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[Livre] Miss Peregrine et les enfants particuliers

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Résumé : Jacob Portman, 16 ans, écoute depuis son enfance les récits fabuleux de son grand-père. Ce dernier, un juif polonais, a passé une partie de sa vie sur une minuscule île du pays de Galles, où ses parents l'avaient envoyé pour le protéger de la menace nazie. Le jeune Abe Portman y a été recueilli par Miss Peregrine Faucon, la directrice d'un orphelinat pour enfants « particuliers ». Selon ses dires, Abe y côtoyait une ribambelle d'enfants doués de capacités surnaturelles, censées les protéger des « Monstres ».Un soir, Jacob trouve son grand-père mortellement blessé par une créature qui s'enfuit sous ses yeux. Bouleversé, Jacob part en quête de vérité sur l'île si chère à son grand-père. En découvrant le pensionnat en ruines, il n’a plus aucun doute : les enfants particuliers ont réellement existé. Mais étaient-ils dangereux ? Pourquoi vivaient-ils ainsi reclus, cachés de tous ? Et s'ils étaient toujours en vie, aussi étrange que cela puisse paraître…

 

Auteur : Ransom Riggs

 

Edition : Bayard Jeunesse

 

Genre : Young Adult

 

Date de parution : 31 Mai 2012

 

Prix moyen : 16€

 

Mon avis : J’avais la trilogie de Miss Peregrine et les enfants particuliers dans ma PAL depuis des mois, mais ce n’est qu’en voyant la bande annonce de l’adaptation cinéma que je me suis enfin décidée à l’en sortir avec ce premier tome.
Le début est assez lent mais ce n'est pas frustrant parce qu'on sent bien que l'auteur prend le temps de poser les jalons de son histoire et de nous faire faire connaissance avec Jacob. C'est en effet nécessaire car dès qu'on rentre dans le vif du sujet on a une multitude de personnages à découvrir et on n’aurait pas eu le temps de découvrir correctement Jacob.
J'ai beaucoup aimé Jacob qui, même s'il ne croit pas trop aux histoires de son grand père le laisse les lui raconter contrairement à son père qui a fiche le plus grand mépris envers le vieil homme.

D'ailleurs quand sa tante trouve un livre dédicacé par le grand père a l'intention de Jacob et qu'elle le lui donne on sent bien que ça agace son père.  Comme s'il voulait gommer tout souvenir du vieil homme.

Les parents de Jacob sont agaçants. Le père plus que la mère d'ailleurs. La mère est d'une famille riche elle n'a jamais connu rien d'autre et si sa manière de vouloir que son fils pense argent avant tout est pénible on se dit que c'est le mode de vie qu'elle a toujours connu.

Le père lui c'est différent. Son argent c'est celui de sa femme. Il est incapable de faire quoi que ce soit. Au moindre obstacle il abandonne ses projets ce qu'il peut se permettre vu que sa femme l'entretien. Mais il ne montre aucune modestie comme s'il avait gagné et mérité cet argent.
En faisant des recherches sur le passé de son grand-père, Jacob va découvrir la vérité sur les enfants particuliers et leurs ennemis petit à petit. D'ailleurs miss Peregrine a été un peu fatigante avec sa tendance à faire de la rétention d'informations. Je comprends qu’elle veuille protéger le secret des enfants particuliers, mais à un moment donné, dès lors qu’elle dit à Jacob qu’il est des leurs, qu’elle lui dise une bonne fois pour toute à quoi il s’expose au lieu de lâcher les données par bribes et d’interdire à tous de parler.
J'ai beaucoup aimé les passages de 1940 à aujourd'hui ainsi que toutes les explications de miss Peregrine sur les contraintes de la boucle temporelle. On est moins dans le « on fait ce qu’on veut sans la moindre conséquence » comme on peut le voir parfois. Ici non seulement il y a des conséquences et pas des moindres.
Les explications sur la création des creux et des estres sont captivante et j'ai été bluffée par tout ce dont on se rend compte quand Jacob parle avec l'estre à la presque fin. Je ne m'attendais vraiment pas à ce que ça aille si loin. Vu comment se termine ce tome, ça promet pour les suivants dans lesquels on sera vraiment au cœur de l’action !

Un extrait : La salle de repos des employés était une pièce aveugle, froide et humide. Linda, l’assistante en pharmacie, grignotait un sandwich sans croûte dans la lumière criarde du distributeur de sodas. Elle m’a indiqué du menton le téléphone fixé au mur.

— Un type te demande sur la deux. Il a l’air complètement flippé.

J’ai récupéré le récepteur qui pendouillait au bout de son fil.

— Yakob ? C’est toi ?

— Salut, Grandpa.

— Yakob, Dieu soit loué ! J’ai besoin de ma clé. Ou est ma clé ?

Il était essoufflé et paraissait inquiet.

— Quelle clé ?

— Ne te moque pas de moi, a-t-il rétorque sèchement. Tu sais parfaitement laquelle.

— Tu as dû la ranger au mauvais endroit.

— Tu es de mèche avec ton père. Dis-le-moi. Il n’en saura rien.

— Je ne suis de mèche avec personne.

Puis, pour changer de sujet :

— Tu as pris tes médicaments, ce matin ?

— Ils viennent me chercher ! Je ne sais pas comment ils m’ont retrouvé après toutes ces années, mais ils sont là. Avec quoi je vais les combattre ? Avec un couteau à beurre ?

Ce n’était pas la première fois que j’entendais mon grand-père tenir ce genre de discours. Il vieillissait et, franchement, il commençait à perdre la boule. Au début, les signes de son déclin étaient presque imperceptibles : il oubliait de faire ses courses, donnait à ma mère le prénom de ma tante… Mais pendant l’été sa confusion mentale était devenue cruellement évidente. Les histoires qu’il avait inventées sur sa vie pendant la guerre – les monstres, l’île enchantée – l’obsédaient. Il semblait convaincu de leur réalité. Il était particulièrement agité depuis quelques semaines, et mes parents, craignant qu’il ne se mette en danger, envisageaient sérieusement de le placer dans une maison de retraite. Pour une raison mystérieuse, j’étais le seul à recevoir ses coups de fil apocalyptiques.

Comme d’habitude, j’ai fait mon possible pour le calmer :

— Tu ne crains rien. Tout va bien. Je passerai te voir tout à l’heure avec un DVD. On le regardera ensemble. D’accord ?

— Non ! Reste où tu es ! C’est dangereux, ici !

— Grandpa, il n’y a plus de monstres : tu les as tous tués pendant la guerre, souviens-toi.

Par souci de discrétion, j’ai tourné le dos à Linda, qui lorgnait d’un air curieux par-dessus son magazine de mode.

— Pas tous ! a protesté mon grand-père. J’en ai tué beaucoup, c’est vrai, mais il y en a toujours plus.

Je l’entendais ouvrir des tiroirs, claquer des portes, se cogner partout… Il était en pleine crise de démence.

— Je t’interdis de venir, tu m’entends ? Je vais me débrouiller : leur couper la langue et les poignarder dans les yeux. C’est la meilleure méthode ! Si seulement je trouvais cette maudite clé !

La clé en question ouvrait une armoire métallique dans son garage, où il stockait assez de fusils et de couteaux pour armer une petite milice. Grandpa avait consacré la moitié de sa vie à collectionner ces armes, achetées dans des expositions aux quatre coins du pays. En semaine, il partait pour d’interminables parties de chasse et, le dimanche, il traînait ses enfants dans des concours de tir pour leur apprendre le maniement des armes. Il aimait tellement ses fusils qu’il dormait avec. Pour preuve, un vieux cliché que mon père me montrait parfois. On y voyait Grandpa Portman assoupi, un revolver à la main.

Quand j’ai demandé à mon père pourquoi Grandpa était fasciné par les armes à feu, il m’a expliqué que c’était souvent le cas des anciens soldats, ou des personnes victimes de traumatismes. Avec tout ce que mon grand-père avait vécu, on pouvait comprendre qu’il ne se sente en sécurité nulle part, même pas chez lui. Et, par une triste ironie du sort, maintenant que les illusions et la paranoïa l’emportaient sur sa raison, il n’était effectivement plus en sécurité chez lui, avec tous ces pistolets. C’est pourquoi mon père lui avait subtilisé sa clé.

J’ai répété que j’ignorais où elle était. Grandpa a proféré de nouveaux jurons et claqué encore quelques portes, signe qu’il reprenait ses recherches.

Après quelque temps, il a renoncé :

— Bah ! Ton père n’a qu’à garder cette clé si ça lui chante. Il aura mon cadavre sur la conscience !

 

 

Commentaires

  • Je n'ai pas vu le film mais il parait qu'il y a pas mal de choses qui divergent. Le film est, semble-t-il plus "flamboyant". Mais j'ai beaucoup aimé le livre. J'ai hâte de lire les deux autres tomes...

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