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[Livre] La Reine Clandestine

Le destin à la fois incroyable et douloureux d’une jeune veuve que rien ne destinait à devenir reine

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Résumé : 1464, L'Angleterre se déchire. La maison d'York, avec à sa tête le roi Édouard IV, s'oppose à la maison de Lancastre, qui souhaite lui reprendre le trône. Le jeune roi fait alors la connaissance d'Élisabeth Woodville, veuve et mère de deux garçons. Séduit par son extrême beauté, il l'épouse en secret.
Richard Neville, comte de Warwick, cousin et principal conseiller du roi, réprouve cette union qui contrecarre ses desseins politiques. Il voit de plus son influence décroître au profit des proches d'Élisabeth. Neville passe alors à l'ennemi et rejoint la maison de Lancastre.

Auteur : Philippa Gregory

Edition : L’archipel

Genre : Historique

Date de parution : 3 janvier 2013

Prix moyen : 8,65 €

Mon avis : Après deux sœurs pour un roi, qui relate la période « Anne Boleyn », puis l’héritage Boleyn, qui raconte l’histoire d’Angleterre entre la mort de celle-ci et la mort d’Henry VIII (récit à plusieurs voix), Philippa Gregory revient en arrière, bien avant la folie conjugale d’Henry VIII, avec la reine clandestine qui nous fait connaître la période entre la guerre de pouvoirs des York et des Lancastre et la montée sur le trône d’Henry Tudor, sous le titre d’Henry VII.
Voilà un jeune roi qui épouse en secret la veuve d’un homme du « camp adverse ». Elle verra le pouvoir changer de main, l’Angleterre s’enflammer. Elle tremblera pour elle-même et ses enfants. Elle sera la mère des princes de la Tour de Londres, les deux petits princes mystérieusement disparus, supposés assassinés, mais dont l’histoire n’a jamais pu déterminer le sort ni les assassins si assassins il y a. Philippa nous livre d’ailleurs sa version personnelle de l’affaire, un point de vue intéressant et aussi crédible que tous ceux qui ont été avancés au cours des années. Elle sera aussi la mère d’Elizabeth York, fiancée à Richard III, puis épouse d’Henry Tudor. Celle qui sera la mère d’Henry VIII et qui donnera son prénom à la plus grande reine que l’Angleterre ait connu : Elizabeth Ière.
Comme à son habitude, Philippa Gregory nous livre une version romancée mais très documentée de l’histoire d’Angleterre. C’est vraiment un plaisir de la lire et d’être transportée, pour quelques heures à cette époque très belle mais d’une cruauté sans nom.
Les mauvais points du livre (il faut bien qu’il y en ait) sont l’insertion dans l’histoire d’une descendance de la mère de l’héroïne de la fée Mélusine. L’histoire est assez riche sans avoir besoin de rajouter de la sorcellerie, surtout que de la manière dont c’est raconté, on ne pense pas seulement qu’Elizabeth et sa mère y croient seulement, mais que c’est un fait avéré. J’aurais préféré qu’elle insiste sur le fait que ces femmes croient qu’elles sont des sorcières, plutôt que de laisser entendre qu’elles en étaient effectivement.
Le second point « négatif, est qu’il y a parfois quelques longueurs au milieu du bouquin. Mais rien d’insurmontable.
Cela reste quand même un livre qui fait partie de mes coups de cœur 2014 !

Un extrait : Automne 1469
Warwick revient à la cour dans la peau de l’ami fidèle et du mentor loyal. Nous devons donner l’image d’une famille que les désaccords poussent parfois à se quereller mais dont l’affection ne se dément jamais. Édouard joue son rôle avec succès. Pour ma part, j’accueille le comte avec froideur. Il m’est imposé de recevoir avec aménité cet homme qui assassina mon père ainsi que mon frère et emprisonna mon époux. Fort bien, je ne laisserai échapper aucune récrimination. Toutefois, Warwick n’ignore nullement qu’il s’est attiré une dangereuse ennemie pour le restant de ses jours.

— Votre Majesté, me salue-t-il d’un ton suave à son arrivée, sûr de son impunité.

Je suis prise d’un sentiment familier d’infériorité en sa présence. Ce grand homme avait pris en main l’avenir du royaume quand je devais encore obéissance à mon premier époux et respect à la mère de celui-ci. À ses yeux, ma place est à Grafton, à nourrir les poules.

J’aspire à me montrer froide mais je crains d’apparaître boudeuse en prononçant contre mon gré :

— Je vous souhaite la bienvenue à la cour.

— Votre Altesse est trop bonne, sourit-il. Une souveraine née.

Mon fils, Thomas Grey, laisse échapper une exclamation encolérée et quitte la pièce. Le sourire de Warwick s’élargit.

— Ah, la jeunesse, s’exclame-t-il. Que voici un jeune homme plein de promesses.

— Je me réjouis seulement qu’il ne se soit point trouvé en compagnie de son oncle et de son grand-père à Edgecote Moor, réponds-je, le cœur débordant de fiel.

— Oh, moi de même !

 Peut-être fait-il naître en moi ce sentiment d’être stupide et impuissante, mais je dispose d’autres forces. Au fond de mon coffret à bijoux gît un médaillon d’argent noirci. Dans celui-ci se trouvent son nom, Richard Neville, et celui de Georges, duc de Clarence, que j’écrivis de mon sang sur un fragment déchiré de l’ultime lettre de mon père. Ma malédiction pèse sur mes ennemis. Ils n’échapperont pas à la mort.

 

 

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