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Drame/Comédie dramatique - Page 4

  • [Film] Une seconde femme

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    Titre original : Kuma

    Réalisé par : Umut Dag

    Date de sortie : 06 juin 2012

    Genre : Drame

    Pays d’origine : Autriche

    Durée : 1h33

    Casting : Nihal Koldas, Begum Akkaya, Vedat Erincin, Murathan Muslu, Alev Irmak, Aliye Esra, Ali Yildirim, Elif Dag…

    Résumé : Fatma vit à Vienne avec son mari, Mustafa, et leurs six enfants. Depuis toutes ces années, elle essaie de préserver les traditions et le prestige social de leur famille d’immigrés turcs. Ayse, une jeune fille de 19 ans est choisie dans un village en Turquie pour officiellement épouser leur fils et se joindre à la famille. La réalité est toute autre ; en secret, parce que Fatma l’a décidé, Ayse est promise au père, en tant que seconde épouse. Dès lors, une relation de confiance et de complicité va se développer entre les deux femmes. Mais cet événement va mettre en péril l’équilibre de toute la famille, qui devra faire face au regard de la communauté et à de nouvelles difficultés...

    Mon avis : Dès les première minutes, on constate à la fois que Fatma est malade et qu’une de ses filles, Nurcan, est ouvertement hostile au mariage. Bien que le mariage se fasse avec le fils de Fatma, on comprend dès leur retour à Vienne qu’Ayse est en fait la seconde épouse cachée du père, choisie par Fatma, qui, se sachant atteinte d’un cancer, a voulu choisir sa remplaçante.

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    Et voilà la raison de l’hostilité des enfants au mariage, eux qui pour la plupart sont nés à Vienne et qui n’approuvent pas cette mascarade. Car de toute évidence, personne ne connaît la vérité : les amis et la famille, pourtant tous turcs, qui viennent pour offrir les félicitations croient tous qu’Ayse a épousé le fils. Je me demande du coup si les parents de la jeune femme, en Turquie, sont au courant. Je suppose que oui, car Ayse n’a pas l’air surprise de se retrouver avec le père pour la nuit de noce et elle téléphone à sa famille, je doute qu’elle leur cache un truc pareil.
    Quant au fils, comme il l’avouera à sa « fausse épouse », ce mariage l’arrange car il n’avait aucune intention de se marier réellement (il lui en expliquera les raisons) et sa mère n’aurait jamais supporté cela.

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    Les plus jeunes s’habituent assez vite à Ayse et semblent l’apprécier, mais les deux filles ainées, Kezvan et Nurcan sont pleines d’hostilité.

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    Le père, Mustafa, lui, a accepté ce mariage pour faire plaisir à Fatma et, s’il se montre très prévenant envers Ayse, on voit bien que Fatma reste celle qui compte.
    Ayse subit un enfermement total. Pas physique car elle circule librement, mais moral : tous la croient mariée à Hasan, elle ne peut donc parler à personne de son secret et évite donc les contacts prolongés, sans doute de peur de faire une gaffe. Mais cette attitude lui aliène les femmes de la communauté qui la trouvent arrogante. Le pire enfermement pour elle est la barrière de la langue car la jeune femme ne parle ni ne comprend l’allemand. Qu’on décide de s’exprimer dans cette langue est elle est aussitôt exclue, isolée, alors même qu’elle est présente dans la pièce.
    Avec le temps, Nurcan devient plus ouverte, l’aidant même à apprendre l’allemand.
    Quand les deux femmes se retrouvent veuves (même si Ayse ne l’est pas officiellement), la jeune femme ressent avec encore plus de force son isolement. Pour elle, comme pour les ainés de la famille, sa présence n’a plus de raison d’être. Mais Fatma s’obstine. Sans aucune considération pour le fait qu’Ayse voit sa vie terminée à seulement 20 ans.

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    Et qu’aucune femme de 20 ans ne peut s’enterrer vivante ainsi, encore moins quand elle travaille avec un charmant jeune homme qu’elle ne laisse pas indifférent.
    Cette émancipation progressive, Fatma la voit comme une trahison et fait basculer de la violence psychologique (la soumission totale d’Ayse) à la violence physique.

    Tout le film montre comment l’arrivée d’un nouvel élément peu naturel et voulu par une seule personne qui l’impose à tous peut bouleverser l’équilibre d’une famille.
    Elle montre aussi que les décisions qui dénient aux femmes le droit de choisir sont perpétrées et continuées par d’autres femmes (le port du voile chez ses filles, le mariage de l’ainé avec un homme violent qu’elle n’aime pas, la seconde épouse). Tout vient de Fatma. C’est elle qui décide de tout et qui fait en sorte que jamais rien ne puisse évoluer, que jamais sa famille ne s’adapte aux mécréants, ainsi qu’elle nomment les autrichiens avec lesquels elle fait tout pour qu’ils se mêlent le moins possible.


     

  • [Film] Wadjda

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    Titre original : Wadjda

    Réalisé par : Haifaa Al Mansour

    Date de sortie : 06 février 2013

    Genre : Comédie dramatique

    Pays d’origine : Arabie Saoudite, Allemagne

    Durée : 1h37

    Casting : Waad Mohammed, Reem Abdullah, Abdullrahman Al Gohani, Ahd, Sultan Al Assaf...

    Résumé : Wadjda, douze ans, habite dans une banlieue de Riyad, capitale de l’Arabie Saoudite. Bien qu’elle grandisse dans un milieu conservateur, c’est une fille pleine de vie qui porte jeans et baskets, écoute du rock et ne rêve que d’une chose : s’acheter le beau vélo vert qui lui permettra de faire la course avec son ami Abdallah. Mais au royaume wahhabite, les bicyclettes sont réservées aux hommes car elles constituent une menace pour la vertu des jeunes filles. Wadjda se voit donc refuser par sa mère la somme nécessaire à cet achat. Déterminée à trouver l’argent par ses propres moyens, Wadjda décide alors de participer au concours de récitation coranique organisé par son école, avec pour la gagnante, la somme tant désirée.

    Mon avis : Par rapport à d’autres fillettes d’Arabie Saoudite, Wadjda a de la chance : elle porte des baskets et des jeans sous sa robe, a des cassettes de rock, joue à la console avec son père…

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    On voit qu’elle est aimée par ses parents, mais elle entre dans un âge où elle réalise à quel point son pays et sa culture mettent les hommes en avant : son père veut un fils au point d’envisager une nouvelle épouse, elle n’apparaît pas sur l’arbre généalogique car seuls les hommes y sont…
    Quand elle veut son vélo, sa mère lui dit que les filles qui font du vélo ne peuvent plus avoir d’enfants.

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    La directrice de l’école est très antipathique et hypocrite. Sous son abaya et son niquab (obligatoire en Arabie saoudite), qu’elle retire dans l’enceinte de l’école, puisqu’aucun homme n’y a accès, elle porte des tenues occidentales, les cheveux détachés et de grosses lunettes de soleil remontées sur la tête.

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    Une allure moderne et occidentale pour quelqu’un qui passe son temps à dire à ses élèves de ne pas rire, de ne pas parler, qu’aucun homme ne doit entendre le son de leur voix… Elle impose à toutes les filles de se couvrir le visage en sortant de l’école et de porter des abayas, alors que la loi dit que tant qu’une fille n’est pas devenue une femme, elle n’a pas à porter tout cela (d’ailleurs la mère de Wadjda se moque un peu quand elle apprend que sa fille doit porter désormais une abaya à l’école). La rumeur dit qu’un « voleur » a été surprit chez elle par son père (et sa réaction quand on lui en parle montre bien qu’elle connait bien le « voleur »). Et elle ose parler de moralité !

    Le rêve de Wadjda est d’avoir un vélo pour battre son ami à la course.

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    Elle ne comprend pas pourquoi les filles n’auraient pas le droit de faire du vélo et va tout faire pour réunir l’argent et convaincre sa mère, car, après tout, aucune loi formelle n’interdit aux filles de faire du vélo. « Une fille ne fait pas de vélo » c’est un peu comme « un garçon ne pleure pas ». Et Wadjda est bien décidée à ne pas se laisser empêcher de vivre !

    C’est un film qui ne met pas l’accent, comme tant d’autre, sur les descentes de la police des mœurs, les violences faites aux femmes. La famille de Wadjda est une famille normale, le père n’est pas toujours là, mais il dit à sa fille qu’il l’aime, qu’il est fier d’elle, il le dit à sa femme aussi. La mère de Wadjda travaille, elle est professeur et un chauffeur vient les chercher, elle et d’autres professeurs tous les matins (puisque les femmes n’ont pas le droit de conduire). Bref c’est une famille normale dans un pays particulier.

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    Pour autant le film ne nous fait pas croire que tout est rose, sans s’attarder dessus, on entend dire qu’une des filles de l’école a été surprise avec un garçon par la police des mœurs, une des camarades de Wadjda qui doit avoir 12 ou 13 ans se marie avec un jeune homme de 20 ans, la mère de Wadjda la réprimande pour avoir laissé son ami entrer dans la maison alors qu’elle était seule en lui disant qu’elle lui fait honte… Ce sont plein de détails qui rappellent la condition des femmes en Arabie Saoudite, sans pour autant en faire le thème du film.
    Ici le thème est plutôt l’espoir et la détermination.


     

  • [Film] Mustang

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    Titre original : Mustang

     

    Réalisé par : Deniz Gamze Erguven

     

    Date de sortie : 17 juin 2015

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : Turquie, France, Allemagne

     

    Durée : 1h33

     

    Casting : Günes Nezihe Sensoy, Doga Zeynep Doguslu, Elit Iscan, Tugba Sunguroglu, Ilayda Akdogan...

     

    Résumé : C'est le début de l'été. Dans un village reculé de Turquie, Lale et ses quatre sœurs rentrent de l’école en jouant avec des garçons et déclenchent un scandale aux conséquences inattendues. La maison familiale se transforme progressivement en prison, les cours de pratiques ménagères remplacent l’école et les mariages commencent à s’arranger. Les cinq sœurs, animées par un même désir de liberté, détournent les limites qui leur sont imposées.

     

    Mon avis : Le début rappelle un peu Virgin Suicide, sauf que là ce n’est pas une fille qui découche qui déclenche l’enfermement mais de simples chahutages des 5 sœurs avec des garçons de leur école.

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    Le jeu innocent des sœurs, orphelines et élevées par leur grand-mère, provoque la colère de leurs oncles.
    Elles sont immédiatement enfermées dans la maison avec un passage chez le gynécologue pour un certificat de virginité pour les trois aînées.
    Quand l’oncle les accuse d’être des traînées et exige de savoir laquelle a entrainé les autres, il ne s’attendait pas à ce que les 5 sœurs s’en prennent physiquement à lui.

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    Au lieu de vacances scolaires, puis de l’école, c’est un véritable entraînement à leur rôle d’épouse qui est mis en place par leurs tantes.
    Mais les sœurs n’ont aucune intention de se laisser faire, elles déchirent les robes que leur confectionne leur grand-mère, font le mur.
    Devant l’obstination des adolescentes, la grand-mère commence par engager des ouvriers pour poser des barreaux à toutes les fenêtres et des portails fermés à clefs. Elle fait aussi rehausser les murs pour que les adolescentes ne puissent pas les escalader.

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    Puis elle commence à les montrer dans le village. Et les sœurs ne mettent pas longtemps à comprendre que chaque sortie est une foire aux bestiaux destinées à les montrer aux éventuels prétendants.
    Les deux aînées sont rapidement mariées. Si l’une d’elle réussi à imposer l’homme qu’elle aime,

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    pour l’autre c’est un cauchemar éveillé qu’elle vit.

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    Mais la grand-mère et les oncles ne comptent pas s’arrêter là : ils leur reste trois filles à marier.
    La plus jeune, Lale, est aussi celle qui se rebelle le plus contre tout ce qu’on leur impose. Elle est bien décidée à ne pas subir le sort de ses sœurs (et elle tente aussi de les pousser à la rébellion avec plus ou moins de succès).

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    Elle se montre d’autant plus déterminée qu’elle sait que tout ceci est illégal en Turquie et que seule la loi du silence permet à ses oncles de faire ce qu’ils veulent dans le village.
    Le grand rêve de Lale est de s’enfuir pour Istanbul, la grande ville, là où les choses sont moins pesantes que dans leur petit village d’arriérés et là où son ancienne institutrice, qu’elle adorait, est partie vivre en lui laissant son adresse pour qu’elle puisse lui écrire..
    Quand la troisième sœur, Ece, commet un geste désespéré

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    et que Nur,

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    la quatrième sœurs est fiancée contre sa volonté, Lale décide de tenter le tout pour le tout.




     

     

  • [Film] La lapidation de Soraya M.

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    Titre original : The stoning of Soraya M.

     

    Réalisé par : Cyrus Nowrasteh

     

    Date de sortie : 2008

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h56

     

    Casting : Shohreh Aghdashloo, Mozhan Marnò, Jim Caviezel, Navid Negahban, Ali Pourtash…

    Résumé : Soraya, femme iranienne courageuse, se rend très vite compte que le mariage arrangé dont elle est victime est un échec et qu’elle est en train de gâcher sa vie. Son époux décide alors de fomenter un complot, l’accuse d’adultère, la vouant ainsi à une peine d’une incroyable cruauté : la lapidation.

     

    Mon avis : L’histoire que nous voyons c’est celle que raconte, après les faits, Zahra, la tante de Soraya, à un journaliste, pour que le sort de sa nièce ne reste pas un secret du village.

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    Le film raconte le vrai assassinat de Soraya Manutchehri, car il n’y a pas d’autre mot pour cette « justice » tribale, qui a lieu en 1986, sous la dictature de l’Ayatollah Khomeini.

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    Ici il n’est pas question d’honneur ou d’adultère, il est question d’argent.
    Le mari de Soraya souhaite divorcer pour épouser une jeune fille d’une quinzaine d’année.

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    Seulement il ne veut rien payer pour Soraya ou pour ses filles (il les lui laisse et ne prend que ses fils). Il ne veut ni entretenir deux femmes, ni rendre la dot de Soraya.
    Comme Soraya refuse de se laisser répudier sans compensation, ce qui reviendrait à laisser ses filles mourir de faim, il n’hésite pas à user de sa position de gardien de prison à la ville pour menacer ou manipuler les hommes du village pour que deux d’entre eux prétendent avoir vu Soraya avec un autre homme.

    Le piège est habile : il ordonne à sa femme de s’occuper d’un homme nouvellement veuf, puis se sert du temps qu’elle passe avec lui pour l’accuser.

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    Puisqu’il n’arrive pas à convaincre Soraya par la violence, il s’en débarrassera par la ruse.
    Navid Negahban, qui interprète le rôle d’Ali, le mari de Soraya est impressionnant. Son regard laisse transparaître toute la méchanceté de son personnage.

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    Il agit avec la complicité du mullah du village d’une part menacé par Ali (qui sait que l’homme a fait de la prison sous le Shah) et d’autre part peut-être vexé que Soraya aie refusé un « mariage temporaire » pratique qui lui permet d’avoir ni plus ni moins une prostituée légale qu’il pourrait abandonner sans préavis.

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    Ali a monté ses fils contre leur mère mais le plus jeune semble encore s’inquiéter pour elle et ses sœurs.

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    Le problème de Soraya est qu’elle est elle-même si respectueuse de la morale et de l’honnêteté qu’elle ne croit pas à l’existence d’un complot contre elle.
    Et une fois l’accusation lancée, aucune défense n’est possible pour Soraya car « lorsqu’un homme accuse sa femme d’adultère, c’est à elle de prouver son innocence ».
    Bien que le maire ait tenté de repousser l’idée d’un procès en précisant qu’il voulait voir des témoins honnêtes et non des amis d’Ali ou des femmes jalouses,

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    le Mullah s’empresse de lui rappeler que la loi autorise n’importe quel témoin à parler et ce n’est pas un problème pour Ali qui use de menaces pour forcer les « témoins » à accuser Soraya.
    Même les hommes qui la savent honnête et réservée, même sa propre famille, se gardent bien de prendre sa défense.
    Le titre du film ne laisse aucun doute sur le sort de Soraya et la scène de la lapidation est insoutenable tant par sa mise en forme que par sa longueur. On assiste d’abord aux préparatifs : le trou creusé dans le sol dans lequel Soraya sera ensevelie jusqu’aux aisselles, le choix des pierres (ramassées par les enfants) qui ne doivent être ni trop grosses, ni trop petites, la distance depuis laquelle les pierres seront jetées…
    La scène de l’exécution elle-même dure 10 minutes (ce qui est extrêmement long.
    Le premier à jeter une pierre est le propre père de Soraya,

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    suivi d’Ali, du mullah puis des propres fils de la jeune femme. Ensuite ce sont tous les hommes du village qui lancent la curée.
    La fin est juste parfaite (si j’ose dire). Zahra ne manque vraiment pas de courage et l’histoire de Soraya, qu’elle a raconté au journaliste Freidoune Sahebjam va attirer l’attention internationale sur la lapidation lorsqu’il publiera cette histoire en 1990 sous le titre « la lapidation de Soraya M. » (Que l’on trouve aussi sous le titre « La femme lapidée).

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    C’est ce livre qui a inspiré ce film.


     

  • [Film] Le discours d'un roi

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    Titre original : The King's Speech

    Réalisé par : Tom Hooper

    Date de sortie : 02 février 2011

    Genre : Drame

    Pays d’origine : Angleterre

    Durée : 1h58

    Casting : Colin firth, Helena Bonham Carter, Derek Jacobi, Geoffrey Rush, Timothy Spall, Guy Pearce, Michael Gambon…

    Résumé : D’après l’histoire vraie et méconnue du père de l’actuelle Reine Elisabeth, qui va devenir, contraint et forcé, le Roi George VI, suite à l’abdication de son frère Edouard VIII. D’apparence fragile, incapable de s’exprimer en public, considéré par certains comme inapte à la fonction, George VI tentera de surmonter son handicap grâce au soutien indéfectible de sa femme et d’affronter ses peurs avec l’aide d’un thérapeute du langage aux méthodes peu conventionnelles. Il devra vaincre son bégaiement pour assumer pleinement son rôle, et faire de son empire le premier rempart contre l’Allemagne nazie.

    Les récompenses : Le film a remporté 21 prix dont les Oscars du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur acteur (Colin Firth) et de meilleur scénario original.

    Mon avis : L’histoire se penche sur George VI dans la période qui entoure son accession au trône. Affublé d’un bégayement, probablement dû aux maltraitances subies des mains d’une nourrice revancharde, Albert, fils cadet de George V, n’était pas destiné à devenir roi et ne s’en portait pas plus mal.

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    Heureusement pour lui, sa femme, Elizabeth Bowes-Lyon, voyant que le frère aîné d’Albert développe de plus en plus sa liaison avec une américaine deux fois divorcée, se méfie et décide de lui trouver un spécialiste pour l’aider à vaincre son bégaiement.

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    Elle déniche un spécialiste peu orthodoxe, mais comme les méthodes traditionnelles ont toutes échouées, elle va convaincre son époux de se prêter au jeu.

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    Et bien lui en prend, car, comme elle le craignait, Edward, le frère aîné, abdique bientôt pour épouser son américaine et Albert monte sur le trône sous le nom de règne George VI.

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    Il faut savoir qu’aucun roi d’Angleterre n’a pris comme nom de règne Albert, respectant le vœu de la Reine Victoria pour laquelle le seul Albert devait être son défunt époux, le prince consort. Mais en plus, dans les circonstances où George V est monté sur le trône, Albert était considéré comme trop allemand.

    Pour la réalité historique du film, le réalisateur a eu la chance d’avoir accès au journal intime de Lionel Logue, le spécialiste qui permit au roi de vaincre son bégaiement, qui venait d’être découvert. Ce document a permis aussi bien au réalisateur qu’à l’acteur qui interprète Lionel Logue de mieux appréhender le personnage.

    Helena Bonham-Carter est excellente dans ce second rôle qui est tout de même à l’origine de la rencontre des deux protagonistes. Colin Firth est vraiment fait pour ce genre de rôle où il apparaît à la fois sérieux et un peu décalé.

    Le titre du film lui-même nous montre que le but ultime est le discours du roi lors de l’entrée en guerre de l’Angleterre. C’est une sorte de challenge, une épreuve. S’il arrive à faire ce discours convenablement, c’est qu’il peut arriver à faire tout le reste. Car s’il n’est pas à l’aise en public, son intelligence et sa capacité à régner ne sont pas remise en cause. Mais être roi est avant tout un métier public. Si le roi ne peut pas s’exprimer, c’est toute la monarchie qui en pâtira car, après tout, la gouvernance est d’abord affaire de ministres (Dont Churchill qui était premier ministre).

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    La reine Elisabeth II, interrogée au sujet du film, s’est dit émue par le film et impressionnée par l’acteur Colin Firth qui interprète son père. Elle a ajouté que le film est très proche de ce qu’a réellement été sa famille à cette période.
    La reine mère avait demandé au scénariste de ne pas raconter cette histoire de son vivant car ces souvenirs la faisaient encore souffrir. Sa volonté a été respectée et le scénariste a attendu plus de trente ans pour écrire la pièce qui servira de base au scénario du film.


     

  • [Film] L'emprise

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    Titre original : L’emprise

     

    Réalisé par : Claude-Michel Rome

     

    Date de sortie : 01 octobre 2015

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h30

     

    Casting : Odile Vuillemin, Fred Testot, Marc Lavoine…

     

    Résumé : L’histoire d’une mère de quatre enfants qui se retrouve en mars 2012 dans le box des accusés des Assises de Douai pour le meurtre de son mari, un homme qui l’a battue et torturée pendant leurs dix-sept ans de mariage...

     

    Mon avis : Ce téléfilm n’est pas un divertissement, mais une dénonciation. La dénonciation d’une société qui déplore les chiffres alarmants de la violence conjugale mais qui ne bouge pas quand une femme battue appelle à l’aide.
    Entre policiers qui prennent les mains courantes mais qui disent ne rien pouvoir faire, les voisins qui font semblant de ne pas entendre, les médecins de l’hôpital psychiatrique qui relâchent presque aussitôt un homme dont la pathologie est pourtant évidente…
    Alexandra Lange fait partie de celles qui ont eu de la chance. Parce que ce n’est pas elle qui s’est retrouvé sur une table d’autopsie, ce qui est rare comme le souligne l’avocat général au cours du procès, mais lui, son bourreau, que tous ont laissé agir sans sourciller.

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    Alors beaucoup, ceux qui veulent se donner bonne conscience en général, vont dire : mais pourquoi elle n’est pas partie ? Pourquoi elle ne l’a pas quitté, tout simplement ?
    Parce que tout n’est pas si simple, justement.
    D’abord, il y a la honte, devant la famille, d’avouer ce qu’il se passe. Ensuite il y a la peur, peur qu’il rentre plus tôt, qu’il se réveille, qu’il soit prévenu, qu’il surprenne la fuite avec les conséquences que cela peut avoir. Peur des représailles aussi. Parce que le vrai libellé des statistiques n’est pas « tous les trois jours une femme meurt sous les coups de son conjoint » mais « tous les trois jours une femme meurt sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint ». Parce que les menaces ne sont pas toujours en l’air. Parce que parfois, la femme qui a réussi à surmonter sa peur et à quitter son compagnon est suivie, agressée, parfois tuée.
    Il y a l’aspect financier aussi qui joue. Dans le cas d’Alexandra Lange, prise dans les griffes de cet homme avant même d’être majeure, il y a une dépendance financière importante. Lorsqu’elle fuit vers les services sociaux, c’est pour s’entendre répondre que tout est complet et que, généreusement, on lui paye une nuit dans une chambre d’hôtel. Et après ? C’est la rue ? Avec 4 jeunes enfants et les risques que la rue comporte ? Si ces femmes retournent vers ces hommes qui les détruisent, c’est qu’elles n’ont nulle part où aller.
    Marc Lavoine, dans son monologue, récite presque exactement le réquisitoire de l’avocat général Luc Frémiot lors du procès d’Alexandra Lange.

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    Odile Vuillemin a un jeu très juste, mais pas forcément surprenant, son rôle dans Profilage nous ayant montré plusieurs facettes allant de l’illuminée amusante à la schizophrène en pleine crise en passant par des périodes de dépression.
    Le plus surprenant a été Fred Testot. Difficile en effet de reconnaître l’humoriste d’Omar et Fred dans le rôle de Marcello Guillemin, cet homme violent, qui aime à justifier ses actes en se faisant passer pour simplement fou, mais qui montre à chaque instant combien chacun de ses actes de violence est calculé. J’ai vraiment été soufflée par son interprétation.

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    Le film, adapté du livre d’Alexandra Lange : « Acquittée, je l’ai tué pour ne pas mourir », est fidèle à l’histoire. Le but était de dénoncer cette violence qui ne cesse d’augmenter en France et acteurs, comme équipe technique, disent, lors des interviews, que si ce film leur permet d’aider une seule femme, ils n’auront pas fait ça en vain.
    Le verdict du procès d’Alexandra Lange a laissé penser qu’une sorte de jurisprudence s’établirait et que la justice française cesserait d’accabler les femmes qui doivent en arriver à de telles extrémités pour survivre.
    La condamnation de Jacqueline Sauvage à 10 ans de prison nous démontre que malheureusement, les hommes violents ont encore de beaux jours devant eux, avec la complicité bienveillante de la justice française.


     

  • [Film] La gloire de mon père

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    Titre original : La gloire de mon père

     

    Réalisé par : Yves Robert

     

    Date de sortie : 29 août 1990

     

    Genre : Comédie dramatique

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h45

     

    Casting : Julien Ciamaca, Philippe Caubère, Nathalie Roussel, Didier Pain, Thérèse Liotard, Joris Molinas, Victorien Delamare, Pierre Maguelon, Paul Crauchet, Jean-Pierre Darras…

     

    Résumé : Le jeune Marcel Pagnol part en Provence avec toute sa famille pour les vacances d'été. Enfant de la ville, c'est la découverte de la nature, des grands espaces et la fierté d'avoir un père grand chasseur. Des vacances qui marqueront à jamais ses souvenirs d'enfance.

     

    Mon avis : Le film est sorti quand j’avais 9 ans, et pour moi, la voix de Pagnol a toujours été celle de Jean-Pierre Darras, le narrateur du film.
    Une de mes scènes préférées est celle avec les gendarmes qui cherchent Mond des parpaillouns pour braconnage et qui illustre parfaitement les sentiments que les provençaux ont pour les représentants de la loi. Avec la mauvaise foi en sus avec les réponses à la phrase ironique des gendarmes (merci pour votre précieuse collaboration) : de rien, y’a pas de quoi, c’est toujours un plaisir…
    La musique créée par Vladimir Costa est superbe et je ne me lasse jamais de l’entendre.
    On retrouve souvent des sentiments à l’emporte-pièce de la part de Marcel. Il parle de la toute-puissance de son père mais dès que celui-ci se montre simplement humain, Marcel a tendance à en éprouver de la honte.
    Mais il finit par se rendre compte que cette humanité rend son père encore plus attachant que l’image parfaite et sans faille qu’il en avait.
    On retrouve dans ce film l’accent chantant du sud qui manque trop souvent au cinéma, tous les films français semblant se dérouler à Paris là où la voix est lisse, sans accent, sans intonation.
    Le fait que les trois jeunes acteurs ayant interprétés Marcel, Paul et Lili n’aient joué dans aucun autre film et aient quitté le monde du cinéma (l’un travaille pour EDF, l’autre dans la plomberie et le troisième a disparu de la circulation) fait qu’ils resteront toujours pour moi les trois personnages de l’enfance de Pagnol.

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    Même chose, en réalité pour les interprètes de Joseph, qui s’est ensuite surtout consacré au théâtre et d’Augustine que je n’ai pas vue dans d’autres rôles (elle a joué dans plusieurs productions mais je ne les ai pas vus).

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    Alors est ce que le film a des défauts ? Oui certainement, comme tous les films, d’autant plus que chacun s’est imaginé les scènes du livre.
    Mais pour moi, Yves Robert est resté très proche de l’œuvre de Pagnol. Et, même si on la voit très peu et seulement au début du film, Mlle Guimard, la première institutrice de Marcel est délicieusement odieuse, que ce soit dans son attitude envers Marcel qui sait déjà lire (petit singe savant) ou dans ses commentaires sur la sœur d’Augustine lorsqu’elle attend son premier enfant (les enfants de vieux c’est toujours délicats).
    C’est un film qui rend nostalgique. Certes on n’a pas connu l’époque, certes les avantages sociaux d’aujourd’hui n’existaient pas (il suffit de voir les enfants de la classe de Joseph pousser des exclamations ravies quand celui-ci leur dit que les machines pourraient sûrement permettre de réduire à 10 heures la journée de travail et que le travailleur aura un jour de repos par semaine), mais la vie semblait paradoxalement plus douce, plus facile à vivre, moins stressante.



     

  • [Film] Mémoires d'une geisha

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    Titre original : Memoirs of a geisha

     

    Réalisé par : Rob Marshall

     

    Date de sortie : 01 mars 2006

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 2h20

     

    Casting : Zang Ziyi, Gong Li, Michelle Yeoh, Ken Watanabe, Koji Yakusho, Kaori Momoi, Youki Kudoh…

     

    Résumé : Quelques années avant la Seconde Guerre mondiale, Chiyo, une petite fille japonaise, est arrachée à sa famille pauvre pour aller travailler comme servante dans une maison de geishas.

    En grandissant, elle se plie avec docilité à l'initiation difficile qui fera d'elle une vraie geisha. Elle triomphe des pièges que lui tend sa rivale, la fourbe Hatsumomo et devient, après des années de travail, la légendaire geisha Sayuri.

    Très belle, épanouie dans son art, Sayuri fascine les hommes les plus puissants. Mais celle qui n'a plus le droit d'aimer reste hantée par l'amour qu'elle porte, en secret, au seul homme qu'elle ne peut atteindre...

     

    Récompenses : Le film a remporté les oscars de la meilleure photographie, des meilleurs décors et des meilleurs costumes. Il a également obtenu le Golden Globe de la meilleure musique ainsi que les BAFTA Awards de la meilleure musique, de la meilleure photographie et des meilleurs costumes.

     

    Mon avis : J’avais vu ce film en version canadienne et autant le dire j’avais préféré. Le doublage français Québécois laissait aux acteurs asiatiques un petit accent chantant qui tranchait avec l’accent de ceux venant d’Amérique dans la seconde partie du film.
    Dans la version « français de France », tout ce charme a disparu avec un doublage lisse, parisien. Même sans parler de l’accent, les dialogues ont moins de saveurs, les formules sont moins poétiques.
    Bref, j’ai été très déçue mais je n’ai pas retrouvé la version canadienne malgré toutes mes recherches.
    Beaucoup de monde se plaint que le filmait été tourné en anglais, qu’il soit doublé en français, que les actrices soient chinoises et non japonaises…Ce snobisme m’énerve. A entendre ce tollé, on les croirait tous bilingues français japonais. Quant à distinguer une actrice chinoise d’une actrice japonaise quand elles s’expriment en anglais…J’en serais aussi incapable que de distinguer une actrice française d’une actrice belge sachant que la plupart travaillent à gommer leurs accents.
    Le film suit bien le livre. Il en fait une adaptation assez fidèle, même s’il a du supprimer des scènes et des explications. Mais il faut dire que le film dure déjà près de 2h30. Une bonne partie de la fin du livre a été supprimée (le dana de Sayuri et comment elle quitte l’Okiya pour émigrer aux USA).
    Dans le livre, par exemple, la scène dans laquelle Sayuri se rend chez le docteur pour une coupure à la jambe donne lieu à une scène assez drôle lorsque Sayuri explique comment elle s’est (soit disant) coupée.
    Ceux qui cherchent une quelconque action féministe devraient changer de film. Il n’est pas tant question ici d’émancipation que de l’initiation d’une petite paysanne qui est destinée à devenir une grande geisha.
    Et ce n’est pas joli-joli comme on dit : la fillette est arrachée à sa famille et littéralement vendue à une Okiya et à « Mère », la propriétaire.

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    Là, elle est envoyée à l’école pour apprendre à devenir une Geisha (précisons que Chiyo, qui vient d’un village de pécheur, n’a aucune idée de ce que peut bien être une Geisha).

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    Mais tout, le prix de son achat, le voyage en train pour venir à l’Hanamachi, les cours, la nourriture même, devra être remboursée par la jeune fille par son travail. Même sa virginité, son mizuagué (orthographe pas certaine), est vendu aux enchères.
    Et qu’elle soit servante, maiko (apprentie Geisha) ou geisha confirmé, elle continue à appartenir à l’Okiya, et ce même lorsqu’elle a remboursé sa dette.
    Quelques soient les kimonos merveilleux qu’elle porte, la chambre spacieuse qu’elle a et les égards que l’on a pour elle dans l’Okiya et qui augmentent avec sa célébrité, il est une chose qu’aucune Geisha n’a le droit d’espérer : le bonheur d’aimer celui qu’elle a choisi. Elle est une artiste, un instrument de plaisir au service des hommes. Mais contrairement aux idées reçues, à moins d’avoir un dana, un protecteur, il n’y a aucune dimension sexuelle en dehors de la cérémonie du mizuagué. Cela est réservé aux prostituées.
    Hatsumomo est horrible, mais je pense que son attitude cache une profonde détresse : prisonnière, sans avoir le droit d’aimer, au moins est-elle une des geishas les plus admirée.

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    Mais son âge avance, elle n’a pas la classe de Mameha et voilà une gamine ravissante qui promet de la surpasser en beauté.

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    Que lui restera-t-il une fois qu’elle sera supplantée par Sayuri ? Ca n’excuse pas sa cruauté. Mais on peut peut-être la comprendre.

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    Le dernier tiers du film voit s’effondré le monde d’apparence des geishas : les bombes des américains, les privations et les restrictions dues à la seconde guerre mondiale. Quelle place reste-t-il pour l’amusement et les maisons de thé ?
    Après la guerre les geisha ont perdu de leur prestige et deviennent des attractions pour les étrangers.
    Alors n’en déplaise aux puristes (et surtout aux snobs) je trouve ce film magnifique et je prends beaucoup de plaisir à le voir et le revoir.


     

  • [Film] La source des femmes

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    Titre original : La source des femmes

     

    Réalisé par : Radu Mihaileanu

    Date de sortie : 2 novembre 2011

    Genre : Drame

    Pays d’origine : France

    Durée : 2h10

    Casting : Leïla Bekhti, Hiam Abbass, Saleh Bakri, Biyouna, Mohammed Majd…

    Résumé : Cela se passe de nos jours dans un petit village, quelque part entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Les femmes vont chercher l'eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb, et ce depuis la nuit des temps. Leila, jeune mariée, propose aux femmes de faire la grève de l'amour : plus de câlins, plus de sexe tant que les hommes n’apportent pas l’eau au village.

    Mon avis : L’histoire est tirée d’un fait divers dont à eu connaissance le réalisateur : des femmes ont entamé une grève de l’amour pour que les hommes raccorde leur village à l’eau. Au début, ils ne les ont pas prises au sérieux puis, devant leur détermination, sont devenus violents. Comme elles ne cédaient pas, et craignant probablement des incidents, le gouvernement est intervenu.
    Pour étoffer son projet, il s’est aussi penché sur
    la comédie antique Lysistrata d'Aristophane dans laquelle les femmes font la grève du sexe pour faire cesser la guerre entre Athènes et Sparte.
    Dans la source des femmes, l’idée de départ est la même mais le gouvernement semble ne pas vouloir raccorder le village à l’eau.
    La grève va donc commencer sous l'impulsion de Leila, qui vient d'un autre village dans le sud.

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    Les hommes du village en ont fait la demande, et, devant le silence de la préfecture, ont laissé tombé l’affaire.
    Un dialogue m’a, entre autres, marqué. Un homme répond aux jeunes venus demander où en est l’installation de l’eau: Elles veulent l’eau…et vous savez ce qu’elles voudront ensuite ? L’électricité ! Et après elles voudront la machine à laver…
    Les hommes agissent et réagissent comme si c’était par fainéantise que les femmes veulent l’eau au village. Eux qui passent leur journée assis, sans rien faire, depuis qu’ils ne cultivent plus les champs, reportent-ils leur propre apathie sur leurs femmes ?

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    Parce que ce n’est pas une question de lourdeur des seaux, ni même de la pénibilité des aller-retours : c’est une question de survie. Le chemin vers la source est escarpé et accidenté : les chutes sont quotidiennes, des chutes violentes, dangereuses. Toutes les femmes ont perdu au moins un enfant dans la montagne, un enfant à naître qui n’a pas survécu à la chute.

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    La belle-mère de Leila est odieuse. Elle considère que la jeune femme, qu’elle appelle l’étrangère, lui a non seulement volé son fils mais aussi son mari car celui-ci écoute la jeune femme avec une certaine bienveillance. Elle ne cesse d’essayer de convaincre son fils de répudier Leila et d’épouser une femme du village, mettant en avant la stérilité de Leila. Or elle sait très bien que sa belle-fille a, elle aussi, perdu un bébé dans la montagne.

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    Les hommes sont désœuvrés, il n’y a plus de champs à cultiver, pas de travail, ils ont perdu tout ce qui faisait d’eux des hommes et la révolte de leurs femmes les effraient. Les plus jeunes d’entre eux se rallient plus ou moins au mari de Leila pour plaider la cause des femmes mais ils se heurtent au poids des traditions et à la peur ambiante de perdre le peu d’autorité masculine qu’il leur reste.

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    Le film est présenté comme un conte, on se doute qu’il va bien finir mais comment ? Les tensions vont-elles s’apaiser parce que les femmes renonceront à se faire entendre ? Ou obtiendront-elles enfin ce qu’elles désirent ?
    Il n’y a pas d’indication de lieu ni de temps donné au cours de ce film. On sait qu’on est à l’époque moderne, preuve en est la présence des portables (mais beaucoup moins du réseau), mais est-on en 2005 ? en 2010 ? Peu importe. C’est la même chose pour le lieu, car si le film a été tourné au Maroc, le réalisateur a voulu mettre l’accent sur le fait que cette situation aurait pu se présenter dans n’importe quel village isolé, qu’il soit en Turquie, au Maroc, au Yémen ou ailleurs…



     

  • [Film] Le juge

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    Titre original : The judge

     

    Réalisé par : David Dobkin

     

    Date de sortie : 22 octobre 2014

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 2h21

     

    Casting : Robert Downey Jr, Robert Duvall, Billy Bob Thornton, Vincent d’Onofrio

     

    Résumé : Fils de magistrat, Hank Palmer, grand avocat, revient dans la petite ville de son enfance, où son père, qu'il n'a pas revu depuis longtemps, est soupçonné de meurtre. Il décide alors de mener l'enquête pour découvrir la vérité et, chemin faisant, renoue avec sa famille avec laquelle il avait pris ses distances …

     

    Mon avis : J’ai choisi ce film d’abord parce qu’il y a Robert Downey Jr et que j’aime beaucoup cet acteur, puis le résumé m’a définitivement convaincue de le voir.
    Hank Palmer est un grand avocat, mais de son propre aveu, il ne défend que des coupables car les innocents n’ont pas les moyens de le payer.

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    Contrairement à ce qu’il essaie de faire croire à ses adversaires, sa vie est loin d’être un conte de fée : oui il a une belle maison, mais son mariage bat sérieusement de l’aile.
    C’est lorsqu’il retourne dans la ville de son enfance, à l’occasion de l’enterrement de sa mère, que l’histoire commence vraiment.
    Un de ses frères semble avoir un retard mental, son père est un juge qui n’apprécie pas trop que son fils défende des coupables, ce qui vous donne une idée de l’harmonie familiale.

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    D’ailleurs, malgré le fait qu’il ne soit pas venu depuis des années, il est le seul à être gentil avec son frère handicapé et ce malgré son cynisme, son autre frère et le juge se montrant assez dur avec lui.

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    Quand son père est accusé de meurtre, Hank se bat à la fois contre la partie adverse et contre lui car le juge cache des choses et il est près à être condamné plutôt que de voir ses secrets révélés.

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    Ce procès va faire ressortir toutes les rancœurs qui couvent entre Hank et le juge.
    Bien que le film tourne autour du procès du juge Palmer, le sujet en est plus les interactions familiales que le procès lui-même. Ce dernier n’est que le prétexte pour que Hank reste dans sa ville d’origine et pour que la famille règle quelques comptes.
    L’issue du procès est sans réelle surprise si on l’a suivi. C’est logique. Et je n’ai pas été étonnée de la fin car une partie était logique et l’autre, on pouvait la deviner en observant l’attitude du procureur.

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    C’était un bon film, Robert Duvall est impressionnant, surtout quand on sait qu’il a plus de 80 ans. Et Robert Downey Jr est égal à lui-même.