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[Livre] Voleur d'enfance

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Résumé : Le kidnappeur à la comptine... Evelyn Baine pensait pourtant avoir refermé cette sombre page de son passé. Mais le monstre à qui elle avait échappé lorsqu’elle avait douze ans a de nouveau frappé à Rose Bay, et, comme à l’époque, il a laissé un message sous forme de chanson à la famille de sa victime. Au risque de rouvrir une plaie encore douloureuse, la profileuse du FBI insiste pour retourner dans sa ville natale et se joindre à l’enquête. Car elle sait qu’elle ne trouvera la paix que lorsque le salaud qui lui a volé son enfance sera derrière les barreaux. Et tant pis si Jack Bullock, le policier qui l’avait interrogée dix-huit ans plus tôt, semble aussi hostile à sa participation. Car dans cette affaire aussi sombre qu’épineuse, où l’espoir s’étiole un peu plus à chaque minute, il leur faudra bien conjuguer leurs efforts pour tomber le masque du voleur d’enfance...

 

Auteur : Elizabeth Heiter

 

Edition : Harlequin Bestseller

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 1 Septembre 2015

 

Prix moyen : 5€

 

Mon avis : On retrouve Evelyn Baine un peu plus d’un mois après les évènements de « capturée ». Ici c’est dans sa ville d’enfance qu’elle va devoir traquer un kidnappeur, celui-là même qui a kidnappé sa meilleure amie quand elles avaient 12 ans et qui, semble-t-il, avait projeté de la kidnapper également.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Evelyn a le don de se faire des amis. Dans « Capturée » c’était l’agent du FBI Cory Fuller qui semblait avoir une sacré dent contre elle, ici c’est le policier Jack Bullock. Espérons qu’on en saura un peu plus, parce que pour Cory Fuller, on n’a jamais eu la moindre explication sur son comportement.
Comme dans le premier tome, l’auteur insiste à outrance sur la couleur de peau de son héroïne. Elle met systématiquement en avant que c’est à cause de ça qu’on ne l’aime pas : sa couleur de peau et son jeune âge. Bien sur le fait qu’Evelyn soit arrogante, insubordonnée et qu’elle fasse cavalier seul dans un monde où on fonctionne en équipe, n’hésitant pas à garder les informations pour elle afin de les vérifier personnellement, laissant entendre qu’elle trouve les agents de terrain incompétents, ne sont jamais mentionnés comme éléments de discorde.
C’est le couplet de la pauvre petite métisse persécutés par les grands méchants blancs. Ce qui devient un peu pesant à force de répétition.

Dans son profil, Evelyn note que le suspect est blanc car ses victimes sont blanches (elle-même ayant été l’exception en attirant l’attention du kidnappeur quand elle avait 12 ans). Pourtant, à peine quelques chapitres plus tard, son principal suspect est un noir (qui n’a pas l’ai bien net, il faut l’avouer). Ce qui me dérange, c’est qu’elle n’avance aucune explication. Par exemple, cet homme a été suspecté, 20 ans plus tôt, du meurtre de la fille de sa compagne, qui avait le même âge que les fillettes enlevées. Si sa compagne et sa fille étaient blanches (quand Evelyn décrète qu’il doit être le coupable, on n’a pas cette information), on pourrait penser qu’il enlève des fillettes blanches pour revivre ce premier meurtre ? Ou encore, puisque le kidnappeur laisse entendre dans ses messages qu’il veut « sauver » les fillettes de la négligence parentale, peut-être que la mort de sa belle-fille a été un déclencheur ou qu’il veut punir les parents trop confiants?
Bref, j’aurais aimé qu’Evelyn justifie ce changement dans le profil.
Encore une fois, elle fait cavalier seul dès qu’elle en a l’occasion se mettant en danger/ compromettant l’enquête/ énervant tout le monde (inutile de rayer la mention inutile, elles sont bonnes toutes les trois).
Je n’arrive même pas à comprendre qu’elle soit toujours au FBI avec le mépris évident qu’elle affiche pour tout ce qui ne relève pas de son avis personnel.
A peine s’est-elle fait remonter les bretelles et a-t-elle promis de se montrer plus professionnelle et prudente, qu’elle recommence, ignorant ostensiblement tous ceux qui tentent de lui rappeler les règles.
Contrairement au tome 1, on ne connait pas le nom du coupable longtemps à l’avance mais l’enquête pointe vers plusieurs personnes sans qu’on puisse réellement en désigner une avec certitude.
Quelques pages avant d’avoir les révélations, j’avais commencé à me tourner vers une théorie. Elle n’était pas juste à 100% mais je me rapprochais quand même pas mal. Je vais bientôt pouvoir travailler comme profiler ^^ !

Un extrait : En pensant aux dossiers qui l’attendaient sur son bureau, Evelyn Baine pressa machinalement le pas vers le bâtiment anonyme qui abritait le BAU, le Département des sciences du comportement, à Aquia en Virginie.

Elle avait travaillé dur pour en arriver là et, sans fausse modestie, personne n’était meilleure qu’elle pour entrer dans la tête de criminels de tous poils — incendiaires, poseurs de bombes, ravisseurs d’enfants, terroristes et tueurs en série —, des esprits sombres et torturés dont elle avait appris à décrypter les fantasmes, les rituels pervers, à analyser les preuves comportementales qu’ils laissaient derrière eux, afin de mieux anticiper leur prochain mouvement.

Mais, dans cette traque sans relâche, elle avait parfois la sensation de se battre contre l’hydre de Lerne, comme si, à chaque tête tranchée, il en repoussait deux nouvelles…

Elle franchit la porte, saisie par la bouffée d’air frais qu’envoyait la ventilation, et se dirigea vers la grande salle de travail. Une vague odeur de café froid traînait dans l’air. Elle passa devant le panneau d’affichage, près de la table sur laquelle étaient posés le percolateur et les mugs, enregistrant d’un coup d’œil les notes manuscrites — qui n’y étaient pas la veille au soir —, reconnaissant l’écriture illisible de son supérieur, Dan Moore.

Elle avançait, jetant un coup d’œil au passage de chaque box, croisant le regard des quelques agents déjà au travail — ou qui n’étaient pas rentrés chez eux, à voir leurs yeux rougis. Des regards surpris, lui sembla-t-il… Sa mauvaise conscience était en train de la rendre paranoïaque. Après avoir revu ses priorités, elle tentait d’alléger son rythme de travail, depuis deux semaines, et il lui fallait bien admettre que c’était encore étrange, pour elle, de ne pas être la première arrivée et la dernière partie le soir.

Elle se glissa avec soulagement dans son espace de travail. Elle posa son attaché-case par terre, près de son fauteuil sur le dos duquel elle accrocha sa veste, puis ôta le Sig Sauer P228 de sa hanche pour le ranger dans le tiroir de son bureau, tout en évaluant d’un coup d’œil morne la pile de dossiers qui l’attendait. La diode lumineuse du téléphone clignotait frénétiquement.

Si elle avait fait quelques heures supplémentaires, la veille au soir, et le soir d’avant, elle aurait pu prendre connaissance d’un nouveau dossier. Peut-être même de deux. Elle grimaça et étouffa ses remords. Après une année passée au BAU, elle savait pourtant que travailler dix heures par jour, sept jours par semaine, au détriment de toute vie personnelle, n’empêcherait pas les demandes de profilage de s’accumuler. C’était un puits sans fond…

Elle se ressaisit tout en s’installant dans son fauteuil et enclencha son répondeur. Elle écouta les trois premiers messages — trois demandes de compléments d’information sur des profils qu’elle avait déjà dressés —, tout en griffonnant quelques notes. Rien qui sortait de l’ordinaire.

Elle effaça le message de la psychologue l’invitant à prendre rendez-vous pour parler de sa dernière enquête. A quoi cela servirait-il ? Elle avait elle-même un diplôme de psychologie, et elle allait très bien. Elle s’arracha à ses pensées, et passa au suivant.

« Je cherche à joindre Evelyn Baine », disait une femme.

La voix blanche et assourdie lui parut vaguement familière.

« Evelyn Baine qui a grandi à Rose Bay. C’est Julie Byers à l’appareil. La maman de Cassie. »

Les battements de son cœur s’accélèrent et résonnèrent dans son oreille. Le décor alentour se brouilla et elle se retrouva projetée dans le passé, se remémorant son arrivée chez ses grands-parents et sa rencontre avec Cassie, qui habitait la maison voisine. Celle-ci lui avait déclaré avec une tranquille assurance qu’elles allaient être les meilleures amies du monde. Et ç’avait bien été le cas. Cassie s’était toujours montrée indifférente à la couleur de sa peau, ce qui n’était pas une réaction si naturelle, à cette époque, à Rose Bay où les préjugés et les réflexes ségrégationnistes étaient encore ancrés dans les mentalités.

Cassie avait été sa première véritable amie, et elle avait incarné le changement positif que lui avait apporté son emménagement chez ses grands-parents.

Elles avaient été inséparables, jusqu’à la nuit de sa disparition. Enlevée dans son lit, où le ravisseur avait laissé sa carte de visite — une comptine d’un goût macabre.

Cassie n’était jamais rentrée à la maison. L’appel de Julie Byers, aujourd’hui, dix-huit ans plus tard, ne pouvait vouloir dire qu’une seule chose. On l’avait retrouvée.

 

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