Titre original : Memoirs of a geisha
Réalisé par : Rob Marshall
Date de sortie : 01 mars 2006
Genre : Drame
Pays d’origine : USA
Durée : 2h20
Casting : Zang Ziyi, Gong Li, Michelle Yeoh, Ken Watanabe, Koji Yakusho, Kaori Momoi, Youki Kudoh…
Résumé : Quelques années avant la Seconde Guerre mondiale, Chiyo, une petite fille japonaise, est arrachée à sa famille pauvre pour aller travailler comme servante dans une maison de geishas.
En grandissant, elle se plie avec docilité à l'initiation difficile qui fera d'elle une vraie geisha. Elle triomphe des pièges que lui tend sa rivale, la fourbe Hatsumomo et devient, après des années de travail, la légendaire geisha Sayuri.
Très belle, épanouie dans son art, Sayuri fascine les hommes les plus puissants. Mais celle qui n'a plus le droit d'aimer reste hantée par l'amour qu'elle porte, en secret, au seul homme qu'elle ne peut atteindre...
Récompenses : Le film a remporté les oscars de la meilleure photographie, des meilleurs décors et des meilleurs costumes. Il a également obtenu le Golden Globe de la meilleure musique ainsi que les BAFTA Awards de la meilleure musique, de la meilleure photographie et des meilleurs costumes.
Mon avis : J’avais vu ce film en version canadienne et autant le dire j’avais préféré. Le doublage français Québécois laissait aux acteurs asiatiques un petit accent chantant qui tranchait avec l’accent de ceux venant d’Amérique dans la seconde partie du film.
Dans la version « français de France », tout ce charme a disparu avec un doublage lisse, parisien. Même sans parler de l’accent, les dialogues ont moins de saveurs, les formules sont moins poétiques.
Bref, j’ai été très déçue mais je n’ai pas retrouvé la version canadienne malgré toutes mes recherches.
Beaucoup de monde se plaint que le filmait été tourné en anglais, qu’il soit doublé en français, que les actrices soient chinoises et non japonaises…Ce snobisme m’énerve. A entendre ce tollé, on les croirait tous bilingues français japonais. Quant à distinguer une actrice chinoise d’une actrice japonaise quand elles s’expriment en anglais…J’en serais aussi incapable que de distinguer une actrice française d’une actrice belge sachant que la plupart travaillent à gommer leurs accents.
Le film suit bien le livre. Il en fait une adaptation assez fidèle, même s’il a du supprimer des scènes et des explications. Mais il faut dire que le film dure déjà près de 2h30. Une bonne partie de la fin du livre a été supprimée (le dana de Sayuri et comment elle quitte l’Okiya pour émigrer aux USA).
Dans le livre, par exemple, la scène dans laquelle Sayuri se rend chez le docteur pour une coupure à la jambe donne lieu à une scène assez drôle lorsque Sayuri explique comment elle s’est (soit disant) coupée.
Ceux qui cherchent une quelconque action féministe devraient changer de film. Il n’est pas tant question ici d’émancipation que de l’initiation d’une petite paysanne qui est destinée à devenir une grande geisha.
Et ce n’est pas joli-joli comme on dit : la fillette est arrachée à sa famille et littéralement vendue à une Okiya et à « Mère », la propriétaire.
Là, elle est envoyée à l’école pour apprendre à devenir une Geisha (précisons que Chiyo, qui vient d’un village de pécheur, n’a aucune idée de ce que peut bien être une Geisha).
Mais tout, le prix de son achat, le voyage en train pour venir à l’Hanamachi, les cours, la nourriture même, devra être remboursée par la jeune fille par son travail. Même sa virginité, son mizuagué (orthographe pas certaine), est vendu aux enchères.
Et qu’elle soit servante, maiko (apprentie Geisha) ou geisha confirmé, elle continue à appartenir à l’Okiya, et ce même lorsqu’elle a remboursé sa dette.
Quelques soient les kimonos merveilleux qu’elle porte, la chambre spacieuse qu’elle a et les égards que l’on a pour elle dans l’Okiya et qui augmentent avec sa célébrité, il est une chose qu’aucune Geisha n’a le droit d’espérer : le bonheur d’aimer celui qu’elle a choisi. Elle est une artiste, un instrument de plaisir au service des hommes. Mais contrairement aux idées reçues, à moins d’avoir un dana, un protecteur, il n’y a aucune dimension sexuelle en dehors de la cérémonie du mizuagué. Cela est réservé aux prostituées.
Hatsumomo est horrible, mais je pense que son attitude cache une profonde détresse : prisonnière, sans avoir le droit d’aimer, au moins est-elle une des geishas les plus admirée.
Mais son âge avance, elle n’a pas la classe de Mameha et voilà une gamine ravissante qui promet de la surpasser en beauté.
Que lui restera-t-il une fois qu’elle sera supplantée par Sayuri ? Ca n’excuse pas sa cruauté. Mais on peut peut-être la comprendre.
Le dernier tiers du film voit s’effondré le monde d’apparence des geishas : les bombes des américains, les privations et les restrictions dues à la seconde guerre mondiale. Quelle place reste-t-il pour l’amusement et les maisons de thé ?
Après la guerre les geisha ont perdu de leur prestige et deviennent des attractions pour les étrangers.
Alors n’en déplaise aux puristes (et surtout aux snobs) je trouve ce film magnifique et je prends beaucoup de plaisir à le voir et le revoir.
Commentaires
C'est un film qui me tente bien et qui a l'air très beau!
Je le trouve effectivement magnifique.