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[Livre] Sauvage

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Lecture terminée le : 08 janvier 2020

 

Résumé : À dix-sept ans, Tracy Petrikoff possède un don inné pour la chasse et les pièges. Elle vit à l’écart du reste du monde et sillonne avec ses chiens de traîneau les immensités sauvages de l’Alaska. Immuablement, elle respecte les trois règles que sa mère, trop tôt disparue, lui a dictées : «ne jamais perdre la maison de vue», «ne jamais rentrer avec les mains sales» et surtout «ne jamais faire saigner un humain». Jusqu’au jour où, attaquée en pleine forêt, Tracy reprend connaissance, couverte de sang, persuadée d’avoir tué son agresseur. Elle s’interdit de l’avouer à son père et ce lourd secret la hante jour et nuit. Une ambiance de doute et d’angoisse s’installe dans la famille, tandis que Tracy prend peu à peu conscience de ses propres facultés hors du commun.


Auteur : Jamey Bradbury

 

Edition : Gallmeister

 

Genre : roman contemporain

 

Date de parution : 07 Mars 2019

 

Prix moyen : 22€

 

Mon avis : L’ambiance de ce roman est étrange.
Il y a l’Alaska, la nature, la chasse, les grandes étendues neigeuses, les courses de chiens… Toute la vie de cette famille semblait tourner autour de ces courses. Du moins jusqu’à la mort accidentelle de la mère de famille.
Depuis, tout se délite. Le père s’est fait interdire de course, il essaie tant  bien que mal de faire vivre sa famille à force de petits boulots et en vendant ou louant les chiens (ce qui n’est guère du goût de sa fille).
Mais ce qui frappe le plus dans cette histoire, c’est le manque de communication et les difficultés relationnelles entre le père et sa fille, Tracy.
La jeune fille est bien plus à l’aise dans la forêt ou en compagnie de ses chiens que dans la civilisation.
J’ai bien aimé toute la partie sur la nature, sur les courses et j’ai également beaucoup aimé tout ce qui touche l’agression dont Tracy a été victime en forêt et lors de laquelle elle enfreint une des lois de sa mère : ne jamais faire saigner un être humain (quoi que je doute que la mère ait voulu parler d’un cas de légitime défense).
A partir de cet évènement, Tracy devient de plus en plus méfiante et paranoïaque. Plus rebelle aussi, à la grande colère de son père qui ne sait plus trop par quel bout la prendre.
Si j’ai beaucoup aimé tout le côté nature et relationnel, j’ai en revanche eu beaucoup plus de mal avec la partie fantastique de l’histoire.
En fait, ce côté-là aurait pu me plaire, parce qu’en général je suis bon public dans ce genre de lecture, j’ai d’ailleurs bien apprécié la nature de Tracy, ses pulsions incontrôlables qui la rendent physiquement malade si elle tente de les ignorer et j’étais impatiente d’en apprendre plus sur ce côté sauvage qui rappelle le titre. Et c’est bien là que le bât blesse, car au final, on n’a aucune explication sur cette nature, aucune indication sur ce qu’est ou n’est pas Tracy. D’où viennent ces capacités ? Est-ce héréditaire ou l’a-t-elle attrapé comme une maladie ? Si c’est héréditaire, pourquoi son frère n’est-il pas touché ?
Ça m’a vraiment dérangée de ne pas avoir de plus amples explications. C’était comme avoir une moitié d’histoire.
Quant à la fin, elle m’a laissée vraiment très mitigée car l’auteur laisse beaucoup de questions en suspens.
Au final, Sauvage est une lecture sympathique (grâce aux courses de chiens) mais que j’aurais aimée plus fouillée, plus développée et avec une fin plus aboutie.

 

Un extrait : Notre maison était la meilleure des maisons. C’était mon grand-père qui l’avait construite, avant la naissance de mon père. Il avait trouvé un coin d’Alaska qu’il aimait bien, puis il avait déboisé un cercle de quatre hectares dans la forêt, et dans une moitié il avait construit notre maison, et dans l’autre moitié il avait construit le chenil, un long bâtiment avec un atelier à un bout et plein de place pour le matériel et les traîneaux. Entre la maison et le chenil, nous avions quarante niches. Et puis des arbres tout autour et tout au bout de la cour le départ d’une piste qui s’enfonçait dans la forêt sur cinq kilomètres jusqu’au lac Ptarmigan, et puis qui continuait sur encore environ cinquante kilomètres jusqu’à la rivière, et puis après la rivière, c’étaient encore des arbres, puis des montagnes, puis la toundra.

Je passais autant de temps que je pouvais dans la forêt. À me voir, vous vous seriez peut-être dit, Mais t’as que dix-sept ans, t’es une fille, t’as rien à faire toute seule dehors dans la nature sauvage où un ours pourrait te déchiqueter, un élan te piétiner. Mais la réalité, c’est que si on m’emmenait moi et n’importe qui d’autre dans la nature sauvage et qu’on nous y abandonnait, vous verriez bien lequel de nous deux en reviendrait une semaine plus tard, saine et sauve, et même en pleine forme. Je fais du traîneau pratiquement depuis que je sais me tenir debout, et à l’âge de dix ans j’emmenais des petits attelages sur la piste pour des sorties de deux jours, et parfois plus, sans autre compagnie que celle de mes chiens. J’ai participé à l’Iditarod Junior dès que j’ai pu, et à seize ans je concourais dans mes premières compétitions professionnelles. Comme j’avais déjà engrangé suffisamment de kilomètres pour me qualifier pour l’Iditarod, j’ai pu m’y inscrire dès mes dix-huit ans, l’âge minimal requis. J’ai même réussi à gagner le remboursement de mes frais d’inscription en terminant la Gin Gin 200 dans les cinq premières, catégorie féminine. Franchement, je me fichais pas mal de l’argent. Tout ce que je voulais, c’était être sur mon traîneau, dehors, aussi longtemps que je pouvais.

 

Petite déception 2 étoiles.jpg

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