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[Livre] Zoo City

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Résumé : Ancienne journaliste et ex-junkie, Zinzi habite Zoo City, un quartier de Johannesburg peuplé de marginaux et de criminels qui se sont vus attribuer la charge d'un animal symbiotique. Si l'animal meurt, son propriétaire aussi.

" Animalée " après la mort de son frère, Zinzi est affublée d'un paresseux qu'elle porte sur son dos. Elle vit désormais de petites arnaques et recherche ce ou ceux que les gens ont perdu(s). Elle est exceptionnellement douée pour cela.

Justement, une célèbre pop star s'est volatilisée. Zinzi espère tenir là son billet de sortie de Zoo City. Mais elle devra pour cela s'enfoncer plus encore dans les bas-fonds du ghetto...

 

Auteur : Lauren Beukes

 

Edition : Pocket

 

Genre : Fantasy urbaine

 

Date de parution : 14 avril 2016

 

Prix moyen : 8€

 

Mon avis : la couverture et le résumé de ce roman m’avaient beaucoup intriguée mais le contenu n’a pas été à la hauteur de mes espérances.
Premier points négatif, du moins pour moi : l’histoire se passant à Johannesburg, le texte est émaillé d’argot sud-africain. Ce ne serait pas en soi un problème si le sens du terme était marqué en bas de page à chaque fois qu’on en rencontre un nouveau, mais non, l’auteur a préféré faire un lexique en fin de roman, ce qui est très désagréable. En effet on est obligé d’interrompre sa lecture pour aller parcourir le lexique à la recherche de la définition du mot, quand il y en a une. J’ai d’ailleurs trouvé vraiment anormal qu’un mot aussi important pour l’histoire que Shavi, que l’on trouve dès le début du livre, se voit attribué dans le lexique la mention : voir au chapitre 19… Sur le moment, on ne va pas aller lire près de 15 chapitres plus loin, au risque de se spoiler soi-même (finalement n’hésitez pas, le chapitre 19 n’est qu’une définition du mot, sans aucun élément nouveau pour l’histoire).
Ensuite, j’avais trouvé l’idée de la symbiose entre la personne et l’animal qui, semble-t-il, représente sa culpabilité, très intéressante. Mais cet aspect de l’histoire a été complètement bâclé.
Le roman n’est pas mauvais pour autant. Ça se laisse lire, comme on dit. Mais c’est long. L’action ne démarre que vers la moitié du livre et la construction du roman est particulière avec des chapitres qui sont des articles de journaux ou des échanges de mail dont on perd assez vite le fil.
Les explications, que ce soit sur la notion d’animalés ou sur d’autres aspect du roman sont toujours nébuleuses et assez difficiles à suivre.

Je n’ai pas trouvé que c’était un roman dans lequel on pouvait s’immerger totalement car il nous perd un peu en route et on doit se forcer à rester sur les rails, ce qui empêche de s’y abandonner.
La fin est inattendue mais pas assez développée.
Au final je reste très mitigée sur cette lecture, d’un côté je n’ai à aucun moment eu envie de l’abandonner, d’un autre j’attendais que l’histoire soit traitée différemment avec un accent plus marqué sur la symbiose avec l’animal.

Un extrait : La lumière du matin, soufrée comme les déchets des mines, se faufile sur la ligne d’horizon de Johannesburg et transperce ma fenêtre. Mon Bat-signal personnel. Ou un simple rappel que je n’ai toujours pas acheté de rideaux.
Je me couvre les yeux. Le matin a éclaté ; inutile de chercher à ramasser les morceaux. Je repousse les draps et m’extirpe du lit. Benoît ne tressaille même pas. Seuls ses pieds calleux dépassent de la couette, comme deux souches de bois flotté. Des pieds pareils, ça dit toute une histoire. On raconte qu’il a marché depuis Kinshasa, avec sa Mangouste attachée contre la poitrine.
La Mangouste en question est lovée comme une virgule velue sur mon ordinateur portable, dont les diodes clignotent juste sous son museau. Comme si elle ne savait pas que l’objet lui était interdit. Disons que je veille jalousement sur mon travail. Disons qu’il n’est pas tout à fait légal.
J’empoigne le portable par les bords et l’incline doucement au-dessus de mon bureau. Lorsqu’il atteint un angle de trente degré, la Mangouste commence à glisser. Elle s’éveille en sursaut, ses petites griffes tentent de trouver une prise. Elle se contorsionne et réussit à atterrir sur ses pattes, puis rentre le tête dans ses épaules zébrées et me souffle dessus, toutes dents dehors. Je lui rends la pareille. Alors, elle se rappelle subitement qu’elle a des morsures de puces à gratter.
Je la laisse à son épouillage, me glisse sous l’une des boucles de corde qui pendent du plafond et constituent ce que je peux faire de mieux en matière de lianes amazoniennes, puis arpente le linoléum moisi jusqu’au buffet. Qualifier cette chose de buffet est assez optimiste, de même que qualifier d’appartement cette pièce humide au sol pentu, bosselé, et à la plomberie approximative. Le buffet est une boîte, fermée par un pan de tissu tenu par des punaises afin d’empêcher la poussière de se déposer sur mes vêtements ; et sur paresseux, bien sûr. Lorsque je tire le drap imprimé de tournesols, il cligne des yeux, endormi sur son perchoir, comme un manteau de fourrure mal taillé entre deux cintres métalliques. Il n’est pas du matin.
Sa fourrure et ses griffes exhalent une odeur moussue, désagréable, qui paraît pourtant sèche et propre comparée aux relents de détritus et de moisissure qui remontent de la cage d’escalier. Elysium Heights a été condamné voilà des années.

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