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[Livre] La passe-miroir – T03 – La mémoire de Babel

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Lecture terminée le : 29 juillet 2019

 

Résumé : Après deux ans et sept mois à se morfondre sur l'arche d'Anima, Ophélie a décidé d'agir. Sous une fausse identité, Ophélie rejoint Babel, arche cosmopolite et joyau de modernité. Ses talents de liseuse suffiront-ils à déjouer les pièges d'adversaires toujours plus redoutables ? A-t-elle la moindre chance de retrouver la trace de Thorn ?


Auteur : Christelle Dabos

 

Edition : Gallimard

 

Genre : Fantasy

 

Date de parution : 01 juin 2017

 

Prix moyen : 18€

 

Mon avis : J’ai tenu le plus longtemps possible avant de craquer et de lire ce troisième tome.
Il faut dire qu’avec l’annonce de la sortie du tome 4 pour novembre 2019, il était clair que je n’allais plus réussir à repousser cette lecture plus longtemps (en plus comme le 4, c’est le dernier tome, je pourrais me jeter dessus dès sa sortie dans scrupules ni remords).
Dans ce 3ème tome, on se retrouve près de 3 ans (2 ans et 7 mois pour être précis) après l’évasion de Thorn de sa prison et le rapatriement forcé d’Ophélie sur son arche sous les doyennes.
Ophélie s’ennuie et s’étiole. Après avoir vu son musée dépouillé de tout ce qui a trait à la guerre, elle refuse d’y remettre les pieds. Depuis, elle ne sort de chez elle que si on l’y force et est rongé d’inquiétude pour son ours de mari.
Mais Ophélie ne va pas rester bien longtemps à se morfondre sur son arche. Avec un petit coup de pouce extérieur, elle fausse compagnie à ces saletés de doyennes et décide de partir seule à la recherche de Thorn tandis que sa tante et marraine, elle, rejoint le pôle.
La chose qui frappe chez Ophélie, c’est son désir de grandir, de sortir de sa coquille, malgré son manque de confiance en elle que sa maladresse et le mode de vie sur Babel ne va pas arranger.
Si je devais résumer Babel en un mot, ce serait « hypocrisie ».
Tout est extrêmement codifié, de la couleur des vêtements au langage à employer, les interdits sont nombreux, notamment tout ce qui parle de la guerre est interdit. Mais sous le vernis : égocentrisme, élitisme, menaces, voire violence cachée… franchement pas un endroit où on a envie de vivre.
Les personnages secondaires sont moins présents que dans les autres tomes, ou plutôt, on est tellement en symbiose avec Ophélie que les personnages secondaires semblent moins importants.
Les esprits de famille, les jumeaux Pollux et Hélène, sont aussi différent l’un de l’autre que Farouk l’est d’Artémis. Pour autant ils sont intéressants.
J’ai bien aimé Ambroise, que j’aurais aimé voir plus, et j’ai fini par apprécier Octavio, qui pourtant m’agaçait beaucoup au départ.
Dans ce tome, on en apprend un peu plus sur Dieu, mais on ne sait toujours pas s’il est une menace ou si ses intentions sont plus positives que ses méthodes.
Parallèlement à l’histoire d’Ophélie sur Babel, on fait quelques incursions au pôle où, outre les manigances d’Archibald, on rencontre Victoire, la fille de Farouk et Bérénilde. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette petite est digne d’intérêt et j’ai hâte de voir son évolution dans le 4ème tome.
Bien entendu, Thorn va être présent dans ce tome. Il réussit l’exploit de paraitre à la fois plus froid et distant et plus ouvert.
Avec lui, Mme Thorn ne va pas s’ennuyer tous les jours, c’est moi qui vous le dit (mais qu’est-ce que j’aime les voir ensemble ces deux-là).
Ce tome fait vraiment avancer l’histoire. Il répond à certaines questions mais en pose d’autres et l’auteur va avoir fort à faire pour répondre à tout ça et dépatouiller Ophélie et Thorn de l’océan de galères dans lequel elle les a allégrement plongés.
Autant vous dire que je vais compter les jours jusqu’à la sortie du 4ème et dernier tome.

 

Un extrait : L’horloge fonçait à toute allure. C’était une immense comtoise montée sur roulettes avec un balancier qui battait puissamment les secondes. Ce n’était pas tous les jours qu’Ophélie voyait un meuble de cette stature se précipiter sur elle.

– Veuillez l’excuser, chère cousine ! s’exclama une jeune fille en tirant de toutes ses forces sur la laisse de l’horloge. Elle n’est pas si familière d’habitude. À sa décharge, maman ne la sort pas souvent. Puis-je avoir une gaufre ?

Ophélie observa prudemment l’horloge dont les roulettes continuaient de crisser sur le dallage.

– Je vous mets du sirop d’érable ? demanda-t-elle en piochant une gaufre croustillante sur le présentoir.

– Sans façon, cousine. Joyeuses Tocantes !

– Joyeuses Tocantes.

Ophélie avait répondu sans conviction en regardant la jeune fille et sa grande horloge se perdre dans la foule. S’il y avait un événement qu’elle n’avait pas le cœur à fêter, c’était bien celui-là. Assignée au stand de gaufres, au beau milieu du marché artisanal d’Anima, elle n’en finissait pas de voir défiler des pendules à coucou et des réveille-matin. La cacophonie ininterrompue des tic-tac et des « Joyeuses Tocantes ! » se répercutait sur les grandes vitres de la halle. Ophélie avait l’impression que toutes ces aiguilles tournaient uniquement pour lui rappeler ce qu’elle n’avait pas envie de se rappeler.

– Deux ans et sept mois.

Ophélie observa la tante Roseline qui avait jeté ces mots en même temps que des gaufres fumantes sur le présentoir. À elle aussi, les Tocantes donnaient des idées noires.

– Crois-tu que madame répondrait à nos lettres ? siffla la tante Roseline en agitant sa spatule. Ah, ça, je suppose que madame a mieux à faire de ses journées.

– Vous êtes injuste, dit Ophélie. Berenilde a probablement essayé de nous contacter.

La tante Roseline reposa sa spatule sur le moule à gaufres et s’essuya les mains dans son tablier de cuisine.

– Bien sûr que je suis injuste. Après ce qui s’est passé au Pôle, ça ne m’étonnerait pas que les Doyennes sabotent notre correspondance. Je ne devrais pas me plaindre en ta présence. Ces deux ans et sept mois ont été encore plus silencieux pour toi que pour moi.

Ophélie n’avait pas envie d’en parler. Le simple fait d’y penser lui donnait l’impression d’avoir avalé les aiguilles d’une horloge. Elle s’empressa de servir un bijoutier, paré de ses plus belles montres.

– Eh bien, eh bien ! s’agaça-t-il lorsque ses montres se mirent toutes à claquer frénétiquement du couvercle. Où sont passées vos bonnes manières, mesdemoiselles ? Vous voulez donc que je vous ramène à la boutique ?

– Ne les grondez pas, dit Ophélie, c’est moi qui leur fais cet effet. Du sirop ?

– La gaufre suffira. Joyeuses Tocantes !

Ophélie regarda le bijoutier s’éloigner et reposa sur la table la bouteille de sirop qu’elle avait failli renverser.

 

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