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[Livre] La boîte

Une version moderne de la boîte de Pandore... On ne l'ouvre qu'à ses risques et périls

Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

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Résumé : Malt et Jen, deux jeunes désœuvrés, traînent leur ennui dans la ville d’Edens. Chaque jour, ils viennent sur le même banc. Et un jour, sous ce même banc, ils trouvent une boîte. Qui contient de l’argent et un numéro de téléphone. Le lendemain, une autre boîte. Qui contient encore plus d’argent. Et un message en prime : « Plus d’argent en échange d’un service ». En acceptant cette proposition, ils entrent dans le maillage d’une organisation tentaculaire qui ne les laissera plus s’échapper. S’engage alors une course-poursuite haletante, sur fond de trahison et de secrets révélés dont personne ne sortira indemne.

Auteur : Anne-Gaëlle Balpe

Edition : Sarbacane

Genre : Young Adult

Date de parution : 5 février 2015

Prix moyen : 15,50€

Mon avis : La première impression que j’ai eue a été que ce style d’écriture n’était pas du tout ce que j’aimais.
Alors imaginez ma surprise quand, alors que j’avais lu, quoi, 10 pages ? J’ai réalisé que le style n’était toujours pas mon style, mais que je ne pouvais plus lâcher ce roman. Il FALLAIT que je sache la suite ! Alors croyez-moi, là je dis chapeau à l’auteur, parce que me rendre accro à un bouquin dont le style d’écriture ne correspond pas à ce que j’aime d’ordinaire, faut le faire ! Me faire lire le livre, oui, je peux passer au dessus de ce genre de choses pour lire et même apprécier un livre malgré ça, mais me rendre accro…

Au début de ma lecture, et c’est le seul vrai bémol que j’ai trouvé à ce roman, j’ai un peu tiqué sur la facilité avec laquelle l’auteur use et abuse des grossièretés. Alors certes, c’est vrai, les ados parlent souvent comme ça. Mais comment leur faire cesser de dire « putain » à tout bout de champ si le terme est banalisé dans un livre qui leur est destiné ? Pour peu que vous leur ayez acheté vous-même le livre, ils s’en donneront à cœur joie. Les ados sont diaboliques !

Mais bon, ceci, n’est qu’un détail (oui je suis pinailleuse, ça fait partie de mon charme).
Ma première impression sur Malt, l’un des personnages principaux, est que bien qu’il soit de toute évidence en crise d’ado (ma ville est pourrie, c’est mieux ailleurs, personne comprend rien) il semble avoir la tête sur les épaules. Il ne fonce pas forcément les yeux fermés, sans réfléchir. Jen, sa copine a l’air au premier abord, plus spontanée voire plus irréfléchie, elle ne voit que ce que va lui rapporter le « service » qu’on leur demande, alors même qu’elle ne sait rien dudit service. Malt se pose plus de questions, même si elle semble le mener par le bout du nez.
L’histoire se met tranquillement en place, sans se presser. C’est parfois un peu long (Une fois que Malt a dit qu’il sentait pas l’affaire, était-il vraiment obligé de le redire plusieurs fois ?). Mais dès la fin du chapitre 8, les choses « débutent ».

J’étais environ à la moitié du livre quand j’ai compris quel était exactement la teneur du « service » et je me suis dis : « pfiou…le quatrième de couverture mentait pas…ils vont jamais pouvoir arrêter…un truc comme ça…une fois dedans, c’est mort, tu en sors pas » Et avant ça, je ne l’avais vraiment pas vu venir (ou alors c’est moi qui suis une tanche…c’est possible aussi).

Ma première impression sur Jen, au milieu du roman, reste la même, une ravissante idiote qui n’a aucune conscience que la vie et les contes de fées ce n’est pas franchement compatible.

Bien sur tout va très vite s’accélérer et là, je vais faire un truc que je n’ai encore jamais fait dans une chronique et je pense que vous allez me détester mais : Oh – Mon – Dieu ! La fin du chapitre 16 ! C’est…indescriptible ! Dire que je ne l’avais pas vu venir est un euphémisme ! Voilà ! C’est dit ! Allez y : détestez moi !

Ah et je suis contente, j’avais deviné un élément depuis quasiment le début…bon peut être qu’un ado ne verrait pas venir le truc…mais à plus de trente ans…on nous la fait pas hein ?

J’ai été impressionnée du changement qui s’opère en Malt au fur et à mesure que l’histoire avance.
Chaque chapitre, ou presque, nous dévoile une révélation qui nous coupe le souffle ! C’est épuisant mais exaltant !

L’épilogue est à la hauteur du reste du livre. Je n’ai pas étonnée par Jen, je ne peux pas en dire plus sans dévoiler des détails importants, mais si vous lisez le livre, vous comprendrez.
J’ai trouvé qu’il manquait un petit quelque chose à la fin pour mon coté idéaliste mais cette fin là était probablement plus vraisemblable que celle que j’espérais.

Enfin, il m’a fallu plus de la moitié du livre pour mettre le doigt sur ce qui me « gênait » dans le style. Le récit est à la première personne, ce qui ne me pose pas de problème, vu que beaucoup de livres, en particulier la bit lit et les dystopies choisissent ce modèle, mais, alors que dans les livres que je lis d’ordinaire, le récit emploie tout de même un langage écrit très correct, ici, il adopte la réelle manière de parler et penser des adolescents.

Comme ce livre leur est destiné, cela leur permettra sans doute de mieux l’appréhender, de mieux comprendre l’histoire et la « morale » qu’elle essaie de faire passer à travers ce récit. Mais c’est ce style « parlé » qui m’a un peu dérangée au début de la lecture. Heureusement, l’histoire prend vite le dessus.

C’était une belle lecture. La preuve : je l’ai dévoré en deux jours et n’ai mis tant de temps que parce qu’il a bien fallu que je dorme.

Un extrait : On était déjà venus à Concorde, chacun avec nos parents, en tant que gosses plutôt «chanceux» d’Edens (les autres ne dépassaient pas les frontières de la ville). Mais bon, ç’avait vraiment été du trajet express, avec départ de nuit et retour le soir même, pour ne pas avoir à payer l’hôtel. Et puis, visite rapide des monuments de base – l’immeuble Millénium, le parc bleu, le pont de l’Appel – et shopping de touriste, du genre porte-clefs, cartes postales, casquettes… Cette fois, avec nos liasses en poche, on pouvait dire que c’était différent. La question de l’hôtel a été vite réglée. D’après le magazine people qu’achetait la mère de Jen, l’acteur Rode Martinez était fan des hôtels Gold Fox. Or, Jen était fan de Rode Martinez depuis qu’elle l’avait vu dans la série Get Lucky; donc, on irait au Gold Fox de Concorde. Il n’y avait rien à ajouter, c’était imparable. Et comme l’hôtel avait un parking, ça avait suffi à me faire taire. Moi, je me foutais de savoir dans quel lit de luxe on irait dormir, mais je tenais à rapporter la voiture de Karen intacte, pour éviter que Jonas ait des ennuis.

Passés les bouchons du tunnel de l’Embarquement, on a émergé dans la capitale avec l’impression d’être les rois de la ville. Du rêve dans le pare-brise: on avait une caisse pourrie mais du fric plein les poches, et ça nous donnait tout le pouvoir du monde. Le soleil se reflétait sur les façades des buildings. Sortir d’un tunnel noir et déboucher dans une lumière éblouissante… finalement, c’était ce qu’on avait attendu toute notre vie. On a roulé lentement en remontant la rue du Commandeur. Au croisement de l’avenue Haute, Jen était carrément hystérique de bonheur. La foule sur les trottoirs, les bouches de métro, les taxis, les magasins, les affiches de film, les hôtels de luxe… on y était, cette fois! En plein dedans. Elle était à fond. Elle avait sorti sa tête pour mieux admirer les gratte-ciel et poussait des cris à chaque fois qu’on passait devant un endroit qu’elle avait vu à la télé. Et puis, à un moment, on a aperçu le corsaire William E. Freyen haut de sa colonne. Qui nous contemplait, tout juste descendu de son trois-mâts, une main sur la hanche, comme pour nous dire : « Ça fait un bail que je vous attends ! ». J’ai contourné le rond point et on s’est retrouvés devant une immense façade incurvée, surplombée de ses deux tours de verre, lisses comme la lame d’un couteau. – T’as qu’à t’arrêter là! m’a lâché Jen, presque blasée. Y a un type qui va s’occuper de la garer. Un voiturier, quoi. J’ai obtempéré, tout en me demandant d’où Jen tenait ce type d’informations. Le voiturier a effectivement déboulé, et m’a ouvert la portière en la touchant du bout des gants. On le sentait légèrement gêné, le mec… Sans doute qu’il avait l’habitude de manipuler un autre genre de carrosserie! Je lui ai filé la clef, on est entrés dans le hall – et en me retournant, j’ai vu que le gars ne s’était pas encore mis au volant. – T’as vu Jen, il croit qu’on s’est gourés et qu’on va reprendre la bagnole! – Ha ha, ouais! Quel con!

On avait beau pouvoir se payer une ou deux nuits dans cet hôtel, je n’en menais pas large. Le tapis épais, le sol en marbre, la sculpture en cristal joliment placée dans un coin, le lustre étincelant, et les comptoirs de bois derrière lesquels se tenaient des employés tirés à quatre épingles… je me demandais à quel moment on allait gentiment nous ordonner de dégager. Jen s’est avancée vers les comptoirs tandis que je restais en retrait. J’avais l’impression qu’on nous matait comme des bêtes de foire. Ma princesse ne s’est pas laissé impressionner. Elle a dégainé son permis de conduire en demandant si on pouvait payer en cash, et ça a tout de suite détendu l’atmosphère. Une liasse plus tard, on l’avait, notre suite. La Suite Grand Premier Baie de Mowlong, plus exactement. Jen ne faisait pas les choses à moitié; si on voulait tenir plus de deux jours dans le coin, fallait espérer que nos mystérieux bienfaiteurs nous diraient vite quel «petit service» on devait rendre pour avoir le reste du pognon.

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