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[Livre] L'épicerie Sansoucy - L'intégrale

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Lecture terminée le : 02 août 2019

 

Résumé : Montréal, 1935. Dans le quartier ouvrier de Maisonneuve, la pauvreté règne et le chômage est le pain quotidien des miséreux. La famille nombreuse de Théodore Sansoucy s'entasse dans un logement au-dessus de son épicerie-boucherie avec les sœurs de sa femme Emilienne.

Irène, l'aînée, est la vieille fille sage de la maisonnée. Léandre, forte tête, et Marcel, étudiant peu talentueux, entretiennent des relations tendues avec leur patron de père. Edouard, qui rêve de se marier avec la fille du notaire, Simone, amoureuse d'un Irlandais, ainsi que l'impénétrable Placide complètent le portrait de cette fratrie pour le moins hétéroclite.

Derrière le comptoir, l'épicier reçoit des confidences, les dames venant colporter les ragots parfois cocasses du voisinage. Cependant, les commentaires sont bien moins drôles à entendre lorsqu'ils concernent sa vie familiale. Surtout s'il s'agit des frasques de ses enfants…


Auteur : Richard Gougeon

 

Edition : France loisirs

 

Genre : Roman contemporain

 

Date de parution : août 2018

 

Prix moyen : 25€

 

Mon avis : Autant je déteste tomber sur du patois québécois au détour d’un thriller, d’une romance ou autre roman, autant là, ça ne m’a pas dérangée.
Mais bon une histoire familiale dans la classe moyenne du Québec de 1935, il fallait un peu s’attendre à y voir du patois québécois.
On suit l’histoire de l’épicier Théodore Sansoucy et de sa très (trop) nombreuse famille. L’homme n’est pas agréable : gueulard et autoritaire, il exploite les membres de sa famille sans scrupule, furieux de devoir leur verser un salaire misérable mais n’hésitant pas à leur demander de payer leur pension.
Son épouse, Emilienne, lui donne un coup de main.
Du côté de ses enfants, l'aînée, Irène, travaille à l’usine, la plus jeune Simone, dans un restaurant.
En ce qui concerne les fils, Léandre, le plus âgé, et Marcel, le plus jeune, travaillent à l’épicerie à plus ou moins plein temps. Le second fils, Edouard, est notaire et le 3ème fils, Placide, est placé chez les religieux.
A tout ce petit monde s’ajoute les 3 sœurs d’Emilienne, Héloïse, Alida et Alphonsine, dont une seule occupe un emploi.
Autour de ce petit noyau, se rajoute un gendre, deux belles-filles, le frère d’Emilienne, celui de Théodore, les amis des uns et des autres et bien sûr les clientes.
L’impression générale qui me vient après ma lecture c’est : Mais quelle bande de minables !
Ils sont tous plus pathétique les uns que les autres. Entre ceux qui se complaisent à médire, les magouilleurs, ceux qui méprisent leurs origines, ceux qui jugent… Ils sont détestables.
Heureusement, il y en a quelques-uns qui relèvent le niveau.
Pour commencer, et surtout, Irène, l'aînée des filles. Elle est douce, attentive, sait apaiser les conflits et aide sa mère à tenir la maison en plus de son emploi à l’usine. S’il y a un reproche à lui faire, c’est peut-être de ne jamais penser à elle.
La plus jeune des filles, Simone, et la femme de l'aîné des fils, Paulette, ont bon fond mais ne sont pas des lumières (mais bon, elles sont aimables).
Placide, le 3ème fils, met un peu de temps à se détendre et à trouver sa voie, mais il est dépourvu de méchanceté, tout comme son frère Marcel, le plus jeune de la fratrie qui est bosseur et qui ne délaisse pas son travail malgré les critiques incessantes de son père qui en a fait son souffre-douleur.
Comme c’est une histoire familiale, il n’y a pas vraiment de but, d’objectif.
Pour autant, j’ai trouvé que le livre se terminait de manière un peu abrupte.
J’aurais aimé une fin peut-être plus tranchée, qui ne donne pas l’impression de finir au milieu d’une phrase.
Même si les personnages sont dans l’ensemble peu sympathiques, avec leurs magouilles, une chose est sûre, c’est qu’on ne s’ennuie pas une seconde.
On quitte la famille Sansoucy en se disant que, puisqu’ils se sont sorti de toutes leurs embrouilles, il n’y a vraiment de chance que pour la canaille !

 

Un extrait : Une jeune fille écorchée entra en catastrophe, laissa la porte entrouverte et se précipita à l’étalage des paquets de gommes à bulles, en prit un qu’elle déballa rapidement, engouffrant quatre bonnes mâchées.

— Dépêche-toi, ma Simone, tu vas être en retard au restaurant ! proféra son père.

Simone rumina sa chique en bavardant deux minutes avec son frère et frôla l’épicier en lui donnant une bise sonore avant de faire éclater une immense bulle et de sortir en faisant claquer la porte.

Madame Robidoux se pencha vers sa compagne en empruntant un petit air mesquin. La minijupe grise à plis pressés surmontée d’un chandail d’un rouge flamboyant qui retombait mollement sur les hanches de l’adolescente de seize ans l’avait scandalisée.

— Lui avez-vous vu le rase-trou, mademoiselle Lamouche ? mentionna-t-elle.

— Qu’est-ce que vous dites, madame Robidoux ? réagit l’épicier, subodorant une remarque offensante à l’égard de sa fille.

— Je dis que c’est pas une heure pour commencer son épicerie, commenta la dame. Il y a du monde comme la Bazinet qui sait pas vivre.

— À part de ça, elle reste dans un troisième sur Orléans, au nord de Rouen, renchérit Léandre.

— Un beau jeune homme comme vous a sûrement autre chose à faire le samedi soir que d’attendre que la dernière cliente de la semaine passe la porte, ajouta madame Robidoux, en donnant un coup de coude à sa compagne.

— Justement, j’ai hâte d’en finir, répondit le commis, esquissant un sourire poli.

Madame Robidoux et mademoiselle Lamouche quittèrent le magasin. L’angélus du soir sonna. Et Marcel n’avait pas terminé les livraisons. Léandre acheva de balayer le petit coin qui lui restait. D’autres traînards pourraient surgir à l’épicerie. L’idée d’éteindre quelques ampoules lui traversa l’esprit, mais cela s’avérait inconvenant : madame Bazinet était encore à la boucherie. Papier à la main, il entreprit de remplir la commande en rêvassant aux petits plaisirs que lui et Paulette se permettaient le samedi soir.

 

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