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[Livre] Coupable

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Résumé : Marie se réveille un matin dans son lit, à côté de son petit ami Patrick… sauvagement assassiné de plusieurs coups de couteau. La jeune femme n'a aucun souvenir du crime, mais comment nier l'évidence ? 
Avec l'aide de son thérapeute, Marie tente de reconstituer son histoire. Au fil de son récit, la vérité se dessine… terrifiante !
Folie ou manipulation ? Les apparences sont parfois trompeuses…


Auteur : Wiebke Lorenz

 

Edition : France loisirs

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 2014

 

Prix moyen : 20€

 

Mon avis : Ce livre est terrifiant. Pas tant par son intrigue, qui est prenante et très bien trouvée mais qui ne fait pas peur, mais par la maladie qu’il décrit.
La postface nous en dit d’ailleurs un peu plus sur cette terrible maladie si peu connue.
Beaucoup de monde, moi la première, peut avoir des pensées obsessionnelles. Personnellement, je vérifie toujours deux fois que le gaz est bien coupé et que la porte est bien verrouillée avant d’aller me coucher. Si j’oublie, je me relève car sinon impossible de dormir (déjà que je ne dors pas beaucoup !). Je n’ai cette pulsion que chez moi d’ailleurs. Certains se lavent les mains dix fois par jour, d’autres rangent les épices par ordre alphabétique… Mais ça, c’est la version bisounours des pensées obsessionnelles.
Les pensées obsessionnelles de Marie tiennent plus du script du film Scream : du sang, de la violence, des meurtres… dans le rôle du coupable : Marie elle-même. Dans le rôle de ses victimes : ceux qu’elle aime.
C’est un vrai cauchemar que vit Marie, un film d’horreur permanent qui se déroule dans sa tête et contre lequel il n’existe pas vraiment de traitement.
A priori, les victimes de pensées obsessionnelles ne passent pas à l’acte. Mais Marie s’est réveillée un matin à côté du corps sans vie et criblé de coup de couteau de son compagnon.
A travers la thérapie qu’elle suit alors qu’elle est internée dans un asile pour criminels psychotiques, Marie, qui n’a aucun souvenir du drame, tente de reconstituer les faits.
Christophe, son ex-mari est persuadé de son innocence, mais Marie doute de tout.
Personnellement, j’étais persuadée de l’innocence de Marie, tout comme Christopher, même si j’ai eu, à certains moments, un léger doute : et si elle était en train de manipuler le système ? Car, étant jugée pénalement irresponsable, il lui suffit de convaincre les médecins qu’elle n’est plus dangereuse pour être libérée.
J’ai ensuite suspecté beaucoup de monde et, si au final j’avais plus ou moins compris ce qu’il s’était passé lors de la mort de Patrick, le compagnon de Marie, il y a eu un évènement en particulier que je n’avais vraiment pas vu venir.
J’ai été d’autant plus surprise que j’avais quand même compris tout le reste et que j’étais du coup persuadée qu’il n’y avait rien de plus à comprendre.
La narration oscille entre 3ème personne, quand on nous déroule l’histoire, et 1ère personne, qui correspond au récit que fait Marie pendant sa thérapie. Comme on découvre l’histoire en même temps que le psychiatre, on est encore plus immergé dans l’histoire.
Petite mention spéciale pour la mère de Marie qui donnerai presque envie d’être orphelin.
J’ai vraiment adoré ce thriller qui nous entraîne dans son sillage sans qu’on ne puisse s’en défaire.

 

Un extrait : Le pire, c’est de ne pas savoir. De ne pas pouvoir dire aves une certitude absolue, irréfutable, si elle l’a vraiment fait ou pas. Car il n’y a pas de souvenir dans sa mémoire, pas le plus petit vestige de la nuit où cela s’est passé. Juste des preuves. Des preuves et des indices accablants, qui tous affirment que c’est elle, qu’il n’y a pas le moindre doute sur sa culpabilité.
La flaque rouge gluante dans laquelle elle s’est réveillée à côté de Patrick, les caillots, noirs comme du pétrole sous ses ongles. Elle avait du sang dans tous les pores de sa peau, comme si elle avait abattu un animal à mains nues. Et puis l’odeur, non, cette puanteur métallique dont elle avait le goût sur la langue et qu’elle ne pourrait plus jamais oublier. Ses empreintes digitales sur le couteau avec lequel elle avait égorgé Patrick avant de le frapper de vingt-sept coups, un massacre. En traître, pendant qu’il dormait, ignorant et paisible, sans pouvoir se défendre.
Voilà ce qu’elle a fait. Reproduisant la scène qu’elle s’était si souvent représentée en imagination. Elle l’a égorgé comme un porc. Jusque-là, cette scène n’existait que dans sa tête, immortalisée par les enregistrements qu’elle avait réalisés sur son iPhone et qui lui permettaient d’exprimer ses fantasmes de malade. Là et nulle part ailleurs. Bien à l’abri, ses peurs les plus secrètes, ses scénarios d’horreur. Et finalement, elle avait été trahie par ce qu’elle avait toujours cherché à dissimuler, par ce qu’elle n’avait jamais voulu confier ni avouer à quiconque, surtout pas à elle-même.
« Penser et Faire sont deux choses différentes ! » lui avait martelé Elli. Pourtant, elle était passée à l’acte. Elle avait assassiné d’une manière bestiale celui qu’elle aimait le plus au monde. Se tuant du même coup. Car désormais, au fond d’elle-même, elle est morte. Eteinte. Il ne lui reste plus qu’à attendre la fin de son existence. Elle espère que le terme en sera proche, qu’elle n’aura plus longtemps à patienter.
Mais ils ne lui faciliteront pas la tâche, c’est sûr. Ils la garderont ici, jour après jour, nuit après nuit, pendant des semaines, des mois, des années, et ils ne lui permettront pas de se fuir elle-même et d’échapper à ce qu’elle est devenue.

 

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