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[Livre] Raison et sentiments

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Résumé : Deux soeurs ne sauraient être plus différentes l’une de l’autre. Elinor, l’étudiante en architecture, privilégie les valeurs de la discrétion et de la modestie. Sa soeur Marianne, quant à elle, est impulsive et elle rêve de devenir artiste.

Mais quand la famille est contrainte de quitter Norland Park, leur maison bien-aimée, leur monde vole en éclats et leurs valeurs sont violemment mises à l’épreuve.

 

Auteur : Joanna Trollope

 

Edition : Terra Nova

 

Genre : Romance

 

Date de parution : 20 août 2014

 

Prix moyen : 19€

 

Mon avis : Ce roman n’est pas une réécriture du roman de Jane Austen mais une transposition à l’époque moderne. L’histoire de Jane Austen est suivie à la lettre si ce n’est qu’elle est adaptée au XXIème siècle. Ainsi Elinor parle ouvertement du manque d’argent, chose qui aurait été impensable au XVIIIème siècle.
J’ai bien aimé Elinor même si elle est tellement inquiète pour l’avenir de sa famille qu’elle en vient à se montrer un peu méprisante envers son entourage. Mais on peut la comprendre : elle a dû abandonner ses études, trouver un travail mal payé et est encore le vilain petit canard de l’histoire parce qu’elle rappelle à tous que les factures ça se paie et pas avec un dessin ou une chansonnette.
Marianne est aussi fantasque et excessive que dans le roman original mais ici, je l’ai trouvé moins exaspérante car pour moi c’était une ado en proie à sa première passion amoureuse. Ses actes n’ont pas les mêmes conséquences qu’ils auraient pu avoir 2 siècles plus tôt et du coup je l’ai jugée moins sévèrement.
Margaret est plus étoffée que dans le texte original, mais plus agaçante aussi, mais il ne s’agit jamais que d’une ado trop gâtée qui ne comprend pas pourquoi sa vie change.
Belle, la mère, m’est apparue plus comme déconnectée des réalités qu’égoïste. Elle semble sincèrement ne pas comprendre pourquoi Elinor parle toujours d’argent, pourquoi elle classe les factures, etc… mais elle a bon fond et aime ses filles. Cependant, comme Margaret, elle a été bien trop gâtée par un homme qui n’a pas pris la peine d’assurer l’avenir de sa famille.
Mais la palme revient au couple Fanny/John… Ils sont affreux ! Encore plus que dans le roman de Jane Austen, c’est dire ! A chaque fois que Fanny se manifeste, on a envie de lui tordre le coup, mais John est encore pire de par sa faiblesse et son hypocrisie permanente !
J’ai passé un excellent moment de lecture, même si pour moi, le roman de Jane Austen ne pourra jamais être égalé par quelque réécriture ou transposition que ce soit ! En revanche, pour une simple transposition, qui n’a donc pas demandé autant de travail d’imagination que l’écriture d’une histoire originale, j’ai trouvé qu’il était un peu trop cher.

 

Un extrait : Bien sûr, Belle n’admettrait jamais la moindre erreur, ni de sa part ni de celle de leur père. Elle avait même raconté pendant des semaines après l’enterrement que Henry et John, le seul fils qu’il avait eu de son premier mariage, s’étaient réconciliés quelques heures avant sa mort à l’hôpital de Haywards Heath. Ils avaient pleuré tous les deux, et John avait promis qu’il veillerait sur sa belle-mère et sur les filles.

— Il a promis, ne cessait de répéter Belle. Nous pouvons rester à Norland pour toujours. Et il tiendra parole. Bien sûr qu’il tiendra parole. C’est le fils de papa, après tout.

Et papa, se dit Elinor non sans une certaine amertume, n’était pas seulement mort et enterré, et donc inattaquable, mais il était parfait. Parfait.

Que s’était-il passé en réalité ? Il s’était passé qu’elles n’avaient pas pensé à la femme de John ! Pendant les jours horribles qui avaient suivi la mort de leur père, elles avaient pratiquement oublié Fanny.

Elinor regarda le vieux vaisselier gallois, qui contenait les tasses et la vaisselle de tous les jours et sur lequel trônaient les cartes postales envoyées par des amis en vacances, mais aussi des photos de famille.

Il y avait d’ailleurs une photo de Fanny dans un cadre, vêtue d’une robe blanche en broderie anglaise, tenant Harry, encore bébé, dans ses bras. Elinor remarqua que la photo avait été tournée vers le mur, dos à la pièce.

Malgré sa détresse, elle ne put s’empêcher de sourire intérieurement. Quel geste brillant ! Qui en était l’auteur ? Margaret probablement, assise à table, avec ses écouteurs, le regard dans le vague. Elinor tendit le pied sous la table et donna un petit coup à sa sœur pour la féliciter.

Quand John leur avait présenté Fanny, Elinor s’était dit qu’une personne aussi minuscule ne pouvait être que parfaitement inoffensive. Comme elle s’était trompée ! Elle n’avait pas tardé à comprendre que Fanny était un concentré d’égoïsme. Elle était apparemment exactement comme sa mère, tout aussi minuscule qu’elle, du reste : le cœur dur comme la pierre et uniquement intéressée par le statut et l’argent. Surtout l’argent. Elle en raffolait ! Quand elle avait épousé John, elle avait apporté une certaine somme dans le ménage et avait une idée bien précise de la façon dont elle allait la dépenser. Elle avait des idées précises sur presque tout et une volonté de fer.

Fanny avait toujours voulu un homme et une grande maison avec beaucoup de terres et plein d’argent pour l’entretenir, et puis, bien sûr, un enfant, de préférence un garçon. Elle les avait eus. Tous. Et rien ni personne ne pourrait se mettre en travers de son chemin pour l’empêcher de les garder et d’assurer leur avenir.

 

Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

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