qui jusqu'ici patinait uniquement pour le plaisir se retrouve partenaire attitré, en danse sur glace, de la pire pimbêche de sa classe.
    La discipline le séduit, mais... si ses copains l'apprenaient ? Que diraient-ils, eux pour qui seul le rugby est une activité virile ? Et voilà que leur professeur exige toujours plus d'entraînement. Pour lui, ces deux-là iront loin, même s'ils sont à couteaux tirés...
     


                    Entorse à la patinoire : Benjamin et Belinda sont partenaires en danse sur glace. Ils ont des dons certains, et le savent. Mais les dons sont loin de suffire et, à trois semaines d'un championnat, rien ne va plus. Chutes, difficultés, déconvenues, blessures, tout se ligue pour fissurer une entente toujours précaire. Entre les adolescents, la tension monte, inexorable...

     

    Auteur : Nicholas Walker

     

    Edition : Castor Poche Flammarion

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 1992

     

    Prix moyen : 1€ pièce

     

    Mon avis : J’avais lu ce livre quand j’étais gamine et je ne savais pas du tout qu’il y avait une suite. C’est en cherchant d’autres livres sur un site d’occasions que je suis tombée sur les deux tomes de cette histoire. Et vu le prix, je ne me suis pas privée de leur sauter dessus.
    Dans le premier tome, on fait la connaissance de Benjamin et Belinda. Belinda pratique la danse sur glace depuis plusieurs années ; Benjamin n’a jamais pris de cours (hormis ceux que lui donnait sa maman quand il était petit), mais a un don inné pour la danse. Et tous les deux semblent être, de l’avis de leur entraineur, parfaitement accordés. Ils ne semblent pas avoir à fournir autant d’efforts que les autres pour se synchroniser.
    Le problème entre eux est que chacun suppose les réactions de l’autre : Belinda suppose que Benjamin aurait honte de parler de patinage à ses copains et Benjamin suppose que Belinda aurait honte de s’afficher avec lui. Ajoutons un copain féru de rugby, une classe qui ne comprend pas pourquoi Benjamin ne s’implique plus dans la vie de la classe, des parents plus ou moins compréhensifs, des notes en chute libre… la situation devient vite explosive. Ce premier tome montre bien les difficultés que peuvent rencontrer les adolescents qui ont une passion dévorante telle un sport de haut niveau, comme il est compliqué pour eux de concilier entrainements, amitiés, vie familiale et études. J’ai dévoré ce livre en une heure à peu près (il ne fait que 178 pages) et le lendemain même, je me suis attaqué au second tome qui n’était, cette fois, pas une relecture, mais une complète découverte.
    Tout se complique dans ce second tome, Benjamin et Belinda ont de plus en plus de mal à se maintenir à niveau à l’école et sur la patinoire, l’entrainement devient de plus en plus intense, au point que les parents de Belinda se demandent s’ils doivent laisser leur fille continuer.
    Avec le stress, l’angoisse et la fatigue, Belinda et Benjamin passent leur temps à se disputer, sur et en dehors de la glace, ce qui n’est pas du goût de leur entraineur.
    Plusieurs fois, on se demande s’ils ne vont pas mettre un terme à leur couple de danseurs.
    La fin est ouverte, on n’est pas en face d’une conclusion stricte mais plus à une conclusion d’un moment de vie qui laisse entendre que nous n’avons lu que le début de l’histoire de Benjamin, Belinda et la danse sur glace.


    Un extrait : Le lendemain, au collège, Belinda se comporta en tous points comme si Benjamin était transparent. Sans se l’avouer, il fut profondément déçu. Connaître Belinda et le laisser voir aux populations eût grandement rehaussé son standing.

    - Elle se prend pour qui, d’abord ? grogna-t-il entre ses dents comme elle venait de passer devant lui sans même croiser son regard.

    - Qui ça ? demanda Rob sans lever le nez du porte-bagages où il arrimait son cartable. Qui donc te fait râler comme ça ?

    - La Thomas, dit Benjamin en faisant claquer son antivol. La Miss Belinda Thomas.

    - Ah ? dit Rob, levant les yeux. Et pourquoi ?

    - Oh comme ça. Je viens de découvrir que je la déteste.

    - Je vois : tu as essayé de l’inviter, diagnostiqua Rob, amusé.

    - Moi ? Tu veux rire. Et ce n’est pas demain la veille.

    - Tu as bien raison. A mon avis, tu n’es pas prêt pour des filles comme la Thomas.

    - Toi, tu nous…

    - Non non, je suis sérieux. Par contre, en quatrième Est, il y a une petite blonde toute gentille qui devrait te convenir. Pas jolie jolie, mais bien brave.

    - Va te faire cuire un œuf, conseilla Benjamin.

    Et il partit en pédalant comme un possédé, laissant Rob s’étrangler de rire.

     

  • [Livre] Les plus belles légendes de France

    les plus belles legendes de france.jpg

     

    Résumé : Il était une fois... Les contes débutent souvent par ces mots qui nous font basculer dans une autre réalité, un monde où tout est possible. Des aventures fantastiques, des personnages hors du commun, des scènes hautement symboliques, voilà la recette d'un conte réussi. Ces histoires, venues d'Alsace, de Provence, de Bourgogne ou d'ailleurs, transmises depuis des siècles, nous envoûtent toujours autant.
    Soixante-huit contes issus du folklore de dix-sept régions, illustrés par des aquarelles originales, sont réunis dans cet ouvrage et nous invitent à un enchantement sans cesse renouvelé.

     

    Auteur : Collectif

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Contes et légendes

     

    Date de parution : 2011

     

    Prix moyen : 28€

     

    Mon avis : Les légendes sont classées par région. Parfois, je suis restée perplexe devant la fin de certaines qui me semblaient incomplètes. En les relisant, j’ai compris qu’elles se basaient en fait sur un personnage folklorique bien connu de la région et protagonistes de nombreuses légendes et que donc ses motivations et particularités n’étaient pas détaillées à chaque fois. Mais effectivement, pour ceux qui ne connaissent pas ledit personnage, c’est un peu déroutant.
    Dans d’autres cas, la légende me paraissait familière et j’ai réalisée que je l’avais déjà lu mais que les détails divergent suivant la région. Par exemple, je connaissais le conte de Perrault dans lequel des fées, charmées par la bonté d’une jeune fille, lui donne en cadeau la capacité de voir sortir de sa bouche des diamants et des perles. La mère, aussitôt, envoie sa fille préférée, espérant un tel cadeau pour elle, mais le caractère emporté de la demoiselle lui vaut de cracher des serpents et des crapauds à la place des joyaux. J’ai retrouvé la même histoire dans une légende de Bretagne où ce sont ici des « danseurs de nuit » qui dispensent cadeaux et punitions…
    Après de savoir qui de la légende ou du conte est arrivé le premier…
    J’ai beaucoup aimé certaines légendes, d’autres moins car elles me paraissaient moins bien écrites. Cela dit, le propre des légendes est d’être une tradition orale qui ne rend pas toujours bien à l’écrit.
    J’ai eu une préférence pour les légendes de Provence, bien sûr, et j’en connaissais certaines, bien que sous des formes différentes. Mais c’est cela les légendes, d’une ville à l’autre, parfois même d’une famille à l’autre, les détails changent et parfois, même, la fin est si différente qu’on en oublie qu’il ne s’agit que d’une seule et même légende.
    En extrait, je vous présente une courte légende bretonne.

    Un extrait : Gabino, le fantôme.
    Ce fantôme n’apparaît qu’au milieu des ténèbres et sous une forme animale indéterminée. Si vous le rencontrez, ne lui dites rien, et soyez sûr qu’il vous laissera passer paisiblement votre chemin. Mais si vous aviez l’imprudence de lui dire un seul mot, il vous maltraiterait cruellement, et, selon le cas, pourrait vous trainer à la rivière ou vous noyer dans un étang !
    Ce spectre aime à rire au détriment des pauvres humains, qu’il mystifie à tout propos ; pourtant il copie leurs manières, leurs actions, leurs ridicules même, et souvent il devient leur ami. Si c’est un domestique qu’il prend en affection, il partage ses peines, il fait la moitié de son travail.
    S’il s’attache à une dame, il travaille à sa toilette, bassine son lit, l’aide à se déshabiller et, si elle est seule, couche avec elle pour lui tenir compagnie et l’empêcher d’avoir peur.
    Ses assiduités deviennent quelquefois incommodes aux habitants des fermes qu’il fréquente…Mais, par bonheur, on se débarrasse aisément de sa personne : Il suffit de placer en équilibre sur son chemin soit une bouteille, soit un pot rempli de blé ; Gobino renverse l’objet en passant, et, honteux, quitte la maison. Mais s’il s’apercevait que cela fut un piège, il pourrait se faire qu’on se repentit du tour qu’on lui aurait joué ! C’est ce qui arriva à la nièce du curé : le spectre vindicatif vint toutes les nuits pendant un mois la fouetter au lit, au point qu’il fallut appeler le garde champêtre pour la garantir de ces attentats.

     

    Vérusmor, Voyage en Bretagne, 1855

     

  • [Livre] Moi et Becca

    Moi et Becca.jpg

    Résumé : La nouvelle, l'intruse - voilà tout ce que je suis pour les élèves de Manderley. On ne me pardonne pas d'avoir pris la place libérée par Becca. La belle, la parfaite, l'irremplaçable Becca ! Un véritable fantôme accroché à mes basques, auquel tout le monde me compare sans cesse. Il faut dire que Becca n'a pas vraiment « quitté » Manderley : un soir, elle a mystérieusement disparu. Et je crois bien que, si je veux qu'on m'accepte, il va falloir que je découvre ce qui lui est arrivé.

    Auteur : Paige Harbison

    Edition : Darkiss

    Genre : Young Adult

    Date de parution : 1er mars 2013

    Prix moyen : 15€

    Mon avis : Je viens de lire un tiers du livre et je commence à me faire une opinion sur les personnages.
    Déjà, la première chose est que depuis le début du livre, l’héroïne est interrompue chaque fois qu’elle est sur le point de se présenter, ce qui fait qu’au moment d’aborder le chapitre 10, on ne connaît toujours pas son prénom. Les débuts de chapitres la concernant sont simplement intitulés « Moi ». Et je me dis que si l’auteur a pris autant de soin pour éviter de le donner, c’est qu’il doit y avoir une certaine importance.
    Concernant les parents de « la nouvelle », ils pensent vraiment lui faire plaisir mais on peut dire qu’ils sont quand même un peu à la masse. Parce que s’acharner pour faire admettre leur fille en pension parce qu’à l’âge de 11 ans, et juste après avoir lu Harry Potter, elle voulait y entrer… pas une seconde ils se disent qu’une ado de 17 ans n’a peut être pas envie d’être enfermée dans une pension glaciale où on la prive d’ordi et de portable.
    Les élèves l’accueillent assez mal, surtout sa camarade de chambre, Dana, mais on a plus l’impression que c’est parce qu’ils sont malheureux de la disparition de Becca.
    Quant à Becca, c’est vraiment l’archétype de la petite fille riche habituée à avoir tout ce qu’elle veut, quitte à écraser tous ceux qui se dressent sur son chemin. Elle est allumeuse, arrogante, ne respecte aucun règlement, est de toute évidence folle de rage d’avoir été envoyée en pension…
    Au vue de certaines choses qu’a laissé échapper Dana, j’ai une petite idée de pourquoi Becca aurait pu s’enfuir (si elle s’est enfuie) et cette raison est aussi valable si elle a été assassinée. Mais pour l’instant ce ne sont que de vagues suppositions.
    A la fin de ma lecture, je constate que nous ne connaîtrons jamais le nom de l’héroïne, sans doute est-ce une volonté de l’auteur pour que l’amalgame que font les étudiants entre elle et Becca soit plus fort : l’héroïne est dépossédée de sa personnalité au profit des comparaisons que l’on fait avec Becca. J’avoue que, tout au long du roman, j’ai pensé qu’on connaîtrait son nom à la fin, j’ai même pensé que, par un concours de circonstances, elle se prénommait elle-aussi Rebecca et que c’était la raison pour laquelle ses camarades s’obstinaient à l’appeler « petite nouvelle ».
    Concernant Becca, plusieurs hypothèses sont pensées par les élèves : assassinat, mort accidentelle, fuite, enlèvement, blague morbide de la part de Becca…
    Pour ma part, j’avais pensé à deux options et il se trouve que j’avais en partie raison. En réalité les deux options qui me semblaient les plus probables étaient les bonnes : ce n’était pas l’une ou l’autre mais les deux combinées.
    Mais le plus important dans ce livre c’est la quasi torture psychologique que subit la nouvelle, « moi » de la part de ses camarades qui semblent, pour certains, lui reprocher d’avoir pris « la place » de Becca. Ce qui m’a choquée, c’est qu’à aucun moment il n’y a une quelconque intervention de l’administration pour faire cesser les brimades, malgré le fait qu’ils en soient témoins à au moins deux reprises.
    C’est ce qui fait la force de « Moi » : avoir réussi à mener cette année sans sombrer dans la dépression. Cette gamine a une volonté de fer, malgré les doutes qui l’assaillent et elle s’accroche au fait qu’elle doit réussir pour aller à l’université et construire sa vie.
    C’est vraiment un livre bien construit et très prenant : je n’ai quasiment pas pu le lâcher dès la seconde où je l’ai ouvert.


    Un extrait : Mes parents avaient appelé cela une « surprise ».

    Les pauvres… Ils sont adorables, et cela partait d’un bon sentiment — seulement s’ils avaient su à quel point ils se trompaient, sur ce coup-là ! J’ai fini par comprendre qu’ils présentaient mon dossier à Manderley chaque année, depuis que je les avais suppliés de m’inscrire dans cette pension — j’étais en sixième à l’époque.

    Je l’avais trouvée en surfant sur Google et, tout excitée, j’avais immédiatement appelé papa et maman pour qu’ils viennent voir d’eux-mêmes sur l’écran l’endroit où je rêvais de passer mes années de lycée. C’était bien simple : aucune école au monde ne me paraissait aussi irrésistible.

    Je ne surprendrai personne en disant que je venais de lire toute la série des Harry Potter. A l’époque, j’aurais donné cher pour qu’on vienne m’annoncer que j’avais une destinée exceptionnelle sur cette Terre, avant de m’emmener sur un quai de gare fantomatique pour m’enseigner les bases de la magie. Au point que, lorsque ma première demande d’inscription avait été refusée, j’avais éclaté en sanglots. Et que lorsque j’étais entrée pour la première fois dans mon lycée de St. Augustine, j’avais eu bien du mal à surmonter ma déception. Dans mon esprit d’adolescente, je me racontais que j’aurais pu étudier ailleurs, et autre chose, de bien plus excitant.

    Bref, je m’étais sentie terne, très ordinaire… pour ne pas dire franchement transparente.

    Seulement le temps que mes parents me fassent la surprise de leur acharnement secret, je m’étais mise à l’apprécier, moi, ma vie « ordinaire ».

    Principalement grâce à eux d’ailleurs, je dois l’avouer. Loin de m’assener des préceptes du genre : « On reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait lorsqu’il s’en va », ils veillaient sur moi, m’entouraient de leur amour, en toute simplicité.

    Et puis, j’avais une amie à qui je tenais beaucoup, Leah — qui sortait par intermittence avec un véritable nain, cinquante kilos tout mouillé ; une bande de copains dont j’étais beaucoup moins proche, mais avec laquelle je m’amusais bien, et j’étais toujours contente de rentrer chez moi, le soir venu.

    Il faut dire que, quand tout allait de travers, maman parvenait toujours à me convaincre que ce dont j’avais besoin, au fond, c’était d’être bichonnée. Et donc d’être emmenée dans un salon de beauté illico ! Mon père, lui — connaissant ma tendance à me consoler avec des cochonneries sucrées — rentrait du supermarché avec une boîte de Maltesers ou d’After Eight. Lily, ma petite sœur, trouvait le moyen de me réconforter en m’offrant un beau dessin de toutes les couleurs. Parfois même, rien que le son de sa voix fluette de gamine de six ans, racontant des histoires à ses poupées dans la pièce voisine, suffisait à me remonter le moral.

    Tout cela sans parler de la brise chaude qui s’engouffrait dans ma chambre la nuit venue, tandis que je m’endormais doucement, Jasper enroulé à mes pieds.

    Bref, j’étais bien à l’abri, et je vivais dans un confort enviable. Au point que je commençais à redouter le moment où je devrais tout quitter pour entrer à l’université.

    En clair, j’étais heu-reu-se.

    Oh ! cette sensation de bien-être… Elle me manquait déjà.

    Hier me semblait bien loin.

    A des milliers de kilomètres de ce paysage lugubre.

     

  • [Livre] Le Père Noël à Monaco

    Quand le Père Noël cherche à découvrir ce qu’est la bonne volonté, c’est en découvrant la mauvaise volonté qu’il va comprendre.

     

    Je remercie les éditions Société des écrivains pour cette lecture

     

    9782342016994_r.jpg

    Résumé : Branle-bas de combat pour le Père Noël et son lutin Fil de Fer! Et pour cause, un jeune Monégasque vient de passer commande d'un singulier présent absent de leur stock: de la Bonne Volonté. La seule solution pour eux: se rendre auprès de ce garçon afin de comprendre de quoi il retourne... Le traîneau transformé en navire, direction Monaco! Toutefois, ce voyage ne sera pas de tout repos. Le Père Noël et Fil de Fer feront au cours de leur périple mouvementé un constat effarant et inquiétant.
    Un conte de Noël pas comme les autres que ce texte composé par Aline et Miguel. À travers ce récit, de mésaventures en mésaventures, d'accidents en accidents, le Père Noël va découvrir une autre réalité sur les mers et océans. Un conte d'actualité qui pose cette question: "la Bonne Volonté" suffira-t-elle à sauver le monde?


    Auteur : Miguel Dey

    Edition : La société des écrivains

    Genre : Jeunesse

    Date de parution : 2013

    Prix moyen : 14,95€

    Mon avis : Le narrateur est un petit garçon de Monaco, en classe de 10ème (apparemment l’équivalent de notre CE1), qui a tout, n’est jamais grondé ni puni par ses parents, et ne voit pas l’intérêt de travailler en classe puisque la télé et ses parents ont dit qu’il n’y avait plus de travail et que bientôt il n’y aurait plus de retraite. Alors le voilà bien embêté quand il doit écrire sa lettre au père Noël (la dernière, promis, après il n’y croit plus) sur sa tablette graphique dernier cri. Et puis, il se rappelle que son professeur, qui essaie désespérément de le faire travailler en classe, dit toujours qu’il a de l’imagination mais qu’il manque de bonne volonté.
    Et bien pourquoi ne pas en demander au père noël ? C’est le père Noël, il a de tout ! (Et vu le message qu’il écrit, il devrait aussi demander un Bescherelle…)

    Le gamin n’est pas attachant du tout, il est plutôt du genre tête à claque (Avec ses copains de facebook, il a décidé que l’orthographe c’était un truc de vieux). Remarquez, vu les deux lignes qui décrivent les parents, on comprend qu’il soit devenu comme ça…élevez des enfants-roi…vous élèverez surtout des cancres qui n’arriveront à rien dans la vie parce qu’ils attendront que tout leur tombe tout cuit dans le bec (Je sens que les auteurs se sont éclatés à inventer ce gosse…).
    Dès que la fameuse lettre, pardon le fameux mail, est envoyé, on change de point de vue pour se trouver du coté de ce pauvre père noël qui n’avait rien demandé à personne et qui se retrouve soudain avec des warning partout !
    Et notre père noël (un peu distrait dirons-nous) décide de partir à Monaco pour essayer de comprendre ce que ce petit morveux ce charmant enfant peut bien vouloir exactement.
    Ensuite, le voyage du père Noël pour Monaco, qui se fait par la mer, lui permet de se rendre compte de la pollution des océans, et par là d’expliquer au lecteur cette pollution.
    Les explications sur le sous sol du musée océanographique de Monaco sont passionnantes et racontées de manière amusante.
    Je pense que ce livre est à la portée de tous, les adultes prendront plus conscience des problèmes profonds soulevés sur l’environnement et les enfants seront enchantés par le petit périple du père Noël et de son fidèle lutin fil-de-fer, un personnage adorable qui, l’air de rien, commencera leur sensibilisation à la protection de la nature.

    Il est à noter que les bénéfices de la vente de ce livre sont intégralement reversés à la fondation Albert II de Monaco qui lutte pour la protection de l’environnement.

    Un extrait : « Alerte. Alerte. Problème. Problème. »
    Une lumière rouge scintillante ponctuait ce message sonore. Un lutin épais comme un fil de fer agitait ses bras dans tous les sens à la vitesse de l’éclair, donnant l’impression qu’il avait au moins huit bras et il courait si vite que ses chaussures fumaient.
    Il allait dans tous les sens et revenait toujours au même endroit, si bien qu’à la fin on se demandait s’il avait bougé.
    Soudain, il leva les bras, les mit en croix au-dessus de sa tête pendant au moins cinq secondes sans bouger, ce qui parut être une éternité, puis l’alarme se tut. La lumière rouge s’éteignit, toutes les lumières s’éteignirent et deux cent quatre-vingt-treize millions six cent quatre-vingt-dix-huit mille quatre cent quatre lutins reçurent au même moment un message :

    « Suite à une commande non honorée, l’atelier est mis au chômage technique. »

    Fil de Fer, le lutin responsable de l’atelier de fabrication, décroisa les bras, ferma l’immense porte du bâtiment et partit comme une flèche.
    Quand il atteignit sa destination, malgré le fait qu’il se soit arrêté de courir cinq kilomètres avant d’arriver, à cause du brusque freinage, ses chaussures avaient accumulé sous leurs semelles au moins cinquante centimètres de glace et son nez s’écrasa lourdement contre la sonnette du Père Noël. Avec le gel, Fil de Fer n’arrivait pas à enlever son nez.
    Le bruit de la sonnette en continu dérangea le Père Noël dans sa sieste à moitié endormi, il poussa la porte d’entrée de sa demeure mais ne vit personne, alors il la referma, sans se douter un instant que le malheureux Fil de Fer était collé derrière. L’infortuné lutin était maintenant aussi accroché par les mains et les pieds.
    Ses pieds, il avait dû les poser sur la porte pour ne pas se faire écraser les orteils quand le Père Noël avait ouvert.

    Ses mains, il les avait mises sur la porte quand il avait voulu retirer son nez de la sonnette, mais la transpiration et le froid, c’est comme la Super Glue de la pub à la télé ; ça vous colle à vie en moins d’une seconde.
    Le Père Noël était en train de fouiller dans son tableau électrique pour chercher le fusible qui débrancherait la sonnette quand Fil de Fer éternua. La porte d’entrée vibra comme une feuille morte en automne.

    - Oh ! Oh ! Il y a beaucoup de vent ce soir, dit le Père Noël et il coupa le bruit de la sonnette.

    Au deux cent soixante-huitième éternuement, le Père Noël qui regardait la météo se posa une question.
    La présentatrice, une charmante otarie, affirmait qu’il n’y avait pas de vent et elle insistait même du regard, comme si elle s’était adressée directement au Père Noël.
    Cela faisait bien deux minutes qu’elle fixait le Père Noël en lui répétant qu’il n’y avait pas de vent dehors, mais ce n’est qu’au trois cent vingtième éternuement très précisément que le Père Noël intrigué se gratta la tête, se leva de son siège et se dirigea vers la porte d’entrée, puis il colla son oreille contre la porte. A chaque fois, le vent criait :

    - Père Noël, c’est une catrastchoum… une catrastchoum !

    - Oh ! Oh ! Il est bizarre le vent ce soir, il parle ! pensa le Père Noël.

    Il allait retourner sur son siège, malgré les yeux furibonds de l’otarie météo, quand un vacarme épouvantable le fit se retourner. La porte venait de se dégonder et tournait sur elle-même, comme une tortue sur sa carapace.

    - Bizarre, bizarre, c’est pas le vent qui parle, c’est la porte !

     

    Quelques minutes plus tard, muni d’un sèche-cheveux, le Père Noël décollait délicatement son brave Fil de Fer. 

     

  • [Livre] Les petites reines

    On les a élu Boudins de leur école… Elles vont en tirer avantage

    Je remercie des éditions Sarbacane pour cette lecture

     

    image.jpg

    Résumé : Mireille Laplanche est élue Boudin d’Or de son lycée de Bourg-en-Bresse depuis trois ans. Cependant, cette année, elle est seulement Boudin de Bronze. Heureuse déception! Elle rencontre Hakima et Astrid, respectivement Boudin d’Argent et Boudin d’Or, et les trois jeunes filles s’aperçoivent qu’elles ont quelque chose en commun. Quelque chose qu’il faut aller chercher le 14 juillet, à la garden-party du palais de l’Elysée, à Paris…
    Pour se simplifier la vie, autant y aller à vélo, en vendant du boudin, avec le grand frère vétéran de guerre d’Hakima, non?


    Auteur : Clémentine Beauvais

    Edition : Sarbacane

    Genre : Jeunesse

    Date de parution : 01 avril 2015

    Prix moyen : 15,50€

    Mon avis : Je vais rejoindre le clan de ceux qui ont aimé ce livre. Je ne me suis pas ennuyée une seconde. Dès le premier chapitre, l’humour de Mireille m’a fait rire. Elle n’a pas la langue dans sa poche et elle sait utiliser les mots à bon escient. Pour le plus grand désespoir de sa mère d’ailleurs.

    Concernant le « concours de boudin », je suis consternée par la complaisance des adultes. Entre la directrice du collège/lycée qui prétend ne rien pouvoir faire parce que cela se passe sur internet (si le petit imbécile qui a créé ce concours insultait ses profs, elle se serait sans doute empressée de réagir) et les parents de ce jeune homme qui laissent faire, comme si de rien n’était. Qu’on ne me dise pas qu’à 14 ans, on ne peut pas lui couper sa connexion, lui faire fermer une page sur les réseaux sociaux, prendre des sanctions qui lui feraient passer l’envie d’être aussi c*n !

    Mireille prend ça avec philosophie (ça doit être dans le sang, la philosophie). Astrid et Hakima, nouvelles sur cet affreux podium, le prennent nettement moins bien (bien qu’Hakima ait d’autres chats, bien plus importants, à fouetter).
    Après pour le réalisme, je reste un peu sceptique. Une semaine de vélo, en trainant une sorte de baraque à frites (assez grande pour contenir un frigo et se changer, donc qui doit pas être des plus légères), à raison d’une dizaine d’heure de vélo par jour. Et tout ça en n’ayant jamais fait de sport de leur vie et avec une petite semaine d’entrainement (2h par jour environ). Le voyage semble pourtant assez facile, à dégouter les cyclistes professionnels de s’entraîner autant !

    Cependant, elles le font, elles vont de villes en villes, en vendant leurs boudins, blanc, noir ou végétarien avec une sauce, pour financer leur voyage.
    Si au début elles font ça de manière relativement anonyme, la nouvelle se répand comme une trainée de poudre et leur petit périple devient un événement : elles sont accueillies par les maires, on leur offre repas et nuitées… bref c’est (presque) la gloire.
    L’auteur a su parfaitement retranscrire la bêtise des commentaires des internautes et de certains magasines en ligne (soit ils sont vraiment stupides et ont trouvé que leur apparition dans un livre était un compliment, soit elle va se retrouver avec un procès, j’espère qu’elle a couvert ses arrières).
    A croire, franchement, qu’elle a posté un faux article et récolté les commentaires en prévision de ce livre, tant c’est proche des inepties que l’on peut lire, quelque soit le sujet d’ailleurs.

    On attend la fin du périple, le but de tout ça avec impatience. J’ai été surprise, très surprise par le « final » pour l’un des personnages ; un peu déçue par celui d’un autre tout en comprenant sa décision…

    C’était une lecture rythmée, amusante et qui, je l’espère, fera comprendre au public auquel elle est destinée que ce n’est pas parce que « ça se passe sur internet » que c’est justifiable et anodin.

    Un extrait : Philippe Dumont a toujours été profondément triste de ne pas remplir la béance qu’a creusée Klaus Von Strudel dans ma vie. Il m’emmène au cinéma, au musée et au bowling. Il m’autorise à manger de la crème de marrons directement dans le pot. Il dit : « Vois moi comme ton père, Mireille, je suis ton père ! » Moi je mets les mains devant ma bouche et je fais : « Rhôôôôph…Rhôôôôph…Je suis ton pèèèère ! » Ensuite il vitupère : « C’est ma maison ici, Mireille ! C’est mon sofa ici ! Tu vis chez moi, je te ferais dire ! » Cela n’est vrai qu’à moitié, Maman possédant la moitié de la maison, sauf qu’elle n’a pas fini de rembourser sa partie de l’emprunt (à cause de son salaire de prof bien nul) alors que Philippe est notaire et Rotarien, ce qui veut dire qu’il fait partie du Rotary.

    - C’est quoi le Rotary, Maman ?

    - C’est un club de gens comme Philippe, des gens qui ont des métiers divers, et ils se rencontrent, ils échangent sur des sujets, ils se présentent leurs enfants.

    Philippe m’emmène pour essayer de me présenter.

    - Je vous présente la fille de Patricia, Mireille.

    Les Rotariens sont en-chan-tés de serrer la main à Quasimodo au dessus d’un canapé aux œufs de saumon à la fête de Noël.
    Un jour, je devais avoir neuf ans, quelqu’un d’extraordinairement perspicace a fait remarquer :

    - Cette petite ressemble étonnamment au philosophe, vous savez, euh ?

    Là j’ai eu comme un éclair d’espoir ; j’ai regardé cet homme glabre et couperosé et je me suis répété de toutes mes forces : « Allez dis le, dis le que je ressemble à Klaus Von Strudel, sème le doute, laisse les gens recouper les dates… Peut être que si tout Bourg-en-Bresse signe une pétition à Klaus il reconnaitra que je suis sa fille ! »
    Mais au lieu de ça, une dame a répondu :

    - Jean-Paul Sartre ?

    Et l’homme a hoché la tête :

    - Oui, exactement ! Jean-Paul Sartre !

    - Ce n’est pas vraiment un compliment ! s’est esclaffée la dame.

    - Non, a admis le monsieur non sans franchise.

    Google -> Jean-Paul Sartre -> Vieillard bigleux d’une laideur abominable. Presque encore plus moche que Klaus.
    J’ai déclaré à Maman, le lendemain matin :

    - Toi, je parie que si t’avais rencontré Jean-Paul Sartre, t’aurais terminé dans son lit.

    - Tu veux une claque ?

    - Je dis juste qu’il avait l’air bien dans ton genre ! Un philosophe, révolutionnaire machin grande théorie et tout et tout… C’est un compliment Mamounette ! Pourquoi tu prends tout mal ?

    - Arrête de me manquer de respect. Je ne passe pas mon temps à coucher à gauche et à droite, avec des philosophes ou non.

    - Toute façon, je t’annonce qu’il est mort, j’ai dit. Il est mort en 1980, Jean-Paul Sartre. Et moi je suis née des dizaines de milliers d’années après, donc aucun doute, ça ne pouvait pas être mon père.

    - Je te le confirme, a grincé ma mère.

    Ensuite, j’ai chanté la marche funèbre (tam-tam-tadam-taaam-tadam-tadam-tdam) pendant un très long moment, afin de rendre hommage à la mémoire de Jean-Paul Sartre. Ca a fini par agacer Maman « Tais toi Mireille, tu nous casses les oreilles, enfin ! » Là j’ai sorti un truc qu’il fallait pas :

    - Tu sais ce qu’on a appris en Histoire-Géo, Mamounette ? Après la Deuxième Guerre Mondiale, on a tondu toutes les Françaises qui avaient couché avec des Allemands. Alors tu imagines, à quelques années près…

    Elle m’a dévisagée, on aurait juré qu’elle se repassait mentalement ce que je venais de dire sans y croire. Ca m’a fait un peu peur mais j’ai quand même ajouté, pour rire :

    - Couic ta touffe !

    Splaf la baffe.

    - Monte dans ta chambre. Je ne veux plus te voir.

     

    Je ne sais pas pourquoi j’aime à ce point exténuer ma mère. Je ne sais pas pourquoi j’ai jeté dans les toilettes tout le flacon de Flower by Kenzo , que Philippe Dumont m’avait gentiment offert pour mon anniversaire – « dis donc Mireille, tu as remercié Philippe pour le parfum qu’il t’a gentiment offert pour ton anniversaire » -, et sans tirer la chasse, histoire de bien lui faire comprendre que ses 54 euros de fragrance avaient fini dans les égouts.
    Je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme ça.

  • [Livre] La boîte

    Une version moderne de la boîte de Pandore... On ne l'ouvre qu'à ses risques et périls

    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

    la-boite-572388.jpg

    Résumé : Malt et Jen, deux jeunes désœuvrés, traînent leur ennui dans la ville d’Edens. Chaque jour, ils viennent sur le même banc. Et un jour, sous ce même banc, ils trouvent une boîte. Qui contient de l’argent et un numéro de téléphone. Le lendemain, une autre boîte. Qui contient encore plus d’argent. Et un message en prime : « Plus d’argent en échange d’un service ». En acceptant cette proposition, ils entrent dans le maillage d’une organisation tentaculaire qui ne les laissera plus s’échapper. S’engage alors une course-poursuite haletante, sur fond de trahison et de secrets révélés dont personne ne sortira indemne.

    Auteur : Anne-Gaëlle Balpe

    Edition : Sarbacane

    Genre : Young Adult

    Date de parution : 5 février 2015

    Prix moyen : 15,50€

    Mon avis : La première impression que j’ai eue a été que ce style d’écriture n’était pas du tout ce que j’aimais.
    Alors imaginez ma surprise quand, alors que j’avais lu, quoi, 10 pages ? J’ai réalisé que le style n’était toujours pas mon style, mais que je ne pouvais plus lâcher ce roman. Il FALLAIT que je sache la suite ! Alors croyez-moi, là je dis chapeau à l’auteur, parce que me rendre accro à un bouquin dont le style d’écriture ne correspond pas à ce que j’aime d’ordinaire, faut le faire ! Me faire lire le livre, oui, je peux passer au dessus de ce genre de choses pour lire et même apprécier un livre malgré ça, mais me rendre accro…

    Au début de ma lecture, et c’est le seul vrai bémol que j’ai trouvé à ce roman, j’ai un peu tiqué sur la facilité avec laquelle l’auteur use et abuse des grossièretés. Alors certes, c’est vrai, les ados parlent souvent comme ça. Mais comment leur faire cesser de dire « putain » à tout bout de champ si le terme est banalisé dans un livre qui leur est destiné ? Pour peu que vous leur ayez acheté vous-même le livre, ils s’en donneront à cœur joie. Les ados sont diaboliques !

    Mais bon, ceci, n’est qu’un détail (oui je suis pinailleuse, ça fait partie de mon charme).
    Ma première impression sur Malt, l’un des personnages principaux, est que bien qu’il soit de toute évidence en crise d’ado (ma ville est pourrie, c’est mieux ailleurs, personne comprend rien) il semble avoir la tête sur les épaules. Il ne fonce pas forcément les yeux fermés, sans réfléchir. Jen, sa copine a l’air au premier abord, plus spontanée voire plus irréfléchie, elle ne voit que ce que va lui rapporter le « service » qu’on leur demande, alors même qu’elle ne sait rien dudit service. Malt se pose plus de questions, même si elle semble le mener par le bout du nez.
    L’histoire se met tranquillement en place, sans se presser. C’est parfois un peu long (Une fois que Malt a dit qu’il sentait pas l’affaire, était-il vraiment obligé de le redire plusieurs fois ?). Mais dès la fin du chapitre 8, les choses « débutent ».

    J’étais environ à la moitié du livre quand j’ai compris quel était exactement la teneur du « service » et je me suis dis : « pfiou…le quatrième de couverture mentait pas…ils vont jamais pouvoir arrêter…un truc comme ça…une fois dedans, c’est mort, tu en sors pas » Et avant ça, je ne l’avais vraiment pas vu venir (ou alors c’est moi qui suis une tanche…c’est possible aussi).

    Ma première impression sur Jen, au milieu du roman, reste la même, une ravissante idiote qui n’a aucune conscience que la vie et les contes de fées ce n’est pas franchement compatible.

    Bien sur tout va très vite s’accélérer et là, je vais faire un truc que je n’ai encore jamais fait dans une chronique et je pense que vous allez me détester mais : Oh – Mon – Dieu ! La fin du chapitre 16 ! C’est…indescriptible ! Dire que je ne l’avais pas vu venir est un euphémisme ! Voilà ! C’est dit ! Allez y : détestez moi !

    Ah et je suis contente, j’avais deviné un élément depuis quasiment le début…bon peut être qu’un ado ne verrait pas venir le truc…mais à plus de trente ans…on nous la fait pas hein ?

    J’ai été impressionnée du changement qui s’opère en Malt au fur et à mesure que l’histoire avance.
    Chaque chapitre, ou presque, nous dévoile une révélation qui nous coupe le souffle ! C’est épuisant mais exaltant !

    L’épilogue est à la hauteur du reste du livre. Je n’ai pas étonnée par Jen, je ne peux pas en dire plus sans dévoiler des détails importants, mais si vous lisez le livre, vous comprendrez.
    J’ai trouvé qu’il manquait un petit quelque chose à la fin pour mon coté idéaliste mais cette fin là était probablement plus vraisemblable que celle que j’espérais.

    Enfin, il m’a fallu plus de la moitié du livre pour mettre le doigt sur ce qui me « gênait » dans le style. Le récit est à la première personne, ce qui ne me pose pas de problème, vu que beaucoup de livres, en particulier la bit lit et les dystopies choisissent ce modèle, mais, alors que dans les livres que je lis d’ordinaire, le récit emploie tout de même un langage écrit très correct, ici, il adopte la réelle manière de parler et penser des adolescents.

    Comme ce livre leur est destiné, cela leur permettra sans doute de mieux l’appréhender, de mieux comprendre l’histoire et la « morale » qu’elle essaie de faire passer à travers ce récit. Mais c’est ce style « parlé » qui m’a un peu dérangée au début de la lecture. Heureusement, l’histoire prend vite le dessus.

    C’était une belle lecture. La preuve : je l’ai dévoré en deux jours et n’ai mis tant de temps que parce qu’il a bien fallu que je dorme.

    Un extrait : On était déjà venus à Concorde, chacun avec nos parents, en tant que gosses plutôt «chanceux» d’Edens (les autres ne dépassaient pas les frontières de la ville). Mais bon, ç’avait vraiment été du trajet express, avec départ de nuit et retour le soir même, pour ne pas avoir à payer l’hôtel. Et puis, visite rapide des monuments de base – l’immeuble Millénium, le parc bleu, le pont de l’Appel – et shopping de touriste, du genre porte-clefs, cartes postales, casquettes… Cette fois, avec nos liasses en poche, on pouvait dire que c’était différent. La question de l’hôtel a été vite réglée. D’après le magazine people qu’achetait la mère de Jen, l’acteur Rode Martinez était fan des hôtels Gold Fox. Or, Jen était fan de Rode Martinez depuis qu’elle l’avait vu dans la série Get Lucky; donc, on irait au Gold Fox de Concorde. Il n’y avait rien à ajouter, c’était imparable. Et comme l’hôtel avait un parking, ça avait suffi à me faire taire. Moi, je me foutais de savoir dans quel lit de luxe on irait dormir, mais je tenais à rapporter la voiture de Karen intacte, pour éviter que Jonas ait des ennuis.

    Passés les bouchons du tunnel de l’Embarquement, on a émergé dans la capitale avec l’impression d’être les rois de la ville. Du rêve dans le pare-brise: on avait une caisse pourrie mais du fric plein les poches, et ça nous donnait tout le pouvoir du monde. Le soleil se reflétait sur les façades des buildings. Sortir d’un tunnel noir et déboucher dans une lumière éblouissante… finalement, c’était ce qu’on avait attendu toute notre vie. On a roulé lentement en remontant la rue du Commandeur. Au croisement de l’avenue Haute, Jen était carrément hystérique de bonheur. La foule sur les trottoirs, les bouches de métro, les taxis, les magasins, les affiches de film, les hôtels de luxe… on y était, cette fois! En plein dedans. Elle était à fond. Elle avait sorti sa tête pour mieux admirer les gratte-ciel et poussait des cris à chaque fois qu’on passait devant un endroit qu’elle avait vu à la télé. Et puis, à un moment, on a aperçu le corsaire William E. Freyen haut de sa colonne. Qui nous contemplait, tout juste descendu de son trois-mâts, une main sur la hanche, comme pour nous dire : « Ça fait un bail que je vous attends ! ». J’ai contourné le rond point et on s’est retrouvés devant une immense façade incurvée, surplombée de ses deux tours de verre, lisses comme la lame d’un couteau. – T’as qu’à t’arrêter là! m’a lâché Jen, presque blasée. Y a un type qui va s’occuper de la garer. Un voiturier, quoi. J’ai obtempéré, tout en me demandant d’où Jen tenait ce type d’informations. Le voiturier a effectivement déboulé, et m’a ouvert la portière en la touchant du bout des gants. On le sentait légèrement gêné, le mec… Sans doute qu’il avait l’habitude de manipuler un autre genre de carrosserie! Je lui ai filé la clef, on est entrés dans le hall – et en me retournant, j’ai vu que le gars ne s’était pas encore mis au volant. – T’as vu Jen, il croit qu’on s’est gourés et qu’on va reprendre la bagnole! – Ha ha, ouais! Quel con!

    On avait beau pouvoir se payer une ou deux nuits dans cet hôtel, je n’en menais pas large. Le tapis épais, le sol en marbre, la sculpture en cristal joliment placée dans un coin, le lustre étincelant, et les comptoirs de bois derrière lesquels se tenaient des employés tirés à quatre épingles… je me demandais à quel moment on allait gentiment nous ordonner de dégager. Jen s’est avancée vers les comptoirs tandis que je restais en retrait. J’avais l’impression qu’on nous matait comme des bêtes de foire. Ma princesse ne s’est pas laissé impressionner. Elle a dégainé son permis de conduire en demandant si on pouvait payer en cash, et ça a tout de suite détendu l’atmosphère. Une liasse plus tard, on l’avait, notre suite. La Suite Grand Premier Baie de Mowlong, plus exactement. Jen ne faisait pas les choses à moitié; si on voulait tenir plus de deux jours dans le coin, fallait espérer que nos mystérieux bienfaiteurs nous diraient vite quel «petit service» on devait rendre pour avoir le reste du pognon.