Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

[Livre] Gare à toi Lauren Wood

gare a toi lauren wood.jpg

Résumé : La popularité est la meilleure des vengeances. Lauren Wood a fait un choix. Elle a trahi publiquement sa meilleure amie Helen d'une façon si humiliante que celle-ci a été obligée de déménager. Laisser tomber sa copine valait la peine pour Lauren, parce qu'elle est ainsi entrée à sa nouvelle école avec une aura de popularité. Maintenant en dernière année du secondaire, elle est la cheerleader en chef et la petite amie du quart-arrière de l'équipe de football.

 

Auteur : Eileen Cook

 

Edition : Hurtubise

 

Genre : Chick lit

 

Date de parution : 2011

 

Prix moyen : 17€

 

Mon avis : Petit livre de chick lit sans prétention (on ne dirait pas vu le prix), dont le quatrième de couverture est encore complètement à côté de la plaque (ce n’est pas la trahison de Lauren qui oblige Helen à déménager, c’est la mutation de son père, et le fait que Lauren sorte avec un footballeur n’a aucune importance dans le livre).
J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire et cette fois-ci c’est entièrement dû à la traduction.
En effet, on a ici une traduction canadienne, et, je ne sais pas à quoi sont habitués les canadiens, mais pour moi le texte était trop formel et manquait nettement de naturel surtout concernant les dialogues entre adolescents. Par exemple, une ado de 14 ans s’adresser à un garçon qu’elle ne connait pas en disant : «— Es-tu un amateur de cinéma ? », ou une ado du même âge reprochant à une autre d’avoir dragué un garçon alors qu’elle savait qu’il lui plaisait : « — Helen, pourquoi ne t’es-tu pas jetée à ses pieds tant qu’à y être ? — Je n’ai fait que lui parler. — Es-tu un amateur de cinéma ? Moi, j’adore le cinéma. Permettez-moi de vous ennuyer avec tout ce que je connais sur les vieux films stupides. ». Vous sentez le naturel du dialogue ?
En plus de cette traduction difficile, j’ai eu du mal à m’adapter aux termes canadiens comme : « finissant » pour « terminale », « sénior » ou « dernière année » ou « meneuses de claques » pour désigner les pom-pom girls ou Cheerleader.
L’histoire en elle-même est à la fois prévisible et peu crédible : Quel lycée accepterait d’enregistrer un élève sous un faux nom ? Surtout aux États-Unis où les écoles se mêlent d’absolument tout ce que font et pensent les élèves !
Alors que généralement je lis ce genre de livres en 1 ou 2h, là, je me suis trainée. Comme je n’aime pas abandonner les livres, à moins qu’ils soient vraiment très mauvais et que, curieuse, je voulais savoir comme se terminait l’histoire (j’espérais une surprise quelconque, mais non), je me suis obligée à le terminer. Mais honnêtement, je n’en retiendrais certainement rien.
Les personnages principaux n’ont aucun intérêt : Helen se comportant exactement comme elle reproche à Lauren de l’avoir fait, et Lauren n’ayant aucune nuance. A un moment, on la plaint un peu, surtout en voyant le comportement de sa mère, mais le personnage ne montre aucune hésitation, aucune faille, comme un robot réglé sur : mal se comporter. Difficile de ressentir de l’empathie dans ces conditions.
Je suis satisfaite d’être arrivée au bout et, sans pour autant déconseiller cette lecture, je ne vais pas non plus la recommander.

Un extrait : Je n’aurais jamais dû mettre ma jupe en jeans. Je n’étais pas grosse, mais je m’approchais dangereusement de la frontière des potelées. Je voulais la porter parce que je trouvais qu’elle m’allait bien, mais je l’ai vite regretté. Il faisait trop chaud pour endurer des collants et mes cuisses nues frottaient l’une contre l’autre quand je marchais. J’avais l’impression que des ampoules étaient en train de se former. J’ai changé à nouveau de position sur les gradins pour tenter de créer un courant d’air sous ma jupe. Lauren s’est exclamée :

— Qu’est-ce qui se passe ? Peux-tu arrêter de gigoter ?

— J’ai chaud, ai-je expliqué.

— Bizarre, c’est moi qui suis hot ici.

Lauren avait pris un air de diva.

— Ha, ha. Lauren Wood, l’humoriste de l’heure, ai-je annoncé.

Lauren a fait la révérence. J’étais contente de la voir s’amuser, même si sa blague était ratée. L’idée de changer d’école l’inquiétait beaucoup plus que moi. Depuis des semaines, elle était d’une humeur exécrable et s’emportait pour un rien. Seulement la semaine précédente, nous avions eu quatre disputes. Après l’une d’elles, Lauren ne m’a pas parlé de la journée parce qu’elle croyait que j’avais ri de son lunch. Le silence était l’arme de prédilection de Lauren quand quelqu’un l’embêtait. J’ai fini par la supplier de me pardonner même si j’étais convaincue de n’avoir rien fait de mal. Nos rôles étaient établis depuis des années : Lauren était la reine du drame, j’étais la diplomate. Je l’ai implorée de cesser d’être fâchée contre moi. J’ai même déclaré que j’étais profondément désolée si ses biscuits Oreo avaient souffert de troubles émotifs à cause de moi. J’étais prête à piler sur mon orgueil. Le bonheur de ma meilleure amie valait bien ça.

— Vois-tu le garçon là-bas ?

Lauren a indiqué la gauche avec sa tête. Je me suis avancée pour mieux voir, mais elle a enfoncé son coude osseux dans mes côtes en ajoutant précipitamment :

— Ne le regarde pas.

— Comment suis-je censée le voir alors ?

— Observe-le, mais sans avoir l’air de le regarder. Bon sang !

De façon désinvolte, j’ai parcouru la foule du regard. Le gymnase était bondé. L’école Lincoln était gigantesque. On comptait au moins sept cents jeunes par niveau. Les élèves de premier cycle venaient d’établissements des quatre coins de la ville. Chaque printemps, l’école Lincoln organisait une activité pour réunir les futurs élèves afin qu’ils créent des liens avant la rentrée. Nous avions déjà visité les lieux, assisté à une « foire » des activités parascolaires pour découvrir tous les choix qui s’offraient à nous et avalé un repas chaud à la cafétéria.

Nous étions maintenant tous au gymnase pour terminer la journée par un rassemblement en l’honneur de cette grande institution. Tout ce cirque avait pour but de réduire notre sentiment de panique à l’automne prochain, comme si l’éventualité de ne pas retrouver notre casier était le véritable problème. Si les écoles voulaient vraiment faire baisser le niveau de stress, elles distribueraient des guides contenant des informations utiles : telle salle de bain est utilisée par les amateurs de substances illicites, l’évier du laboratoire de biologie asperge toujours les utilisateurs et il ne faut jamais choisir le repas chaud à la cafétéria les jours où ils servent du pâté chinois, car il est composé de restes de la semaine précédente surmontés de purée de pommes de terre en boîte. On ne nous transmet jamais les bons renseignements. Il faut les découvrir à nos dépens.

Écrire un commentaire

Optionnel