Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

[Livre] Le phénomène Philomène

 

Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

le phenomene philomene.jpg

Résumé : Anatole et l'école, c'est une longue suite de rendez-vous manqués. Il faut dire qu'avec sa dégaine d'ado balourd et sa tignasse de cheveux qui lui tombent devant les yeux, il n'a pas l’étoffe d’un héros. Du moins, à première vue. Car en regardant mieux, on pourrait s’apercevoir qu’il a un sourire craquant... et aussi un don : celui de voir les fantômes.

Le fantôme de Philomène, une jeune fille morte en 1870, dans l’accident de la filature qui se tenait à la place du collège.

Repérer un fantôme, c’est déjà pas banal. Mais quand ce fantôme vous apprend qu’un grave danger menace la vie de tous les élèves et que vous seul pouvez les sauver, ce rendez-vous-là, pas question de le rater !

 

Auteur : Emmanuelle Cosso

 

Edition : Sarbacane

 

Genre : Jeunesse

 

Date de parution : 07 juin 2017

 

Prix moyen : 11€

 

Mon avis : J’ai trouvé ce livre plus long que ne le sont habituellement les pepix (mais je ne vais pas m’en plaindre, bien au contraire) et dépourvu des pages bonus qui sont habituellement la marque des pepix (là, par contre, j’ai eu un petit manque).
La narration est intéressante car l’histoire est racontée par un personnage qui n’assiste pas à tout mais à qui le personnage principal a tout raconté.
Malgré l’absence de bonus, j’ai trouvé le ton bien adapté à la tranche d’âge avec de petites informations sur le travail des enfants à la fin du XIXème siècle, ainsi que sur la guerre de 1870 (la plupart des enfants croyant que les conflits entre la France et l’Allemagne ont commencé avec la 1ère guerre mondiale).
Le roman montre aussi que l’ouverture d’esprit n’est guère plus large au XXIème siècle qu’elle ne l’était au moyen-âge. A l’époque, quiconque parlant de terre ronde ou d’appareil volant était considéré comme hérétique car les connaissances de l’époque ne pouvaient admettre de telles choses. Les malheureux finissaient souvent sur le bûcher. Aujourd’hui, on ne brûle plus personne (c’est déjà ça) mais parlez de fantômes ou de voyage dans le temps et vous finirez dans un hôpital psychiatrique au motif que c’est « impossible ». Impossible selon quoi ? Nos connaissances actuelles ? Vous voyez le lien ??
J’ai beaucoup aimé ce côté mystère non résolu avec le collège construit sur un site ayant connu un malheur.
J’ai beaucoup aimé aussi que ce soit l’élève un peu souffre-douleur (alors que, de l’avis même de sa camarade de classe, à leur âge, question physique, il y en a pas un pour rattraper l’autre) qui devienne, bien malgré lui, responsable de ce qui pourrait arriver.
J’ai trouvé Juliette géniale. Même si elle ne voit pas Philomène, elle est prête à faire confiance à Anatole.
L’intervention de la police est très bien aussi, sans cela, le roman aurait perdu ce petit côté réaliste qui fait que la présence de Philomène s’intègre aussi bien.
J’ai trouvé un peu dommage de ne pas en savoir plus sur la prof d’anglais, parce qu’elle est quand même pas mal déjantée (et pas dans un sens drôle), j’aurais bien aimé qu’il y ait un lien plus fort entre elle et le fond de l’histoire (peut être une descendante du patron de l’usine ?).
La fin est douce-amère, mais je l’ai trouvé juste parfaite. J’aurais été encore plus triste si ça ne s’était pas fini ainsi !

 

Un extrait : Vlan ! Anatole s’est pris la porte en pleine figure… Il chancelle, manque de tomber, mais finit par récupérer son équilibre. Elle a claqué devant lui juste après que la prof de français a crié « le dernier ferme la porte merci ! ». L’avant-dernier, va savoir qui c’était, a pensé qu’il était le dernier. Mauvais calcul. Pourtant, ce n’est pas difficile : le dernier, c’est toujours Anatole.
Anatole et l’école, c’est un nombre incalculable de portes claquées au nez et de rendez-vous manqués. Chacun rate l’autre depuis le début : l’école ne comprend pas Anatole et Anatole ne comprend pas l’école.
Un exemple de rendez-vous manqué ? D’accord. Quand il fallait faire la sieste en maternelle, Anatole débordait d’énergie…et d’idées pour la dépenser. Quand il a fallu résoudre des équations en sixième, il était fin prêt à faire la sieste.
Au fond, Anatole aurait aimé vivre à une autre époque. Une époque d’avant Jules Ferry et l’école obligatoire (disons même avant Charlemagne, pour ne pas prendre de risques). Il aurait vécu à la campagne (Anatole déteste la ville), entouré d’animaux, et aurait passé ses journées à la pêche (Anatole adore la compagnie des poissons, ou plutôt l’espoir de la compagnie d’un poisson). Il aurait rapporté sa pêche du jour pour son repas du soir et fini la journée en lisant des BD, Dragon Ball de préférence.
On pourrait lui rétorquer que pour ça, il aurait fallu que Dragon Ball ait été inventé avant Jules Ferry (voire Charlemagne), ce qui n’est franchement pas possible, mais Anatole ne se préoccupe pas de ce genre de détails. De toute façon, il a du mal avec les chiffres, les dates, les heures. Il a aussi du mal avec les sous, les mètres, les volumes, enfin bref, avec tout ce qui se compte et se quantifie, tout ce qui se mesure et se pèse. Pour Anatole, l’univers des possibles est un peu plus grand que pour la plupart des gens… et toujours en expansion. C’est sans doute pour ça qu’il a tellement l’air « ailleurs », aux yeux de tous. Enfin, de tous les autres.

Écrire un commentaire

Optionnel