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[Livre] Les 76 jours de Marie-Antoinette à la Conciergerie – T01 – la conjuration de l’œillet

Les 76 jour de Marie-Antoinette à la conciergerie T01.jpg

Résumé : Jetant sur l'épouvantable épisode de la Terreur un éclairage original nourri de plusieurs années de recherches dans les archives de la Révolution, Paul Belaiche-Daninos révèle la lutte acharnée du baron Jean de Batz pour libérer Marie-Antoinette de la prison de la Conciergerie. Aidé dans son combat par le chevalier Alexandre de Rougeville, le baron de Batz monte un vaste complot contre-révolutionnaire en achetant à prix d'or tous les responsables de la détention de la Reine. C'est cette intrigue qui restera dans l'Histoire sous le nom de "conjuration de l'Oeillet". Réquisitoire contre la peine de mort, dénonciation de la folie sanguinaire des artisans de la Terreur et récit palpitant de ces soixante-seize jours de détention, cet ouvrage publié par Actes Sud a séduit un grand nombre de lecteurs avant d'être couronné par le prix Jacques de Fouchier de l'Académie française

 

Auteur : Paul Belaiche-Daninos

 

Edition : Actes Sud

 

Genre : Historique

 

Date de parution : 08 mars 2006

 

Prix moyen : 13€

 

Mon avis : Ce premier tome, qui est consacré au premier mois de l’incarcération de la Reine à la conciergerie, nous relate au jour le jour non seulement les conditions dégradantes et inacceptables de la détention de Marie-Antoinette mais également le déroulement de la conjuration des œillets que les révolutionnaires vont réduire au rang d’intrigue de prison par peur du ridicule.
L’auteur se montre incisif envers les révolutionnaires, pointant sans relâche non seulement leur avidité de pouvoir mais aussi leur soif de sang et leur haine.
L’auteur, qui s’est documenté pendant plus de quatre ans, qui dans son récit qu’il nous livre sous forme de roman nous livre les paroles réellement prononcées par les protagonistes dès lors qu’il en a trouvé une trace, nous livre des statistiques qui montrent bien l’hypocrisie des révolutionnaires.
En effet, la majorité des victimes de la révolution, la majorité des 40 000 personnes envoyées à la guillotine sous le moindre prétexte, était des gens du peuple (84% des guillotinés sont issus du peuple, 14% sont issus de la noblesse et seulement 2% des privilégiés).
La lâcheté de l’empereur d’Autrice, neveu de la Reine, ainsi que le manque de réaction de ceux qui avaient juré de la protéger lorsqu’elle est devenue dauphine de France, comme le comte de Mercy Argenteau, qui se désintéresse du sort de Marie-Antoinette au seul prétexte qu’elle ne peut rien lui apporter, est une honte. L’impératrice Marie-Thérèse n’aurait jamais toléré une telle attitude.
L’auteur ne se montre guère tendre avec Axel de Fersen qu’il dépeint comme une royaliste refusant la moindre concession et dont les mauvais conseils aurait fait du tort à la Reine en faisant échouer la monarchie constitutionnelle.
Finalement, ce sont le baron Jean de Batz et surtout le peuple (notamment les perruquiers qui se retrouvent sans travail, mais aussi les simple commerçants, pris à la gorge par la loi du maximum qui les empêche d’avoir une vie décente).
On ne peut qu’être choqué par certaines pratiques comme le fait de condamner une personne à la place d’une autre à cause de noms similaires mais de refuser de réparer son erreur, de pré-remplir les actes d’accusation avec le même motif de comparution pour tous, ou encore de déférer devant le tribunal des jurés qui n’auraient pas voté la peine de mort d’un accusé.
A la lecture de ce tome, sentiment qui ne va sûrement pas s’arranger avec le second tome, comment garder ne serait-ce qu’une once de sympathie pour toute une clique qui a utilisé les souffrances du peuple pour s’emparer du pouvoir (sans pour autant améliorer les conditions de vie de ceux qu’ils prétendaient vouloir sauver). Cela me fait penser au peuple iranien qui a destitué le Shah d’Iran pour mettre au pouvoir l’ayatollah Khomeiny qui, très vite, s’est révélé bien pire que celui qu’il a remplacé.
Ici, on peut se poser la même question, les rois, quelques aient été leurs fautes, ont-ils réellement été pire que les hommes assoiffés de sang qui leur ont succédés ?

 

Un extrait : Poussée par ses geôliers, la Reine Marie-Antoinette pénètre dans les profondeurs de la Conciergerie. Louis Larivière le guichetier ouvre devant elle une lourde grille de fer qui donne accès à une première salle appelée « avant-greffe ».
L’avant-greffe est le passage obligé pour tout visiteur qui entre ou qui sort de la Conciergerie. C’est le vestibule de la prison. On lui a donné le nom d’«avant-greffe » parce qu’il précède une autre salle appelée « chambre du greffe », véritable antichambre de la mort où les condamnés attendent le bourreau pour être conduits à l’échafaud.
A la Conciergerie, chaque issue est barrée par une grille que garde un factionnaire en armes escorté d’un molosse. Ces grilles s’appellent « guichets » et leurs gardiens « guichetiers » ou « porte-clefs ». La grille en fer disposée à l’intérieur même d’une porte ajourée est limitée dans sa partie inférieure par une haute dalle de pierre contraignant le visiteur à lever le pied, et dans sa partie supérieure par une poutre basse l’obligeant à se courber profondément. Cette disposition a été conçue pour ralentir la fuite éventuelle d’un prisonnier.
La Reine, en franchissant ce premier carrefour de la mort, entend la lourde porte métallique se refermer derrière elle. C’est habituellement là, dans l’avant-greffe, que Richard se tient derrière une grande table, bien installé dans un grand fauteuil de cuir noir à oreilles. Derrière lui, des casiers contiennent les dossiers des prisonniers. C’est à ce fauteuil que les victimes du régime s’adressent pour solliciter l’appui du maître, dont  l’humeur changeante peut être un regard foudroyant ou une attitude bienveillante. Quand le groupe  atteint l’avant-greffe, le concierge se précipite aussitôt au devant de Michonis
- Bonsoir citoyen administrateur ! Tout est prêt ! 

 

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