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[Livre] La fille du train

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Résumé : Entre la banlieue où elle habite et Londres, Rachel prend le train deux fois par jour : Le 8 h 04 le matin, le 17 h 56 le soir. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle voit derrière la vitre. Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait. Heureux, comme Rachel et son mari a pu l’être par le passé, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Rien d’exceptionnel, non, juste un couple qui s’aime. Jusqu’à ce matin où Rachel voit Jess dans son jardin avec un autre homme que Jason. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Rachel, bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, décide d’en savoir plus sur Jess et Jason. Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…

 

Auteur : Paula Hawkins

 

Edition : Sonatine

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 7 mai 2015

 

Prix moyen : 21€

 

Mon avis : Dans la fille du train, on suit en parallèle deux femmes : Rachel, divorcée qui passe en train, deux fois par jour, devant la maison de Megan (que Rachel surnomme Jess), qui habite à quelques numéros de l’ancienne maison de Rachel.
Un jour Rachel, qui s’est forgé du couple que forment Megan et son mari une image idyllique, surprend la jeune femme dans les bras d’un autre, ce qui la rend furieuse car elle assimile cette situation à celle qu’elle a vécu avec son ex-mari.
Megan n’est pas du tout la femme parfaite que s’est imaginée Rachel, elle croule sous les problèmes psychologiques et son mari, Scott (que Rachel surnomme Jason) a une attitude assez ambigue : il semble surveiller sa femme, fouille son ordinateur et peut être plus que cela.
L’histoire principale tourne autour de la disparition de Megan, que Rachel découvre un jour en lisant le journal, et de l’enquête pour savoir ce qui lui est arrivé, enquête qu’on ne suit pas en temps réel puisque l’on n’en sait que ce que Rachel en sait.
A ce moment de ma lecture, je ne sais pas quel est le rôle de Rachel dans cette disparition ni même si elle en a un ; mais plus j’avance et plus la description de la façon de faire de Scott me pousse à m’interroger sur son éventuelle responsabilité. (Mais je ne suis qu’à 20% du livre).
Le style est particulier car il est calé sur les passages de Rachel devant la maison de Megan et Scott. Ainsi, pour chaque jour, on a : matin et soir (parfois après-midi). Si le soir, Rachel ou Megan (ce qu’elle nous dit se passe un an plus tôt que ce que nous raconte Rachel), suivant le chapitre, nous raconte ce qu’elle a fait dans la journée, on découvre celle-ci, si elle ne nous donne que ses observations du moment présent, il peut se passer plusieurs « jours » avant qu’elle ne fasse allusion à des moments qui se sont passés entre les horaires de passages des trains.
Vers la moitié du livre, un troisième personnage vient mettre son grain de sel dans le récit. Il s’agit d’Anna, anciennement la maitresse du mari de Rachel et maintenant sa nouvelle femme. Le sentiment qui domine en moi à chaque fois que je lis un chapitre du point de vue d’Anna, c’est la colère et l’envie de lui exploser la tête contre un mur. Non seulement, elle se tape un mec marié, arrive à évincer l’épouse et à se faire faire un enfant après avoir convolé avec l’infidèle, mais en plus elle se paie le luxe d’être outrée que l’épouse trompée et répudiée le prenne mal ?
Si elle le pouvait, elle ferait interdire toute cette partie de la ville à Rachel alors que c’était quand même chez elle, son quartier et que, même si Rachel a sombré dans l’alcool, et bien ce n’est pas une raison. Je ne comprends même pas comment Anna peut encore se regarder dans une glace !
Je ne peux vraiment pas la supporter même si je ne pense pas qu’elle ait une responsabilité dans la disparition de Megan.
Pour en revenir à Rachel qui est quand même le personnage principal, je trouve qu’elle joue un jeu dangereux. Elle n’enquête pas vraiment, mais elle reste en contact avec les personnes impliquées dans l’affaire, alors qu’elle ne les connait pas sans prendre en compte qu’elle pourrait courir un danger. Un peu comme si sa propre vie n’avait aucune importance (ce qui est probablement souvent ce qu’elle doit ressentir étant donné son état émotionnel). Cela dit, je pense qu’elle a du voir quelque chose, le problème étant qu’elle ne s’en souvient pas.
En ce qui concerne les hommes : Tom, le mari d’Anna et ex-mari de Rachel et Scott, le mari de Megan, je suis partagée.
Comme je l’ai dis, l’attitude de Scott est celle d’un jaloux compulsif et il pourrait donc être responsable de la disparition de sa femme, mais ça paraîtrait tellement évident que ça me met le doute !
Quant à Tom, je ne sais pas comment le définir : il parle tout le temps de problème d’argent pour ne pas accéder aux plus cher désirs de ses femmes tout en ne se refusant rien et j’ai eu l’impression que les amnésies de Rachel quand elle a bu l’arrangeaient bien quand ils étaient mariés car il pouvait lui donner sa version de ce qu’il s’était passé sans qu’elle ne le remette jamais en cause. Bref, je ne sens pas ce mec (mais sans plus).
Mention spéciale à l’inspectrice Riley qui fait preuve d’une incompétence assez fabuleuse, plus occupée à faire ressentir ses préjugés et à se montrer odieuse qu’à enquêter.
Lorsqu’on nous dévoile enfin la solution, j’avais compris mais seulement quelques pages plus tôt, car les révélations sont progressives et le doute subsiste jusqu’au bout entre les différents suspects.


Un extrait : J’ai fini la deuxième canette et entamé la troisième. L’euphorie qui m’a étreinte quand l’alcool a pénétré dans mon sang n’a duré que quelques minutes, puis j’ai été prise de nausée. J’allais trop vite, même pour moi, il fallait que je ralentisse ; si je ne ralentissais pas, il allait m’arriver des bricoles. Je risquais de faire quelque chose que je regretterais. De la rappeler. De lui dire que je me foutais d’elle et de sa famille et que je m'en contrefoutais si sa gamine n’avait pas une seule bonne nuit de sommeil de toute sa vie. De lui dire que la phrase qu’il lui avait écrite (« Ne compte plus me trouver sain d’esprit »), moi aussi j’y avais eu droit, quand on avait commencé à se fréquenter, il me l’avait écrite dans une lettre où il me déclarait sa flamme éternelle. Et ce n’était même pas de lui : il l’avait volée à Henry Miller. Tout ce qu’elle a, c’est du réchauffé. Je voudrais savoir ce que ça lui fait. J’avais envie de la rappeler pour lui demander : « Qu’est-ce que ça te fait, Anna, de vivre dans ma maison, entourée des meubles que j’ai choisis, de dormir dans le lit que j’ai partagé avant avec lui, de nourrir ton enfant sur la table même où il m’a fait l’amour ? »

Je n’en reviens toujours pas qu’ils aient choisi de rester là, dans cette maison, MA maison. Je n’ai pas réussi à y croire, quand il me l’a annoncé. J’adorais cette maison. C’était moi qui avais insisté pour l’acheter, malgré son emplacement. Ça me plaisait d’être près de la voie ferrée, de voir passer les trains. J’aimais bien leur bruit, ce n’était pas le cri perçant d’un grande vitesse, mais le brinquebalement désuet d’un train de marchandises. Tom m’avait prévenue : « Ça ne restera pas comme ça pour toujours, ils finiront par moderniser la ligne et tu n’auras plus que les hurlements des trains express », mais j’ai toujours refusé de croire que ça arriverait un jour. Je serais restée là, je lui aurais repris sa part si j’avais eu l’argent. Mais je n’avais pas assez, et on n’a pas réussi à trouver un acheteur à un prix correct au moment du divorce, alors, à la place, il m’a dit que lui rachèterait ma part et qu’il resterait là jusqu’à ce qu’il en obtienne un bon prix. Mais il n’a jamais trouvé d’acheteur, il l’a installée là, et elle est tombée amoureuse de la maison elle aussi, comme moi, alors ils ont décidé d’y rester. Elle doit avoir sacrément confiance en elle – en eux – pour que ça ne la dérange pas d’aller et venir dans les pas d’une autre. De toute évidence, elle ne me considère pas comme une menace. Ça me fait penser à Ted Hughes, l’homme qui a été marié à la poétesse Sylvia Plath. Après le suicide de son ex-femme, il a installé sa maîtresse Assia Wevill dans la maison qu’il avait partagée avec Plath ; elle portait les vêtements de Sylvia, elle se brossait les cheveux avec sa brosse. Ce matin, j’ai eu envie de téléphoner à Anna pour lui rappeler qu’Assia aussi a fini la tête dans le four, comme Sylvia.

 

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