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[Livre] Je ne t’oublierai pas

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Résumé : Geniver n’a jamais fait le deuil de sa fille, disparue à sa naissance il y a huit ans. Mais fissuré par le doute, le souvenir de cette séparation tragique laisse place à l’espoir. Prête à tout pour revoir son enfant, Geniver décide de mener l’enquête…

Entre effroi et incompréhension, Geniver se retrouve seule face au danger. Les indices sont troublants et la vérité qui se dessine… glaçante.

 

Auteur : Sophie McKenzie

 

Edition : France loisirs

 

Genre : Thriller

 

Date de parution :

 

Prix moyen : 21€

 

Mon avis : Pour mon second livre de cet auteur, je n’ai pas été du tout déçue.
Gen est une femme brisée. Ancien écrivain, elle n’a plus rien écrit depuis la mort in utero de sa petite fille, 8 ans auparavant. Son mari, Art, veut absolument une famille et, peut-être sans vraiment s’en rendre compte, il met une pression énorme sur Gen pour qu’elle retombe enceinte. Comme cela ne s’est pas reproduit naturellement, le couple a recours aux FIV, sans plus de succès. Gen, d’ailleurs, n’est pas très sûre de vouloir subir encore un cycle et de tenter de « remplacer » sa fille mort-née qu’elle a prénommée Beth. Mais cela, elle n’ose pas le dire à son mari, si désireux de fonder une famille.

Enfoncée dans une déprime qui semble agacer son entourage, Gen reçoit la visite d’une femme qui prétend être la sœur de l’infirmière présente à l’accouchement de Gen, et qui, récemment décédée, lui aurait confiée que la petite Beth, bien loin d’être mort-née, aurait été enlevée avec la complicité de l’anesthésiste, de l’obstétricien et même de son propre mari Art.
Bouleversée, incrédule, mais saisie par un fol espoir, Gen ne va rencontrer autour d’elle, lorsqu’elle en parle, que colère envers la femme, et condescendance et pitié envers elle.
Pourtant, ces réactions ne vont pas rassurer Gen qui se lance dans la recherche de la vérité, épaulée par un ancien ami et associé de son mari.
Au fil de ses recherches, elle découvre des coïncidences troublantes, et surtout découvre un aspect de son mari qu’elle ne connaissait pas, celui d’un manipulateur qui n’hésite pas à détruire la réputation des autres pour protéger la sienne.
Si la quête de Gen pourrait n’être qu’un vain espoir d’une réalité que beaucoup jugent impossible, que l’enfant ait survécut, puis ait été subtilisé pour être offert peut être au plus offrant, cette recherche, cet espoir, a du moins le mérite de sortir Gen de la dépression dans laquelle elle s’engluait et qui se rapprochait de plus en plus dangereusement de la catatonie.
Comme souvent dans les thrillers on a, d’une certaine manière deux fins. Le final, a révélation du coupable, si coupable il y a. Et l’épilogue.
Et bien je peux vous dire que j’ai été bluffé par les deux !
Si pour la révélation, je me dis qu’on aurait pu découvrir ou du moins deviner une partie de la vérité (mais ce n’était pas gagné, j’ai pensé à beaucoup de monde, à beaucoup de conclusion mais pas à cette explication là !), l’épilogue lui m’a laissé vraiment sur le cul !
Le seul reproche que j’aurais à faire à cette histoire, et encore ce n’est qu’un demi-reproche, c’est que l’histoire se déroule dans un temps très court et cela nuit au réalisme dans la mesure où on se demande comment une personne lambda qui ne bénéficie pas des moyens de la police peut ainsi trouver pistes et solutions en un claquement de doigt, mais d’un autre côté je comprends parfaitement le désir de rythme effréné, de course contre la montre, qui n’aurait pas eu lieu si l’enquête avait duré des mois.
Je ne peux que vous conseiller de vous plonger au plus vite dans ce roman !

 

Un extrait : Concentrée sur ma respiration, j’essaie de ne pas penser à la tempête qui fait rage en moi.

Art m’aime toujours. Je le sais. S’il ne m’aimait plus, il ne serait pas resté avec moi durant la longue, la terrible année après Beth. Sans parler des six tentatives de fécondation in vitro depuis.

Seulement, il y a des moments où je me demande s’il m’écoute vraiment. J’ai essayé de lui dire à quel point j’étais lasse de ces visites à la clinique. Des hauts et des bas de la FIV. Près d’un an s’est écoulé depuis notre dernière tentative. À l’époque, j’avais insisté pour faire une pause et M. Tam – comme on le surnomme dans les forums en ligne sur l’infertilité – m’avait soutenue. Art était d’accord – nous espérions l’un et l’autre que je tomberais enceinte de manière naturelle. Il n’y avait vraiment aucune raison pour que cela ne se produise pas – du moins, on n’en avait trouvé aucune. Comme on n’a jamais trouvé aucune raison qui explique l’échec de chacune de nos tentatives de FIV.

Il y a déjà plusieurs mois qu’Art me pousse à suivre un nouveau traitement. Il a même pris ce rendez-vous pour nous. Mais l’idée de recommencer, la perspective des effets secondaires et des déconvenues qui m’attendent me sont insupportables. Je suis passée par là trop souvent : entamer un cycle, ou gâcher l’occasion d’en entamer un parce qu’on est absent, aller chaque jour à la clinique subir un test, prendre les produits à des heures précises, à des dates précises – tout ça pour découvrir que les follicules ne sont pas assez matures ou assez nombreux, ou que les embryons n’ont pas survécu. Puis le repos pendant un cycle ou deux, la fixation sur la date de l’ovulation, de la menstruation, avant de recommencer. Et ainsi de suite. Et rien de tout cela, rien de rien, ne pourra jamais la ramener.

Beth. Mon bébé mort-né.

Je veux dire tout cela à Art, mais il faudrait que je parle de Beth et elle est enfermée à l’abri dans ma tête avec la douleur et le chagrin et je ne veux pas les faire remonter à la surface.

 

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