La réalité sur les contes de notre enfance...On ne nous dit pas tout... Et bien maintenant nous allons tout savoir!
Résumé : Prenez tous les éléments des contes de fées classiques que tout le monde connaît et ajoutez un côté moderne à tous les personnages, à leurs motivations et leurs désirs.
Auteur : Sarah Pinborough
Edition : Milady français collection fantasy
Genre : on va dire Romance
Date de parution : Entre le 24 mars et le 23 mai 2014
Prix moyen : 12,90€
Mon avis : Malgré ce que j'ai parfois pu lire sur la blogosphère, il s'agit bien d'une trilogie: Le tome 2, "Charme", suit directement le tome 1, "poison" et le Tome 3, "Beauté", est un préquel immédiat à "Poison" (le dernier paragraphe est similaire au début d'un des chapitres de "poison") et la réponse directe (et détaillée) à la dernière phrase de "charme". Ca va? Je vous ai pas perdu?
J'ai bien aimé cette "refonte" des contes qui montre que les apparences peuvent être trompeuses et que les gentils ne sont pas toujours si gentils que ça et que les méchants sont parfois seulement de grands incompris (Tiens un peu comme Maléfique dans le film éponyme de Disney).
Avant d'entrer plus en détail dans chaque tome, je vais mettre un petit bémol: Je n'ai rien contre les scènes de sexe mais dans un livre qui ne se revendique pas comme érotique (ou pseudo-érotique) il faut que ça apporte quelque chose. Or, ici, les quelques scènes qu'il y a n'apportent rien à l'histoire et tombent un peu comme un cheveu sur un plat de cappellini, ce qui, vous en conviendrez, est aussi désagréable que sur la soupe.
Détaillons donc un peu tout ça en essayant de ne pas trop spoiler (ça ne va pas être évident, donc ça va être court)
Dans "poison", le tome 1, c'est Blanche neige qui est à l'honneur. La méchante reine n'est pas si méchante (enfin si, c'est une garce, mais on peut lui accorder quelques circonstances atténuantes), les nains, le chasseur... ils sont tous là mais celui qui réserve le plus de surprise est le prince (en même temps dans le conte original voire dans le disney: il arrive "oh quelle belle morte! Tiens je vais l'embrasser (donc il est nécrophile...) chouette elle se réveille!" Et que je te l'emmène sur mon cheval blanc dans le soleil couchant... il s'est pris pour lucky luke "I'm a poor lonesome cowboy..."...)
D'ailleurs, vous avez remarqué? Le gars vient de traverser la forêt et de faire je sais pas combien de lieues (oui, ils comptent en lieues) depuis son royaume et lui, comme son cheval, sont immaculés...pas un débris de feuille morte dans leurs crinières respectives.
Dans le Tome 2, "Charme", c'est Cendrillon qu'on suit. Déjà y'a pas de souris qui sautent partout (en chantant ou non), il n'y a qu'un rat, un seul rat (mais quel rat). Ensuite le père de Cendrillon n'est pas mort, il est juste "effacé". Cendrillon ne se coltine qu'une seule belle-soeur vu que l'autre est mariée, casée, envolée!
Quand à la marraine la fée...elle est... particulière voilà! Particulière!
On va également voir des personnages qui se sont trompés de plateau...pardon de conte.
Enfin, comme je le disais, le Tome 3, "beauté" se passe juste avant le tome 1. Ici on voit la belle au bois dormant avec un peu de la belle et la bête et du petit chaperon rouge, un brin de Rumpelstiltskin et un chouia (mais vraiment un chouia) de Raiponce.
C'est le conte revisité qui m'a semblé le plus original et qui ressemble le moins ...euh...ben à l'original pour le coup.
En résumé, j'ai bien aimé, la lecture était agréable, j'ai passé un bon moment mais je ne pense pas que je vais avoir envie de les relire. En gros: sympa mais pas un souvenir impérissable.
Un extrait: Du sang. Partout. Une mare de sang, écarlate et épaisse, s’étalait sous elle, au point de cerner l’immense lit. La main droite de la jeune endormie dépassait du rebord du lit. À l’instant où le regard de Petra se posa sur elle, une minuscule goutte vermeille se décrocha du bout de son index pour tomber par terre.
— C’est son doigt, murmura-t-elle. Regardez. Elle a dû se piquer le doigt.
— Vous avez des bandes, des pansements ? demanda le chasseur. Un baume ?
— Peut-être, répondit Petra en ôtant de son épaule le petit sac préparé par sa grand-mère.
Elle enjamba la flaque, puis renversa le contenu de son balluchon sur le lit.
— Elle est toujours vivante ? Elle a dû perdre pratiquement tout son sang.
Le prince se pencha pour poser une main sur la poitrine de la jeune beauté.
— Oui, s’exclama-t-il avec un sourire. Elle respire. Mais à peine, poursuivit-il en faisant courir sa main sur le corps de la jeune femme. Je n’ai encore jamais vu quelqu’un comme elle. Elle est parfaite.
— Vous ne pouvez pas la toucher comme ça, dit Petra en tendant au chasseur un petit pot d’un onguent antiseptique de sa mère-grand. Elle est endormie. On ne touche pas les jeunes filles pendant qu’elles dorment.
Le prince ne l’écoutait pas – ou bien, il choisit de ne pas l’entendre. Toujours est-il qu’il l’ignora, car il commença à caresser le visage de la jeune fille, pendant que le chasseur découpait un drap du lit pour en faire de longues bandes.
— Je devrais l’embrasser, murmura le prince.
— Non, vous ne devriez surtout pas faire ça, répliqua Petra en le fusillant du regard. Ce ne serait vraiment pas bien. Si quelqu’un m’embrassait sans me demander la permission, prince ou pas prince, je lui collerais un coup de poing dans le nez.
— Elle n’a pas tort, intervint le chasseur en riant.
— C’est une princesse et je suis un prince. Je suis censé l’embrasser.
— Il faut aussi qu’on parle des cachots…, poursuivit le chasseur.
À cet instant, deux faits survinrent simultanément. Le chasseur noua solidement le bandage autour de la minuscule coupure enduite de baume à l’extrémité de l’index, empêchant la goutte de sang suivante de s’écouler de la blessure. Et le prince ignora la mise en garde de Petra, approchant sa bouche de celle de la princesse endormie pour l’embrasser.
Une sourde vibration traversa l’édifice, le secouant tout entier jusque dans la moindre de ses pierres. Comme le prince détachait ses lèvres de celles de la jeune fille, celle-ci inspira une grande goulée d’air et se mit à tousser. Puis elle ouvrit les yeux.
— Elle se réveille, murmura Petra.
Dans le verre à côté du lit, la rose était redevenue une fleur magnifique, dans toute la beauté de sa pleine floraison.
Ils entendirent un grand fracas non loin, suivi d’une brève exclamation. Au dehors, un cheval hennit.
— Elle n’est pas la seule, dit le chasseur en se levant. Ils se réveillent tous.
— Nous avons vaincu le sortilège, dit le prince, la main de la princesse toujours dans la sienne.
Pendant que la cité revenait à la vie autour d’eux, les trois voyageurs n’avaient d’yeux que pour la sublime jeune femme qui, tout doucement, s’asseyait sur le lit. Ses joues avaient déjà retrouvé leurs couleurs, comme si son corps recouvrait la santé la malédiction à peine levée. Elle les regarda à son tour, d’un œil encore un peu flou.
— Qui êtes-vous ? demanda-t-elle de sa voix douce et mélodieuse. Que s’est-il passé ?
Elle observa alors son doigt bandé, puis le sang répandu sur le sol. Ses yeux s’agrandirent, comme si la mémoire lui revenait.
— Il y avait une quenouille. Rumplestiltskin !
— Je suis le prince d’un royaume lointain, dit le prince. La légende du sort funeste qui avait frappé votre cité était parvenue aux oreilles de mon père. Nous sommes venus pour vous sauver.
Petra voyait bien que le jeune prince était en train de tomber éperdument amoureux.
— Je vous ai réveillée d’un baiser, ajouta-t-il.
La jeune femme sur le lit lui sourit et choisit d’ignorer le fait que le bandage lui avait plus probablement sauvé la vie qu’un baiser volé. À moins qu’elle n’ait pas encore été suffisamment bien réveillée pour tout comprendre de la situation.