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[Livre] Du feu de l’enfer

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Résumé : Manon maquille les cadavres, Ariel maquille les voitures. Elle est thanatopractrice, il est délinquant. Ils sont frère et soeur. Un jour, l'une des combines d'Ariel tourne mal et Manon se retrouve complice malgré elle. Lorsque les assassinats les plus sordides s'accumulent autour d'eux, traçant un jeu de piste sanglant vers une secte satanique, le capitaine Raynal s'intéresse à leur cas. Commence alors une traque qui brouillera les limites entre alliés et prédateurs et mettra à l'épreuve les liens du sang.

 

Auteur : Sire Cédric

 

Edition : Presse de la Cité

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 09 mars 2017

 

Prix moyen : 21€

 

Mon avis : Première chose à savoir dans ce livre, surtout pour les âmes sensibles : Les chiens en prennent plein la tronche !!! Bon ok, les humains aussi, mais c’est moins grave !
Ce livre est seulement le second que je lis de Sire Cédric (et la lecture du  premier, l’enfant des cimetières, remonte à un bout de temps) et c’est un coup de cœur.
L’intrigue est prenante, glauque, oui, flippante, très certainement, mais prenante.
Les personnages sont bien définis et, quand on découvre certains éléments sur certains d’entre eux (et un en particulier) on se rend compte que tout ce qu’on a lu sur ce personnage pouvait être interprété de différentes manière.
Concernant les membres de la secte, je soupçonnais un personnage tout en me disant « ce qui serait vraiment bien, c’est que ce ne soit pas lui, mais tel autre » et en fait j’avais raison alors que je me disais que ce n’était pas possible, que j’aurais vu la chose venir… Et bien non, j’ai rien vu venir et j’ai relu trois fois le passage pour être sûre que mon cerveau ne me jouait pas des tours.
On sent bien que l’auteur s’est documenté, que ce soit sur les pratiques sectaire (du moins j’espère qu’il s’est documenté et que ça ne lui ai pas venu tout seul !!) ou sur le métier de thanatopracteur. A aucun moment, que ce soit dans les actes des malades qui composent la secte ou dans les activités professionnelles de Manon on n’a l’impression de lire n’importe quoi. Les actes sont précis, même quand ils relèvent de la pure folie.
Côté personnage, j’ai vraiment beaucoup aimé Manon même si j’ai parfois trouvé qu’elle n’était pas assez ferme sur ses positions (que ce soit sur ce qui leur est arrivé quand ils étaient enfants ou sur son attitude au début de l’histoire.)
Ariel, son frère, en revanche, je n’ai pas pu le supporter. Etre arrogant à ce point quand on a aussi peu à offrir, qu’on est lâche, immature… ce type semble cumuler tous les défauts de la terre.
Il semblerait que Sire Cédric ait pour habitude d’intégrer un élément surnaturel dans ses romans mais ce n’est pas le cas ici. Quelque tout puissant que les membres de la secte semblent être, ils n’en demeurent pas moins humains.
La fin n’est moralement que peu satisfaisante mais est vraiment très efficace sur le plan littéraire. En tout cas, elle laisse une porte ouverte pour que l’auteur puisse, peut-être un jour, reprendre le personnage de Manon pour une éventuelle suite.
Voilà un thriller qui prend à la gorge, qu’il vaut mieux éviter si on est impressionnable car l’auteur ne nous épargne aucune horreur, mais qui est un régal si on est fan de ce genre.

 

Un extrait : — La police ne va pas tarder, annonça Manon en revenant dans la cuisine.

Ariel venait de se faire un espresso. Il avala le contenu de la tasse d’une gorgée, sans croiser le regard de sa sœur.

— Je vais te laisser gérer, si ça ne te dérange pas.

Évidemment. Le lâche.

Manon sentit sa colère envers son frère revenir. Une furieuse envie de le secouer pour qu’il grandisse enfin.

— Ariel, tu ne peux pas t’en aller tout de suite, lui expliqua-t-elle aussi posément qu’elle le pouvait. Ils voudront nous poser des questions, je sais que c’est comme ça qu’ils procèdent. Nous avons trouvé le corps tous les deux.

— Attends, grogna Ariel en ouvrant le frigo. Tu es montée toute seule. Je n’ai rien à voir avec tout ça, moi. Je n’habite même pas ici.

Il attrapa la bouteille de nectar de pêche et but de longues gorgées.

— Ne bois pas à la bouteille ! Merde ! explosa Manon. Je te l’ai dit combien de fois !

— Désolé, dit Ariel en reposant le nectar à sa place. Ne te mets pas dans cet état pour ça.

Il passa une main sur son crâne glabre. Il avait meilleure mine que cette nuit. Ce qui ne voulait pas dire grand-chose. Aux yeux de sa sœur, Ariel n’avait jamais réussi à avoir une bonne mine tout court. Elle n’arrivait à voir que ses dents abîmées par la consommation de drogue, ses paupières tombantes et son teint trop pâle, quelle que soit la saison. Pas étonnant qu’il passe rarement l’étape des entretiens d’embauche.

— Merci pour cette nuit, OK ?

— Attends au moins que les policiers soient là. S’il te plaît, Ariel.

— Je préfère pas. Sérieux. Je n’ai rien à leur dire. Je n’ai rien vu. C’est toi qui es allée voir ce type.

Manon fulmina. Son frère réussirait donc à la pousser à bout chaque fois qu’ils se voyaient.

— Dans quoi tu trempes, maintenant ? Que je sache quel sujet je dois oublier.

— Dans rien. T’inquiète pas.

— Tu as retrouvé du travail, alors ?

Il évitait son regard.

— Non. Mais je cherche. C’est vrai.

— Alors pourquoi la police te fait aussi peur ? insista-t-elle.

Cette fois, ce fut au tour de son frère de pousser un juron entre ses dents. Il pointa un index peu assuré vers elle.

— Et puis merde. Me fais pas la morale, OK ? La police a toujours quelque chose à te reprocher. Même si tu n’as rien fait. Tu le sais. Tu peux pas dire le contraire.

Des conneries, oui, songea-t-elle.

— Ce qui est certain, c’est que toi, tu agis comme si tu avais quelque chose à te reprocher, Ariel. Ou est-ce que tu es encore trop défoncé pour t’en rendre compte ?

Il ouvrit le robinet de l’évier, se lava les mains, s’humecta le visage.

— La psychanalyse est finie ? C’est tout de même pas de ma faute si ce con s’est suicidé, non ?

Manon se sentit bouillir.

— Tu n’as pas honte de dire une chose pareille ? Tu n’as pas de cœur. Merde, tu ne changeras donc jamais !

— Faut croire que non. C’est ce que m’a dit Anne-Sophie avant de m’éclater une putain d’assiette sur la tête.

— Je suis sûre qu’elle avait une bonne raison !

— Oh et puis tu m’emmerdes, Manon ! Je me casse et c’est tout !

 

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