Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

[Livre] Lexi Smart a la mémoire qui flanche

lexi smart a la memoire qui flanche.jpg

Résumé : Lexi Smart est une fille plutôt normale : vingt-cinq ans, un boulot assez assommant, les dents pas très alignées, le cheveu désespérément terne, quelques kilos en trop, un appart minuscule, un fiancé un peu nul et très fauché et trois super copines avec qui elle fait la fête le vendredi soir. Un beau matin, Lexi se réveille dans une chambre d'hôpital avec un sourire parfait, une cascade de boucles blondes, une silhouette de sirène, un beau gosse de mari richissime... et une amnésie partielle due à un accident de voiture : trois ans de sa vie viennent de s'effacer, Lexi ne se souvient de rien. Qui est cette snobinarde qui prétend être sa meilleure amie ? Depuis quand Lexi vit-elle dans un loft luxueux ? Qu'a-t-elle fait à ses collègues pour qu'ils la surnomment le Cobra ? Et qui est ce mystérieux architecte qui la harcèle de messages ? Pour comprendre comment elle est passée de fille toute simple à garce carriériste, Lexi va devoir fouiller cette parenthèse de trois ans. Et ce qu'elle va y découvrir pourrait bien lui donner quelques leçons pour l'avenir...

 

Auteur : Sophie Kinsella

 

Edition : France loisirs collection piment

 

Genre : Chick Lit

 

Date de parution : 07 mai 2009

 

Prix moyen : 8€

 

Mon avis : Comme beaucoup des héroïnes de Sophie Kinsella, Lexi m’a un peu agacée. Mais beaucoup moins que Becky d’une accro au shopping.
Becky se moque de tout et de tout le monde, sûre qu’elle finira par se sortir de toutes les situations alors que Lexi refuse de remettre en question la vie en apparence idyllique qu’elle découvre après son accident, mais j’ai eu l’impression que c’était plus par peur de l’inconnu. Certes cette vie idyllique lui est aussi inconnue, mais au moins tout le monde, ou presque, s’accorde à lui dire que c’était SA vie.
Mais quand elle réalise qu’elle a perdu ses amies, elle décide de réagir.
J’ai été bien plus énervé par son entourage. Sa sœur Amy est un peu égoïste et écervelée, mais bon, c’est une ado de 16 ans qui a du mal à gérer ce qu’elle a découvert sur son père, on peut donc la comprendre. En revanche, sa mère, est insupportable. Son obsession pour les chiens couplée à son refus de parler de tout ce qui la dérange, et même si cela empêche sa fille de retrouver la mémoire est insupportable (le coup de : « ce n’est qu’une question de volonté » m’a donné envie de la baffer).
Eric aussi est pénible, dans un genre tout opposé. Tout chez lui n’est qu’apparences. On se demande si c’est un homme ou une poupée Ken animée.
Quant à ses amies… je suis mitigée. C’est vrai que Lexi est devenue carriériste, qu’elle a grimpé rapidement les échelons de sa boîte, mais j’ai eu l’impression qu’elles lui reprochaient plus d’avoir été un manager et de ne pas accepter leur déjeuner à rallonge et leurs notes de frais délirantes que d’avoir été un mauvais chef. En gros, elles lui reprochent de ne pas avoir fait passer leur amitié avant son devoir envers l’entreprise. On dirait qu’elles espéraient pouvoir faire tout ce qu’elles voulaient sans aucune conséquence sous prétexte que leur copine avait eu une promotion.
Tout le monde semble avoir beaucoup de mal à accepter et à comprendre la profondeur du traumatisme de Lexi. C’est le même problème que rencontre chaque personne victime d’une maladie qui ne se voit pas.
Il y a pas mal de moments très drôle mais il y a également un côté plus sérieux dans la recherche de Lexi pour retrouver sa mémoire et surtout dans les raisons qui l’ont poussée à changer de vie.
J’ai beaucoup aimé découvrir le cheminement de Lexie pour comprendre comment sa vie est passée de ce dont elle se souvient à ce qu’on lui raconte.
Si ce n’est pas mon Kinsella préféré (il est moins léger et drôle que ses autres livres), j’ai passé un excellent moment.

 

Un extrait : À mon réveil, une lumière matinale filtre sous les rideaux fermés. Un verre  de  jus  d'orange  est  posé  sur  ma  table  de  chevet  et  Maureen s'active  dans  un  coin  de  la  chambre.  Mon  goutte-à-goutte  a  disparu comme par miracle, et je me sens bien plus normale.

—  Bonjour, Maureen, dis-je de ma voix d'écorchée, quelle heure est-il

?

Elle se retourne, le sourcil levé.

—Vous vous souvenez de moi ?

—Bien sûr. On a bavardé ensemble hier soir.

—Parfait  !  Ça  prouve  que  vous  êtes  sortie  de  votre  amnésie  post-traumatique.  Ne  vous  inquiétez  pas,  c'est  normal  après  une commotion cérébrale.

Machinalement,  je  tâte  ma  tête  et  découvre  un  pansement.  Le  choc contre ces marches a dû être terrible.

—  Vous récupérez bien. Je vous apporte un jus d'orange frais.

On  frappe  et  une  femme  d'une  cinquantaine  d'années,  grande  et mince, entre. Des yeux bleus, des pommettes saillantes et des cheveux gris-blond  bouclés.  Elle  porte  un  gilet  molletonné  rouge  sur  une longue robe imprimée, un collier d'ambre et un sac en papier.

Maman  !  J'en  suis  sûre  à  quatre-vingt-dix-neuf  pour  cent.  Je  ne comprends même pas pourquoi j'hésite.

—  On étouffe ici ! se plaint-elle de sa voix aiguë de petite fille.

Oui, impossible de se tromper, c'est maman
—Je  me  sens  mal,  continue-t-elle  en  s'éventant.  Et  quel  trajet atroce...

Elle me jette un coup d'œil et demande, en se tournant vers Maureen

:

—Comment va-t-elle ?

—Oh, bien mieux aujourd'hui. Beaucoup moins groggy qu'hier.

—Dieu  merci,  fait  maman  en  baissant  la  voix  d'un  cran.  J'avais l'impression de parler à une dingue ou à une demeurée.

—Lexi n'a rien de débile, elle comprend tout ce qu'on lui dit.

En vérité, je l'écoute à peine. Je n'arrête pas de l'observer. Qu'est-ce qui  cloche  ?  Elle  a  changé.  Plus  mince.  Et  plus...  vieille.  Elle s'approche  de  la  fenêtre  et,  avec  la  lumière  en  pleine  figure,  c'est encore pire.

Elle est peut-être malade ?

Non.  J'aurais  été  au  courant.  Pourtant,  on  dirait  qu'elle  a  pris  un coup  de  vieux  en  une  nuit.  Pour  Noël,  je  vais  lui  offrir  un  pot  de Crème de la Mer. Sans faute.

—  Me voici, dit-elle en détachant chaque syllabe, ta mère.

Me  tendant  le  sac  en  papier  qui  contient  du  shampoing,  elle m'embrasse  sur  la  joue.  En  respirant  son  parfum,  moitié  odeur  de chien,  moitié  fragrance  rose-thé,  c'est  ridicule  mais  j'ai  les  larmes aux yeux. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point je me sentais abandonnée.

—  Bonjour, maman !

Je  veux  la  prendre  dans  mes  bras  mais  elle  s'est  déjà  reculée  et consulte sa petite montre en or.

—Je ne peux rester qu'une minute, dit-elle comme si le monde allait exploser si elle traînait là une seconde de plus. J'ai rendez-vous avec un spécialiste pour Roly.

—Roly?

—Le dernier-né de Smoky, voyons. Tu te souviens du jeune Roly !

Comment  ma  mère  peut-elle  s'attendre  à  ce  que  je  me  rappelle  les noms de ses chiens ? Elle en a une vingtaine, tous des whippets et chaque  fois  que  je  mets  les  pieds  à  la  maison,  il  y  en  a  encore  un nouveau. On n'avait pas de chien - en tout cas jusqu'à l'été de mes dix-sept  ans.  Pendant  des  vacances  au  pays  de  Galles,  maman  a acheté un chiot sur un coup de tête. Et sa folie pour les whippets a débuté.

J'aime  les  chiens.  Modérément.  Mais  pas  quand  ils  sont  six  à  me sauter  dessus  pour  m'accueillir.  Ni  quand  ils  occupent  les  canapés ou les sièges où je veux m'asseoir. Ni quand les plus beaux cadeaux sous le sapin leur sont réservés

 

bonne lecture 3 étoiles.jpg

Écrire un commentaire

Optionnel