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Résumé : À Stockholm, les policiers de la section criminelle du commissariat d'Hammarby sont sous le choc après le meurtre brutal d'une mère philippine et de ses deux enfants. Aucun indice sur le lieu du crime, aucune piste, mais des questions qui s'accumulent. Comment une femme de ménage aux revenus modestes peut-elle s'offrir une maison aussi luxueuse ? Pourquoi le père des enfants, un Suédois, vit-il isolé, presque sans contact avec le monde extérieur ? Le commissaire Conny Sjöberg, à la tête d'une équipe mal en point, peine à faire avancer l'enquête. Lui-même a l'esprit ailleurs... Les secrets, les remords, la culpabilité, voilà des maux qui rongent toutes les familles. Peut-être devrait-il creuser de ce côté-là ?
Auteur : Carin Gerhardsen
Edition : Fleuve noir
Genre : Thriller
Date de parution : 14 février 2013
Prix moyen : 8€
Mon avis : Troisième roman mettant en scène Conny Sjöberg et son équipe, la comptine des coupables montre une équipe plutôt mal en point. Petra affiche une hostilité non déguisée envers le collègue qu’elle estime être le second homme qui l’a violé, sans pour autant le dénoncer. Mais Jamal, qui a toujours été amical et protecteur avec elle est-il réellement un manipulateur sadique ou la victime d’une mise en scène visant à protéger le véritable coupable ? Conny se débat avec la culpabilité d’avoir mis quelques coup de canifs dans son contrat matrimonial ; Jens Sanden fait face aux problèmes de santé qu’il a connu dans les tomes précédents et, même s’il fait ce qu’il faut, ça ne le met pas d’excellente humeur ; quant à Einar Eriksson, l’irascible informaticien semble ne même plus prendre la peine de venir au travail.
Mais une affaire d’une rare cruauté va les forcer à mettre leurs problèmes personnels de côté. L’équipe de Sjöberg est en effet appelée sur la scène d’un crime sordide : une mère et ses deux enfants de 2 et 4 ans gisent sur le lit, égorgés, presque décapités.
Alors que l’enquête s’enlise, l’équipe va faire une découverte qui va remettre en question toutes leurs certitudes et presque les diviser.
Régulièrement, le point de vue change, ce qui nous empêche de nous installer trop confortablement dans le récit et nous oblige à rester constamment sur nos gardes. A chaque fois qu’on pense être sur le point de faire une avancée majeure dans l’enquête, hop, à la place, on découvre un nouveau fait concernant le viol de Petra (je crois connaître le coupable et j’espère qu’il va en prendre plein la tronche dans le prochain tome !!).
J’ai beaucoup aimé le passage entre ces deux « affaires » qui nous font rester sans cesse sur la brèche.
Pour une fois, je n’ai pas compris l’identité du coupable avant les enquêteurs et même la manière dont se passe son arrestation a été une surprise car jusqu’au bout j’espérais qu’un évènement n’aurait pas lieu. Je pense que l’équipe aura du mal à s’en remettre !
Un extrait : Petra Westman fait claquer le store de la fenêtre en le remontant. Une lumière grise de mars envahit la chambre et leur permet de l’observer en détail. Sandén jette un regard vers le lit. Les deux enfants reposent sur la couette. Ils portent tous deux un pyjama. Celui du garçon est de couleur rouge, avec une toile d’araignée noire imprimée sur le pantalon et un Spiderman sur la poitrine. Celui de la petite fille est bleu ciel, avec des petits oursons. La mère est vêtue d’un jean et d’une tunique blanche cintrée portée sur un débardeur. Ses pieds sont nus, les ongles recouverts d’un vernis transparent.
— Il y a beaucoup de sang dans la salle de bains, affirme Sandén. Et aussi sur le sol, tout le long du trajet menant au lit.
— Il a tué la femme en premier, constate Sjöberg. Pendant que les enfants dormaient dans son lit. Ensuite, il l’a transportée jusqu’ici. Je ne vois aucune trace de lutte. Mais pourquoi assassiner des enfants qui n’ont rien vu ?
— Peut-être qu’ils savaient quelque chose, suggère Sandén.
— Le crime passionnel est envisageable. Il y a un homme dans cette famille ?
— Ben, il y a écrit Larsson sur la porte d’entrée…
— Et eux n’ont pas l’air de s’appeler Larsson, complète Sjöberg.
Ils se tournent en même temps vers le lit. Des cheveux noirs luisants, et malgré l’aspect cadavérique, des traits asiatiques joliment ciselés. Autant de preuves qu’ils sont tous les trois originaires d’une contrée éloignée de la Suède.
— Peut-être la Thaïlande ? propose Sandén.
— Possible.
Sur la table de nuit, grand ouvert, se trouve un livre en anglais de comptines pour enfants :
De quoi sont faits les petits garçons ?
De quoi sont faits les petits garçons ?
De grenouilles et d’escargots
Et de queues de chiots
Ainsi sont faits les petits garçons.
De quoi sont faites les petites filles ?
De quoi sont faites les petites filles ?
De sucre et d’épices
Et de tout un tas de délices
Ainsi sont faites les petites filles.
— Il est possible qu’elle ait été adoptée, lance Jamal Hamad, inspecteur adjoint d’à peine 30 ans, accroupi sur le seuil de la salle de bains, en train d’étudier ce qui ressemble à une empreinte de semelle sur le bord d’une flaque de sang séché.
Il se lève et pose son regard sur ses supérieurs hiérarchiques.
— Il y a un sac à main suspendu au portemanteau de l’entrée, poursuit-il. Est-ce que j’y jette un coup d’œil en faisant attention, pour voir si on y trouve l’identité de la femme ? Comme ça, Einar aura déjà une base de travail avant que Bella en ait terminé.
Gabriella Hansson, surnommée Bella, et ses techniciens de la police scientifique ne sont pas encore arrivés, mais Sjöberg sait qu’ils sont en route. Comme il fait confiance à l’instinct, il souhaite toujours que lui et son équipe puissent se faire leur propre opinion de la scène de crime avant que les scientifiques de la brigade criminelle s’approprient totalement les lieux.
— Oui, vas-y, répond-il sans rien ajouter.
Il a une grande confiance en Jamal et ne voit pas la nécessité de lui préciser la façon d’opérer.
— Mais d’ailleurs, où est Einar ?
Sandén manifeste son ignorance d’un haussement d’épaules.
— Aucune idée, lance Jamal depuis l’entrée.