Titre original : Elizabeth
Réalisé par : Shekhar Kapur
Date de sortie : 11 novembre 1998
Genre : Comédie dramatique
Pays d’origine : Angleterre, USA
Durée : 2h04
Casting : Cate Blanchett, Joseph Fiennes, Geoffrey Rush…
Résumé : Angleterre 1558. A la mort de sa demi-soeur Marie Tudor, Elizabeth, fille illégitime d'Henri VIII jusqu'alors menacée, devient Reine. Mais, même à la cour, elle n'est pas à l'abri du danger. Pour survivre elle va devoir apprendre les subtilités du pouvoir...
Mon avis : Ce film s’attache à reconstituer la vie d’Elizabeth Tudor autour de son accession au trône et des premières années de son règne.
Malgré quelques anachronismes et certains passages romancés, le film est relativement juste historiquement, montrant bien les pressions exercées sur Elizabeth pour qu’elle se marie et qu’elle ne règne pas seule, étant une simple femme (réflexion qu’elle saura utiliser à son avantage). Pour autant, si le film montre ses hésitations et ses déboires de jeune reine, il s’attache plus à nous montrer les sentiments de la France que les actes de la Reine.
Lord Cecil m’a profondément énervée, sa manière de se comporter avec la Reine, comme si c’était elle qui devait lui obéir, et non l’inverse, était vraiment pénible et j’ai attendu tout le film de le voir se faire remettre à sa place.
Cate Blanchett incarne réellement la Reine Elizabeth.
D’ailleurs quelques soient ses rôles, je trouve toujours qu’il y a quelque chose de la majesté de la Reine Elizabeth.
Bien sûr il était difficile de faire ce film sans parler de l’acte d’uniformité qui a été un des actes les plus importants d’Elizabeth. D’ailleurs, c’est au cours des scènes concernant cet acte que l’on constate le plus l’évolution d’Elizabeth en tant que Reine. Dans les premières scènes elle est hésitante, paniquée devant les décisions qu’on lui demande de prendre, influençable, incapable de hausser le ton et de se faire entendre. Dans la scène de l’acte d’uniformité on découvre une reine qui a pris de l’assurance, qui sait faire face et montrer bonne figure alors même qu’elle est complètement terrorisée intérieurement. L’appui de Walsingham est vraiment un plus et il lui permet de se révéler particulièrement forte et déterminée. Et pour l’anecdote, j’ai adoré comment il lui apporte son aide pour obtenir le vote du parlement à ce sujet !
Du côté des prétendants d’Elizabeth, et Dieu sait si ça se bouscule au portillon, on trouve aussi de tout.
Philippe d’Espagne est particulièrement gonflé car il demande Elizabeth en mariage alors même que son épouse, la propre sœur d’Elizabeth est encore en vie.
J’ai beaucoup aimé l’interprétation de Vincent Cassel dans le rôle du duc d’Anjou.
Fantasque, arrogant, (Français quoi, dirait Henry VIII), il a quelques particularités qui vont surprendre la reine. Mais je n’en dirais pas plus à ce sujet. Disons seulement que, même sans connaître l’histoire d’Angleterre, quand on l’entend dire : « ne sait-elle pas que son bonheur dépend de mon bon vouloir » ou quelque chose comme ça, on se doute qu’entre cette reine farouchement indépendante et un type capable de faire ce genre de réflexion, fut-il le frère du roi de France, ça ne pouvait pas coller.
Et puis il y a Robert Dudley. L’ami d’enfance, l’amoureux transi, jaloux, ambigüe, présent, parfois peut être trop. Et qui a oublié de révéler une chose essentielle à Elizabeth.
Après tant de déconvenues, il n’est pas étonnant de voir la transformation de la Reine en Reine Vierge, s’inspirant de la Sainte Vierge qui a déchaînée tant de passion et de fidélité des hommes. Avec son visage fardé de blanc d’albâtre, la reine devient plus qu’une simple mortelle, elle devient une icône, une statue, intouchable, inaccessible et comme elle le dit : « Mariée… à l’Angleterre »