Titre original : Marie Antoinette
Réalisé par : Sofia Coppola
Date de sortie : 24 mai 2006
Genre : Drame
Pays d’origine : France, USA
Durée : 2h03
Casting : Kirsten Dunst, Jason Schwartzman, Rip Torn…
Résumé : Évocation de la vie de la reine d'origine autrichienne, épouse mal-aimée de Louis XVI, guillotinée en 1793.
Au sortir de l'adolescence, une jeune fille découvre un monde hostile et codifié, un univers frivole où chacun observe et juge l'autre sans aménité.
Mariée à un homme maladroit qui la délaisse, elle est rapidement lassée par les devoirs de représentation qu'on lui impose.
Elle s'évade dans l'ivresse de la fête et les plaisirs des sens pour réinventer un monde à elle.
Y a-t-il un prix à payer à chercher le bonheur que certains vous refusent ?
Les récompenses : Sofia Coppola a obtenu le prix de l’éducation nationale lors du festival de Cannes 2006, et le film a remporté un oscar pour ses costumes.
Mon avis : Sofia Coppola a décidé d’un décor résolument flashy : du rose vif, du bleu, du jaune…Même dans les moments tristes du film, les couleurs explosent. Il n’y a que dans la dernière partie du film, celle qui annonce la révolution qui gronde qu’elles deviennent plus ternes.
L’histoire est plus ou moins vue du point de vue de Marie-Antoinette qui, à 14 ans, est arrachée à sa vie pour devenir l’épouse du dauphin de France qu’elle n’a vu qu’en portrait.
Le moment où on la dépouille de « tout ce qui est autrichien » chez elle est un déchirement : la robe, les bijoux, les sous-vêtements, c’est une chose, mais elle doit aussi abandonner ses suivantes et même son chien, ce qui est incompréhensible pour une adolescente (elle ne va d’ailleurs pas avoir de cesse de le faire venir en France).
Puis la voilà affublée d’un époux, timide, qui ose à peine lui toucher la main alors consommer leur mariage…
C’est pourtant sur elle que retombe le blâme de l’absence de grossesse. On n’hésite pas à l’interpeller dans les couloirs, on l’appelle « l’autrichienne » dans son dos, bien que suffisamment fort pour que tous entende.
Elle finit toutefois par se faire quelques amies et cette amitié en feront des cibles lors de la révolution : La princesse de Lamballe, la duchesse de Polignac…
Le film montre à quel point Marie-Antoinette a souffert du protocole étouffant de Versailles, un protocole qui n’existe pas à la cour Autrichienne.
Petit bémol pour moi : le film prend le parti de faire de la liaison de Marie-Antoinette et du Comte de Fersen un fait avéré alors que rien, dans les nombreux témoignages ou la correspondance de la reine ne laisse supposer qu’il y ait réellement eu plus qu’une amitié et une relation platonique entre eux.
En revanche j’ai apprécié que le film rappelle que la reine aurait pu fuir la France mais a décidé de ne pas abandonner son mari et de rester à ses cotés jusqu’au bout.
On montre son insouciance face à l’argent mais on montre aussi qu’elle n’avait aucune conscience des problèmes financiers du pays, on lui demandait de faire un héritier et d’user de ses relations avec l’Autriche pour tenter de maintenir la bonne entente entre les deux pays, mais il était de toute évidence hors de question de l’entretenir de sujet trop sérieux, et de toute façon, n’ayant pas été élevée pour cela, il n’est pas sûr qu’elle en aurait comprit la portée, l’importance et les conséquences.