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[Livre] Hortense

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Résumé : 1993 : Sophie Delalande est folle d’amour pour sa fille Hortense, presque trois ans, qu’elle élève seule. Celle-ci lui permet d’oublier les rapports difficiles qu’elle entretient avec le père de cette dernière, Sylvain, un homme violent qui l’a abandonnée alors qu’elle était enceinte et à qui elle refuse le droit de visite. Un jour, pourtant, Sylvain fait irruption chez elle et lui enlève Hortense. « Regarde-la. Nous allons disparaître et tu ne la reverras plus. »

2015 : après des années de recherches vaines, Sophie ne s’est jamais remise de la disparition d’Hortense. Fonctionnaire au ministère de l’Éducation, elle mène une existence morne et très solitaire. Jusqu’au soir où une jeune femme blonde la bouscule dans la rue. Sophie en est sûre, c’est sa fille, c’est Hortense. Elle la suit, l’observe sans relâche. Sans rien lui dire de leur lien de parenté, elle sympathise avec la jeune femme, prénommée Emmanuelle, tente d’en savoir plus sur elle. La relation qui se noue alors va vite devenir l’objet de bien des mystères. Sophie ne serait-elle pas la proie d’un délire psychotique qui lui fait prendre cette inconnue pour sa fille ? Et la jeune femme est-elle aussi innocente qu'elle le paraît ?

 

Auteur : Jacques Expert

 

Edition : Sonatine

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 9 juin 2016

 

Prix moyen : 20€

 

Mon avis : J’ai bien aimé le schéma de ce livre. Sur toute la première partie, on ne suit que le point de vue de « Sophie », puis viennent s’intégrer des chapitres du point de vue d’Emmanuelle « Hortense », moins nombreux. Tout au long du roman sont intercalé des procès-verbaux d’audition concernant un évènement qui n’a pas encore eu lieu.
Au début de l’histoire, on plaint beaucoup Sophie. Non seulement sa fille est enlevée mais l’enlèvement se fait avec une violence inouïe. Pour nous, Sylvain Dufayet est un salopart et on espère qu’il va vite tomber entre les mains de la police (précision : je n’ai pas lu le quatrième de couverture avant de lire !).
Et puis, au fil de la lecture, Sophie nous parle de sa relation avec Sylvain, qui semble avoir tout du pervers narcissique, puis de sa relation avec sa fille. Et là, j’ai commencé à me sentir mal à l’aise. La relation entre Sophie et Hortense m’est apparu de plus en plus comme malsaine, obsessionnelle…
Et puis j’ai réalisé que de la relation entre Sophie et Sylvain, on ne connaissait que la version de Sophie qui m’apparaissait de moins en moins comme fiable.
J’ai commencé à me poser des questions : Est-ce que Sylvain est vraiment le monstre qu’elle nous a décrit ? Ou est ce qu’elle n’a pas supporté qu’il ne réagisse pas en tout comme elle se l’était imaginé dans une sorte de délire sur leur couple ? Et surtout : est-ce que Sylvain a enlevé Hortense pour faire du mal à Sophie, comme elle le prétend ? Ou a-t-il ressenti le besoin impérieux de protéger sa fille de la folie de sa mère ?
De la même façon, on se demande pendant tout le livre si Emmanuelle et Hortense sont une seule et même personne ou si tout ne repose que sur l’imaginaire de Sophie.
Je n’ai trouvé aucune preuve formelle pour étayer les allégations de Sophie. Il y a des coïncidences, c’est sûr, mais à aucun moment je n’ai eu de certitudes.
Jusqu’au dernier chapitre, j’ai vraiment été emporté par cette histoire et la plume de l’auteur, même si j’ai trouvé une erreur dans le livre qui m’a un peu fait tiqué (Emmanuelle parle de sa mère en l’appelant Nathalie. 120 pages plus loin, la mère devient Pauline).
Mais il y a un MAIS. Et un gros en plus. C’est la fin.
La fin est plus que brutale. Aucune des questions que l’on se pose au fil du roman n’est résolue mais cette fin pose elle-même une nouvelle question qui ne trouve pas de réponse. J’ai eu l’impression que l’auteur ne savait plus comment se sortir de son histoire et qu’il a balancé un épilogue pour s’en débarrasser. Je pense qu’il aurait fallu encore 3 ou quatre chapitres + un épilogue pour finir ce roman correctement. Si la fin avait été digne de ce nom, il aurait pu être un coup de cœur, mais cette fin le fait sacrément dégringoler dans le classement.
J’ai été très déçue. Je déteste ce genre de fin qui est complètement incohérente. Elle m’a donné l’impression d’avoir perdu mon temps à lire un roman inachevé. J’ai déjà lu des romans de Jacques Expert, mais celui-ci m’a vraiment déçue.

 

Un extrait : Je n’aime pas les épais nuages noirs qui assombrissent Paris et qui déjà s’emparent de la colline de Montmartre. En quelques secondes à peine il fait presque nuit. Pourtant il est tôt, pas encore dix-neuf heures, et nous sommes passés à l’heure d’été dimanche dernier. Déjà, une lourde goutte de pluie se faufile sous le col de ma chemise de coton gris. Je devrais presser le pas pour échapper à l’orage qui menace. Mon petit logement, rue des Martyrs, où je vis depuis tant d’années, n’est plus très loin.

Comme chaque soir de la semaine, je suis sortie du métro à Anvers, et je descends à présent l’avenue Trudaine. Ensuite, je prendrai à gauche. Je m’arrêterai chez Tong pour acheter cinq nems, mon dîner du soir, avec une des pommes granny dont je fais provision tous les samedis matin au Verger de Montmartre. J’arriverai à mon immeuble, au 42 bis. Je monterai jusqu’au troisième étage, en ignorant l’ascenseur. À mon âge, cinquante et un ans dans trois mois, je peux bien me contraindre à ce petit exercice. Et puis je déteste être enfermée dans le minuscule habitacle. Ils l’ont installé il y a quatre ans et je crois ne l’avoir utilisé qu’à deux ou trois reprises. J’ai toujours peur d’y rester bloquée.

Ma soirée sera semblable à celle d’hier, semblable à celle de demain. Je ne veux rien d’autre que cette monotonie quotidienne. Elle me convient. Les week-ends par contre sont douloureux. Ils s’éternisent, interminables, aussi je me force à marcher jusqu’à la place du Tertre dans l’après-midi, le samedi comme le dimanche, quelle que soit la saison, qu’il pleuve à verse ou qu’il règne un soleil de plomb. J’aime traîner au milieu des peintres qui me saluent amicalement. Depuis le temps (si longtemps…) que je viens ici, tous me reconnaissent, me font un signe de tête. Aucun ne me parle, ils me sourient et cela me suffit. Sans doute ne suis-je pour eux que cette étrange dame qui vient tous les week-ends se promener parmi les badauds. Peut-être leur fais-je un peu peur ?

Moi, je m’amuse du ballet des touristes, surtout ceux qui se font faire un portrait, ou pire, une caricature grotesque qu’ils payent une fortune. Puis je redescends par la rue Lepic et je prends le boulevard de Pigalle. Je reconnais chacun des rabatteurs qui tentent d’attirer dans son établissement les visiteurs naïfs ou les pauvres types en goguette. Je compte les vieilles putes qui semblent endurer l’ennui de leur sort encore plus que moi. Depuis le temps, à force de les entendre s’interpeller, j’ai retenu leurs prénoms. Pas sûr, en revanche, qu’elles aient jamais vraiment remarqué la femme sans âge qui passe chaque dimanche à leur hauteur.

Cette femme sans âge, c’est moi, transparente, anonyme.

Voilà ce que je suis devenue. Rien.

Même pas un fantôme. Un fantôme, on finit toujours par le voir. Moi je ne suis rien, depuis une éternité, et cela m’indiffère.

Mieux, cela me convient tout à fait.

Une fois de retour chez moi, vers dix-huit heures, je tire les rideaux, et j’attends, allongée sur mon canapé couvert de toile grise, l’heure du dîner. Le week-end c’est un plat surgelé, qui me fait les deux jours. Ensuite, je lis un peu, puis je vais au lit, à vingt-deux heures précises. Je n’ai même pas besoin de regarder ma montre. Cette vieille montre, qui me vient de ma mère décédée il y a dix-neuf ans. Je la lui avais enlevée en cachette de mes deux frères, je l’avais prise à son poignet avant qu’on ne referme le cercueil. Ils prétendaient qu’elle voulait être enterrée avec.

Mes frères ? Pierre, l’aîné, est mort dans son sommeil, d’une crise cardiaque. Sa veuve m’a raconté comment elle l’a découvert, encore chaud, à son réveil. Je ne suis pas allée à ses funérailles. Pourtant je l’aimais bien, celui-là, davantage que Philippe et Serge, mes cadets. Mais cela aurait été trop dur. Pas de voir son cadavre, non, ce que je ne voulais pas, c’était les revoir eux. Cette famille, mon père, mes deux frères, leurs femmes, et leur ribambelle de gamins bruyants

 

Petite déception 2 étoiles.jpg

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