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[Livre] Une victime idéale

 

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Résumé
 : Dans une petite ville du Yorkshire, des femmes qui se ressemblent sont retrouvées mortes. Leur point commun : elles sont toutes blondes aux yeux bleus. Ce tueur pas comme les autres cherche en chacune de ses victimes la femme parfaite, amante soumise et ménagère accomplie, avant de les massacrer avec la plus grande cruauté. Au moment où le meurtrier se prépare à fondre sur sa future proie, Tony Hill se retrouve au cœur de l’enquête mais cette fois sur le banc des accusés. Le célèbre profiler serait-il passé de l’autre côté du miroir ? Dans ce thriller psychologique à glacer le sang, le duo formé par Tony Hill et Carol Jordan est plus que jamais mis en péril.


Auteur : Val McDermid

 

Edition : Flammarion

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 11 mai 2016

 

Prix moyen : 21€

 

Mon avis : J’ai découvert Val McDermid avec « Les suicidées » qui est son dernier roman sorti. Aujourd’hui, je découvre « Une victime idéale » qui est le tome précédent (et après avoir lu certains rappels au tome venant juste avant, clairement, j’ai l’impression que je vais découvrir la série à l’envers !).
La Brigade spéciale dirigée par Carol Jordan a été démantelée suite aux événements du tome précédent.  A priori, l’équipe poursuivait un tueur auquel ils avaient déjà eu affaire et qui a fini par tuer le frère de Carol. Du coup, celle-ci, et on peut le comprendre, a démissionné sans prendre son nouveau poste et a coupé les ponts avec son ancienne équipe. Parmi eux Tony, le profiler, qu’elle rend responsable du drame. Là encore, je la comprends, même si demander à un homme, fut-il le meilleur profiler du pays, de prévoir à l’avance tous les actes d’un psychopathe, c’est lui accorder des pouvoirs quasi-magiques.
Il y a aussi Paula, Paula qui, avec le démantèlement de l’ancienne équipe a enfin eu la promotion à laquelle elle aspirait et devrait donc être ravie. Sauf que Carol lui manque et que sa nouvelle chef, Alex Fielding n’est pas très ouverte.
J’ai vraiment eu du mal à supporter Fielding ! Déjà, quand Paula prend le témoignage du jeune Torin pour signaler la disparition de sa mère, elle refuse de déroger à la règle des 24h, quand bien même la femme disparue est une connaissance de son lieutenant qui lui affirme qu’il s’agit d’une disparition inquiétante.
Ensuite, elle semble avoir plus à cœur la médiatisation de l’affaire en cours et surtout une résolution rapide et l’arrestation d’un coupable « célèbre » pour faire avancer sa carrière que la découverte du coupable. Les victimes ne semblent pas la toucher, elle ne les considère que comme des preuves et des outils de travail.
Quand elle voit la première victime dans l’affaire sur laquelle elle commence dans son nouveau poste et qui va occuper le devant de la scène dans ce roman, Paula a l’impression de voir Carol. Elle pense immédiatement que le tueur s’en prend à des femmes qui ressemblent à son ex-patronne (et vu ce qu’il s’est passé lors de leur dernière affaire, on peut comprendre sa réaction).
C’est vrai que le tueur a un genre de femme très précis et, si on ne connaît pas l’identité du tueur, on sait parfaitement, et ce dès les premières lignes, ce que ce dernier cherche à faire : il veut une épouse parfaite.
Mais, en bon psychopathe, il en risque pas de trouver la femme de ses rêves tant ses exigences sont élevées et ses réactions à la moindre imperfection, démesurées. Sa « recherche » de la femme parfaite n’est à mon sens qu’une excuse pour déchaîner sa violence et assouvir ses pulsions sadiques.
Vers la moitié du roman, on rencontre une nouvelle jeune femme et on se doute bien qu’elle est la prochaine victime. Très vite cela m’a conduit à soupçonner deux personnes, mais je n’ai pas réussi à les départager avant qu’on ne nous dévoile l’identité du tueur.
J’aime beaucoup la plume de Val McDermid. Si j’ai un bémol, c’est que je trouve la fin des ses romans un peu rapide, comme si l’auteur avait hâte d’en finir pour passer au roman suivant (un peu comme Stephen King, remarquez).
En dépit de ce tout petit défaut, car même si elles sont rapides, les fins tiennent quand même la route, j’ai vraiment passé un excellent moment avec ce thriller.

Un extrait : Il se réveillait chaque matin avec un frisson d’excitation. Le grand jour était-il arrivé ? Allait-il enfin la rencontrer, cette femme parfaite ? Il savait qui elle était, bien sûr. Il l’observait depuis deux semaines maintenant, il connaissait ses habitudes, ses amis et ses petites manies. Sa façon de passer ses cheveux derrière ses oreilles quand elle s’asseyait au volant de sa voiture. Ou d’allumer toutes les lumières de son appartement dès qu’elle rentrait chez elle. Ou encore de ne jamais regarder dans son rétroviseur. Il tendit la main vers la télécommande et ouvrit les stores des grands velux. La pluie tombait sans discontinuer et le ciel était uniformément gris. Pas de vent. Simplement une pluie drue. Quand il faisait ce temps-là, les gens s’abritaient sous leur parapluie, tête baissée, sans prêter attention à ce qui se passait autour d’eux, ni aux caméras de télésurveillance. Premier critère rempli. En plus, c’était samedi. Elle n’aurait donc pas de rendez-vous prévu, pas de réunion. Personne ne remarquerait son absence. Personne ne signalerait sa disparition. Deuxième critère rempli. Le fait qu’on soit samedi augmentait considérablement ses chances de croiser son chemin, et de mettre ainsi en œuvre la première étape de son projet soigneusement élaboré qui ferait d’elle une épouse parfaite. Qu’elle le veuille ou non. Ce qu’elle voulait n’entrait pas en ligne de compte. Troisième critère rempli. Il prit une longue douche, savourant le plaisir sensuel de l’eau chaude sur sa peau. Si elle se débrouillait bien, elle pourrait partager ce plaisir avec lui, ce qui rendrait toute cette expérience encore plus agréable. Quoi de mieux pour commencer la journée qu’une fellation sous la douche ? C’était le genre de choses qu’une épouse parfaite serait ravie de faire pour son homme. Il n’y avait jamais pensé auparavant. La première n’y avait pas pensé non plus, d’ailleurs, ce qui prouvait une fois de plus qu’elle n’avait vraiment pas été à la hauteur de ses exigences. Il ajouta mentalement un nouveau critère à sa liste. C’était important d’être bien organisé.
Il croyait à l’organisation, la préparation, la prudence. Un observateur extérieur aurait pu conclure, vu le temps écoulé depuis que cette connasse avait contrecarré ses plans, qu’il avait abandonné sa quête. Cet observateur se serait lourdement trompé. D’abord, il avait dû réparer les dégâts qu’elle avait causés. Ça lui avait pris un temps considérable et il lui en avait voulu à chaque instant. Ensuite, il avait dû clarifier ses objectifs. Il avait envisagé d’acheter ce qu’il désirait, comme son père l’avait fait avant lui. Mais même si les femmes asiatiques étaient accommodantes, ça faisait mauvais effet de se présenter en compagnie de l’une d’elles. Les gens pensaient immédiatement que vous étiez un inadapté, un pervers, un raté. C’était la même chose avec les femmes de l’ex-Empire soviétique commandées sur Internet. Ces accents gutturaux, ces cheveux blond platine, ces tendances criminelles indélébiles… ça ne lui convenait pas. On ne pouvait pas parader devant ses collègues de travail avec une fille pareille à son bras et s’attendre à ce qu’ils vous respectent. Il avait songé à recourir aux sites de rencontres. Le problème, c’était qu’on choisissait simplement l’emballage sans savoir ce qu’il contenait. Il fallait donc faire attention à ne pas s’emballer trop vite. Ce trait d’esprit le fit glousser. Il était habile avec les mots. Les gens admiraient cela chez lui, il le savait. Le vrai problème des rencontres sur Internet, c’était que si les choses tournaient mal, ses options étaient limitées. Parce qu’on laissait toujours derrière soi une trace numérique. Être anonyme sur Internet, cela nécessitait des efforts, du talent et des ressources. Le risque de se faire prendre à cause d’une seconde d’inattention était trop grand pour qu’il tente le coup. En plus, si la femme ne convenait pas, il n’aurait aucun moyen de lui faire payer son échec. Elle reprendrait sa vie comme avant. Elle aurait gagné. Il ne pouvait pas tolérer ça.

 

 

Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

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