Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

[Livre] Le Dahlia Noir

le dahlia noir.jpg

Résumé : Le 15 janvier 1947, dans un terrain vague de Los Angeles, est découvert le corps nu et mutilé, sectionné en deux au niveau de la taille, d'une jeune fille de vingt-deux ans : Betty Short, surnommée " Le Dahlia Noir " par un reporter, à cause de son penchant à se vêtir totalement en noir. Le meurtre est resté l'une des énigmes les plus célèbres des annales du crime en Amérique.

 

Auteur : James Ellroy

 

Edition : Rivages

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 2006

 

Prix moyen : 10€

 

Mon avis : J’ai un peu de mal à entrer dans l’histoire. Tout le début, qui parle de boxe, ne sert à rien et est difficile à digérer. On attaque ce livre dans l’idée de lire une enquête pour meurtre et on a 4 chapitres sur la boxe au terme desquels les deux flics qui vont enquêter sur le meurtre commencent (enfin) à faire équipe. Si à partir de ce 5ème chapitre, on entre enfin dans du travail de police, le meurtre, qui est censé être au centre du livre, n’arrive, lui, qu’au milieu du chapitre 7 soit après plus d’une centaine de pages.
Une fois passé les 4 premiers chapitres (pour lesquels il a fallu que je m’accroche vraiment. Si je n’avais pas su que le livre allait basculer dans une enquête policière, j’aurais sans doute jeté l’éponge. J’ai mis quasiment autant de temps à lire ces 4 malheureux chapitres qu’à lire le reste du roman), une fois ces quatre chapitres passés, donc, on est plongé dans la frénésie qui suit les premiers pas dans la police en civil de Dwight « Bucky » Bleichert puis dans celle qui s’empare de toute la police à la suite du meurtre.
Contrairement à son partenaire, pour qui l’affaire du Dahlia noir tourne à l’obsession, Bucky n’est pas franchement ravi d’être sorti de son affectation pour rejoindre l’enquête. Il n’apprécie guère qu’une centaine de policiers soient affecté au meurtre de celle qu’il considère comme une petite roulure et que les autres criminels, les « vrais » criminels comme il dit, soient laissé tranquilles pendant ce temps.
Sauf que dans ce livre, on se demande qui des gangsters, des voyous, des dealers ou des policiers sont les pires saloparts.
L’affaire se passe à la fin des années 40, alors déjà, un « nègre » de plus ou de moins dans les rues, cela « n’émotionne » pas la population. Les interrogatoires et tentatives d’arrestation des personnes de couleur se terminent donc de manière souvent radicale.
Et le reste de la population n’est guère mieux lotie, la violence physique semblant être naturelle au cours des interrogatoires pour obtenir « la vérité ».
Bien sûr, il y en a, parmi la police, qui recourent plus ou moins volontiers et avec plus ou moins d’ardeur à ce genre de pratique. Certains froncent le nez quand la violence devient trop importante, mais dans l’ensemble, quelques baffes pour faire parler un suspect ne choque personne, et ce même si le pauvre gars est innocent.
Si on ajoute à ça un arriviste qui se fiche bien de qui sera coffré pour le meurtre du Dahlia noir du moment que cette arrestation lui permettre d’être élu procureur, on comprend puisqu’il s’agit d’une histoire vraie) que le meurtre n’ait jamais été résolu. Je ne suis qu’à un peu plus de la moitié du livre, je ne sais donc pas encore si James Ellroy a choisi de respecter l’Histoire ou s’il avance un coupable (ou du moins un suspect probable) à la fin de son livre.
Puisque nous suivons Bucky Bleichert, l’enquête sur la mort du Dahlia noir s’arrête à la fin du chapitre 21 pour ne reprendre qu’au chapitre 31. Pendant ces 10 chapitres, on n’en entend parler que de manière détournée et épisodique.
Pour un roman qui porte le nom « le dahlia noir » et qui comporte 37 chapitres, cela fait 17 chapitres de digressions (les 7 d’introduction, où 2 auraient suffit et les 10 de « pause »). C’est l’un des points noirs de ce roman. S’il s’était intitulé : « Les aventures de Bucky Bleichert » pourquoi pas ? Mais ici j’ai trouvé qu’on s’éloignait trop, et trop souvent, du Dahlia noir pour des évènements qui n’ont pas un grand intérêt.



Un extrait : Mon secteur se situait à l’est de la 5e Rue, de Main jusqu’à Stanford, bas-fonds et quartier mal famé. Banques de sang, magasins de spiritueux qui vendaient leurs tord-boyaux exclusivement par demi-pintes et carafons, gîtes de passage à cinquante cents la nuit et missions délabrées. La règle tacite, c’était que les flics de peine qui marnaient à pied dans le quartier étaient des travailleurs de force. On mettait fin aux querelles de bouteille en tabassant les poivrots à la matraque ; on virait les négros des boîtes de travail journalier quand ils insistaient pour qu’on les engage. On coffrait sans distinction soûlauds et chiffonniers pour satisfaire aux quotas de la municipalité, et on les tabassait s’ils essayaient de monter dans le fourgon. C’était un travail d’usure, et les seuls agents qui y excellaient, c’était les bouseux transplantés, les fouteurs de merde de l’Oklahoma, qu’on avait embauchés pendant la guerre, quand il y avait pénurie de personnel. Je faisais mes rondes sans enthousiasme : des petits coups de bâton, dix ou vingt sous que je refilais aux poivrots pour les faire dégager des rues et rentrer dans les bistrots où je n’aurais pas à les alpaguer, des quotas très faibles pour mes ramassages d’ivrognes. Je me fis un nom et une réput’ dans l’équipe, à Central : la chialeuse. Par deux fois Johnny Vogel me surprit à distribuer de la menue monnaie et hurla d’un énorme éclat de rire. Le lieutenant Jaskow me classa en catégorie D dans son rapport sur ma forme physique après mon premier mois d’uniforme. Une employée de bureau me dit qu’il avait fait état de ma « répugnance à faire suffisamment usage de sa force avec des délinquants récalcitrants ».

Kay prit son pied à lire la phrase, mais je voyais, quant à moi, les rapports s’accumuler en une pile si haute que même toute l’influence de Russ Millard ne me permettrait jamais de retourner au Bureau.

Je me retrouvais donc à l’endroit où j’étais avant le combat et avant l’emprunt, seulement un peu plus à l’est et à pied. Les bruits avaient fait rage au cours de mon ascension jusqu’aux Mandats et Recherches ; aujourd’hui, ma chute était l’objet de spéculations. Pour les uns, on m’avait fait dégringoler pour avoir tabassé Lee, selon d’autres, j’avais débordé sur le territoire de la division d’East Valley et leurs prérogatives de présentations d’assignations, ou bien je m’étais dégonflé au cours d’un combat avec le jeune bleu de la 77e Rue qui avait gagné les Gants d’Or en 46 ; ou encore j’avais encouru les foudres d’Ellis Lœw en laissant filtrer des infos sur le Dahlia jusqu’à une station de radio opposée à sa candidature de futur procureur. Chaque bruit de couloir faisait de moi quelqu’un qui vous poignardait dans le dos, un bolchevik, un lâche et un imbécile ; lorsque le rapport sur ma forme physique, à la fin de mon second mois, se termina par les mots suivants : « Le comportement passif en service de cet agent lui a valu l’hostilité de tous les policiers en patrouille soucieux de faire respecter la loi », je commençai à songer à distribuer des billets de cinq sacs à tous les poivrots et des branlées à tous les uniformes bleus qui me lanceraient un regard, ne serait-ce qu’un tout petit peu chargé de suspicion.

 

Commentaires

  • Moi c'était un prêt de quelqu'un. Mais il a fallut qu'il soit désigné dans un challenge pour que je finisse par le lire....

Écrire un commentaire

Optionnel