Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

[Livre] Jeune homme

 

Je remercie la masse critique de Babelio et les éditions Denoël pour cette lecture.

 

jeune homme.jpg

Résumé : Par une belle journée d’août 1969, une famille emménage dans sa nouvelle maison de Tromøya, dans le sud de la Norvège. C’est ici que le fils cadet, Karl Ove, va passer son enfance, rythmée par les expéditions à vélo, les filles, les matchs de football, les canulars pyrotechniques et la musique. Pourtant, le jeune Karl grandit dans la peur de son père, un homme autoritaire, imprévisible et omniprésent.

 

Auteur : Karl Ove Knausgaard

 

Edition : Denoël & d’ailleurs

 

Genre : Témoignage

 

Date de parution : 14 janvier 2014

 

Prix moyen : 25€

 

Mon avis : Première impression : Alors que rien, dans le titre, le résumé ou une mention quelconque sur la couverture ne le laisse supposer, dès que j’ouvre le livre, deux informations me sautent aux yeux : Livre III et Quatrième partie… Ca refroidit un peu. J’aime bien savoir, avant d’ouvrir un bouquin, qu’il fait partie d’une saga, et encore plus quand ce n’est pas le premier tome.
Mais bon, je ne vais pas me laisser rebuter par cela, peut être que ce livre peut être lu indépendamment des autres.
Alors impression de lecture mitigée : J’ai aimé et je n’ai pas aimé.

Si, c’est possible !

Je n’ai pas aimé la mise en page. On a ici un roman sans chapitres, avec des sauts de lignes très rares. En gros ça fait un peu bloc indigeste.
Mais… Malgré le manque d'aération du texte, l'écriture est fluide et agréable. C'est un roman qui se lit assez vite malgré sa longueur de près de 600 pages. J’ai donc bien aimé le style excepté les premières pages où l’auteur se lance dans un délire philosophique sur le thème est ce que le moi enfant est le même que le moi adulte ou que le moi vieux. Il va jusqu’à dire qu’on devrait changer de prénom au fil de la vie parce qu’on n’est pas la même personne à 7 ans, à 20 ans, à 50 ans… Ce passage était un brin indigeste. Heureusement il ne dure pas.
Les noms norvégiens sont parfois un peu complexes, mais je viens de comprendre d’où viennent les noms des endroits imaginaires ou des races extraterrestres dans les films.
En l’espace de quelques pages, j’ai trouvé Arendal (= Arendel de la reine des neiges) ou encore Asgardstrand (= les Asgard, une des races extraterrestres de SG1)…

En revanche, le plus gros problème que j’ai eu avec le livre (ce qui n’empêche pas d’avoir envie de continuer à le lire) est que Karl Ove, enfant, est tout simplement imbuvable.
A aucun moment je n'ai ressenti la moindre empathie pour lui, bien au contraire,  j'ai eu l'impression que son livre n'était qu'un prétexte à la pleurnicherie. Car si l’histoire décrit un enfant de 7 ans c'est bien un adulte qui écrit ces lignes. Et Karl Ove ne semble, à aucun moment, remettre en question son attitude.

S’il est vrai que le père de Karl ove semble être un peu instable et clairement un maniaque du contrôle (le passage où il oblige son fils à manger un bonbon au caramel parce qu’il fait la tête, le démontre bien), il y a quand même un monde entre les privations de sortie ou l'obligation de jeter un sac de bonbons à la poubelle et un comportement violent engendrant la terreur du père comme il le dit à plusieurs reprises (ou même dans le résumé : grandit dans la peur du père).

Il faut préciser aussi que Karl Ove est particulièrement insupportable comme enfant. Au fil des pages, on le voit s'amuser à allumer des feux dans une montagne desséchée,  jeter des pierres sur des voitures au risque de provoquer un accident,  ou encore lacérer les landaus de poupées des voisines à l'aide d'une branche taillée en pointe avec son couteau.

À chaque fois qu'il se fait prendre dans l'une ou l'autre de ses bêtises, il est indignés de se retrouver puni et trouve cela injuste (et l’adulte qu’il est lorsqu’il écrit ces lignes semble tout autant sûr du bon droit du gamin).

Son caractère n'est pas des plus agréables : il passe son temps à se vanter et à dénigrer ses camarades sous divers prétextes, soit parce qu’un tel a un père alcoolique soit parce que tel autre ne sait pas encore bien lire.

Il est furieux de constater que ses amis s'éloignent de lui à cause de son comportement et il ne se remet jamais en question.

Quand je vois le nombre de témoignages existants sur de véritables enfants maltraités, je trouve ahurissant d'oser comparer cette maltraitance et les punitions, certes parfois injuste, que reçoit Karl Ove.

Qu’il aille dire à des enfants martyres que le pire pour un enfant est de devoir rester tranquille 1h dans une voiture qui roule ou de devoir boire du lait qui vient d'être tiré à la place du lait pasteurisé auquel il est habitué et on verra comment il sera reçu…

En refermant ce livre une seule question m’est venue à l’esprit : pourquoi ? Qu’est ce qu’il se passe dans la vie de se type qui justifie un bouquin de 600 pages sur 6 ans de son enfance ? La réponse : rien…
Il parle pour rien dire, se contentant de se considérer comme une éternelle victime.

Si toute son œuvre est ainsi une ode à sa personne et aux misères que « les méchants » lui font sans cesse, je ne risque pas de lire les autres « tomes ».

Un extrait : - Et pourquoi ce serait à moi d'arrêter, et pas à Geir Hakon ? - Parce que Geir Hakon a raison, c’était pas un camion Mercedes. Et il est pas le seul à avoir des skis de slalom. Moi aussi j’en ai. - Ton père est mort. C’est pour ça que ta mère t’achète un tas de choses. - C'est pas pour ça. C'est parce qu’elle veut que je les aie. Et parce qu'on a les moyens. - Mais ta mère travaille dans un magasin et c'est pas vraiment là qu'on gagne beaucoup d'argent. - Et alors, tu crois que c'est mieux d'être prof ? intervint Leif Tore qui voulait évidemment s’en mêler. Et le mur chez vous, tu crois qu'on a pas vu qu'il est tout fissuré et sur le point de s'écrouler parce que ton père sait même pas qu'il faut du béton armé. Il a mis que du ciment ! C'est pas croyable d’être bête à ce point. - Et puis il se croit supérieur parce qu'il est au conseil municipal, reprit Kent Arne, il salue d'un seul doigt et tout quand il passe en voiture. Alors tu peux la boucler. - Et pourquoi est-ce que je la bouclerais ? - Non, en fait, c'est pas nécessaire, tu peux continuer à jacasser comme d'habitude. Mais nous, on veut pas jouer avec toi. Et ils partirent en courant.Les désaccords ne duraient jamais longtemps et il arrivait que quelques heures plus tard, je puisse jouer avec eux si l'occasion se présentait. Pourtant quelque chose se passait, je me retrouvais fréquemment acculé et les autres s'esquivaient de plus en plus souvent à mon approche, y compris Geir, et parfois j'avais confiance qu'ils allaient jusqu'à se cacher de moi.
Dans le lotissement, quand quelqu'un disait quelque chose sur quelqu'un, c'était aussitôt répété et bientôt tout le monde le reprenait à son compte. De moi, on disait que je savais toujours mieux que les autres et que je me vantais continuellement. Mais il s'avérait qu'effectivement je savais mieux et beaucoup plus que les autres. Aurais-je dû faire comme s'il en était autrement ? Si je savais quelque chose, c'était parce que c'était comme ça. Quant à la vantardise, tout le monde la pratiquait en permanence. Dag Lothar, par exemple, que tout le monde aimait bien, ne commençait-il pas une phrase sur deux par « c'est pas pour me vanter mais… » pour raconter ensuite ce qu'il avait fait de bien ou ce qu'on lui avait dit de bien ?
Si, exactement. En réalité, ça n'avait rien à voir avec ce que je faisais mais avec ma personnalité. Sinon pourquoi Rolf aurait-il commencé à m'appeler « le pro » quand on jouait au football dans la rue ? Je n'avais rien fait de particulier. Tu te crois super doué au foot, hein, « le pro » ? disait-il. Alors que j’avais juste dit comment il fallait jouer, n'aurais-je pas dû, moi qui allais à l'entraînement et savais effectivement ? Dire qu'il ne fallait pas courir en meute mais nous éparpiller, se passer la balle ou dribbler, ne pas faire de mêlée comme on en avait l'habitude.
Mais c'est moi qui eus le dernier mot ce printemps-là aussi. A l'école, lorsque l'emploi du temps fut modifié pour préparer le spectacle de fin d'année, la maîtresse distribua les livrets où se trouvait la pièce de théâtre que nous devions jouer devant tous les parents le dernier jour, le plus important de l'année. Et qui obtient le rôle principal sinon moi ?
Pas Leif Tore, pas Geir Hakon, pas Trond et pas Geir.
Mais moi.
Moi, moi, moi.
Pas un n’aurait réussi à apprendre autant de répliques par cœur. Parmi les garçons, seuls moi, Eivind et peut-être Sverre en étaient capables mais ce n'était pas par hasard que la maîtresse m’avait choisi, moi.

 

Commentaires

  • je ne connaissais pas et le titre me tentait mais ta chronique ne me tente plus du coup. Merci d'épargner ma pal :D

  • Oui c'était vraiment une lecture perturbante: le style est pas mal, mais le contenu est vraiment bizarre. Tu passe tout le livre à te demander d'une part pourquoi il écrit un livre et d'autre part pourquoi personne ne met une bonne rouste à ce c** de minot!

  • Salut !
    Je comprend mieux ce que tu me disais sur ma page. Ce roman semble avoir beaucoup de défauts malgré la fluidité de la plume. Comme toi, je déteste ne pas être avertie qu'un livre est une suite. Quant au récit autobiographique, je n'en ai jamais lu un comme celui-ci, où l'auteur semble se rendre à peine compte de ce qu'il écrit et/ou des erreurs qu'il a faites sans qu'il en tire la moindre leçon de vie, ça m'aurait énervée aussi ! ^^

  • Oui, c'est insupportable! J'ai lu les critiques de ses autres livres, c'est un avis qui revient assez souvent!

Écrire un commentaire

Optionnel