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Premières lignes #10

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Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.
Pour ma part, j’ai décidé de vous faire découvrir mes coups de cœurs !


Cette semaine, je vous présente Fils unique de Jack Ketchum dont vous pouvez lire le résumé et ma chronique ICI

 

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Assez, pensa-t-elle.
Ça suffit, bon sang !
Le bébé pleurait.
Le bébé voulait téter. Ou le bébé voulait être porté. Ou alors le bébé s’était chié ou pissé dessus ou peut-être voulait-il pisser ou chier sur elle, qu’il se retenait, emmagasinait tout ça, en attendant le bon moment, quand elle viendrait le changer et qu’il pourrait lui projeter sa merde en pleine figure. C’était déjà arrivé.
Elle sortit du lit et marcha jusqu’au berceau. L’homme continua à dormir.
Elle souleva le bébé et palpa sa couche. Sèche. Elle agita l’enfant de haut en bas. Il pleura de plus belle.
Pas question de lui donner le sein !
Ses mamelons étaient déjà bien assez endoloris comme cela.
Elle était encore une belle femme et elle avait bien l’intention de le rester.
À partir de demain, je te mets au biberon, pensa-t-elle. Je me fiche de l’avis des médecins. Je peux faire ce que je veux avec toi…
Tu sais quoi ? Tu m’appartiens.
Encore un peu éméchée à cause de tout le porto qu’elle avait bu avant le dîner, elle avait mal à la tête. Elle buvait peu. Excepté ces derniers temps. Elle n’avait qu’une envie : retourner se coucher et cuver. Mais non, elle devait de nouveau s’occuper du bébé. Toutes les nuits, la même histoire. Toutes les nuits, le bébé. Son mari ne se réveillait jamais. Et les rares fois où cela lui arrivait, il se contentait de rouler vers elle et de lui dire que le bébé pleurait. Comme si elle ne le savait pas déjà, comme si elle n’avait pas appréhendé ce moment…
En tout cas, le bébé n’avait peut-être pas besoin de faire pipi, mais elle si.
Elle prit le nourrisson avec elle, espérant que le trajet entre la chambre et les toilettes l’aiderait à se rendormir. On pouvait toujours rêver…
Elle avança à pas feutrés dans le couloir qui menait à la salle de bains, releva sa chemise de nuit et s’accroupit, le bébé dans les bras, son visage rouge de colère et la bouche grande ouverte. Le bruit qui en sortait sans interruption lui sembla remplir la pièce minuscule. Elle sentit l’odeur forte de sa propre urine, mêlée à celle, chaude et charnelle, si caractéristique du bébé. L’odeur de ses larmes également.
Certaines personnes aimaient l’odeur des bébés.
Pas elle.
Pour elle, son bébé ne sentait même pas comme un être humain.
Quand elle se releva et tira la chasse, le bébé hurla.
Pour de bon.
Elle le secoua.
— Bon Dieu ! le gronda-t-elle. Tu vas la fermer, oui ?
Il se mit à pleurer. Elle eut l’impression qu’un vent brûlant soufflait en elle.
Je vais te faire taire, tu vas voir. C’est terminé !

 

Alors tentés?

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