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[Livre] Absences

Ma vie livresque et moi-même participons à un challenge.
Ce challenge consiste à sélectionner trois livres dans la PAL de notre binôme. Celui-ci choisi lequel des trois il lira et chroniquera. Ma vie livresque et moi avons choisi de lire les trois livres que chacune à choisi pour l'autre (c'est qu'on a une PAL assez conséquente à faire descendre!)

Ce livre est le premier que m'a choisi Ma vie livresque dans le cadre du challenge Livra'deux sur livraddict
Pour sa part je lui avais choisi "Si tu m'entends" de Sharon Dogar dont vous trouverez la chronique ICI

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Résumé : Nick et Dara ont à peine deux ans d’écart et se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Pour le reste, ces deux sœurs sont très différentes. Nick, l’aînée, est aussi discrète et responsable que Dara, la cadette, est excentrique et délurée. En quelques mois leur vie bascule : le divorce de leurs parents, un amour sur fond d’amitié trahie et surtout un mémorable accident de voiture… Ce jour-là, Nick était au volant. Depuis, elle a presque tout oublié du drame dont sa petite sœur, elle, a gardé de nombreuses séquelles. Ce dont Nick se souvient en revanche, c’est que sa sœur et elle s’étaient insensiblement éloignées avant l’accident. Alors pour renouer les liens, Nick décide de préparer à sa Dara une surprise pour son anniversaire. Mais Dara disparaît, laissant un message énigmatique. Il est temps de comprendre, de combler les trous de mémoire et de faire parler les siennes : Nick décide de mener l’enquête.

 

Auteur : Lauren Oliver

 

Edition : Hachette

 

Genre : Young Adult

 

Date de parution : 1 Juillet 2015

 

Prix moyen : 19€

 

Mon avis : Ma première impression, après avoir lu environ ¼ du livre, est que la plupart des personnages sont odieux. Que ce soit le père, qui se débarrasse des problèmes en vitesse, la mère, qui se traîne et n’est pas foutu de contrôler sa gamine, la policière qui menace d’arrêter Nick sous le seul prétexte qu’elle a retrouvé un sweat-shirt sur les lieux d’une fête, le propriétaire d’un parc miteux qui croit réellement que des ados sont enthousiastes de bosser chez lui et surtout Dara.
Dara est pour moi l’exemple même de la petite conne qui pense que tout lui est du et qui est prête à faire n’importe quoi pour arriver à ses fins.
Nick n’ayant plus tous ses souvenirs autour de l’accident, elle n’est surement pas blanche comme neige, mais je trouve que son entourage lui en demande trop : comme si, en lui demandant d’être parfaite en toute circonstances, cela allait atténuer le comportement désastreux de sa sœur. Comportement qui est induit par ses parents qui semblent ne lui avoir jamais posé la moindre limite, comme si le bon comportement de Nick suffisait à annuler celui de sa sœur.

On oscille entre passé, avec le journal de Dara et présent avec le fil de l’histoire.
Mais j’ai le sentiment, depuis quelques chapitres, que quelque chose cloche dans le récit qu’on nous livre. Qu’il manque un élément, quelque chose d’important. Qu’on ne peut pas comprendre l’ensemble du tableau tant qu’on n’en sait pas plus sur l’accident. Je commence à me poser certaines questions qui remettent en cause tout ce que je pense depuis le début de ce livre.
Une théorie commence à se dégager dans mon esprit, et plus les pages défilent, plus je suis sûre de moi, mais il me manque encore des détails pour tout comprendre.
En revanche, je ne vois pas de rapport avec la disparition de la fillette dont tout le monde parle en filigrane de l’histoire. Je ne sais pas si j’ai manqué un indice, si d’autres révélations vont venir éclairer cet aspect de l’histoire, ou encore s’il s’agit d’un leurre chargé de nous cacher le plus important.

Chaque aspect de l’affaire est bien expliqué et logique, à aucun moment on a l’impression qu’un élément tombe comme un cheveu sur la soupe.
J’avais compris plusieurs choses, bien que pas forcément très longtemps avant d’en avoir la preuve écrite mais à chaque fois, il me manquait des détails.
Concernant la gamine disparue, je n’avais pas réussi à comprendre le rapport qu’il y avait et, si son affaire peut presque paraître inutile, elle permet d’amener le personnage principal exactement où on a besoin qu’il soit pour que l’histoire garde non seulement sa cohérence mais son rythme.
Vu la vitesse à laquelle j’ai terminé ce roman et le fait qu’il m’a été très difficile de le lâcher, on peut dire qu’il s’agit d’un coup de cœur !

Un extrait : — En sous-vêtements, Nicole ?

Il y a beaucoup de mots, ou expressions, que l’on aimerait ne jamais entendre dans la bouche de son père. Lavement. Orgasme. Déception.

« En sous-vêtements » figure en bonne position sur cette liste, surtout à 3 heures du matin, après avoir quitté un commissariat vêtue d’un pantalon de la police et d’un sweat-shirt qui appartenait selon toute vraisemblance à un sans-abri ou à un serial-killer potentiel, parce qu’on s’est fait piquer ses fringues et son sac – contenant papiers d’identité et liquide.

— C’était une blague, dis-je pour me justifier, ce qui est complètement débile.

Se faire arrêter, quasiment nue, au milieu de la nuit, à l’heure où on devrait être dans son lit, n’a rien d’une blague. Les phares partagent la nationale en taches de lumière et d’obscurité. Je me félicite d’une chose au moins : le visage de mon père est plongé dans le noir.

— À quoi est-ce que tu pensais, Nicole ? Je ne m’attendais pas à ça de ta part. Et ce garçon, Mike…

— Mark.

— Peu importe son prénom. Quel âge a-t-il ?

Je conserve le silence, cette fois. Je sais qu’il vaut mieux garder la réponse pour moi. Vingt ans. Mon père cherche quelqu’un à qui faire porter le chapeau. Autant le laisser croire qu’on m’a forcée la main, qu’un mec exerçant une mauvaise influence sur moi m’a convaincue d’enjamber le grillage de la piscine, de me mettre en sous-vêtements et de sauter dans le grand bain. De faire un énorme plat dans une eau si glaciale que j’en ai eu le souffle coupé, que je suis remontée à la surface dans un éclat de rire, aspirant l’air à grandes goulées, pensant à Dara. Dara qui aurait dû être là avec moi, qui aurait compris.

Il me semble voir surgir des ténèbres un énorme bloc de roche, un mur de pierre en accordéon, et je ferme les paupières un instant avant de les rouvrir. Il n’y a rien d’autre que la chaussée lisse à perte de vue et les deux entonnoirs découpés par les phares.

— Écoute, Nick. Ta mère et moi, on s’inquiète pour toi.

— Je ne savais pas que vous vous parliez encore, dis-je en baissant ma vitre de quelques centimètres, en partie parce que la climatisation crache à peine un filet d’air froid et en partie parce que le bruit du vent noie la voix de mon père.

Il ne se laisse pas perturber.

— Je suis sérieux, Nick. Depuis cet accident…

— Par pitié, l’interromps-je pour l’empêcher d’aller au bout de sa phrase. Pas ça.

Il soupire et se frotte les yeux derrière ses lunettes. Il a gardé l’odeur de ces bandelettes mentholées qu’il place sur son nez, la nuit, pour ne pas ronfler, et il porte le pantalon de pyjama ultralarge que j’ai toujours connu, celui avec des rennes. L’espace d’une seconde, une terrible culpabilité m’envahit.

Puis je repense à la nouvelle copine de papa et à l’expression crispée, muette, de maman, qui évoque une marionnette aux mouvements empêtrés.

— Tu vas bien devoir en parler un jour, Nick.

Cette fois le ton est plus doux, soucieux.

— Sinon avec moi, reprend-il, avec le Dr Lichme. Ou avec tante Jackie. N’importe qui.

— Non, m’entêté-je en baissant la vitre complètement pour que le vent, qui tonne à présent, emporte le son de ma propre voix. Non.

 

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