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Premières lignes #23

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Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.
Pour ma part, j’ai décidé de vous faire découvrir mes coups de cœurs !

 

Cette semaine, je vous présente Du feu de l'enfer de Sire Cédric dont vous pouvez lire ma chronique ICI.

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Elle avait cessé de crier et de pleurer.
À présent elle courait. Nue, terrifiée, et déjà épuisée après tout ce qu’elle avait subi. Elle courait pour sa vie, si tant est qu’elle ait encore une chance de se sortir de ce piège infernal.
Ses pieds foulaient le tapis d’aiguilles de pin. Les branches et les buissons s’accrochaient à sa peau exposée, griffant ses bras, ses cuisses, jusqu’au sang.
Elle gémissait à chaque nouvelle coupure, un bras devant le visage pour protéger ses yeux.
Plus vite.
La panique, brûlante et vertigineuse, la poussait dans sa fuite. C’était sa seule chance désormais : il lui fallait à tout prix atteindre l’enceinte de la propriété.
Ne pas s’arrêter.
La nuit était assez claire pour qu’elle puisse se repérer parmi les arbres, bien que la brume ne lui facilite pas les choses. Elle trébuchait, ses orteils heurtaient des cailloux. Elle étouffait du mieux possible ses gémissements. Il ne fallait surtout pas attirer l’attention. Surtout pas lui permettre de la retrouver.
Elle ne devait penser à rien d’autre que fuir. Fuir.
Se faufiler entre les pins, tant qu’il lui restait des forces.
L’homme à ses trousses, lui, n’abandonnerait pas. Il s’était peut-être même rapproché. Elle ne l’entendait pas, mais cela ne voulait rien dire, car elle n’entendait plus grand-chose, à cause des battements affolés de son cœur.
Elle évitait de se retourner pour vérifier.
Si jamais elle apercevait son masque horrible, là juste derrière elle, la frayeur lui ôterait probablement ses dernières forces. C’était tout ce qu’elle voulait éviter.
Fuir.
Elle continua de courir dans l’obscurité. Elle ressentait à peine le froid. Ses seins étaient douloureux à force de tressauter. Elle les écrasa d’une main, protégeant son visage de l’autre.
Elle dut pourtant ralentir.
Droit devant elle. En plein milieu du chemin. Quelque chose pendait aux branches d’un arbre. Pendant quelques instants, à cause de l’obscurité, elle ne comprit pas ce qu’elle avait sous les yeux.
Il n’y avait pas qu’une seule chose. Au moins deux… Non, trois.
Des silhouettes. Suspendues par les pieds. De la taille d’enfants.
Elle serra les dents pour ne pas hurler, resta quelques instants pétrifiée par la peur de ce qu’elle allait découvrir.
Pas des enfants. Par pitié.
S’approchant à pas craintifs, elle observa les silhouettes. Ce n’était, Dieu merci, pas des êtres humains.
Des chiens.
Ils étaient accrochés aux branches par des crocs de boucher. Des chiens de grande taille. L’un d’eux ressemblait à un doberman. Il y avait aussi un berger allemand. Impossible d’être sûre, car on leur avait tranché la tête. Leur sang s’était répandu sur le sol, et à présent elle sentait son contact visqueux sous ses pieds nus.
Pas le temps de tergiverser. L’affolement et le dégoût lui donnaient l’impression que la terre tanguait et cherchait à la renverser. Elle avança, luttant contre la nausée. Le doberman était partiellement dépecé. La puanteur de la chair en décomposition la prit à la gorge.
C’était un cauchemar.

 

Alors, tenté?

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